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EAN : 9782072801372
336 pages
Joëlle Losfeld (12/03/2020)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Marcus a onze ans quand sa mère meurt dans un accident de voiture. On l'envoie vivre dans la maison en bord de mer de sa grand-tante Charlotte, sur une petite île de Caroline du Sud. Artiste peintre, Charlotte mène une vie solitaire et singulière, passant de longues heures dans son atelier en compagnie de bouteilles de vin qu'elle commande par cartons. Arrivé chez elle en juin, Marcus a tout l'été à occuper avant la rentrée, qui l'inquiète beaucoup : sensible et peu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un roman initiatique, un roman d atmosphère qui m'a fait à maintes reprises penser à Thoman Mann.
Il règne dans ce roman une atmosphère bien particulière qui vous enveloppe. Une atmosphère à la fois étrange, mystérieuse où se mêlent le rêve, la poésie et beaucoup de tendresse. Comme le Canard enchaîné l'écrit dans la 4ème de couv :"un roman envoûtant, chargé de mille secrets qui forment une tapisserie que l'on voit se tisser au fil des pages."
Marcus que l'on apprend à découvrir dans de tristes circonstances puisqu'il vient de perdre sa mère alors qu'il n'a que onze ans va être le héros de cette histoire. le héros que l'on apprécie et que l'on a envie de protéger tant il est attentionné, aimant et aimable. Suite à ce drame il va être envoyé chez sa grande tante Charlotte qu'il découvre à cette occasion. Celle-ci, est une artiste peintre un peu à la marge. Et puis il y a la villa chagrin et le "fantôme " qui vont être les deux autres rencontres importantes de l'histoire.
C'est un roman qui laisse pensif, songeur et qui m'a demandé du temps pour le lire car il n'y avait pas la légèreté dont j'ai besoin en ce moment et donc je l'ai lu avec parcimonie mais c'est un roman de qualité .
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Traduit par Marie-Hélène Dumas

Marcus a 11 ans 5 mois 4 jours quand il perd sa mère dans un accident de voiture. de père inconnu, le gamin est d'abord placé en famille d'accueil. Puis la tante de sa mère, Charlotte, va bouleverser son destin en le recueillant chez elle, sur une île perdue de Caroline du Nord où elle vit seule, presque recluse. Tante Charlotte est artiste peintre, bohème. La compagnie de ses oeuvres lui suffit. Elle en vit, grâce à une galerie d'exposition virtuelle. Recueillir son petit-neveu va lui permettre de mettre un petit pécule de côté. Au début, c'est ce que pense Marcus : qu'elle ne l'accueille chez elle que pour l'argent. Il ne sait encore pas que cette femme excentrique mais libre va mettre du piment dans sa vie, remuer beaucoup de choses dans son esprit, en lui parlant d'une maison maudite sur l'île, surnommée "Villa Chagrin" par les habitants.

Villa Chagrin est une vieille maison, qui est passé entre les mains de plusieurs propriétaires. Les derniers ont été victimes de l'ouragan Hazel qui a ravagé les lieux en 1954. Personne ne sait exactement ce qui s'est passé, on dit que les parent étaient partis à la recherche de leur fils, un adolescent, mais que celui-ci n'a jamais été retrouvé. On dit qu'il serait mort dans l'incendie de la maison. On dit qu'il aurait mis le feu à la maison. On dit qu'il n'était pas à l'intérieur, On dit beaucoup de choses sur lui et sur cette histoire qui a valu à la maison le surnom qu'elle porte aujourd'hui, Villa Chagrin. Tante Charlotte apprend à Marcus que des livres ont été écrits sur le sujet dans les années 70. Il n'en faut pas plus au jeune garçon pour s'intéresser au sujet, et se rendre à la bibliothèque pour en savoir davantage.

"Tu pourras y chercher des histoires sur les gens qui ont disparu dans un ouragan. Quant aux fantômes, il y a cet homme en gris qui apparaît sur la plage avant chaque tempête. Certains disent qu'il porte l'uniforme des confédérés, d'autres que ce sont des vêtements gris ordinaires. S'il regarde droit vers ta maison, elle ne sera pas emportée. S'il détourne les yeux, mieux vaut évacuer les lieux."

Marcus va devenir hanté par l'adolescent disparu, d'autant que son fantôme lui apparaît, inlassablement vêtu d'une chemise rouge passé, d'un jean et de boots. Des apparitions perturbantes, qui vont l'entraîner à la recherche d'un autre garçon : lui-même. Il ne parle à personne de ces apparitions, par peur du psychiatre. Il y a une raison.

Peu à peu on découvre le passé de Marcus : une violente brouille avec son meilleur ami, Siffleur (parce qu'il souffre d'asthme !), un gamin friqué alors que lui vit dans une grande pauvreté avec sa mère qui trime dans une usine de fabrique de meubles. Une curiosité malsaine de Siffleur va être à l'origine d'un drame qui hante Marcus autant que de connaître le nom de son père.

Marcus est mystérieux. Tout comme Tante Charlotte et Lachicotte, voisin et ami de Charlotte. Il va devenir un père de substitution pour Marcus. Tante Charlotte va se lancer dans un projet secret. Elle interdit à quiconque d'entrer dans son atelier. Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu...

Mystère, c'est bien le maitre mot de ce roman envoûtant qui creuse le passé, joue avec le temps et l'imagination. "On voit ce qu'on veut voir. Ou on imagine ce qu'on a vu", déclare Tante Charlotte à Marcus. le garçon disparu il y a cinquante ans, l'homme à la peau tannée sur la plage, l'homme gris du temps des la guerre de sécession. On côtoie les morts et les vivants.
Il est beaucoup question des tortues cacouannes qui hante la plage de cette île depuis des millions d'années, selon le même rituel immuable.

Gail Godwin creuse les rapports que nous entretenons avec les morts. "J'avais beaucoup à apprendre sur les relations entre les morts et les vivants", dit Marcus.

"Nous travaillons de l'intérieur. Et je ne parle pas de l'intérieur de la maison. Mais de toi. le bon côté, le seul bon côté de tout ça, c'est que tu n'as pas besoin de me voir ou d'imaginer à quoi je ressemble. Je suis  au-delà  de l'apparence. Je suis en toi pour pouvoir me camoufler derrière ton apparence à toi."
L'autrice explore également la face sombre que nous avons tous au fond de nous. D'une manière originale. Qui est finalement ce garçon disparu ? Je dirai une sorte de faux jumeau de Marcus.

Villa Chagrin flirte avec le fantastique en laissant l'imagination reine.
Un roman d'apprentissage qui raconte la difficulté de grandir, mais aussi de vivre avec ses démons.

Je me suis sentie bien sur cette île mystérieuse, hantée par son passé où l'on pourrait croiser les planteurs de riz d'un temps révolu au détour d'un chemin.

Marcus, Charlotte, Lachicotte vont me manquer !

Gail Godwin est méconnue en France, pourtant primée aux Etats-Unis. Elle a écrit de nombreux livres.
Une belle découverte qui a embelli mon confinement.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Marcus a onze ans lorsqu'il devient orphelin, sa mère meurt dans un accident de voiture.
Sa tante, Charlotte, sera sa tutrice. Elle est une femme indépendance, artiste peintre et vit sur une petite île de Caroline du Sud.
Une maison en ruine fascine et effraie les habitants, surnommée la Villa Chagrin. Une famille aurait disparu lors d'une tempête, 50 ans plus tôt. Chaque jour, Marcus rencontre le fantôme du jeune garçon disparu aux portes de la maison.
Récit d'un enfant perdu, à la recherche d'attention et d'amour. Lors de cet été, Marcus, jeune adolescent découvre la joie de vivre sur cette île, la joie d'être aimé par des adultes.
Récit magique où la nature prend une place, des bébés tortues sont prêts à éclore dans les dunes près des habitations et ils devront sortir du sable pour retrouver leur famille, récit parallèle à l'enfance de Marcus.
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Voilà déjà six ans de cela , on avait beaucoup apprécié Flora, de Gail Godwin, une auteur américaine de 75 ans qui a publié 14 romans mais dont peu ont été traduits en français.

Un récit initiatique et un très beau roman sur l'enfance, sur le fil ténu qui sépare l'innocence de la cruauté à travers les yeux d'une adolescente.

Pour son dernier roman publié en France, "Villa Chagrin," publié juste avant le confinement chez Joelle Losfeld, Gail Godwin creuse la même crête avec un nouveau récit d'apprentissage à la fois doux et cruel mais vu par le regard d'un jeune garçon.

Marcus, 11 ans, dont la mère qui l'éelevait seule difficillement, a disparu suite à un accident de voiture, se retrouve élevé du jour au lendemain par sa tante Charlotte, une artiste peintre bourrue et excentrique qui vit sur une petite ile de Caroline du Sud..

Certaines des toiles de la tante fascinent particulièrement le jeune Marcus, notamment celles qui représentent une villa à moitié détruite, située à l'autre bout de l'île... la Villa Chagrin, lieu d'un drame survenu 50 ans plus tôt...

Le jeune garçon profondément tourmenté, va être attiré par cette maison et ses habitants fantômes qui pourraient bien lui venir en aide dans son travail de deuil.

Ce récit d'un chemin vers la reconstruction d'un jeune préadolescent brisé par la vie se déroule le temps d'un été est très beau car il évoque les fantômes d'un passé aussi douloureux que salutaire et montre comment ce garçon et sa tante, personnellement a priori totalement dissemblables, vont apprendre à s'apprivoiser et à s'aimer.

Cette histoire de secrets de famille et de deuil impossible pourrait être lourde et pleine de pathos, mais par la grâce de la plume de sa romancière , elle est une ode à la mélancolie et à la résilience proprement bouleversante..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Marcus a onze ans, il n'a jamais su qui était son père, mais sa mère qui l'élève seule lui a promis qu'elle le lui révélerait le jour de ses douze ans. Partie chercher une pizza qu'ils dégusteraient tout les deux devant la télévision, sa voiture glisse sur une plaque de verglas et elle ne reviendra jamais. Marcus est alors placé chez Charlotte la tante de sa mère, seule famille qui lui reste. Charlotte, artiste peintre et femme solitaire vit sur petite île de Caroline du Sud. 

Le jeune orphelin à l'âme meurtrie et la célibataire bourrue et bohème vont apprendre à se connaître et s'apprivoiser. Marcus va découvrir au nord de la petite île la villa chagrin qui tombe en ruine, abandonnée depuis la disparition de ses habitants dans l'ouragan Haze qui a balayé la petite île il y a 50 ans. Cette maison et ses fantômes fascinent Marcus ...

« Villa Chagrin » est un livre entêtant, envoûtant qui bouscule les genres. Roman initiatique fleurant avec le fantastique, ce livre immerge le lecteur dans une atmosphère bien singulière. Certains passages sont comme la peinture d'une toile impressionniste, d'autres prennent des allures de polars. Gail Godwin explore des thèmes comme la fragilité de l'enfance, le deuil et le rapport que nous entretenons avec les morts. de prime abord le sujet peut sembler triste mais c'est plutôt nostalgique, un récit d'apprentissage à la fois doux et cruel, abordé avec une infinie tendresse

Cette histoire ne dure que le temps d'un été. Un été rythmé par les marées, la préservation de la nature (les tortues Cacouannes qui reviennent chaque été pondre sur la plage de cette île selon un rituel immuable depuis l'origine des temps) et les rencontres de Marcus avec les quelques habitants de l'île.

Le style est délicat et gracieux, c'est un très beau roman mélancolique, tout en retenue, une bouleversante histoire de résilience et il y a des accents de Charles Dickens dans ce magnifique récit initiatique, sensuel et poétique.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J’ai souvent repensé à ce matin-là, et chaque fois calculé que les dix ou douze minutes que j’ai dû mettre, en pédalant de toutes mes forces, pour atteindre la Villa Chagrin auraient dû largement donner à l’aube le temps de naître. Mais à l’époque, j’ai eu l’impression que la pénombre m’avait accompagné d’un bout à l’autre du chemin, comme une fidèle couverture nuageuse. Elle était encore là quand je suis descendu de mon vélo et l’ai caché entre deux dunes, puis quand j’ai rampé dans le sable sous les fils barbelés entre les panneaux d’interdiction d’entrer. C’était comme si le temps, la lumière et le son avaient conspiré et décidé de rester suspendus afin que je subisse de plein fouet l’impact de ce que je voyais.
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Un pied devant l'autre. Rappelle toi, chaque fois que l'eau s'avance, tu te rapproches de ton but.
Est ce un mirage ce minuscule camion blanc qui cahote au loin? Non, c'est lui qui roule vers le sud . Son salut d'homme à la peau tannée. T'es pas arrivé mon pote. Les vagues viennent se briser au plus près. L'honneur est sauf.
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Tout le monde ne devient pas adulte. Il faut d'abord survivre à son enfance, puis y grandir, ce qui est une tâche difficile.
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Mieux vaut avoir perdu l'objet de son amour que n'avoir pas aimé.
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J'ai compris qu'en dessous de tous mes moi que les autres connaissent il existe quelqu'un que personne d'autre ne peut jamais pleinement connaître. Aucun d'entre nous ne peut partager avec un autre son être entier, quel que soit l'amour qui existe entre eux.
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