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EAN : 9782021041019
400 pages
Seuil (06/09/2012)
3.58/5   18 notes
Résumé :
En automne 1992, trois ans après la chute du mur, puis deux ans après la réunification des deux Allemagnes en octobre 1990, Christa Wolf, 63 ans, foule le sol américain pour la première fois de sa vie et séjournera neuf mois dans la lumière californienne. La narratrice de ce roman, une écrivaine de l’ex-RDA -Christa Wolf elle-même ?- s’éloigne d’une Allemagne qu’elle ne supporte plus. Grâce à une
bourse d’auteur en résidence, elle se rend à L A pour éclaircir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Convaincue de l'idéal communiste de la RDA après le fin de la période nazie, puis confrontée à la chute du mur, au capitalisme effréné de l'Ouest, et à un sentiment de culpabilité, la narratrice allemande de l'est, écrivain engagé, s'efforce de donner un sens à sa vie et d'expliquer ses prises de positions, ses doutes et ses espoirs. Une vague intrigue liée à la correspondante mystérieuse d'une amie sert de trame au roman. le livre est riche et dense mais difficile à lire en raison d'une écriture touffue où tout se mélange , époques, personnages, rêves et réalité. Difficulté accentuée en ce qui me concerne par les nombreuses références à Goethe, Bertolt Brecht ou Thomas Mann, notamment, dont je n'ai qu'une connaissance superficielle. Je me suis accroché, attiré par le foisonnement d'idées mais, frustré de mes connaissances insuffisantes, je ne suis pas allé jusqu'au bout. J'espère cependant bien y revenir plus tard, mieux armé.
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Un livre très intéressant mais pas forcément facile d'accès: je l'ai abandonné deux fois pour une lecture plus digeste avant d'en finalement voir la fin. Pour une Allemande de l'Est, la réunification est un choc. Tout est à réapprendre, à refaire, tout ce qui semblait évident soudain a disparu et dans un séjour aux USA au prétexte un peu cousu de fil blanc, la narratrice en plus se voit présenter à peu près tous les exilés allemands, qu'ils soient juifs ayant fui l'Allemagne nazie ou exilés de l'Allemagne sous domination soviétique, et tous ressentent le besoin de lui raconter leur histoire, comme si elle devait porter sa part de leurs drames.
Intéressant mais l'écriture est dense, touffue, franchement dure à avaler et m'a fait reculer à plusieurs reprises.

Un bon livre tout de même, mais pas extrêmement digeste.
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On termine ce récit du séjour de l'auteur en Californie légèrement pensif. On ne sait précisément si elle est en exil (un exil au Etats Unis pour une intellectuelle est allemande)! si elle est réfugiée pour alléger la pression qui pèse sur elle après la fin de la RDA, si elle est en pélerinage sur les lieux de l'exil de ses gloriieux ainés anti nazis.
Le style n'est pas précisément léger mais l'auteur nous fait comprendre sans auto larmoiement, les contradictions des intellectuels de l'ex allemagne de l'est et leur profond désarroi lorsque le pays s'est disloqué comme un chateau de sable emporté par une vague.



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Comme j'ai aimé ce roman!!! de Los Angeles à Berlin Est, l'histoire d'une écrivaine ayant vécu dans l'Allemagne de l'Est et qui revient sur son passé d'ex-Soviétique et sur la chute du mur de Berlin. Puissant|
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Pas tant par le style, mais par le contenu d'une vie dans un contexte politique et historique exceptionnel, qui fait de cet ouvrage une ouverture unique sur l'Europe actuelle
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critiques presse (4)
Lhumanite
26 novembre 2012
La réflexion est touffue, impitoyable et passionnante. […] Christa Wolf n’en finit pas de déranger.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Telerama
07 novembre 2012
Dans ce livre d'une grande richesse, écrit dix ans après les faits qu'il raconte, Christa Wolf passe des uns aux autres avec gravité, s'interrogeant sur les différentes facettes de l'innocence et de la culpabilité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
01 octobre 2012
La pensée est saisie dans une respiration quotidienne, presque triviale, mais cette pensée est si puissante, si naturelle, à la fois si ferme et si incertaine, que le quotidien s’élève par elle et jusqu’à elle : la vie est sa matière même.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
14 août 2012
Se livrant à une sorte d'errance dans le temps et les souvenirs, rapportant aussi l'expérience de son quotidien outre-Atlantique, Christa Wolf signe une confession sans fard. Ou comment, au moment même où l'Histoire ne lui laissait plus le choix, la découverte de l'Amérique l'a contrainte à entreprendre ce douloureux travail sur soi que l'éloignement permet enfin.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tu te souviens encore de cette illumination, le long de cette forêt de sapins, quand ton ami a dit: À présent nous le savons, cet État, comme n'importe quel état, est un instrument de domination. Et cette idéologie est comme n'importe quelle idéologie, une fausse conscience. Nous n'avons plus d'illusions à nous faire à ce sujet. Vous vous êtes arrêtés. Tu lui as demandé: Que faire, alors? Il y eut un long silence puis ton ami a dit: Rester honnêtes.
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Sans y être préparée, je reçus alors la nouvelle que je ne voulais pas entendre, c'était aux informations télévisées, avant que je pusse quitter précipitamment la pièce, je n'ai eu que le temps de fermer les yeux, et dans le journal j'ai pu vite tourner la page sur laquelle était représentée cette installation meurtrière qu'on appelle "chaise électrique". Mais l'homme qui avait attendu pendant dix ans dans le couloir de la mort après le meurtre qu'il avait commis venait d'être exécuté par une injection létale. J'ai vainement tenté de chasser cette image de mon esprit. J'ai désespérément essayé de faire preuve de sang-froid en apprenant l’enlèvement de cette archéologue en Irak, afin que cette information soit moins insupportable. Je n'y parvins pas, ou seulement brièvement. Je me souviens, quand j'étais enfant, dans mon lit, je me demandais parfois comment je pourrais endurer toute une vie d'apprendre les souffrances qu'on infligeait constamment à d'autres gens, tout comme la peur des blessures que je subirais moi-même. Je ne savais pas alors et je n'aurais pas cru que la compassion peut s'atténuer quand elle est requise d'une façon excessive. Qu'elle ne se régénère pas autant qu'on la dispense. Et que, à notre insu et sans le vouloir, nous mettons en oeuvre des techniques de protection contre une compassion autodestructrice.
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Lorsque des gens normaux, de bonne volonté, se retrouvent poussés ainsi dans une situation inextricable au point de ne plus pouvoir rien faire de correct selon leurs propres critères, c'est que la société dans laquelle ils vivent est malade.
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J'ai soumis cette question à Peter Gutman: Un être humain peut-il se transformer complètement? Ou bien les psychologues ont-ils raison d'affirmer que les structures fondamentales sont mises en place dans les trois premières années, après quoi on ne peut que les remplir mais pas les modifier?
Par exemple, demanda Peter Gutman.
Par exemple: le risque de toujours retomber dans une situation de dépendance? Des autorités? Des prétendus guides? Des idéologies?
Cela tombe bien, c'est une chose a très longuement réfléchi, dit Peter Gutman. Selon lui, nous autres Occidentaux payons notre bien-être d'une perte de maturité. Voilà ce qu'on nous inculque dès le sein maternel: celui qui s'oppose au courant dominant n'aura droit à aucune assistance.
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Je ne savais pas alors et je n'aurais pas cru que la compassion peut s'atténuer quand elle est requise d'une façon excessive. Qu'elle ne se régénère pas autant qu'on la dispense. Et que, à notre insu et sans le vouloir, nous mettons en oeuvre des techniques de protection contre une compassion autodestructrice.
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Videos de Christa Wolf (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christa Wolf
Christa Wolf (1929-2011), dans le puits du temps : Une vie, une œuvre (2013 / France Culture). Production : Matthieu Garrigou-Lagrange. Par Christine Lecerf. Réalisation : Charlotte Roux. Diffusion sur France Culture le 9 novembre 2013. Photographie : Christa Wolf im Jahr 1971. (dpa / picture alliance). Née en 1929, en Prusse orientale, aujourd’hui territoire polonais, Christa Wolf est précipitée dès l’origine dans le paysage tourmenté de l’histoire allemande. Comme beaucoup d’enfants, elle s’enthousiasme pour le Führer. Comme beaucoup d’adolescents, elle participe avec fierté à la naissance de la nouvelle Allemagne de l’Est. Et comme bon nombre d’intellectuels antifascistes qui croient à l’idéal socialiste, elle s’engage au parti communiste dès 1949. Mais Christa Wolf n’est pas tout à fait comme tout le monde. Elle écrit : sur la déchirure de l’Allemagne dans “Le ciel partagé” (1963), sur ses propres dénis dans “Trame d’enfance” (1976). Elle creuse l’oubli, rumine un passé qui ne passe pas. À partir de 1976, à la suite de son soutien au chanteur Wolf Biermann, Christa Wolf n’est plus une femme libre. La Stasi l’espionne. On refuse qu’elle quitte le parti. Plus on cherche à la museler et plus l’écrivaine s’échappe par l’écriture dans les strates du temps. Elle trouve refuge auprès des premiers romantiques allemands qui, comme elle, n’avaient “Aucun lieu. Nulle part” (1979). Dans “Cassandre” (1983) ou “Médée” (1996), elle s’inspire de ces « femmes sauvages » de la mythologie grecque qui avancent comme elle, tête haute, la parole vibrante. On se presse à ses lectures. On rêve l’esprit éveillé. Peu après la chute du mur, l’icône de la littérature est-allemande est injustement accusée d’avoir travaillé pour la Stasi. Dans “Ce qui reste”, elle écrit : « N’aie pas peur, dans cette langue, que j’ai dans l’oreille, pas encore sur les lèvres, j’en parlerai aussi un jour. » Brisée mais non vaincue, Christa Wolf entreprend alors dans “Ville des anges” (2011) une lente et ultime descente au « fond du puits ». Le corps perpétuellement en alerte, Christa Wolf luttait depuis des années contre la maladie. Elle est morte à l’âge de 82 ans.
Avec : Jana Simon, journaliste, petite-fille de Christa Wolf Nicole Bary, traductrice et éditrice de la revue “LITERALL” Pierre Bergounioux, écrivain Günter Grass, écrivain (Archives) Marie Goudot, auteur de “Cassandre” Alain et Renate Lance, traducteurs de l’œuvre de Christa Wolf Erika Tunner, germaniste, spécialiste du romantisme Irving Wohlfarth, germaniste
Et la voix de Christa Wolf
Textes lus par Blandine Molinier et Aurélia Petit. Avec la voix de Jean-François Néollier.
Extraits de films : “Le ciel divisé”, de Konrad Wolf, adaptation de Christa et Gerhard Wolf, DEFA, 1964 “Le tambour”, de Volker Schlöndorff, 1979 “Christa Wolf. Ein Tag, ein Jahr, ein Leben”, de Gabriele Denecke et Gabriele Conrad, ARTE, 2004
Source : France Culture
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