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EAN : 9782823621723
272 pages
Editions de l'Olivier (15/03/2024)
3.76/5   663 notes
Résumé :
Des adolescents amoureux s'efforcent de percer le mystère des filles Lisbon. Du haut d'une cabane nichée dans les arbres, ils passent leur temps à scruter les fenêtres de leur maison.

Vingt ans plus tard, ils rassemblent des fragments de ragots et de ouï-dire, de conversations téléphoniques, de rapports de médecins et de confessions crues et tourmentées.

Autant de pièces à conviction qui expliqueront peut-être les morts successives de C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 663 notes
Tout débute dans une petite ville du Michigan dans les années 70, une bourgade tranquille, prospère, aux allées bien droites et aux jardins soigneusement taillés, où s'épanouit une classe blanche et bourgeoise aux moeurs aussi placides qu'ennuyeuses. Pourtant un malaise plane sur tout ce calme apparent, un malaise sourd et insidieux qui prend brutalement forme quand Cécilia Lisbon, la cinquième fille de Mr Lisbon le professeur de mathématique du lycée du quartier, est retrouvée dans sa baignoire, les veines de son poignet lacérées. Sa tentative de suicide va plonger la petite communauté dans la confusion, mais sera surtout être à l'origine d'un drame bien plus horrible puisque, une à une, les quatre filles Lisbon survivantes vont lui emboiter le pas, suivant leur cadette dans la mort. Cette quintuple tragédie marquera à jamais la mémoire de la ville, mais elle restera particulièrement une source de fascination pour les garçons du quartier, tous adolescents à l'époque et tous passionnément amoureux des troublantes filles Lisbon, si blondes, si belles, si insaisissables et si désespérées. Vingt ans plus tard, les garçons devenus des hommes mariés et bedonnants se replongent dans leurs souvenirs et font revivre pour nous les fantômes de Thérèse, Bonnie, Lux, Mary et Cécilia dans une ultime et futile tentative pour comprendre leur impénétrable souffrance.

Difficile en se plongeant dans « Virgin Suicides » de s'ôter totalement de l'esprit la magnifique et quasi-hypnotique adaptation réalisée par Sofia Coppola en 1999. A chaque page tournée, les éblouissantes chevelures dorées des filles Lisbon ondulent devant nos yeux et la musique cristalline du film résonne dans nos oreilles… Rares, en vérité, sont les adaptations qui parviennent aussi finement à retranscrire l'âme d'une oeuvre. Pourtant le roman de Jeffrey Eugenides se suffit déjà très bien à lui tout seul avec son infinie délicatesse, sa poésie non dénuée d'humour grinçant et son obsédante mélancolie. Les lecteurs avides de rationalisme seront peut-être déçus par les multiples questions sans réponses qui parsèment le récit, mais c'est en partie cette omniprésence du non-dit qui rend le roman si captivant. Aucune explication satisfaisante ne sera jamais trouvée aux suicides des cinq adolescentes et, par la grâce du secret, leur sort funeste quitte ainsi le domaine du fait divers pour prendre des allures de mythe. le tout donne un très très beau roman, à l'écriture débordante d'audace et de pudeur, et accessoirement un des livres les plus justes que j'ai eu l'occasion de lire sur l'adolescence et la magie mystérieuse des premiers amours.
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J'avais vu le film, le premier long-métrage de Sofia Coppola, que j'avais beaucoup aimé . Bien des années plus tard, je découvrais que, comme c'est souvent le cas, il existait un roman - le premier de son auteur - à l'origine du film. Je l'ai acheté, et puis il est resté sur mes étagères plusieurs années, sans que je me décide à me lancer. Je suppose que le souvenir du film me retenait. Or, si on a bien une histoire commune aux deux oeuvres, le point de vue est sensiblement différent.


J'ai observé que pas mal de lecteurs se plaignaient de savoir dès le début comment l'histoire finissait. Alors déjà, lorsqu'on a dans les mains un roman intitulé Virgin Suicides, c'est quand même difficile de ne pas deviner de quoi il est question, du moins en partie. Et en toute logique, il est nécessaire que le lecteur soit mis dès la première page au courant du drame au coeur du roman, à savoir le suicide de cinq soeurs âgées de 13 à 17 ans, sur une période d'environ un an dans une petite communauté américaine. Parce que ce roman est justement l'anatomie d'un drame communautaire, qui hante encore les narrateurs des dizaines d'années plus tard. Et c'est là que le roman diffère fondamentalement du film, qui se focalisait sur les soeurs Lisbon mais laissait de côté les narrateurs qu'il utilisait en voix off.


Ici, tout est volontairement laissé dans le flou : période du drame, noms des narrateurs, le quotidien des soeurs Lisbon qui n'est vu que de l'extérieur et filtré par le biais des souvenirs. le sujet même de l'enquête d'adolescents souhaitant reconstituer les circonstances du drame et trouver une explication à ces cinq suicides reste sujet à caution. Que cherche-t-on vraiment à élucider ? le drame, ou ce qu'est l'adolescence - et particulièrement l'adolescence masculine, cette initiation à des mystères insondables nourris par la vision de cinq jeunes filles qui se sont évaporées dans les limbes ?


Tout en disséquant en apparence le suicide de cinq jeunes filles, Virgin Suicides relate l'obsession des narrateurs à revenir encore et toujours sur cet événement traumatique. On ne voit pas seulement des jeunes filles victimes d'une mère abusive jusqu'à devenir des prisonnières, on ne voit pas seulement une famille se désagréger en même temps que sa maison ; c'est toute la communauté qui semble s'être délitée aux yeux des narrateurs. Des narrateurs qui ont vécu leur adolescence dans le parage des soeurs Lisbon, qui ont été hantés par l'image de cette entité unique et fascinante qu'elles formaient à leurs yeux. Mais de ces narrateurs, on ne sait finalement rien. Sont-il seulement plusieurs ? Car eux aussi parlent tels une entité unique. Sont-ils seulement devenus des adultes médiocres, comme ils le disent, toujours intégrés dans la même communauté depuis leur naissance ? Ou est-ce là le récit d'un fantasme né d'un drame, d'un fantasme adolescent qui n'aurait jamais évolué pour être dépassé, et qui fait des narrateurs les véritables fantômes du roman ?Et qui raconte cette histoire, au final si amer ?
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C'est peut-être parce que j'en attendais beaucoup que j'ai été déçue par ce récit, pas inintéressant mais pas indispensable non plus...

Le thème, ces 5 soeurs Lisbon qui se suicident toutes, m'interpelait et m'intriguait. Mais, au final, je suis restée à la surface de leur vie et de leur mort : je n'ai pas compris leur geste, pas ressenti leur mal-être, pas eu l'impression de les connaître.

Le parti-pris de l'auteur de raconter les événements par les yeux et les voix des garçons voisins, éperdument amoureux de ces adolescentes, est original et décalé. Mais il écarte les émotions, les tient à distance, puisqu'on n'a accès qu'aux faits bruts, et pas du tout aux ressentis et aux pensées des filles. Certes, un descriptif explicite 'elles se sont suicidées parce que... ' aurait été réducteur et caricatural.
Mais là, c'est l'extrême inverse, on reste sur notre faim, à échafauder des scénarios explicatifs : 'on ne se tue quand même pas juste parce qu'on n'a pas le droite de sortir?', 'est-ce qu'elles étaient tellement parties dans leurs rêves et leurs idéaux qu'elles ne pouvaient pas accepter l'imperfection de la vie réelle?', 'est-ce que le 1er suicide, fruit d'une réelle souffrance, a lancé un psychodrame mortel?'

De même, la présentation des 'soeurs Lisbon' comme un tout quasi-indifférencié pour les garçons, une créature belle et mystérieuse à 5 têtes, crée une ambiance onirique. C'est original, c'est beau, c'est puissant... Mais, une fois encore, cela nous empêche de nous identifier à l'une ou l'autre des filles, d'avoir du concret, de rentrer dans leur monde...

A noter que j'ai vu il y a quelques années le film éponyme de Sofia Coppola, avec cette même impression d'inachevé : un sujet à peine effleuré, beaucoup d'esthétisme, mais peu d'émotions.

Pas emballée par ce livre, donc, mais je vais malgré tout me plonger dans d'autres titres de Jeffrey Eugenides. En effet, Virgin Suicides est son 1er livre, et les excès de poésie, la pudeur ou la volonté acharnée d'originalité narrative sont peut-être des erreurs de jeunesse, masquant un vrai talent d'écrivain.
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Cecilia, Mary, Bonnie, Lux et Thérèse. On les appelait les soeurs Lisbon, mais ça c'était avant.

Avant que Cecilia ne mette fin à ses jours. Avant que la famille Lisbon se cloitre et se retire peu à peu du monde. Avant que les filles absentes deviennent une obsession pour leurs amis-adolescents amoureux. Avant que leurs appels au monde résonnent moins fort que le rejet de celui-ci.

« Ces filles ont un brillant avenir devant elles. L'autre aurait fini par devenir dingue. »

Dans Virgin suicides, Jeffrey Eugenides – traduit par Marc Cholodenko – nous plonge dans les traumas de l'adolescence vus des faubourgs de Detroit, entre parents qui en craignent les effets chez leurs filles, et enfants qui tentent d'en user sans en trouver les clés.

Écrit comme une enquête a posteriori alignant les pièces à conviction du drame annoncé, Virgin Suicides est une dénonciation de l'enfermement qui ne peut mener qu'au dérangement, au désespoir et à l'autodestruction, quand bien même autrui vous tend la main.

Malgré tous ces garçons qui guettent la nuit le moindre signe venu des fenêtres des filles, malgré les messages des filles envoyés en mode bouteilles à la mer, leurs appels semblent vains. Mais veulent-elles finalement être entendues ?

« Les tortures qui avaient tourmenté les filles Lisbon se condensèrent en un refus simple et raisonné d'accepter le monde tel qu'il leur était proposé, si plein de défauts. »

Un livre grave, dont la deuxième couche d'après-lecture continue d'alimenter la réflexion…

(Et non, je n'ai pas vu le film).
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Dans les alentours des années 1970, dans une banlieue bourgeoise, Cecilia Lisbon se suicide, cadette d'une famille de cinq filles qui la suivront très vite dans son funeste voyage.
Seulement, l'important n'est pas comment mais pourquoi.
Des années plus tard, quelques garçons, désormais hommes, tentent de reconstituer l'histoire, afin de la comprendre.
« Et ce furent ceux qui n'avaient pas de blessures qui travaillèrent à leur propre guérison. »

Genre : Drame
Le(s) thème(s) abordé(s) : le regard des autres, l'obsession des américains pour le bonheur, la vie en banlieue, le suicide évidemment et l'adolescence et la façon de la vivre.

« Chaque seconde est éternelle. »
L'histoire se passe après une guerre, sûrement la Seconde Guerre Mondiale, ou plus récemment celle du Vietnam puisque nous nous trouvons dans les années 1970, dans une banlieue huppée du Michigan .
J'aime beaucoup tout ce qui se passe en 1900, le XXIème siècle m'est un peu trop commun, j'aime comprendre et savoir comment ils vivaient à une certaine époque seulement grâce à quelques détails dans un livre. de plus, le fait que ça se passe dans une petite banlieue restreint le terrain de l'histoire, d'un côté on se sent rassuré, mais très vite, on se sent enfermé.

« Nous savons enfin que les filles étaient des femmes déguisées, qu'elles comprenaient l'amour et même la mort, et que notre boulot se bornait à créer le bruit qui semblait tant les fascinait »
Il y a six personnages principales, les cinq soeurs Lisbon, et leur père. Je ne compte pas leur mère comme étant un personnage principale, car, à mon sens, elle a beaucoup d'importance mais l'histoire ne tourne pas autour d'elle.
« Cécilia était bizarre mais pas nous […] On veut juste vivre. Si on veut bien nous laisser. »
Il y a Cécilia (13 ans), qui disparait très vite, dès le premier chapitre, mais elle reste très présente dans l'histoire, disons que c'est un personnage principal mort.
Puis il ya ses soeurs, Lux (14 ans), Bonnie (15 ans), Mary (16 ans), Thérèse (17 ans). On pourrait penser que l'histoire tourne autour de Cécilia, même morte, mais, la vérité, c'est que Cécilia était l'entrée, la mise en bouche, le prologue, l'important, celle autour de qui tout tourne (et pas seulement les garçons) c'est Lux.
Lux est belle, drôle, espiègle, sexy, elle sait ce que les garçons aiment et fait tout pour leur plaire d'avantage, au début, c'est juste une ado rebelle qui se cherche, mais plus l'histoire avance, plus elle perd pied, elle dégringole, jusqu'à toucher le fond.
Seulement, les Lisbon sont solidaires, et bien que les trois autres soient plus discrètes dans l'histoire, elles y passent aussi.
Le père quant à lui, à son lot d'infortune, c'est un personnage très humain qui essai de vivre après chaque drame, qui relativise et tente d'offrir un tant soit peu de bonheur à ses pauvres filles, seulement, sa femme et lui n'ont pas la même notion du bonheur, et de la manière dont on peut l'offrir aux jeunes filles.
C'est en ça que Mme Lisbon fait avancer l'histoire (mais il n'y a que l'histoire qu'elle fait avancer) croyant, ou se persuadant, aider ses filles et son mari, elle les fait tous plonger un par un dans la miséricorde et la détresse.
Il y a aussi le narrateur dont on ne connaitra jamais l'identité, ce que je trouve très intelligent comme procédé, et assez amusant, car il peut être n'importe qui, et n'importe qui se permet de raconter l'histoire de ces filles, avec plus ou moins d'objectivité.
Mais personnellement, je trouve que lui, avec les informations qu'il a amassé, y parvient assez justement.
Il y aussi toutes ces personnes qui ont fait avancer son récit, grâce à des témoignages, des souvenirs ou des pièces à conviction, des gens qui n'ont fait que passer, ce qui a augmenté l'effet de « zoom » sur la famille Lison, mais il était donc assez facile de se perdre dans un nom déjà lu et de na pas retrouver en quoi il avait contribué à l'histoire.

Le titre est une chanson du groupe Cruel Crux, portant le titre « Virgin Suicide » qui le donnera au livre, Cruel Crux (groupe qui, à ma connaissance, n'existe pas, et j'ai pourtant fait des recherches) est un groupe que Lux écoutait, ce qui prouve encore qu'à mon avis, l'histoire tourne autour d'elle, puisque c'est la chanson de Lux qui deviendra le titre de leur histoire.
Une autre hypothèse quant au rapport titre/histoire, plus connotée et personnelle, et que Jeffrey Eugénides ait voulu montrer que les suicides des filles étaient, en quelques sortes, purs et innocents, qu'elles sont « vierges » du suicide, peut-être cela voulait-il dire que c'étaient leurs premières fautes commises (sauf Lux peut-être…), de se suicider, d'où la Vierge (qui, en plus, est un symbole très récurrent du livre)

L'histoire est simple en surface : Des ados qui se suicident, à la chaine si j'ose dire, et un groupe de garçons qui observent, spectateurs horrifiés, la vie les emporter. Mais si on creuse un peu, c'est bien plus compliqué que ça en à l'air, ce livre est une vraie réflexion sur le suicide et sur l'adolescence, et la vie en banlieue, trop serrée, trop étriquée avec les codes de la bourgeoisie, être une fille de banlieue des années 70, c'est se taire et regarder les hommes défiler à notre porte.
« Pourquoi les gens font semblant d'être heureux tout le temps ? »
Tout à l'heure j'ai vaguement évoqué les thèmes abordés, parmi eux, donc, les codes de la mondanité, le suicide, l'adolescence, mais surtout, celui sur lequel je voudrais en dire un peu plus, c'est l'obsession du bonheur chez les américains, en premier lieu, on sait tous que l'Amérique, c'est le « Rêve Américain » (« chers amis, tout est possible dans le Nouveau monde ! » -Non, non, bien trop de gens y croient et y meurent…) Ensuite, et pour en revenir à notre roman, il y a un personnage en particulier qui incarne cette obsession, c'est la très chère mère des filles, qui tente de se persuader qu'elle contrôle tout, qu'elle contrôle les passions, les rêves, l'avenir, qu'elle contrôle ses filles et le monde qui les entoure. le bonheur est dans le confort pour elle, confort qui commence vite à devenir étouffant, jusqu'à être une prison.
Mais finalement, bien d'autres personnages, juste par une phrase, un geste… représente cette obsession.
L'histoire commence par la fin. Par la mort. Par le suicide de la dernière fille, donc on sait d'entrée de jeu qu'on ne doit pas s'attacher à ces filles, puisque dès les premières lignes le narrateur nous explique que c'est terminé, on arrive trop tard. Et pourtant, il est fort Jeffrey ! Il a réussi malgré tout à me faire éprouver des tas de choses, mais pire que tout, je m'y suis attachée à ces filles ! Alors que je savais comment ça allait finir, comme quoi, c'est un bon auteur.
A la fin, on a toujours rien compris, on se sent bizarre, une partie de nous y est encore, tentant désespérément de comprendre le pourquoi du comment, on a la drôle d'impression qu'il manque quelque chose « Là où les pièces manquantes manqueront à jamais »
Mais on se sent quand même soulagé, un poids en moins, pense-t-on, C'est qu'elle était plus lourde que les autres, la dernière page.
« Afin d'être éternellement seules, seules dans le suicide, qui est plus profond que la mort. »

Je n'ai pas beaucoup parlé de Jeffrey Eugénides, pourtant, tout ça c'est grâce à lui, donc, je n'avais jamais rien lu de lui et sans doute ne relirai-je jamais une de ses oeuvres (Ou peut-être Middlesex) c'est beaucoup de réflexions, ce sont des histoires simples qui cachent beaucoup de questions, on réfléchit à chaque page qu'on tourne, et lorsque c'est la dernière, on se sent différent, c'est particulier comme manière d'écrire, ça fait rêver tout en faisait redescendre sur Terre.
Je le dis souvent, mais il a réussit à se mettre dans la peau d'adolescents, autant heureux que préoccupés, il est parvenu à écrire un livre sur le suicide, sans que ce la soit morbide, il a su s'arrêter à la limite.
De plus, il dit des choses simples mais de manières tellement belle que ça les rend passionnates.

Mon grand-père me demande souvent « Comment tu les trouves tous ces livres ? » Pour celui ci, en fait, c'est assez tordu, je me baladais sur Facebook, en regardant les descriptions que certaines filles écrivaient et je suis tombée sur une très jolie phrase sans références, et je me suis dit « C'est trop beau pour être d'elle » et je ne m'étais pas trompée, ça venait d'un drôle de film intitulé « Virgin Suicides » mais l'histoire ne me disait rien, mais elle était vraiment belle cette phrase ! Et un jour il est passé en VO à la télé, mais ce jour là, j'ai fait des recherches, c'était donc bel et bien un livre à la base, bonne nouvelle puisque j'adore les livres, et qui plus est, ceux qui ont une adaptation, alors je l'ai acheté, et ce livre est un des rares livres a m'avoir changé (moi ou ma manière de voir les choses). A m'avoir secoué.
« On a affaire à une rêveuse totalement déconnectée de la réalité, en sautant elle a du penser qu'elle s'envolerait. »

Merci à la jolie jeune fille qui a mis cette citation, en revanche, la prochaine fois, mets les références.
Et surtout, merci à ce merveilleux auteur, qui à l'honneur de compter parmi mes modèles d'écritures et parmi ceux qui m'ont littéralement renversé.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
En réalité, même les garçons les plus nuls étaient plus aptes à demander à une fille de sortir avec eux, parce que leur poitrine de moineaux et leurs genoux cagneux leur avaient appris la persévérance, tandis que Trip n’avait jamais eu à composer le numéro de téléphone d’une fille. Tout cela était nouveau pour lui : apprendre par cœur les phrases clés, prévoir les différentes conversations possibles, faire les exercices de respiration de yoga avant de plonger la tête la première et les yeux fermés dans l’océan crépitant d’électricité statiques des lignes de téléphone. Il n’avait pas enduré l’éternité de la sonnerie avant qu’on ne décroche, ignorait le coup au cœur qu’on éprouvait en entendant la voix incomparable soudain jointe à la sienne, l’impression que cela faisait d’être trop près pour même la voir, d’être en fait à l’intérieur de son oreille. Il n’avait jamais éprouvé la douleur des réactions molles, la crainte du : « Oh… salut », ni l’annihilation soudaine du : « Qui ? »
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Nous savions que les filles étaient nos jumelles, que nous existions tous dans l'espace comme des animaux qui avaient la même peau, et qu'elles savaient tout de nous alors que nous étions incapables de percer leur mystère. Nous savions, enfin, que les filles étaient en réalité des femmes déguisées, qu'elles comprenaient l'amour et même la mort, et que notre boulot se bornait à créer le bruit qui semblait tant les fasciner.
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Tout d'abord, nous ne remarquâmes pas les boulettes de papier roulés glissés par la grille dans le casier de Trip, ni les brises équatoriales provoquées par tant de sang échauffé qui le poursuivaient dans les couloirs ; mais finalement, confrontés à des grappes de filles intelligentes rougissant à l'approche de Trip, ou se tirant sur les nattes pour refréner leurs sourires, nous nous rendîmes compte que nos pères, frères et oncles avaient menti et que personne ne nous aimerait jamais pour nos bonnes notes.
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Cécilia, la plus jeune, treize ans seulement, avait été la première. Elle s’était ouvert les poignets dans son bain comme un stoïcien, et quand ils la trouvèrent flotter dans sa mare rose, les yeux jaunes comme une possédée et son petit corps exhalant l’odeur d’une femme mûre, les infirmiers furent tellement effrayés par sa tranquillité qu’ils restèrent hypnotisés.
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Nous prîmes conscience que la version du monde qu'ils nous donnaient n'était pas le monde auquel ils croyaient vraiment, et qu'en dépit de toute la peine qu'ils prenaient à traquer les mauvaises herbes ils n'avaient rien à foutre de leurs pelouses.
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Vidéo de Jeffrey Eugenides
Les Grands Débats - A… comme Argent : Pour tout l'or du monde - Dimanche 23 septembre 2018 de 15h00 à 16h00 Jeffrey Eugenides - Lauren Groff - Julie Mazzieri - Julien Bisson Au-delà de sa valeur variable, l'argent se trouve investi d'une charge symbolique plus ou moins négative. Si l'existence est aujourd'hui difficilement concevable sans, on lui doit un nombre incalculable d'histoires plus ou moins édifiantes. Combustible du « Bûcher des vanités », il est devenu un personnage de roman très coté, qu'on en ait, ou pas d'ailleurs.
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