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EAN : 9782843377389
298 pages
La Belle colère (09/10/2014)
3.97/5   202 notes
Résumé :
Melinda Sordino ne trouve plus les mots. Ou plus exactement, ils s'étranglent avant d'atteindre ses lèvres. Sa gorge se visse dans l'étau d'un secret et il ne lui reste que ces pages pour vous parler de ça. Se coupant du monde, elle se voit repoussée progressivement par les élèves, les professeurs, ses amis, et même ses parents. Elle fait l'expérience intime de la plus grande des injustices: devenir un paria parce que ceux donc elle aurait tant besoin pensent que le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre original est "speak" ( parler).
Parler , c'est justement le problème de Mélinda , qui s'apprête après les vacances d'été , à faire sa rentrée au lycée en 3° (aux USA, le lycée dure 4 années et commence donc dés la 3°) . Parce que si elle arrivait à aligner trois mots , il faudrait qu'elle parle de " ça" , de ce qu'il lui est arrivé au cours d'une fête, et c'est juste impossible pour elle. Elle n'en a rien dit aux personnes qui l'accompagnaient, rien dit non plus à ses parents qui étaient sortis, dieu sait où lorsqu'elle est rentrée en pleine nuit.
Non, se taire , c'est plus facile, " ça" passera , avec le temps , car il guérit toutes les blessures, c'est bien connu…
Mais une fille qui ne parle pas, au lycée , ce n'est pas très populaire, alors peu à peu , Melinda voit son monde rétrécir, les gens se détourner d'elle, d'autant que ses amis lui en veulent pour ce qu'elle a fait après "ça" , et comme elle ne s'explique pas, ne se défend pas, rien ne change . Peu à peu , plus personne ne veut l'approcher, ses notes chutent , ses parents ne sont pas des plus " réactifs"...Il faudra beaucoup de courage à Melinda pour remonter la pente, retrouver l'estime de soi, et enfin affronter " ça"!

C'est une plongée délicieuse ( grâce à l'écriture de Laurie Halse Anderson) , mais vertigineuse dans le cerveau d'une adolescente de 13 ans ayant subi un traumatisme .
Découpé en saisons, en paire de mois , Melinda nous raconte son quotidien dans son lycée, sa dégringolade sa survie, d'humiliations , en rejets. Heureusement, elle rencontrera "L'Art" en la personne du bien nommé Mr Freeman, professeur de dessin, le seul qui pressent, qui écoute, qui soutient , parce qu'il offre un espace de liberté, une soupape de décompression, un endroit (atelier) où l'on est bien.

Ce n'est pas un roman difficile à lire, le ton est agréable, l'humour est cynique, mordant, désabusé, mais il est présent à chaque page, et on sourit beaucoup (intérieurement). Melinda, si elle ne parle pas , raconte très bien, avec beaucoup de vivacité d'esprit ...
C'est beau, c'est sobre, c'est puissant, émouvant, révoltant.
Encensé par John Green en personne, sorti en 1999, il aura fallu 15 ANS (!) à un éditeur français pour découvrir cette pépite vendue à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde . A quand le film ? ;-)
Merci aux édition La Belle colère de l'avoir publié , et merci à Gaoulette, de m'avoir fait découvrir cette auteure INCONTOURNABLE !
Ce livre devrait figurer dans toutes les médiathèques ...
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Oui, il faut vous parler de ça, vous parler de ce livre qui lui-même vous parlera d'un sujet qu'il faut arrêter de taire. Car ce livre traite, avec réalisme et sans aucun pathos d'un sujet dramatique. L'indicible horreur qu'à vécu une adolescente, que vivent beaucoup trop d'adolescentes.

Le personnage de Melinda vous touchera au travers de son profond malaise. Et elle vous fera sourire aussi.

Ce roman, aux chapitres très courts tels des tranches de vie, est tout à la fois une description du passage au lycée (particulièrement dans cette ambiance américaine si spécifique), ainsi qu'une plongée dans l'écrasant trouble de cette adolescente.

Un récit à la fois grave et drôle, tragique et attachant. Laurie Halse Anderson use d'un ton bien particulier, sorte de cynisme du désespoir, d'humour du mal-être. Une émotion qui devient assez vite contagieuse puisqu'on a l'impression de ressentir les sensations du personnage. le malaise est là, grandissant, mais jamais au point de vouloir rejeter ce témoignage fictionnel.

La difficulté de communiquer et l'importance de la parole y ont une place prépondérante. L'auteure nous transmet son message de manière directe, mais avec suffisamment de subtilité pour nous accrocher jusqu'à la fin. S'en est dommage que le roman soit aussi court, elle aurait pu développer encore plus avant certains passages.

Ce livre est devenu un véritable étendard auprès de la jeunesse lycéenne aux États-Unis. Ce n'est pas une surprise et, quelque part, c'est vraiment rassurant. Un roman précurseur (sorti en 1999, mais jamais publié en France avant 2014) qui fait dire au très médiatique John Green (auteur de Nos étoiles contraires) que c'est une référence absolue dans le domaine.

Vous parler de ça est un roman tout public, qui vous touchera quel que soit votre âge, mais qui devrait être lu par tous les adolescents de cette tranche d'âge. Juste salutaire.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Quelques années après ma lecture de Je suis une fille de l'hiver, j'ai voulu poursuivre avec ma découverte de l'autrice avec Vous parler de ça. Je savais dès le départ que le sujet serait difficile, sans même savoir de quoi il en retournait.

Melinda est une adolescente qui entre au lycée en 3e. Si sa dernière année scolaire s'est bien passée, il n'en sera rien de celle-ci. Tout le monde la rejette, après un évènement lors d'une soirée durant l'été. Depuis, elle ne parle presque plus. Melinda va mal mais les mots ne sont pas décidés à sortir de sa bouche pour en parler. Autour d'elle, personne semble prendre conscience de ce qui se passe...

J'ai été portée par les mots de Melinda : on suit les pensées du personnage, qui nous emmène dans son (horrible) quotidien, non sans faire des commentaires ironiques. C'est une facette de Melinda que j'ai appréciée : malgré la noirceur du récit, certains moments sont amusants grâce à ses commentaires.

On comprend très rapidement qu'il s'est passé quelque chose lors de cette soirée, avant la rentrée. Melinda aurait appelé la police, si bien que tout le monde la fustige pour cela, certain•es des ados ayant eu des problèmes par la suite à cause de la venue de la police... Personne ne sait pourquoi elle a fait ça et personne ne cherche à la comprendre. Ses anciennes amies lui tournent le dos et, avec les autres élèves, lui font vivre un enfer.

Je m'attendais à ce que ce livre évoque le harcèlement scolaire, puisque j'en avais discuté avec une amie qui l'avait lu avant moi. C'est une thématique qui n'est pas évidente à traiter, parce que ça n'est pas simple de se mettre à la place d'un•e ado, mais Laurie Halse Anderson a réussi à le faire. Si la lecture a été parfois éprouvante à cause de cela, j'ai tout de même réussi à l'apprécier. Aussi, ce qu'a vécu Melinda est terrible : Là encore, je pense que l'autrice est parvenue à décrire les sentiments lorsqu'on vit un tel traumatisme.

Même si j'ai préféré l'autre roman que j'avais lu d'elle, j'ai trouvé que l'autrice parvenait bien à décrire les sentiments d'une ado qui va mal. Melinda est assez attachante. Parler de ce sujet est important, réussir à le faire au travers de l'écriture semble une bonne idée. Une chouette lecture !
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Laurie Halse Anderson comparé au talentueux JD Salinger, je valide.
Après avoir découvert cette auteure avec Une Fille de l'hiver qui traitait des troubles alimentaires chez les ados, je me suis penchée à son tout premier best-seller. Je note le génie et la perspicacité de Laurie Halse Anderson (je précise Sarah Dessen est fan.... et je suis fan de Sarah Dessen).

Qui aurait cru que cette couverture toute simple, un titre qui veut tout dire, j'allais plonger dans la souffrance d'une jeune lycéenne. Je ne m'attendais pas à ce genre d'histoire (il faut dire que je ne lis jamais les quatrièmes de couverture). Dés les premières lignes, Melinda nous met mal à l'aise. Elle ne communique plus avec son entourage. Elle s'enferme dans sa bulle. Elle n'a plus d'amies alors qu'elle débarque dans son nouveau lycée. Ses parents ne la comprennent plus. Elle sera face à un échec scolaire. Pourquoi? Comment?....

Laurie Halse Anderson s'attaque à une douleur profonde, au cri étouffé, à l'entourage qui n'arrive pas à déchiffrer le mal être, aux crimes impunis, à la recherche de popularité.... Elle dénonce avec douceur et intelligence le combat de survie de Melinda au milieu de cette jungle oppressante. le calvaire de Mélidan est déroutant et fait mal au coeur. L'auteure lui donne une certaine dignité malgré que son entourage lui pointe du doigt sans chercher à lire entre les lignes. Malgré une système scolaire obnubilé par leur chiffre et leur réussite, elle fait immerger un héros sorti de nulle part dont je n'aurais pas misé un copeck.

Vous parler de ça est un magnifique roman qui dénonce d'abord une atrocité mais aussi l'importance de la parole et de l'écoute. Savoir lire et observer un adolescent en détresse. Arrêter de s'attacher aux bonne conventions sociales.
Laurie Halse Anderson devrait être étudier en en cours de français car ses romans ouvrent à la discussion...
Un coup de coeur!
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Mélinda fait sa première rentrée au lycée, lycée américain qui ne ressemble donc pas du tout à notre bon vieux système français, et par Merlin, j'aurais adoré être en Amérique.

Dès le départ, on comprend très vite grâce au point de vue interne que cette rentrée ne part pas très bien : ses anciennes amies ne veulent plus lui parler et Mélinda est devenue un paria, lors d'un événement plus ou moins mystérieux (on finit par deviner très vite) qui s'est passé durant l'été.

Le livre débute comme un vrai roman pour adolescent. On y suit la découverte du nouvel environnement scolaire, les profs, le bahut, la cantine, ... L'écriture fine et l'ironie qui pointe le bout de son nez dans chaque analyse du le-dit environnement rendent les choses, pourtant vues et re-vues, très intéressantes.

Très vite, on se laisse prendre au jeu des batailles entre clans des lycéens, et on s'attache aux personnages (j'ai adoré le prof d'arts plastiques ! L'un des personnages, à mon sens, des plus intéressants. L'auteur a parfaitement su saisir la folie des artistes, l'âme des enseignants, la dépression d'un être humain, et la générosité en ce Monsieur.)

Si tout est matière à rire dans ce roman, grâce à l'humour mordant de Mélinda qui analyse son environnement de manière assez négative et lucide, on est pourtant vite saisi par cette noirceur et l'horreur qu'elle porte en elle. le silence est au clé de l'histoire. Mélinda ne parle pas, ne dit rien. Elle garde son secret bien enfoui au fond d'elle-même et on assiste à une véritable descente au enfer adolescente. Et parce que justement ce n'est qu'une adolescente, le livre montre à quel point les états d'âme de la jeune fille ne sont pas pris au sérieux et comme finalement, personne n'est là pour l'écouter et l'aider.

C'est un plongeon vertigineux dans la solitude d'une enfant. Bien que peu de personnes, sûrement plus nombreuses que je ne l'imagine d'ailleurs, peuvent dire avoir vécu ce qu'a vécu Mélinda (j'essaye désespérément de ne pas vous spoiler ^^), on peut tous se reconnaître en elle, du moins, je suppose. Qui n'a jamais tu des sentiments qui nous rongent de l'intérieur? Qui n'a jamais eu de problèmes adolescents ignorés par les adultes? Qui ne s'est jamais senti seul?

Mélinda n'est pas vraiment victime d'harcèlement. Pourtant, je me suis reconnue dans chacune des pages que j'ai pu tourner. La méchanceté des adolescents, la solitude, le désintérêt total des adultes dans le monde scolaire, et familial, le silence, le mal-être, le rejet, et doucement, insidieusement, la phobie scolaire et la perte du goût de l'école.

Ce n'est pas un roman qui se focalise sur cet aspect-là, la phobie scolaire. Pourtant, ça en décrit extrêmement bien les premiers "symptômes". Ça décrit encore mieux toutes les solutions de repli, les sas de secours qui finissent toujours par s'imposer.

Alors après ce grand pavé, je n'ai qu'une seule chose à dire pour conclure.

Si jamais vous aviez envie de plonger dans le regard de vos enfants, des enfants en général, de leur silence et de parfois leur mal-être, je vous le conseille.
Si jamais vous aviez envie de savoir que vous n'êtes pas seul au monde à avoir pu ressentir tout ce que j'ai décris plus haut, je vous le conseille également.
Et si vous aviez juste envie de passer un bon moment, dans un roman léger, triste, sérieux, drôle, un roman qui sera malheureusement toujours d'actualité parce qu'un enfant reste un enfant, et qu'il y aura toujours des Mélinda, je vous le conseille encore.
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critiques presse (2)
LaPresse
27 novembre 2014
Dans sa version originale, Speak de Laurie Halse Anderson a été publié en 1999. La version française nous arrive ces jours-ci, sous le titre Vous parler de ça, alors que des centaines de femmes décident de révéler publiquement qu'elles ont été victimes d'agressions sexuelles. Or, c'est le sujet de ce roman destiné aux jeunes adultes.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
18 novembre 2014
Vous parler de ça, évoque avec beaucoup de justesse et de pudeur un drame intime. Ce roman pour jeunes adultes de Laurie Halse Anderson qui a fait un tabac aux États-Unis mérite également le détour pour ses personnages habillement brossés.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
J' ai déjà été un arbre dans une pièce de théâtre en CE1, parce que je ne valais rien comme mouton. Je devais rester debout, les bras écartés en guise de branches, et ma tête qui dodelinait dans la brise. J'ai eu des crampes au bras. Je doute qu'on ordonne un jour à un arbre : " Sois une ado complétement paumée".
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[ au collège ]
Pour dire à quelqu'un qu'on l'aimait bien, il fallait passer par des dizaines et des dizaines d'amis, genre : " Lisa m'a dit de te dire que Steve m'avait dit que Kevin a dit que Karen avait parlé à Kelly et elle a laissé entendre que Mark, le frère de Sara, avait un copain qui s'appelle Tony et qui te trouve jolie, à ce qui paraît. Qu'est ce que tu comptes faire ? "
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Quand j'étais en Sixième, ma mère m' a acheté tout un tas de bouquins sur la puberté et l' adolescence pour que je puisse me faire une idée de la transformation " merveilleuse" , " naturelle" et "miraculeuse "que j'étais en train de subir. Un tas de conneries, oui.
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Je sais que j'ai l'esprit en vrac. Je veux partir, déménager, me téléporter dans une autre galaxie. Je veux tout raconter, rejeter la culpabilité, la faute et la colère sur quelqu'un d'autre. Il y a une bête dans mon ventre, je l'entends gratter sous mes côtes. En admettant que je réussisse à me débarrasser du souvenir, cette bête restera avec moi et continuera à me souiller.
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De quel droit me punissent-ils sous prétexte que je ne parle pas ? Ce n'est pas juste. Que savent-ils de moi ? Que savent-ils de ce qui se passe dans ma tête ? Le tonnerre, des gosses en pleurs, voilà ce qu'il y a. Pris dans une avalanche, tenaillées par l'inquiétude, se tortillant sous le poids du doute,de la culpabilité. De la peur.
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Laurie Halse Anderson ""The Impossible Knife of Memory"
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