Wake : L'histoire cachée des femmes meneuses de révoltes d'esclaves

Club N°49 : BD sélectionnée
------------------------------------

Rebecca Hall essaie de faire revire l'histoire totalement niée et oubliée des femmes esclaves qui se sont révoltées : récit fort et captivant : sujet difficile à traiter car il n'existe quasiment pas d'écrit sur ces femmes : l'auteure nous démontre également l'omerta puissante des grands groupes d'assurance qui refusent encore aujourd'hui d'ouvrir leurs archives.

C'est un roman graphique majeur de ces 10 dernières années.

Barbara
------------------------------------

Une BD historique et engagée de Rebecca Hall qui reprend sa thèse de doctorat en roman graphique, étudiant les femmes escales qui ont lancé des révoltes lors de la Traite Transatlantique des esclaves Africains et ses répercussions historiques sur le racisme systémique aux États-Unis.

Sujet lourd mais intéressant que l'on suit à travers les recherches de thèses de l'auteure.

On voyage du Bénin aux États-Unis en passant par le Royaume-Uni pour comprendre ce fil historique qui part de la famille de Rebecca.

Captivant de bout en bout, ça reste néanmoins pour moi moins fort que Stuck Rubber Baby de Howard Crane qui alliait à l'aspect historique un graphisme vraiment captivant, que je retrouve moins dans cette oeuvre.

Mais ça vaut vraiment le coup de s'y plonger.

Greg
------------------------------------

Ouvrage indispensable sur un pan de l'histoire oublié ou méconnu dont le "sillage" reste encore bien présent aujourd'hui.

Dessin un peu lourd, chargé.

Morgane N.
------------------------------------

Je classerai cette BD dans la même catégorie que wake up america.

Un ouvrage essentiel et passionnant pour comprendre l'Amérique d'aujourd'hui.

Fruit de la thèse de l'auteur, ce livre se lit comme une enquête policière à la découverte de l'histoire de ces femmes ayant joué un rôle important dans les révoltes d'esclaves, Femme qui comme souvent se sont retrouvées effacées de l'histoire.

Samuel
------------------------------------

Du lourd, super documenté.

Il faut juste beaucoup de temps pour aller au bout.

Xel
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...

Ce livre paru hier chez Cambourakis est la thèse de Rebecca Hall. Elle témoigne de l'enquête difficile qu'elle a menée pour parvenir à la terminer.

Petite-fille d'esclaves, juriste et hstorienne, Rebecca Hall a arpenté les bibliothèques, les archives, de New-York, de Londres, où elle n'était souvent pas la bienvenue dès lors qu'il s'agissait de déterrer des secrets enfouis… Il s'agit pour elle de rendre hommage à ces femmes effacées de l'histoire mais aussi d'entendre et comprendre les voix qui lui viennent de son passé.

Au travers de quelques femmes plus ou moins identifiées, Rebecca tente de suivre le fil de l'histoire pour nous raconter le rôle qu'elles ont joué dans les révoltes d'esclaves, à bord des bateaux, dans les plantations…

Le récit est puissant et accompagné du dessin en noir et blanc de Hugo Martinez. Un dessin tourmenté, dur qui parvient à exprimer la violence infligée, le désespoir mais aussi le désir de rébellion des esclaves.

En fin d'album, Rebecca Hall tisse les liens entre le passé et le présent. On comprend mieux à quel point tout est lié dans l'Amérique d'aujourd'hui.

Wake est un album savant qui éclaire le lecteur d'une lumière forte, une lumière douloureuse aussi… »Nos mémoires durent plus que le temps de nos vies ».

Un véritable coup de coeur et coup de poing !!

Rebecca Hall, avocate, historienne, femme noire et queer et petite fille d'esclaves, devient ici la protagoniste de sa propre histoire et nous accompagne dans sa recherche acharnée, désespérée, de documents officiels témoignant l'histoire des femmes meneuses de révoltes d'esclave.

Il s'agit d'un parcours extrêmement frustrant, car - aux Etats-Unis comme en Angleterre - elle doit faire face au silence des institutions, à leur racisme systématique et à leur volonté de nier toute participation et profit dérivant de l'esclavage.

Je n'ai pas su retenir les larmes, plusieurs fois, en lisant les documents que Rebecca nous présente, où les esclaves sont décrit·es et traité·es comme des objets, sans prénom, juste désigné·es par des nombres. Elle doit faire des conjectures, des hypothèses, pour arriver à nous raconter les périples de ces femmes courageuses.

Ce roman graphique ne nous raconte pas seulement L Histoire - de façon très bien documentée - mais nous fait comprendre le vécu d'une femme racisée, aujourd'hui, de ce qui signifie porter un soi ce passé, ce trauma, devoir y faire face tous les jours et vivre avec.

Merci de tout coeur à Rebecca Hall pour son travail et son courage.

Ces trois étoiles sont pour l'intention de Rebecca Hall, historienne, et son sujet, celui des femmes meneuses de révoltes d'esclaves, plus que jamais sans doute nécessaire à développer. Cet essai graphique abat les clichés racontés depuis des décennies par les profs d'histoires et par la société sur ce qu'a été la traite des Africains réduits à l'esclavage en Amérique. Il redonne sa juste place aux femmes dans ce massacre de masse et remet les points sur les i quant aux notions de "responsabilité partagée avec l'Afrique".

Malheureusement, le sujet est tout juste effleuré, l'autrice ayant préféré de consacrer une grande partie de son oeuvre à sa démarche de recherche plutôt qu'à ses résultats. Cette frustration générée par le manque de contenu est accentuée par le manque de lisibilité des illustrations d'Hugo Martinez. Ainsi, bien que l'émotion de Rebecca Hall y soit régulièrement dépeinte, elle peine à nous atteindre, à cause des aller-retours permanents et plus ou moins pertinents entre histoire et travail d'historienne.

Dommage ! Mais la bibliographie de la dernière page sera l'occasion de grandes lectures pour moi dans un futur très proche !

Femme esclave n°10 par-dessus bord
c'est inscrit dans les chairs
les horreurs cumulent en archives
Mort d'une esclave fille n°6
s'abreuver de beauté seule alternative
abondante nausée
Fille esclave n°7 mort par viols répétés
atrocité banale répertoriée en cahier de bord
Femme esclave n°3 mort violente
et de voir les révoltes existantes multiples réchauffent un peu un temps
encore décrypter pour l'historienne
Fille esclave n°4 mort de faim
et les larmes le long des mots
des guerrières mortes
Femmes à l'histoire noyée
un peu d'imagination pour rendre à la grandeur
"L'eau a une mémoire parfaite."