Suite à la Masse Critique Imaginaire, j'avais repéré "
Wake the dead", un roman de zombies dont je n'avais absolument pas entendu parler et qui me faisait de l'oeil. Même si je n'avais pas été sélectionnée, je me suis dit qu'il était hors de question que je passe à côté de certains titres... Mon petit porte-monnaie a donc fait la tête lorsqu'il a vu débarquer quelques livres dont celui-ci... Mais qu'importe ! (Après tout, il en verra d'autres...) L'illustration de
Michel Borderie et la quatrième de couverture m'avaient séduites, si bien que j'espérais que le contenu soit à la hauteur de son "emballage". J'avais donc pas mal d'attentes concernant cet ouvrage !
Finalement, je n'en ressors pas aussi séduite que les autres lecteurs de Babelio. Désolée... Mais je n'ai vraiment pas trouvé le scénario bien mené, ni l'intrigue innovante ou prenante... Et je me suis encore moins attachée aux personnages... Ce que j'ai bien aimé dans ce livre, c'est la plume de
Frédéric Czilinder. C'est assez simple, fluide, détaillé, avec des dialogues assez réalistes (avec quelques exceptions pour certains mots). Malgré ma sensation de "déjà lu/vu", je n'avais aucun problème à tourner les pages. Certes, il y a beaucoup de vocabulaire cru parfois très vulgaire et des descriptions sanglantes, néanmoins cela ne m'a pas dérangée. Par contre, je me suis faite avoir par le tag "littérature jeunesse"... Grand ado à la limite, mais je partirais plutôt sur du "young adult"/adulte. Tout le monde se fait cocu dans cette ville, le vocabulaire est quand même cru, c'est simple à lire, il y a pas mal de descriptions avec l'hémoglobine, ... Mais je ne vois pas un enfant lire ce genre de roman. Je me suis donc permise de rajouter quelques tags.
Côté intrigue, je parlais de récit classique car cela reste une histoire de zombies habituelle : le jour d'Halloween, les revenants sortent peu à peu de terre et se mettent à attaquer les vivants. Ces derniers tentent de survivre seuls ou en groupe. Evidemment, les survivants sont peu nombreux et ne sont pas préparés à un tel fléau... Si bien que, progressivement, les têtes finissent par tomber... Comme dans la plupart des ouvrages Z, les zombies sont soit lents et débiles (ceux qui sont généralement sous terre depuis longtemps), soit rapides et agiles (les personnes récemment mortes et contaminées). Toute personne mordue meurt, puis se relève en tant que revenant.
Jusque là, on ne peut pas faire plus "classique" que ça... A ceci près : la raison de l'apparition des goules. Si vous êtes intéressé(e) par ce livre, je préfère vous mettre cette information sous spoiler.
En réalité, les zombies ont surgi de la Terre à cause d'une ancienne malédiction. Elisabeth Manfred, une jeune femme de Deep Harbor, a été accusée de sorcellerie à la fin du dix-septième siècle, puis fut pendue. On raconte que, furieuse, Lizzy a annoncé avant de monter sur l'échafaud qu'elle se vengerait du village et qu'elle tuerait tous ses habitants... Ce qu'elle a fini par faire, des centaines d'années plus tard, le soir d'Halloween. Cela change des virus qui se propagent pour telle ou telle raison, néanmoins cela ne sort pas non plus des sentiers battus. J'ai déjà vu plusieurs films d'horreur utilisant ce type de vengeance de l'au-delà. Donc, pour ma part, ce n'est pas une surprise.
Je reproche également quelques facilités. Il y a d'abord l'image des jeunes (quoi que réaliste pour Jake qui ne veut pas sortir de son lit) qui fument de la drogue, boivent et se comportent assez mal avec leurs parents. le cliché ne s'arrête malheureusement pas là : les personnages sont généralement très caricaturaux. Il y a les gothiques qui vont faire une séance de spiritisme (c'est d4rk un 31 octobre), la pom-pom girl qui sort avec le rugbyman, les pouffs, la famille trop religieuse, le vieux "pagus" qui laboure aussi bien ses champs que les donzelles du coin, le shérif, la vieille octogénaire qui vit avec ses chats, les jeunes qui font du rock/métal, etc. C'est dommage, je suis certaine que l'auteur aurait pu créer des personnages un peu plus étoffés. Tout comme il aurait pu éviter la romance entre les deux protagonistes principaux. Si elle n'était pas là, c'était pareil...
Malgré mes critiques, j'ai tout même apprécié deux/trois personnages comme Kate qui a vécu une histoire affreuse par le passé ou encore Abigaïl, la vieille enseignante qui va s'avérer assez tenace avec une arme à feu. Pour le reste, je dois avouer ne pas m'être attachée plus que ça. Autre remarque sur spoiler, au cas où...
Il faut également avouer que, même si l'auteur utilise la narration alternée pour que l'on connaisse une grande partie des habitants de la ville, tout le monde meurt ! Autant dire que je ne voyais pas l'intérêt de m'attacher aux personnages s'ils allaient périr dans le chapitre suivant... Qui a dit que "Game of thrones" était la seule oeuvre tuant la plupart des héros ?
J'ai peut-être été dure dans mes propos, cependant ce n'est que mon avis (autant dire qu'il ne vaut pas grand chose). J'aimerais conclure avec des éléments que j'ai apprécié car, à mes yeux, ce livre n'est pas mauvais... C'est juste qu'il n'innove pas dans le genre.
Frédéric Czilinder a donc une plume agréable et fait pas mal de références aux oeuvres appartenant au genre "Horreur". On sent les influences de
Lovecraft, de
Stephen King, mais également aux séries fantastiques comme "Charmed" ou d'autres films. Les scènes sanglantes ne manquent pas et, même si je n'ai pas eu peur, je dois avouer avoir lu un bon livre d'horreur comme je les aime. Des boyaux giclent dans tous les sens, les personnages ont du mal à tuer leurs proches, la Mort fauche lentement mais sûrement... Ça va couper, chérie ! Ce type de livre fait du bien de temps en temps. (Je vous assure que je me porte à merveille et que je ne suis pas une psychopathe...) Bref, un livre classique mais qui se lit bien. A découvrir si vous n'avez jamais lu d'ouvrage Z. E. C.