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EAN : 9782265098558
624 pages
Fleuve Editions (13/10/2016)
3.65/5   79 notes
Résumé :


Pierre Lombard n’a qu’une hâte : quitter les États-Unis, retrouver sa femme et son fils, et effacer l’ardoise de ces quatre années passées sur la Route 66 dans l’ombre d’un tueur en série, dont il a malgré lui écrit les mémoires.

Bourré de remords, il se sent prêt à tout pour reconquérir Lola et Gaston. Mais cette dernière ne l’a pas attendu, et son cœur bat désormais pour Desmond, l’homme qui a justement mis fin au parcours sanglant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 79 notes
Etant sortie plutôt enthousiasmée de ma lecture récente de "Black Coffee", je n'ai pas voulu attendre trop longtemps pour m'attaquer à sa suite, "White coffee". En effet, ce sont des histoires très denses, entremêlées, avec de nombreux personnages et il est assez facile de s'y perdre. Mais finalement, il ne s'agit pas réellement d'une suite, même si on y retrouve la plupart des personnages (ainsi que quelques nouveaux), et si de nombreuses allusions aux évènement passés parsèment le livre, d'où l'intérêt de l'avoir lu avant. Cependant, comme il s'agit d'un nouveau départ pour les principaux acteurs, on peut aussi faire l'impasse sur "Black coffee".

Eté 2011, Lola Lombard et ses enfants Gaston et Annette sont de retour à Nancy après leur folle équipée sur la route 66 à la recherche de Pierre, mari de Lola et père de Gaston. Ils tentent de se reconstruire et de surmonter les traumatismes endurés aus Etats-Unis suite à la rencontre d'un tueur fou, quand Pierre les surprend par son retour inopiné. Lola qui souhaitait entamer une nouvelle page de sa vie et qui entretient à distance une correspondance passionnée avec Desmond Blur va-t-elle bien vivre ce revirement qu'elle n'attendait plus ?

De son côté, Desmond, professeur en criminologie est invité à Chatauqua dans l'état de New York pour une série de conférences. Lors de son séjour, il va être confronté à une série d'évènements étranges, à la limite du paranormal, et va un peu malgré lui être entraîné dans une enquête labyrinthique et semée de rebondissements, tant dans le passé de la ville que dans son présent.

Et survolant ces deux histoires parallèles, l'ombre du tueur de la route 66, le sinistre David Owens, plane encore...

Comme dans "Black coffee", l'histoire n'est pas linéaire et saute d'un lieu à l'autre, d'un protagoniste au suivant, et le déroulé est également agrémenté de quelques retours en arrière, mieux vaut ne pas trop être attaché aux récits simples sous peine d'être perdu. J'avoue qu'à certains moments les tribulations de Desmond à Chatauqua m'ont légèrement agacée, j'aurai préféré me concentrer sur une intrigue plus ramassée. Par contre j'ai davantage apprécié la partie française sur la famille Lombard. Pauvre Lola, soit dit en passant... S'il y a un personnage imbuvable dans le roman, c'est Pierre, qui va allègrement piétiner les états d'âme de sa femme pour se consacrer à sa propre gloire, si on peut dire. J'en ai croisé des sales types dans son genre, je peux vous dire qu'ils n'ont pas fait long feu dans mon entourage !

Contrairement à l'opus précédent, il y a relativement peu d'action ici, on est bien plus dans l'aspect psychologique, les rapports humains et familiaux. La relation entre Pierre et son fils Gaston n'est pas des plus faciles, entre les attentes du gamin et l'égocentrisme du père. Quant à Lola, elle se débat entre difficultés financières, résurgence de ses douloureuses mésaventures aux Etats-Unis, conflit avec Pierre et désir de poursuivre sa relation avec Desmond en dépit de la distance qui les sépare.

Il aurait vraiment pu me plaire ce roman, mais j'ai eu trop de mal à "raccrocher les wagons" entre tous ces développements entremêlés, et cela a nui à mon plaisir de lecture. J'ai mis du temps à terminer, je n'étais pas tenue en haleine comme avec "Black coffee". Et comme en plus je traverse une période un peu difficile, la fatigue s'en est mêlée...
j'en profite d'ailleurs pour m'excuser auprès de mes babélami(e)s de ne pas être très assidue sur mon fil en ce moment, et de ne pas voir tous vos billets.
N'en soyez pas vexés, c'est juste que j'ai beaucoup de mal à assurer plus que mon boulot actuellement, d'ailleurs je n'ai pas écrit de retours sur la plupart de mes dernières lectures, je n'y arrive tout simplement pas même si j'en ai envie.

Pour conclure, ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable, peutêtre aurais-je mieux fait de m'en tenir au premier ?
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Au secours ! J'ai cru que je n'en verrai jamais le bout !
Plus de 700 pages. Plus de 8 jours pour le lire.
Ah, Sophie, Sophie ! Tu as mis le paquet.
Mais tu as bien fait, c'était bien, très bien même.
Le problème c'est que j'avais pas mal oublié Black coffee. Six ans après l'avoir lu, ça peut se comprendre.
Et puis, avec tous ces allers-retours entre Nancy et les Etats-Unis, je me suis pas mal perdue, surtout aux Etats-Unis.
Au début des chapitres, je ne savais jamais de qui on parlait.
A Nancy, par contre, j'étais dans mon élément. L'Excelsior, le café Foy, le Made in France rue St Epvre (c'est la sandwicherie de mon neveu)………. Tout ça, je connais par coeur.
Elle a bien du mérite Lola. Parce que Pierre, son mari, c'est pas vraiment un cadeau.
Donc voilà, j'ai passé 8 jours intenses, avec pas mal de suspens et des personnages hors norme.
Et surtout avec une furieuse envie d'aller faire un tour à Chautauqua et l'idée saugrenue d'y rencontrer Desmond G.Blur.
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Black is white, rien n'est tout à fait noir ou blanc, la frontière est ténue, parfois.

Après Un Black coffee très remarqué, Sophie Loubière revient, trois ans après, avec ce White coffee. Une suite sans en être vraiment une, avec des personnages communs dont on suit l'évolution après les tragiques événements qui se sont déroulés sur la route 66.

Ce roman est à ce point différent du précédent qu'il peut se lire individuellement. Mais sincèrement, je conseille fortement de commencer par Black coffee, tant les souvenirs d'un passé proche (ou lointain) ont des incidences sur le présent des protagonistes. Pour comprendre un homme, il faut connaître son passé.

Autant le précédent roman était sombre, autant celui-ci baigne dans une ambiance étrange. le « white » du titre n'est pas là juste pour faire le lien avec le « black » du premier roman. Il décrit assez bien cette atmosphère évanescente, trait d'union entre relations interpersonnelles et une « matière » plus insaisissable.

Oui, étrange vraiment de lire ce roman qui flirte avec tant de genres sans jamais vraiment s'y engouffrer ; entre littérature blanche et littérature de genre. Littérature c'est le mot, autant proche de celle de l'Amérique contemporaine, que policière, ou encore de l'étude de moeurs à la française. le tout à travers imposantes 620 pages.

Sophie Loubière a déconstruit son récit, qui se déroule à la fois aux États-Unis et en France. Entre réminiscences du serial killer au centre de Black coffee et relations qui se lient ou se délient entre les personnages, elle ne propose pas une construction linéaire de son histoire. C'est assez déstabilisant en début de lecture, surprenant tout du long, et vite addictif si on aime perdre ses repères (ce qui est mon cas).

Une lecture à la fois aisée, à coups de chapitres courts, mais qui demande pour autant une vraie concentration. Pas le genre de récit qui tombe dans la facilité, mais qui au contraire fait preuve d'une vraie exigence. Exigence littéraire et volonté de ne pas tomber dans les clichés.

Cela donne un roman vraiment inclassable, où les personnages sont placés au centre et les relations humaines au coeur. On y retrouve des thématiques chères à l'auteure, certaines obsessions qu'on retrouve dans nombre de ses romans : la place du père ou ses défaillances, les apparences trompeuses, le passé posant son ombre sur le présent.

Pas étonnant que la quatrième de couverture laisse la parole à Thomas H. Cook. Ils ont la même propension à laisser du temps au temps, à diluer l'histoire dans les relations entres les personnages et à nous dévoiler petit à petit le vrai sens du tout.

Il y a de l'amour dans White coffee, de l'étrangeté, de l'émotion. Un roman transgenre qui m'a parfois perdu, m'a retrouvé ensuite. Un vrai jeu de piste littéraire qui ne fait aucune concession aux modes, et où le fil de l'intrigue semble parfois nous échapper, jusqu'à comprendre que ce fil conducteur n'est pas unique.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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White Coffee se veut la suite logique, le prolongement direct de l'histoire amorcée dans Black Coffee. Nous retrouvons ici une grande majorité des personnages principaux dont nous avions fait la rencontre précédemment, presque là où on les avait laissés à la fin du tome 1. Lola a retrouvé son mari, fin des investigations sous le soleil brûlant de l'ouest américain, retour à Nancy. Et là badaboum, le drame dans mon coeur de globe trotteuse, je ne veux pas rentrer chez moi ! ( et oui, je suis Lorraine ! ). La Lorraine, c'est clairement moins fun et ça fait moins rêver mon âme de voyageuse que l'oust américain et je me demande comment je vais trouver le courage de lire ce bon pavé de 724 pages alors que j'avais tellement vibré lors du précédent opus. Je suis très souvent déçue par les suites surtout quand j'avais adoré le premier livre de la série, mais, il y a un mais, Sophie Loubière a réussi le tour de force de ne pas tomber dans une sorte de redondance ou de réécriture de son excellent Black Coffee en nous proposant ici quelque chose de profondément différent, et ça fait du bien !

L'auteure nous emmène donc aux côtés des personnages lors de leur retour chez eux, comme si leur road trip n'avait été qu'un mirage, une parenthèse dans leur vie et dans leur routine familiale. L'écrivaine a marqué une rupture franche et nette en nous faisant quitter durant une bonne moitié du livre la Route 66, et en balayant l'incroyable atmosphère de road movie qui régnait dans le premier tome pour nous proposer cette fois une atmosphère glauque et mélancolique à la fois, plus posée aussi car nous ne voyagerons pas énormément cette fois, mais également pleine de suspicion. J'ai ressenti une sorte de vide, vous l'aurez compris vu que je me répète un peu, à quitter l'ouest américain, mais également parce que j'ai continué à m'identifier à Lola et que le retour dans sa vie de son mari et l'éloignement de Desmond m'ont mise vraiment mal à l'aise, à l'image de ce qu'elle-même a pu ressentir. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi je me suis autant identifiée à elle car ma vie n'a absolument rien à voir avec la sienne, mais je pense simplement que l'auteure a réussi à créer un lien entre elle et les lecteurs grâce aux traits de son caractère qui en font un personnage profondément humain, plein d'ambivalence et de sentiments contradictoires, et que je l'ai trouvée touchante et intéressante.

Passé ce choc géographique, mon âme de lectrice de thrillers a repris le dessus et j'ai réussi à me défaire du premier tome dont je n'avais pas encore fait le deuil, pour entrer pour de bon dans l'intrigue cette fois. Je pense que les personnes qui ont lu Black Coffee il y a un certain temps ne retrouveront pas forcément cette sensation de choc culturel, car moi j'ai enchaîné les deux et je ne suis en fait jamais sortie de l'histoire.


Si dans Black Coffee, tout tournait autour de la recherche de Pierre et les investigations pour retrouver la trace d'un serial killer, ici il y a une alternance entre scènes qui se déroulent à Nancy au retour de la famille Lombard, et scènes où nous suivons Desmond sur tout autre chose que je ne développerai pas ici car je risquerai de faire une chronique bien trop longue pour être attractive pour les lecteurs qui me suivent.

Que ça soit clair, j'ai détesté Pierre, j'ai vomi son attitude, son comportement, tout ce qu'il est, et j'aurais préféré qu'ils le retrouvent à l'état de cadavre en putréfaction dans un désert aride plutôt que de le voir revenir triomphant, sûr de lui et avec toute l'attitude du mec macho qui pense que sa femme va lui tomber dans les bras après avoir semé le chaos dans sa vie en l'abandonnant avec les enfants en plein désert américain. Son personnage crève les pages et annihile tout ce qu'est Lola, pleine de doutes, tiraillée entre sa rancoeur, le bien être de son fils et son attachement à Desmond. Alors que j'avais rencontré une femme profondément combative précédemment, elle est ici réduite à faire de la figuration dans la vie de son mari égocentrique, et c'est en grande partie pour ça que j'ai autant détesté ce dernier. Il est un personnage qui, en tant que femme, m'a fait peur, m'a fait ressentir une profonde aversion et il a largement contribué à créer ce climat malsain qui s'installe durant toute la lecture.

L'histoire est très fournie, notamment parce que de nombreux rappels sont faits des événements précédents, mais aussi parce que de nouvelles intrigues s'installent, notamment aux côtés de Desmond qui erre dans une sorte de brouillard depuis le départ de Lola. La multiplicité des personnages secondaires et des intrigues a fait que je me suis sentie parfois un peu perdue même si j'ai trouvé que cela apportait quelque chose de très positif à l'histoire car cela a évité justement la redondance dont je vous parlais lorsqu'un auteur publie une suite.

[Le mot de la fin]
Sophie Loubière a une nouvelle fan, et sur les conseils des lecteurs qui me suivent sur les réseaux sociaux, je vais m'intéresser à son livre L'enfant aux cailloux dans les semaines à venir.

C'est avec une sorte de pincement au coeur que je quitte ces personnages auxquels je me suis tant attachée. C'est comme ça avec les bons bouquins, on a envie de les terminer pour connaître le dénouement, et en même temps on n'en a pas envie car on sait qu'on va avoir du mal à accrocher à une autre lecture le temps de nous en défaire.

Moi qui étais en profonde dépression littéraire depuis le dernier Indridason, preuve en est, l'effondrement de mon rythme de lecture, et bien j'ai enfilé ce livre en l'espace de trois jours parce qu'à nouveau, l'auteur a réussi à susciter ma curiosité en créant quelque chose de totalement nouveau sans pour autant délaisser complètement le tome précédent.

Vous l'aurez compris, je recommande à nouveau !
Lien : https://anaisseriallectrice...
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La chronique d'Isabelle
Black coffee, white night, white coffee, black night
White coffee
De Sophie Loubière
Une amie m'a fait récemment un cadeau magnifique. J'étais de passage à Bordeaux. Elle m'a entraînée à la librairie Mollat et m'a dit : choisis un livre, je te l'offre. J'en ai pris 1 puis 3 puis 20… et j'ai dû en reposer 19. C'était le jeu. Et j'ai gardé Black Coffee, de Sophie Loubière.
Pourquoi celui-là ? Je n'ai pas la nostalgie de la route 66 et les romans road-trip me lassent assez vite. Mais cela m'intriguait de voir une romancière française se frotter à un grand mythe américain. Je n'ai pas regretté mon choix. Black Coffee explore une Amérique qui ne figure pas sur les cartes. Poussiéreuse, faussement alanguie comme un crotale au soleil, imprévisible et dangereuse, elle brise des vies, avale des destins et les recrache dans la lumière bleutée des gyrophares du shérif. Mais un voyage ne s'arrête pas aux paysages. Il s'incarne dans les personnages. Ceux que l'auteur a patiemment ciselés, une famille française et un criminologue américain, sont réels jusque dans leur moindre réplique. On ne les suit pas, on les accompagne, en toute intimité.
C'est bien beau tout ça mais elle ne devait pas parler de White Coffee, cette chronique?
Justement, une fois le roman achevé, les valises rangées au-dessus de la penderie, un vide s'installe, la nostalgie vous étreint. Il n'y a plus qu'à soigner le mal par le mal en reprenant un shoot de caféine avec une touche de crème. White Coffee, donc. La famille française a repris tant bien que mal le cours de sa vie à Nancy. le criminologue est confronté à des mystères en pagaille à Chautauqua Institution, dans l'Etat de New York ; et la route 66 continue de rendre ses morts.
Ces trois histoires qui s'entrecroisent ont chacune leur propre musique. Au début, on peine un peu à sauter de l'une à l'autre, à gérer ces sorties de route! Mais au fil des pages la tension monte et on se laisse entraîner le long de ces trajectoires, fausses parallèles qui finissent par converger. Ou pas. Mais ça, c'est une autre histoire…

Avertissement aux lecteurs
Le texte suivant reprend l'intrigue de Black Coffee et en dévoile certains aspects.

1966, Narcissa, Oklahoma. Un dimanche d'été, un inconnu pris de folie meurtrière pénètre dans une maison isolée. Desmond G. Blur, huit ans, assiste impuissant à la mort de sa petite soeur. Sa tante est égorgée. Sa mère laissée pour morte. Lui-même est gravement blessé d'un coup de couteau sous le coeur. Il ne doit la vie qu'à son chien, lequel met en fuite l'agresseur. de ce cauchemar, Desmond porte le fardeau et n'aura de cesse de chercher celui qui a dévasté sa famille, épluchant les faits divers, nouant des rapports privilégiés avec la police. Un autre homme, absent ce jour-là, Benjamin Blur, son père, le hante par son silence et la distance qu'il met entre eux depuis le drame. Au fil des années, Desmond parvient cependant à se reconstruire, puisant dans la vocation de journaliste un peu de cet entêtement d'enfant, explorant les coulisses du crime. Chroniqueur au Chicago Sun-Times, il reçoit le prix Pulitzer pour sa contribution au témoignage de l'évolution de la violence dans les banlieues de Chicago. La mort d'un ami et collègue photographe le décide à quitter la profession, engendre une remise en question. Desmond enseigne un temps la sociologie du crime, publie ses premiers ouvrages. La mort de son père en 2010 opère une nouvelle cassure : il quitte définitivement Chicago et se retire en Arizona, dans la maison que ce dernier lui a léguée, un chalet paisible et chargé de secrets.

En juillet 2011, sa rencontre avec Lola Lombard, une Française à la recherche de son mari volatilisé sur la Route 66, est déterminante. Ensemble, ils remontent le passé jusqu'à l'homme à l'origine du massacre de sa famille et révèlent l'existence d'un tueur en série ayant sévi sur la Mother Road depuis une cinquantaine d'années, lequel n'est autre que David Owens, le demi-frère de Benjamin Blur. Un oncle que Lola aura, sans le vouloir, tiré de sa tanière et livré à son neveu. Irrémédiablement, les hasards du destin semblent relier Desmond à cette femme.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Roy’s Motel Café, Amboy

— Bienvenue à Amboy !
Elle s’était maquillée, habillée, apprêtée pour la clientèle. Rien ne manquait à la panoplie : débardeur noir sous la chemise Harley, col piqué de pin’s à l’effigie de la Route 66, ceinture tressée dorée, paire de jeans raccourcis en bermuda, socquettes blanches, baskets. Mais en y regardant de près – faux plis à la chemise, rouge à lèvres appliqué à la va-vite, poudre chargée sur les pommettes, chevelure rousse ternie par la laque et badges de travers –, Patti n’affichait guère son habituelle splendeur. Elle ressemblait à une serveuse en bout de course, les cils alourdis de khôl et qui finit par confondre la cafetière avec le broc d’eau glacée.
— Qu’est-ce que je vous sers ? demanda-t-elle sans entrain.
Les deux clients ayant pris place sur les tabourets de son comptoir n’avaient rien d’engageant. Ils ne transpiraient pas d’un poil dans leurs vêtements ajustés et sentaient trop bon pour être honnêtes. Ils commandèrent des Coca light avant d’exhiber leurs insignes.
— Mrs Patricia Schmale ?
— En personne.
— Je suis l’agent Paul Born du FBI, bureau de Los Angeles, et voici ma collaboratrice, l’agent Frederic Tirmont. Nous aurions des questions à vous poser au sujet de David Owens.
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— … Professeur Blur, souffla-t-il, croyez-vous aux fantômes ?
La question surprit Desmond.
— Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en rencontrer.
— Pourtant, un tueur en série et un revenant ne sont guère si éloignés l’un de l’autre : ils hantent et terrorisent de manière égale leurs victimes.
Le visage émacié de David Owens, l’odeur de sueur et de sable mouillé qui collait à sa peau lui revinrent cruellement en mémoire.
— Les plus difficiles à chasser sont ceux que l’on fabrique avec nos souvenirs, lâcha-t-il. Les autres me sont inconnus.
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Nancy, France

Lola ouvrit les persiennes des fenêtres du salon, replia chacune d’elles avec lenteur. La végétation du jardin, couverte de rosée, miroitait sous la lumière matinale. Dans le nid, Gaston gazouillait.
— M’an ? Y a plus de Miel Pops !
Il sifflotait depuis la cuisine, torse nu. La veille, le garçon avait décroché le téléphone dès la première sonnerie et entendu un homme dont il n’avait pas reconnu la voix demander à parler à sa mère. Le combiné avait failli lui glisser des mains lorsqu’il s’était tourné vers Lola, bredouillant : « C’est papa… » À présent, Gaston ne mangeait pas, il dévorait, riait de tout et surtout pour rien. Ce n’était plus qu’une question de jours : son père s’en revenait des Amériques jouer avec lui aux Playmobil. Débarrassées, les toiles d’araignées accumulées sur l’insupportable vide. Celui qui ne donnait plus signe de vie, ce père qui avait condamné son fils au doute et à l’abandon décidait qu’il était temps de reprendre son rôle dans cette maison au bord de l’hypothèque.
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Bien après la fermeture de la mine un homme était apparu, curieux de ces cicatrices. Il avait exploré les galeries, palpé le ventre de la Terre de ses doigts maigres et il s’était proclamé roi. Muscles tendus, jurant, crachant, l’homme avait charrié là d’horribles choses, ensemencé le sol de prières impies, et il était reparti, géant sinistre rapetissant à l’horizon couleur de feu.
Le coyote leva le museau ; du sable adhérait à sa truffe noire et vernie. Il tourna les oreilles à droite, à gauche, devina plus loin un arbre de Josué hérissé de feuilles piquantes et fila sous ses branches y replier les pattes.
La rumeur enflait, figeait le crotale et la tortue.
Bientôt, la nature vomirait son flot de pluie aux gerçures du désert.
Toute l’eau serait bue.
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Le premier interrogatoire, expédié, bâclé, il n’avait pas été invité à le relire ni à le signer. Les menottes passées aux poignets, à la taille et aux pieds à chaque geste entaillaient sa chair. Les fouilles systématiques, qu’il sorte ou entre quelque part, étaient insupportables.
Pierre courbait le dos en rejoignant une forêt de visages abrutis, maigrissait à vue d’œil.
Je ne donne pas cher de ta peau, le Français !
Et cette répugnance de soi, des autres, lui tombait dessus comme un roc, avec la certitude d’être aux yeux de tous, à jamais, un criminel.
T’as que ce que tu mérites. Fallait pas jouer au con.
Le vieux Dave l’avait prévenu.
Il lui collerait à l’âme jusqu’en enfer.
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