Voici l'heure où le lion rugit,
Où le loup hurle à la lune,
Tandis que le lourd laboureur ronfle,
Accablé de sa pénible tâche,
Voici l'heure où les torches pétillent et s'éteignent,
Tandis que la chouette, par sa huée éclatante,
Rappelle au misérable, sur son lit de douleur,
Le souvenir du linceul,
Voici l'heure de la nuit,
Où les tombes, toutes larges béantes,
Laissent chacune échapper leur spectre,
Pour qu'il erre par les chemins de l'Eglise,
Et nous, Fées, qui courons,
Avec le char de la triple Hécate,
Fuyant la présence du soleil,
Et suivant l'ombre comme un rêve,
Nous voici en liesse. Pas une souris,
Ne troublera cette maison sacrée.
Je suis envoyé en avant, avec un balai,
Pour en chasser la poussière derrière la porte.
Alors vous aurez à parler d'un homme qui a aimé sans sagesse, mais qui n'a que trop aimé! D'un homme peu accessible à la jalousie, mais qui, une fois travaillé par elle, a était entraîné jusqu'au bout! D'un homme dont la main, comme celle du Juif immonde, a jeté au loin une perle plus riche que toute sa tribu! D'un homme dont les yeux vaincus, quoique inaccoutumés à l'attendrissement, versent des larmes aussi abondamment que les arbres arabes leurs gommes salutaires! Racontez cela, et dites en outre qu'une fois, dans Alep, voyant un Turc, un mécréant en turban, battre un Vénitien et insulter l'Etat, je saisis ce chien de circoncis à la gorge et le frappai ainsi. (il se perce de son épée.)
Ô conclusion sanglante!
Faites en cette maison rayonner la lumière
Du foyer mort ou assoupi;
Que tous les elfes et les esprits féeriques
Gambadent aussi légers que l'oiseau sur l'épine,
Et chantent avec moi une ariette,
Et dansant légèrement.