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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782070422258
475 pages
Gallimard (27/02/2002)
3.68/5   25 notes
Résumé :
Yiddish Connection, c'est l'histoire des gangsters juifs américains, à l'époque où le pouvoir était entre les mains du syndicat du crime, dirigé par Louis Lepke, Dutch Schultz et Bugsy Siegel.

Conté par le petit-fils des propriétaires du restaurant où se retrouvaient les truands, ce récit restitue la truculente odyssée de ces fils d'émigrants, héros hors-la-loi, qui faisaient rêver les enfants du quartier.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans les années 1920, une jeune génération de gangsters juifs émerge dans le quartier de Brownsville, à New York. Menés par Abe Reles et Buggsy Goldstein, ces Brownsville's boys s'allient à Lepke Buchalter et fondent une association que la presse appelle la Murder Incorporated, bande de tueurs au service de la Mafia.

C'est cette histoire, de l'ascension à la chute de ce groupe de juifs énervés que conte Rich Cohen à partir de rapports de police, de minutes de procès, de témoignages de truands et de sa propre histoire familiale (sa grand-mère tenait le restaurant où se réunissait la bande). Contournant l'aridité de ses sources grâce à un véritable talent de conteur, Cohen dresse un portrait vivant de cette histoire relativement courte, puisque des débuts de l'association avec Lepke au moment où Reles se transforme en mouchard moins de vingt ans se passent (mais « dans le milieu, les choses se passent si vite que le temps devrait y être mesuré comme l'âge des chiens. ») qui a transformé durablement le crime organisé américain et qui s'est finalement diluée dans celle de la Mafia américaine.

Car au-delà d'une simple chronique du crime, Yiddish Connection est aussi pour Rich Cohen un moyen de s'interroger sur l'image du Juif. Issu d'une génération (il est né en 1968) qui a grandi avec le souvenir oppressant de la Shoah et l'image du Juif vu comme une éternelle victime, Cohen explique bien comment cette histoire des gangsters juifs qui a hanté son enfance l'a partagé entre admiration et répulsion. Ces Juifs-là étaient sans nul doute des criminels sanguinaires, des hommes dénués de conscience, mais aussi des durs à cuire, des types qui ne se seraient pas laissé marcher sur les pieds par le premier nazi venu – et Cohen d'imaginer comment Pittsburgh Phil aurait éventré Himmler si celui-ci avait osé essayer de s'en prendre à lui. C'est sur cette ambigüité entre le statut d'épouvantail, de monstres jetant l'opprobre sur toute la communauté, en même temps que de héros locaux osant faire un pied de nez à un système américain parcouru par un antisémitisme à peine voilé, que s'interroge Rich Cohen.

Ce faisant, il donne vie sous nos yeux à cette histoire mythique où l'on croise tour à tour Arnold Rothstein, Bugsy Siegel, Albert Anastasia, Dutch Shultz ou Meyer Lansky dépouillés des oripeaux que leur a fourni le cinéma ; une histoire pleine de fureur, de sang et de trahison, une tragédie antique jouée à coup de pic à glace, de corde à linge et de chaise électrique.

Si l'on peut légitimement regretter l'effarante profusion de coquilles qui émaillent le texte, on ne peut cependant que reconnaître le caractère exemplaire de cet ouvrage et, surtout, son côté éminemment passionnant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Histoire vraie de toute une génération de Juifs d'Europe, pour la plupart, ayant émigré aux Etats-Unis au cours des années 1920-1930 et qui n'eurent, pour la grande majorité, pour survivre, que la délinquance poussée souvent à l'extrême. Leur association avec la mafia sicilienne donna naissance au Syndicat du crime.
L'auteur de ce livre, dont les grands-parents tenaient un restaurant yiddish à New-York dans lequel se retrouvaient les truands, raconte d'une façon truculente et souvent, hélas ! tragique, cette période qui dura pratiquement jusqu'à la fin des années 1940 après que les dirigeants américains décident de mettre fin à cette situation.
Les enfants de ces gangsters n'en ont pas moins, bien au contraire, été élevés dans le respect des règles, notamment religieuses, et nombre d'entre eux ont fréquenté les Universités, devenant, pour certains de grands dirigeants d'entreprises, des juristes, etc...
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La honte ! Ainsi pourrait se résumer la chronique dressée par Rich Cohen. Exhumer - après un oubli (volontaire) - l'un des épisodes les plus "remarquables" de l'intégration juive dans la société américaine relève d'un courage certain. D'autant qu'en 2007 quelques témoins donnent encore de la voix...
La traversée gangstérisée est des plus savoureuse, si l'on excepte le fait qu'on parle de crimes, d'assassinats, de vols et de trafics. Les communautés italienne et juive se trouvent de nombreux points communs. Mais côté Kippa, on enterrera vite ce passé dès la deuxième génération.
Récit alerte, avec anecdotes garanties.
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On connait les gangsters italiens comme Capone et ses sbires, mais là c'est un autre pan des années criminelles de New York avec le récit d'un enfant du quartier de Brooklyn .
Il faisait très chaud en ces temps de rivalités et de meurtres commandités.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Même les plus violents des gangsters se considéraient comme de bons juifs, des gens du Livre. Ils se rendaient au temple à l'occasion des grandes fêtes liturgiques, tournaient leurs pensées vers Dieu quand les choses allaient mal, faisaient circoncire leurs fils, pour ensuite les accompagner à leur bar-mitsva. Ils n'étaient pas habités en permanence par le fait d'être juif, mais ils avaient conscience d'eux-mêmes en tant que Juifs.
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En conséquence, les pages qui vont suivre relatent moins l'histoire véridique d'un gang de Brooklyn que sa perception à travers les yeux de mon père et de ses amis, une histoire (ce regard de mon père sur les gangsters) sur laquelle, à mon tour, je porterais mon propre regard, comme à travers le prisme de plusieurs épaisseurs de verre teinté.
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Pour les gangsters juifs, le crime n'était pas une porte de sortie hors du système. C'était une voie pour y accéder. Peu de juifs étaient persona grata dans les cabinets d'affaires chic et blancs de Wall Street et Madison Avenue. Leur progéniture n'était pas acceptée dans les grandes universités du Nord-Est. Au sein d'une société si volontiers et si souvent fermée, est-il étonnant que les armes à feu aient pu paraître comme la meilleure clé d'entrée, un raccourci vers le rêve américain ?
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"Cherchez à être le numéro un, lança Rothstein à un journaliste des années plus tard. Si vous ne le faites pas, personne d'autre ne le fera à votre place. Prenez un imbécile : il y aura toujours quelqu'un pour savoir en tirer un meilleur parti, alors ce quelqu'un, pourquoi ne serait-ce pas vous ? Si vous ne le faites pas, l'imbécile, c'est vous, tout autant que lui".
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"Peur ? rèpéta-t-il, comme s'il avait eu affaire à un simple d'esprit. Hé, mon petit bonhomme, j'avais un calibre trente-huit calé contre la hanche. Autrement dit: quand je parle on m'écoute. Armée d'occupation mon petit bonhomme. C'était pas moi qui avais des raisons d'avoir peur. Les Schleus, les Boches, les Ostrogoths, c'était eux qui fouettaient."
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