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EAN : 9782260055518
240 pages
Julliard (12/01/2023)
3.4/5   20 notes
Résumé :
Sur la carte, Zanzibar ne ressemblait à rien. Un bout de terre à peine visible, parasite traînant au large des côtes d’une Afrique colossale. C’est pourtant pour cette île qu’elle avait décidé de tout lâcher : son boulot, sa famille, ses potes, sa routine, la vie bien comme il faut qu’on avait souhaitée pour elle et qui l’éteignait. Elle allait se tirer au soleil, se construire une carrière digne de ce nom, sans patron sur le dos pour lui rappeler que le haut de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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" Ce livre est pour moi l'occasion de rendre compte des rapports sociaux qui se développent sur ce terrain d'enquête, en expérimentant une écriture plus littéraire. Il vise aussi à diffuser les résultats de ce travail de recherche autrement, au delà du cercle restreint des chercheuses et chercheurs en sciences sociales."
Cette phrase , écrite dans l'épilogue du livre , pose clairement le contexte de ce roman qu'après lecture , on eut pu targuer de décousu.

A Zanzibar, le tourisme de masse s'est développé et tout est fait pour faire déconnecter les touristes et particulièrement les Mzungu , les femmes blanches.

Pour l'achat d'un collier de nouilles locales , le beach boy, peut te faire la totale dix minutes après si t'es intéressée et visiblement , t'es intéressée. Cela nous donne pas mal de fesses à l'air avec une écriture qui n'hésite pas à glisser vers l'argotique , à bon escient et sans redondance.
L'auteur nous apprend que les parcours de vie relatés sont la norme , ce qui peut surprendre :
Liaison de vacances , poursuite du contact entre l'Europe et Zanzibar, retour de la femme sur l'île et souvent mariage plus ou moins éphémère
C'est la rencontre entre l'Afrique et "le nord" , entre accomplissement de soi (ou juste l'envie de s'envoyer en l'air) et recherche de fenêtre de vie meilleure .
Si le livre se lit facilement et avec intérêt , on regrettera la multiplication des situations qui sont plus ou moins similaires et non pas le développement d'une seule qui m'aurait permis de mieux cerner les personnages .
Merci à Babelio et aux éditions Julliard pour leur confiance.
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Altaïr Despres est anthropologue, chargée de recherche au CNRS.
Altaïr Despres travaille sur Zanzibar (Tanzanie). Ses recherches récentes portent sur la transformation des relations de genre et d'intimité (sexualité, conjugalité) sous l'effet de l'intensification des circulations internationales vers l'archipel depuis la fin du 20e siècle.
Zanzibar est son premier roman.
Tout est dit ou presque.
Zanzibar ou l' état des lieux d'un monde contemporain . Zanzibar est un lieu de villégiature paradisiaque dont raffolent les touristes, souvent des femmes, européennes, célibataires , ayant envie de changer d'horizon. Certaines ne font que passer, d'autres reviennent ou restent. Soleil, plage, beach boys en pagaille , la vie est belle profitons en.
Les autochtones, eux, profitent de la manne financière, les beach boys en premier et si ils peuvent rêver d'une vie meilleure ici ou ailleurs qui peut leur jeter la pierre?
Etat des lieux donc mais état des lieux doux-amer où il m'a semblé que les gens se croisaient sans se voir avec chacun des aspirations, des rêves , des déceptions et des désillusions .
Altaïr Despres aborde de façon lucide le mal-être d'une société où chacun essaye de trouver sa place et n'y arrive que rarement, où le racisme ordinaire est toujours de règle, où les femmes essayent toujours et encore de gagner leur place à l'égal des hommes .. J'ai beaucoup appris sur Zanzibar, sa culture, son histoire, ses coutumes , ses forces et ses faiblesses. Une lecture au final enrichissante .
Je remercie les éditions Julliard pour ce partage via Netgalley
#Zanzibar #NetGalleyFrance !
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Ce soir c'est la fête au Kilima Dreams, un des plus beaux et des plus anciens hôtels de l'île. Toute l'île de Zanzibar va s'y retrouver pour la Full Moon Party qui sera aussi l'occasion de fêter l'anniversaire de l'hôtel et la réussite du couple mixte maintenant séparé qui l'a créé. Touristes, backpackers, expatriées (au féminin car ce sont essentiellement des femmes qui s'installent ici) ou beach boys, les jeunes locaux gagnant leur vie en vendant des babioles, des excursions ou plus si affinité aux touristes, tous vont s'y croiser sous les regards envieux de ceux qui n'ont même pas les quelques euros nécessaires au ticket d'entrée.

Altaïr Despres l'explique dans son épilogue : elle est anthropologue et chercheuse et a consacré ces quelques dernières années à étudier la manière dont les échanges internationaux et notamment l'arrivée en masse de jeunes européennes, touristes d'abord puis souvent expatriées quand elles décident de tout plaquer pour s'y installer, a transformé en profondeur l'île de Zanzibar. Afin de donner plus de visibilité à ses travaux et aussi de faire partager cette réalité à ceux qui l'ignorent, elle a décidé d'écrire cette histoire romancée basée sur des faits plus que réels puisque la vie de la plupart des personnages s'inspire en tout ou partie des témoignages qu'elle a recueillis. C'est la première fois que je découvre une telle démarche et j'avoue que c'est totalement réussi : ce roman m'a non seulement appris plein de choses sur cette petite île devenue tanzanienne par le jeu de la politique mais m'a aussi passionnée tant on se laisse prendre aux situations décrites par l'auteure.

Alors certes, il ne faut pas y chercher effets de style ou grandes envolées littéraires : le style est simple et efficace mais toujours très juste avec des tranches de vie qui sonnent terriblement vraies (on comprend mieux pourquoi après avoir lu l'épilogue et appris qu'il s'agissait de vrais récits) et un langage très actuel qui permet de se plonger totalement dans cette réalité. L'auteure met en scène plusieurs personnages qui illustrent les différentes situations rencontrées, là aussi j'ai eu un peu peur au début que le roman se réduise à une série d'anecdotes mais les récits s'entrecroisent assez vite, on découvre via l'histoire d'un personnage ce qui est finalement advenu d'un autre et le tout est vite devenu pour moi totalement addictif. On s'attache en effet très vite à ces jeunes femmes et jeunes hommes dont les cultures sont si éloignées et qui pourtant finissent par se croiser le temps de vacances ou plus. le schéma décrit par l'auteure semble classique : de jeunes européennes, souvent scandinaves, allemandes, italiennes ou françaises, venues pour des vacances et tombées amoureuses de l'île... et de ses beaux jeunes hommes pour qui une aventure avec une européenne peut signifier tellement plus, argent pour investir dans le tourisme local, billet d'avion ou visa pour l'Europe ou pourquoi pas juste une aventure également puisqu'elles semblent les trouver si séduisants. Loin des clichés ou du propos déjà beaucoup vu sur le sexe tarifé, on est ici dans une relation librement consentie dont l'auteure explore toutes les facettes et toutes les ambigüités, obligeant son lecteur à se poser des questions et à réfléchir aux impacts du tourisme et de la mondialisation et du rétrécissement des distances permis par le transport aérien et Internet.

Avec de tels propos ce roman peut sembler assez austère mais pourtant c'est aussi une lecture particulièrement agréable, le rythme ne faiblissant jamais et les portraits brossés par l'auteure étant particulièrement vivants et attachants. Les pages se sont donc tournées toutes seules et j'aurais bien aimé continuer le voyage encore un peu avec Mathilde, Ethel, Dolce et les autres. le combo chercheuse / auteure qui aurait pu paraître un peu étrange est pour moi totalement validé, une occasion parfaite de découvrir et de comprendre tout en passant un excellent moment. Dommage que ce roman soit passé quasi inaperçu (je l'ai découvert car je l'avais noté lors d'une Masse Critique Babelio) : si vous avez l'occasion de mettre la main dessus, n'hésitez pas vous aussi à partir en voyage pour Zanzibar !
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Voici mon retour de lecture sur Zanzibar de Altaïr Despres, découvert grâce aux éditions Julliard, que je remercie.
Sur la carte, Zanzibar ne ressemblait à rien.
Un bout de terre à peine visible, parasite traînant au large des côtes d'une Afrique colossale.
C'est pourtant pour cette île qu'elle avait décidé de tout lâcher : son boulot, sa famille, ses potes, sa routine, la vie bien comme il faut qu'on avait souhaitée pour elle et qui l'éteignait. Elle allait se tirer au soleil, se construire une carrière digne de ce nom, sans patron sur le dos pour lui rappeler que le haut de la pyramide, c'est pour les bonshommes.
Là-bas, son corps aussi prendrait sa revanche. Son corps poli de jolie jeune femme de la classe moyenne pourrait s'en donner à coeur joie. Elle était prête à boire, à fumer, à danser sur la plage, à suer contre les garçons et à baiser jusqu'à plus soif.
Zanzibar est un roman qui nous fait découvrir une île tropicale d'une beauté franche et sale, théâtre de rencontres exaltées entre des jeunes Européennes et des beach boys ambitieux.
Ces jeunes femmes plaquent parfois tout pour vivre une autre vie, promesse de fêtes, de dépaysement. Et elles tombent sous le charme des beach boys bien décidés à saisir les opportunités laissées par un tourisme écrasant. Ces garçons ont beaucoup de charme mais surtout énormément d'ambition pour essayer de sortir de leur condition.
L'auteur nous dépeint le quotidien d'une île où le tourisme de masse fait rage et où jeunes européennes et jeunes hommes locaux se côtoient.. pour le meilleur.. mais aussi parfois pour le pire.
J'ai aimé ce court roman, les parcours décrits par Altaïr Despres. C'est très intéressant et cela montre un autre visage de Zanzibar, que je n'imaginais pas.
Il n'y pas besoin de plus de pages, l'auteur fait mouche avec une histoire bien conçue et des personnages que j'ai apprécié de découvrir.
Pas de coup de coeur mais ma lecture m'a plu, je lui met la note de quatre étoiles.
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Le thème des relations entre occidentaux âgés mais aisés et les jeunes gens pauvres mais généreux de leur corps a déjà été magistralement traité par Jean-Christophe Ruffin dans "La salamandre" (Brésil), José Maria Mendiluce "Pura vida" (Costa Rica), Dany Laferrière, à travers ses différentes nouvelles qui inspireront le long métrage "Vers le sud", Jean-Noël Pancrazi avec "Les dollars des sables" (Santo Domingo).
Ici, le cadre c'est Zanzibar. Mais, franchement, ce livre n'apporte absolument rien à ce qui a été déjà traité. Pas un mot, par ailleurs, sur la plaque tournante, que fut Zanzibar pendant des siècles, de l'esclavage des Noirs par les Arabes, sujet par ailleurs complétement occulté à ce jour (pas assez woke sans doute). Pas un mot non plus sur le fait que toute relation homosexuelle est punie de mort à Zanzibar.
Pour ce qui est de la forme, l'auteur souvent omniscient (elle a dit, elle a pensé, elle a fait...) agace parfois et fait des digressions hors de son thème. Mais, c'est essentiellement son style qui est insupportable.
A chaque page, des mots ou des phrases en anglais, des vulgarités ou des grossièretés, des références aux "appli" . Quel intérêt peut susciter un ouvrage écrit comme une conversation dans un café de quartier?
Si l'on peut dire sans trop de risque que la littérature française féminine depuis Madame de Lafayette jusqu'à Françoise Sagan présentait à peu près la même façon d'écrire, aujourd'hui les "autrices" (quelle horreur à écrire et à entendre que ce mot disgracieux... Pourquoi ne pas pousser jusqu'à l'absurde avec "un moustache", "un vis" etc...?) s'ingénient à user de grossièretés à chaque page (j'ai noté, ici, au hasard des pages: bite, baise, connard, mec, beuh, meuf etc...). Je doute fort que ce parler "djeun's" attire ceux qui le parlent compte tenu de leur cerveau lavé par internet et qu'ils ne comprennent pas une phrase qui contient plus d'un élément (question sms: ca va? quel temps fait il? réponse classique : tranquille (tkl plutôt). Quant à ceux qui aiment le mariage des mots (cf les oeuvres de Julien Gracq par exemple), ce type d'ouvrage est horripilant. Se mettre à la portée des lecteurs ignorants est une chose mais se mettre à leur niveau est un ratage total. (Simple opinion d'un simple lecteur)
Pour faire écho à un sondage relayé par Babelio sur les couvertures de livres, celui- ci (Zanzibar en noir et en gras sur fond jaune, plat et sans nuances) n'attire absolument pas.
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critiques presse (2)
LeMonde
06 mars 2023
Au départ cependant et pour la plupart des protagonistes du livre, tout part bien d’un rêve : celui que l’on construit en se projetant dans des vacances dès que l’on se met à croire aux images promotionnelles des agences touristiques.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
03 mars 2023
L’anthropologue a puisé dans son travail de terrain mené entre 2015 et 2019 afin d’écrire une fiction documentée sur ces femmes venues de Scandinavie, de France ou d’Allemagne pour des vacances.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si on mettait trop d'argent sur la carte on prenait le risque de devoir refaire la queue en caisse centrale pour recharger. Et comme il y a un monde fou, on prévoyait large. Sauf que si on mettait trop d'argent sur la carte, on ne pouvait pas récupérer la somme non utilisée. C'était vraiment bien foutu. Du capitalisme bien huilé.
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...dans l'affaire, les gagnants n'étaient pas le petit peuple de Zanzibar, loin de là. Le marché touristique était aux mains des étrangers. La plupart des investisseurs étaient des Européens, qui employaient d'autres Européens aux positions mangériales, des Tanzanins du continent aux postes intermédiaires (-réceptionnistes, barmen, serveurs, etc...) et au ménage des Zanzibaris (des femmes surtout), qu'ils payaient au lance-pierre.
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Autant dire qu'à cette époque-là, pour éviter la frustration, ça se branlait pas mal. (...) Il faut reconnaitre que baiser dix meufs par semaine (même pas insatiables), c'est crevant.
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Le hic c'est que, pendant les huit mois d'attente insoutenable, le gars s'était envoyé e l'air avec une tripotée d'autres filles. Il avait donc fallu consoler Vanille qui, non seulement avait le coeur brisé, mais aussi le portefeuille allégé de quelques billets que le jeune homme n'avait pas hésité à lui prendre chaque fois qu'elle avait eu le dos tourné.
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Helle mesurait le fossé entre eux. Elle pouvait aller et venir partout dans le monde, autant qu'elle le voulait. Son bilan carbone ne connaissait aucune limite, sinon celle que lui imposait sa conscience écolo de jeune Européenne privilégiée. Lui, il était coincé là.
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Videos de Altaïr Despres (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Altaïr Despres
À Zanzibar, au large de la Tanzanie, des amours naissent sur les plages entre occidentales et locaux. Au-delà des affects, ces couples mettent à profit les compétences de chacun pour monter des affaires touristiques.
Dans ce quatrième épisode, Julie Gacon reçoit : - Altaïr Desprès, anthropologue, chargée de recherche au CNRS à l'Institut des mondes africains (IMAF) et romancière - Stéphane Ettien Adou, enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication à Abidjan
"Un monde en quête d'amours", c'est une série en 4 épisodes du podcast Cultures Monde consacrée aux amours contrariées à travers le monde, qu'il s'agisse du conservatisme politique ou religieux, de contraintes économiques ou de fossés culturels.
Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/cultures-monde/zanzibar-love-on-the-beach-2530307
#zanzibar #amour #podcast _____________
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