« (…) je me suis engagé dans cette vie d'acteur avec la conscience d'accomplir un acte romantique, libérateur, anarchique, sans cesse en recherche d'issues pour mon tempérament bouillonnant. »
La première fois que j'ai vu
Denis Lavant à l'écran, c'était dans Mauvais sang, film de Leos Carax; sa présence imposante à un si jeune âge et son interprétation foudroyante m'avait frappée, croyant à tort qu'il avait été choisi lors d'un casting sauvage, sans véritable formation en art académique. Après, j'ai vu Les Amants du
Pont-Neuf du même cinéaste, et encore là, l'alchimie opérait. de même dans Boris sans Béatrice,
Louis-Ferdinand Céline, Michael Kohlhaas, L'oeil de l'astronome, Les scènes fortuites, même dans les rôles secondaires, son charisme hypnotisant subjugue, un don probable mais sur lequel on peut aussi travailler. C'est ce que je voulais savoir lorsque j'ai ouvert son récit autobiographique,
Échappées belles (quel beau titre!).
Et je n'ai pas été déçue.
Denis Lavant écrit très bien et n'est pas avare de ses conseils et de ses réflexions sur le métier d'acteur. Formé au théâtre de la rue et des arts circassiens, il a également fréquenté le Conservatoire d'art dramatique, pratiqué le mime et les performances de lecture à voix haute d'ouvrages poétiques, sans parler de la scène et des plateaux de cinéma.
Un être d'exception, réfléchi et lucide, qui s'approche au plus près de la vérité dans ce qu'il accomplit. Une lecture inspirante à tous les niveaux.