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EAN : 9782729120481
190 pages
Editions de La Différence (12/09/2013)
3.71/5   14 notes
Résumé :
En 1908, les jurés du Goncourt couronnèrent Écrit sur de l'eau, faisant entrer dans l'histoire littéraire un jeune homme de vingt-huit ans : Francis de Miomandre. Or l'argument et la trame du livre sont d'une légèreté absolue. C'est un pied de nez de l'auteur qui met dans ce roman autant de frivolité que d'inconsistance - volontairement car le sujet est sérieux : l'amour et la jeunesse qui passe. Ainsi Miomandre raconte sur un ton badin et faussement détaché les ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Écrits sur l'eau Francis de Miomandre se présente comme une comédie légère et primesautière qui débouche presque sur une comédie de moeurs, peut-être malgré son auteur difficile à dire, qui aborde la vie d'une petite bourgeoisie de province
Goncourt en 1908 le ton aujourd'hui semble quelque peu artificiel, désuet et il faut se glisser dans l ‘ambiance pour en apprécier la texture.

Ce canevas littéraire met en scène un jeune fils de famille Jacques de Meillan , future sommité littéraire croyant posséder des dons de littéraire, flâneur, frivole, insouciant et idéaliste en quête de l'amour fou qui s'épanouit dans la mollesse chez son père , rentier désargenté et en mal de liquidités fraîches qui s'est promu en entrepreneur incorrigiblement optimiste et persévérant, toujours sur la trace d'une bonne affaire.

Confident d'une amie de son âge en mal d'amour il rencontrera l'amour fou sous les traits d'Anne femme mûre rencontrée chez un parfumeur et qui mène grand train
La passion éprouvée pour cette femme blonde ne sera pas partagée de la même façon.

Le monde dans lequel évoluent ces personnages est celui de la bourgeoisie du début du XX composée de rentiers qui doivent s'adapter à l'économie mondiale naissante. Les rentes ne suffisent plus les placements sont aléatoires et bon nombres d'entre eux se métamorphosent en entrepreneurs pour le meilleur et le pire Tout autour de ces rentiers qui ont épuisé bon nombre de leurs ressources gravitent un monde de filous de toutes sortes, d'écornifleurs et escrocs, d'usuriers prêteurs qui en font leur choux gras.

Les salons permettent la rencontre des futurs époux, mariages entre bons partis si possible et pour d'autres, occasions de libertinage pour les femmes déjà mariées

Comédie de caractères car les personnages sont très typés. le jeune oisif bébête comme une oie dont la méconnaissance des femmes lui sera fatal car toutes (au moins deux) le trahiront L'une par rouerie car femme d'un âge ayant de la bouteille en matière de libertinage et l'autre très jeune mais ne perdant pas de vue ses intérêts réintégrera le cocon familial. Un père bouffon et affairiste en diable gogo qui préfère changer d'air lorsque les créances flambent. Une confidente Juliette très fleur bleue et jalouse de sa mère et une femme dévoreuse d'homme qui croque la vie du bon coté

En fait un petit drame du moins pour Jacques, très rafraîchissant qu'on imagine aisément joué au « théâtre ce soir » sans prétention
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La trame de ce Prix Goncourt 1908 est aussi légère qu'une bulle de savon flottant dans l'air au gré des vents. Éphémère, fragile, irisée d'ennui est cette histoire des amours de Jacques de Meillan, l'alter-ego de l'auteur, qui développe à son plus haut niveau l'oisiveté à beaucoup penser et peu agir et qui préfère rêver comme un fou plutôt que d'affronter la vie. Pourquoi le ferait-il? Il est enfant de bonne famille, littérateur et infantile à souhait!

En 1908, Francis de Moriandre entra donc dans la célèbre liste G... ce qui ne l'empêcha pas de ne jamais (ou quasi jamais) se faire un nom en tant qu'auteur, lui qui, pourtant, a été un traducteur reconnu et apprécié des auteurs espagnols tel qu'Asturias, Unamuno, Cervantès, etc.
Lié en amitié avec les Gide, Suarès, Breton, Desnos et autres monuments de l'époque, Francis de MIOMANDRE nous dépose, ici, un clin d'oeil à la société de son époque, une moquerie sur l'Amour et la jeunesse qui passe, ou encore, sur les fantasmes économiques des découvreurs et inventeurs de ces salons où l'on cause beaucoup et décause encore plus!

Perplexe, André Gide s'interrogera sur ce roman: "Sur quel ton parler de ce livre léger ? Léger comme une bulle, inconsistant, bizarre, il se dérobe sous la critique et semble sans cesse en formation. Il pourrait être insupportable ; il est charmant.."

Pour son côté retour vers le passé et la description mondaine de ce qui faisait et défaisait la vie publique, je le trouve charmant. Pour son écriture, légère et fluide comme le courant d'une verte rivière, aussi. Pour la vacuité du modèle de vie dispensé par son héros, je trouve ce livre insupportable. À chacun de s'en faire une idée...
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Comme le titre de ce roman, Écrit sur de l'eau, nous voguons dans l'univers d'une petite goutte d'eau qui perle sur la vie comme la rosée d'un matin estival. Elle glisse lentement vers le vide terrestre du coeur de la terre pour s'évaporer dans le tumulte souvenirs.
Ce jeune homme tranquille respire la vie avec une grâce surnaturelle pour voler dans la légèreté de son jeune âge vers des sentiments nouveaux, brulant l'insondable de son coeur novice. Entre un bal de soupirant mondain ou l'amour transpire cette jeunesse bourgeoise, la nouvelle folie de l'argent dans l'industrie spéculative des matières premières. La recherche permanente d'argent, roi de cette nouvelle société de consommation.
Ce roman bouscule l'idée d'une simple histoire d'amour futile, ouvrant la voix vers des réflexions sur cette société du début du siècle et cette jeunesse en proie au doute sur son avenir.
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Ecrit sur de l'eau, prix Goncourt 1908 vient d'être réédité.
Légèrement désuet, il trempe sa plume dans l'eau de rose des amours passionnés d'un jeune homme exalté (Jacques de Meillan "littérateur" de 28 ans) du début du XX° siècle qui se rend à son premier bal.
Les femmes n'y tiennent pas le beau rôle, ou du moins elles baignent dans la superficialité, puisque Anne la blonde et belle femme du monde et l'amie Juliette la confidente lui en préfèreront un autre plus argenté.
Sur le thème de la trahison qui égratigne cruellement les bons sentiments, Ecrit sur de l'eau rend fort bien compte de l'ambiance de l'époque, de la violence des sentiments amoureux entre passion et jalousie, mais j'avoue lui préférer la psychologie lucide implacable des personnages de le bal du comte d'Orgel de Raymond Radiguet.
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Un prix Goncourt un peu désuet, écrit sur un ton léger, primesautier, avec beaucoup de clins d'oeil au lecteur, surtout au début. le sujet, ce sont les premiers amours d'un jeune bachelier enclin à l'oisiveté, et les premières trahisons. Au passage l'auteur en profite pour peindre la société provinciale de son temps pour mieux l'égratigner. Dans le même genre il me semble que Raymond Radiguet est bien meilleur, mais en 1908 il n'a encore que cinq ans ! Il en reste un certain charme désuet dans la peinture d'époque, une écriture très agréable, très fluide. Mais que les personnages sont peu sympathiques, en particulier le père du héros. le héros a une vision de la vie assez vaine, voué à l'oisiveté. On peut lui pardonner vu son jeune âge, mais les adultes qui l'entourent sont d'exécrables modèles, entre riches oisifs et pauvres oisifs essayant de sauver les apparences.
A priori cela aurait pu être un auteur prometteur, il a effectivement beaucoup écrit, mais rien qui ne soit vraiment marquant.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Jacques entraina sa compagne un peu plus loin ,dans une encoignure formée par le retrait d'une maison,et ,ce passant le long d'elle avec une sorte de frénésie , la caressa d'une caresse sans main,où le corps seul,tendu contre le corps aimé,vibrait du bonheur joyeux de tous ses atomes:des joues en feux brulant les joues de pourpre aux jambes devinant les jambes à travers les étoffes ,de la poitrine battante repoussée par les seins offert aux pointes des genoux magnétisant les genoux.Étreinte hiératique,longue,muette,forcenée!
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Il eut pour la première fois l'obscure intuition que l 'amour lorsqu'il n 'est pas là,sous la main,fait perdre aux petites choses de la vie le pauvre charme qu'elles ont pour qui ne rêvent pas mieux.
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La voix intérieure ne s'était pas trompée, contrairement à ce qui arrive d'habitude aux voix intérieures, lesquelles, très mal informées et très présomptueuses, bafouillent, dans le cachot mal commode de la conscience, un tas de prophéties aussi confuses que désobligeantes, et bien propres à égarer la conduite.
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Le mépris des hommes pour les femmes est si subtil qu'il se glisse dans le cœur des plus ingénus ;il n 'atteint que le semblant d'une occasion.
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Mme Morille se faisait un honneur de ne refuser l’entrée de ses salons à aucune personne de la ville, pour peu qu’elle se fût distinguée sur une branche quelconque de l’arbre social, par l’éclat du plumage, la qualité de la griffe ou la nouveauté du cri.
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