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Clara Citron (Illustrateur)
EAN : 9782916130965
120 pages
les éditions du chemin de fer (01/11/2017)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Thomas Wolfe (1900-1938) est un géant méconnu de la littérature américaine. Disparu prématurément, il a construit en quelques années une œuvre monstrueuse et prolifique qui a influencé nombre d’écrivains de Faulkner à Philip Roth en passant par Carson McCullers ou Jack Kerouac.
Le garçon perdu est un portrait de Grover, le frère aîné de Thomas, disparu quand l’auteur n’avait que quatre ans. Ce frère restera à tout jamais l’enfant idéalisé par sa mère, malgré ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est un livre d'à peine 100 pages, un petit bouquin dans un petit format, joliment cartonné avec un rabat de quatrième de couverture qui peut faire marque-page. Son titre, c'est « Le Garçon perdu » et c'est de Thomas Wolfe.

Quand elle me l'a offert, cette amie m'a dit : « Tu connais Thomas Wolfe ? » Comme on pouvait s'y attendre, j'ai aussitôt confondu avec Tom Wolfe, et j'ai répondu : « Bien sûr ! Ah ! le Bucher des Vanités ! » « Ben oui, mais non, ce n'est pas ça, c'est Thomas Wolfe, m'a-t-elle répondu. C'est gribouillé partout de dessins d'enfants et il parait que c'est drôle. du moins, c'est ce que m'en a dit la libraire. »
Je l'ai remerciée comme il se doit et le lendemain, j'ai interrompu une nouvelle fois la lecture du « Voyage » pour me lancer dans celle de ce « Garçon perdu ».

Eh bien, ce n'est pas drôle du tout. C'est même sacrément déchirant.

C'est l'histoire d'un enfant nommé Grover. Il a douze ans en 1904, l'année de la foire internationale de Saint-Louis, Missouri. C'est une histoire du Sud, simple, racontée simplement, par quatre voix différentes. Elle est écrite dans le plus pur style de la nouvelle américaine, que ce Thomas Wolfe (1900-1938) pourrait bien avoir contribué à inventer : Grover achète des bonbons avec des timbres et se fait rouler par le boutiquier ; le père de Grover rétablit la justice ; Grover voyage en train vers Saint-Louis ; la mère de Grover raconte sa mort ; le frère de Grover revient sur les lieux trente ans plus tard.

Après un temps d'adaptation au style souvent parlé et répété à la manière des gens simples, on s'immerge dans cette courte histoire d'une vie brève. Mais ce n'est pas un récit et, de la vie de Grover, on ne saura pas grand-chose sinon, par petites touches, par impressions successives, qu'il était doué et gourmand et qu'après sa disparition, il occupera pour toujours la mémoire de sa mère et de son frère cadet, l'auteur (car le roman est de toute évidence autobiographique). le drame est là, bien sûr, déchirant, mais l'essentiel de ce livre, c'est la recherche des souvenirs, du temps passé, la recherche des impressions par les lieux, les sons, les odeurs. Voyez plutôt cet exemple :

« Je m'asseyais là et j'écoutais. Je pouvais entendre la voisine répéter ses leçons de piano l'après-midi, et entendre le tramway passer entre les palissades des arrière-cours, à un demi bloc de là, et sentir l'odeur sèche et luxurieuse des palissades des arrière-cours, l'odeur des herbes chaudes grossières à côté de la voie du tram l'après-midi, l'odeur du goudron, des traverses bitumeuses sèches, l'odeur des patins brillants usés, et ressentir la solitude des arrière-cours l'après-midi et le sentiment d'absence, d'absence, quand le tram est passé. »

Vous vous rendez-compte un peu ?

« ... l'odeur sèche et luxurieuse des palissades... la solitude des arrière-cours l'après-midi et le sentiment d'absence, d'absence, quand le tram est passé. »

« le sentiment d'absence quand le tram est passé. »  ! ! !
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Comment évoquer la disparition, la perte d'un enfant ?
Thomas Wolfe a grandi dans l'ombre du fantôme de son frère, le jeune Grover décédé d'une fièvre typhoïde dans sa douzième année.
En quatre partie, il revient sur des bribes de souvenirs pour réaliser un portrait complexe et polymorphe de ce jeune garçon, mystérieux pour l'auteur qui n'avait que 4 ans au moment du drame. Un souvenir dans une épicerie où Grover a été défendu par son père, les paroles d'une mère fracturée par la perte, les souvenirs d'une soeur hantée par la tragédie et la quête hagarde du narrateur dans le quartier. Ce récit polyphonique traite de la perte, du deuil impossible, de la famille.
Les dessins de Clara Citron très coloré, reprennent un style et un répertoire graphique enfantin. La ligne fébrile et cassée nous ramène à la fragilité de la vie.
Beau et tragique à la fois.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je n'ai pas dit que King's Highway n'était pas une rue à l'époque mais une sorte de route qui surgissait par magie d'une terre indécise et hantée et qu'en chemin elle s'était mêlée à Tom le fils du joueur de pipeau, à des brioches de Pâques, à toute la lumière qui allait et venait, et à des ombres de nuage qui passaient sur les montagnes, à la descente par l'Indiana le matin, et à l'odeur de la fumée de la locomotive, Union Station, et plus que tout à des voix perdues et lointaines et passées qui disaient "King's Highway".
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C'était un enfant aux yeux sombres, grave, avec une tache de naissance sur le cou - une baie de brun chaud - et un visage doux, trop calme, et trop attentif pour son âge.
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