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Michel Borderie (Illustrateur)
EAN : 9791090931794
402 pages
Editions Armada (15/08/2016)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Pierre Stolze a toujours été considéré comme un franc tireur de la Sf, un iconoclaste, un électron libre.

Et cet électron libre va vous en envoyer, des électrons : joueurs, désinvoltes, indociles, inclassables, enthousiasmants, désespérants, rigolards, surréalisants...

Des textes partant dans tous les sens, où il y a à boire et à manger, des textes que l'on peut adorer détester ou détester adorer. Peu importe...

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un recueil déconcertant au premier abord, mais qui contient de véritables perles littéraires.
Pierre Stolze est un auteur français que les amateurs de SF connaissent depuis longtemps. En ce qui me concerne, c'est lui qui m'a accompagné dans ma première incursion dans le genre, avec Theophano 960 en 1995. Découvrir ce recueil était donc pour moi une sorte de retour aux sources.
Et je n'ai pas été déçu... du moins, après avoir passé les trois premiers textes (dans la bien nommée partie "Excentricités"), qui m'ont presque fait refermer Electrons Libres pour de bon, tant ils m'ont paru décevants et sans intérêt. Mais j'ai bien fait de m'accrocher pour le 4e (Un Goût de Cornichon dans le Plan de la Matrice), car la suite est bien meilleure.
Divisée en 4 parties (Excentricités, Hommages, Divers et Inédits), cette compilation des nouvelles de Pierre Stolze offre des textes très différents les uns des autres, et de genre différents. S'y retrouve de la SF, de l'histoire, de l'anti-fantasy, de l'uchronie, du fantastique... Chaque texte est l'occasion d'aborder un thème spécifique, même si les cultures asiatiques (bouddhisme, Chine, Japon) dominent légèrement l'ensemble. le dépaysement est toujours présent, et très immersif: le style de Pierre Stolze, très simple, est très accessible. C'est là toute la force de cet auteur, mais c'est aussi, parfois, un défaut: quelques textes m'ont semblé relever plutôt de la littérature jeunesse, à la limite du conte plutôt que de la nouvelle. Ça n'est pas un défaut en soi, mais il me semble que certains thèmes abordés souffrent d'un tel traitement. On s'y fait, néanmoins, et le tout s'apprécie fort bien, comme dans Parfum de Santal au Pays des Immortels, qui est une imitation/variation d'Alice au Pays des Merveilles très réussie.
Pierre Stolze maîtrise parfaitement les thèmes qu'il aborde, ce qui se ressent dans son écriture et sa technique, ce qui permet de faire ressortir une véritable poésie, qui se perçoit le mieux dans ses textes à thématique asiatique, les plus réussis à mon goût (Bunraku).
Electrons Libres est dans l'ensemble un très bon recueil de nouvelles et autres textes, que je recommande à tous les amateurs de SF à la française et de textes qui sortent de l'ordinaire.

En ce qui concerne l'ouvrage lui-même, les éditions Armada ont une fois de plus réalisé un très beau travail d'édition: l'ouvrage est superbe et très maniable, très confortable pour la lecture malgré son format et son épaisseur (près de 400 pages sur un papier de belle qualité).
Si le commentaire de Pierre Stolze à la fin de chaque texte est vraiment bienvenu, je regrette néanmoins qu'il n'y ait pas une préface/introduction pour accompagner l'ensemble et le magnifier, comme c'est en principe la règle pour ce genre de publication/rétrospective, ne serait-ce que pour présenter l'auteur et sa carrière de presque 40 ans (premier texte publié en 1978).

(Merci à Babelio et aux éditions Armada pour cette deuxième Masse Critique !)
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Recueil de 28 nouvelles en quatre parties dont les titres sont « Excentricités », « Hommages », « Divers » et « Inédits ».

Dans le sommaire parcouru rapidement avant la lecture, quelques titres attirent mon attention : « super-foetus contre les escalopes milanaises », « un goût de cornichons dans le Plan de la Matrice », « L'oiseau colibri mit un capétien dans son caddie », « Dragon vert tigre blanc » ….

La première nouvelle est pleine de fantaisie dans un monde où les habitants habitent des coeurs-Iceberg et dont le moyen de locomotion est le parapluie. Cette nouvelle m'a beaucoup fait rire.
Dans la deuxième nouvelle on rencontre un grand chaperon rouge revisité sur fond de manifestation pour le 1er mai avec un tonton qui va sauver le petit chaperon rouge du méchant loubard, une histoire assez drôle dont la fin m'a donné envie d'aller vérifier quelques élément de la biographie d'un certain Adolf....

Sans rentrer dans le détail de toutes les nouvelles, j'ai préféré les nouvelles qui ont su éveiller comme un écho en moi : le dortoir des filles et la 2ème loi de la thermodynamique ou l'histoire d'un Peter Pan à l'heure de la télékinésie, Alice au pays des merveilles avec un lapin de lune et un singe (en Chine), une lettre de Jules Verne à son fils, la rencontre de l'auteur avec Philip K Dick en haut des tours jumelles un certain 11 septembre 2001, une nouvelle assez drôle avec Edgar Alan Poe (ou son fantôme ...) et enfin « Un cadeau d'anniversaire » qui met en scène un autre fantôme (la chute m'a fait éclater de rire)

Côté forme, plusieurs nouvelles sont de mini pièces de théatre : j'ai énormément apprécié « Bienvenue au pays des arbres » dont l'héroïne est à mi-chemin entre Alice et Zazie (poil au zizi)

A la fin de chaque nouvelle, un encart nous en apprend un peu plus sur les circonstances d'écriture : Par exemple, la première nouvelle a été écrite en juin 1977 par l'auteur qui était alors étudiant interne en classe préparatoire et qui jouait à des jeux inspirés de l'Oulipo.
Toutes les nouvelles ne m'ont pas enthousiasmée, par exemple la quatrième m'a laissée de marbre, j'ai cru comprendre que c'était une parodie ou une critique du bouddhisme mais il me manquait les références culturelles pour comprendre en quoi c'est une parodie… c'est le cas également des autres nouvelles qui se passaient en Asie ou au Japon.

En conclusion : un bon recueil qui rend hommage à des classiques (des contes mais aussi des classique plus Science Fiction comme le maitre du haut Château de P.K Dick que je compte bien lire bientôt)
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Merci à Babelio, enfin la tour surtout, ainsi que les éditions Armada pour cette lecture. J'avais déjà entendu parler de cet auteur sans avoir eu l'occasion de le découvrir. Electrons libres est un recueil de nouvelles qu'il a écrit auparavant, mais pas uniquement. 8 sont inédites. C'est un bon moyen de voir l'évolution d'un auteur mais aussi de découvrir ce qu'il aime écrire. Tout du moins dans cette partie essentiellement la science-fiction.

Composé de 4 parties, Excentricités, Hommages, Divers et Inédits, nous avons des lectures improbables à un réalisme frémissant. 28 nouvelles, 28 !!!! Autant dire qu'il y en a pour tous et toutes. Je n'ai pas forcément accroché à toutes tandis que d'autres m'ont fait sourire, voire froncer les sourcils. le texte n'est jamais le même pourtant il y a cette part d'excentricité qui revient. Une part de rêve ou de cauchemar, une part d'incompréhension aussi dans certains textes. Il y a donc de la science-fiction, mais également de l'histoire, du fantastique, du je-ne-sais-pas-quoi-réellement. C'est assez divertissant, surprenant et étrange. Par moment j'ai eu l'impression d'être entrée dans la cinquième dimension. A la fin de chacune de ses histoires, un petit mémo de l'auteur pour nous faire part de quand et où le récit est déjà sorti, un petit mot sur son inspiration également. J'aime bien cette manière de faire.

Je ne parlerais pas des 28 nouvelles, mais de celles qui ont réellement retenue mon attention. Tout d'abord il y a le phénix, le proctologue et l'amateur de batik. Un retour à Tiffauges, château que j'ai visité il y a un an avec toute son histoire sur Gilles de Raie, plus connu sous le nom de Barbe Bleue. Une vision qui fait froid dans le dos de ce personnage qui se retrouve dans cette histoire et qui est réaliste, surtout lorsque nous connaissons les lieux.

Ensuite, le dortoir des filles et la 2è loi de la thermodynamique. Un retour au pays imaginaire en compagnie d'un Peter qui a deux âges, qui passe de labo en labo. Entre les mains, pardon bras, d'un Hook plus vrai que nature.

Enfin, le conte avec Haiku. Un texte très court, sur un pinson qui avait le vertige. L'auteur s'inspire de faits réels ou imaginaires. Il les remodèle à sa sauce pour nous les présenter sous un nouvel angle. Revisité Peter Pan, le petit chaperon rouge à notre époque. Utiliser de parapluie pour aller d'un point à un autre. Chercher le lapin d'Alice, à moins que ce ne soit un singe ? Voir une autre culture que la notre... L'auteur a l'art des mots et de la mise en scène. Même si les cornichons ne sont pas forcément logiques dans l'aventure, qui sait si tout cela n'était pas une simple hallucination visuelle ?

En conclusion, un recueil qui passe les années sans perdre une ride (une nouvelle date de 1977 tout de même). Les contes ont une belle part du gâteau dans ces pages. Déroutant, amusant, triste, perplexe, toutes ces histoires m'ont apporté un petit quelque chose. En bref, de quoi ravir la plupart des lecteurs.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/electrons-libres-pierre-stolze-a133444186
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je me suis assis en face d'elle, au réfectoire commun. D'habitude, garçons et filles mangent à des tables séparées. Non qu'il leur soit interdit de se mélanger, les « autorités compétentes » trouveraient même cela souhaitable, mais le pli a été ainsi pris très tôt et les unes comme les autres ne s'en sont jamais plaints.
Et dire qu'il va falloir que je fasse voler tout ce petit monde de conserve !
Moi, lors de mes rares repas au réfectoire, je m'installe où je veux. Il est vrai que la plupart du temps c'est en face de Wendy, allez savoir pourquoi, et aucune autre fille n’ose s'asseoir à côté de nous. Allez toujours savoir pourquoi.
Aujourd'hui au menu, c’est carottes, navets, oignons, courgettes et pommes de terre nouvelles. Le tout cuit à la vapeur. Interdit d'y ajouter du ketchup ou tout autre cochonnerie. Paraît que l'immortalité, cela s'entretient. Ben tiens !
- Alors tu l'as trouvé, ton île déserte ?
J'avale de travers ma cuillère de carottes, navets, courgettes.
- Qui t'a parlé d’île… ?
Elle pouffe en plissant les yeux :
- J'ai surpris une conversation entre le capitaine Hook et l'informaticien en chef, John Michael.
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Gilles de Rais, seigneur de Tiffauges, un des rares château qui lui restât encore, lança sur la longue table le paquet qu'il gardait serré sous son bras.

- Que signifie, Giacomo ?

Le Vénitien déroula le tissu ; apparut le chef-d'oeuvre, l'Oiseau Phénix.

- Cette chemise fut découverte sur la peau d'un paysan. Je ne savais pas que mes serfs pouvaient s'offrir le luxe d'une pareille étoffe.

- Un lapin, quelques poules et des légumes secs ont suffi pour payer le prix.
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Il faut que je vous dise que j'ai la chance d'habiter un des quelques cœurs-icebergs de la mer de lait. Cela me fait quatre grandes pièces dont je n'ai que faire : les deux oreillettes et les deux ventricules. Remarquez que si l’ensemble est de glace, il ne fait absolument pas froid à l'intérieur. Seules les parois sont glaciales alors que l'atmosphère est d’une constante douceur. Peu de meubles chez moi : quelques guéridons, des tapis, c'est pratiquement tout.
Raminori s'est lové dans son panier d’osier le museau sur ses pattes de devant. Je suis remonté dans la veine aorte, le panier dans une main, le parapluie dans l'autre.
Pour quitter un cœur iceberg, rien de plus simple. Très haut dans le ciel, soufflent de puissants courants aériens. À heure fixe, certains descendent vers la terre et passent exactement au niveau du débouché à l'air libre des veines aortes.
Il suffit d'ouvrir votre parapluie et vous voilà emporté. Vous survolez la mer de lait et vous arrivez au territoire des Sept Contrées qui s'étend au Sud. Le courant vous dépose doucement sur une étendue de gazon proche du palais royal avant de prendre son essor vers le ciel.
Non loin de moi, je voyais voler les autres habitants des cœurs-icebergs, et évidemment, parmi eux, la belle Tania avec son parapluie rose-bonbon, sa robe de dentelle flottant au vent.
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Il n'y a pas que moi et le professeur Heimfeld, dans le labo 4. Nous entoure toute une brochette de savants, informaticiens, biochimistes, cogniticiens ou neurophysiciens. Et même un militaire. Un capitaine. Très raide dans son uniforme. Arborant une ridicule petite moustache. Ce capitaine, ai-je compris, a perdu autrefois une main, lors de la prise d'une capitale arabe. Ce devait être au printemps 2003. A son moignon, il peut adapter différentes prothèses les plus diverses. Même si sa cervelle de piaf a du mal à les commander.
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