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EAN : 9782743631635
489 pages
Payot et Rivages (25/03/2015)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Ce recueil de poésie, publié au sommet de sa gloire, fait réapparaître un Pasolini secret découvrant un autre monde. Il présentait ce recueil comme un « ensemble de prophéties, de journaux intimes, d'interviews, de reportages, de projets en vers, un roman autobiographique, une lutte inégale contre une longue campagne de diffamation, le moment d'un isolement moral et politique subi et délibéré ».
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Toujours très difficile, l'art de Pasolini, que ce soit sa littérature, ou son cinéma. Difficile de l'apprécier sans connaitre un tant soit peu son attachement au marxisme dans le contexte de l'Italie des années 50 et 60. Beaucoup de violence en Italie à cette époque, prise en étau entre l'URSS et la CIA.
La poésie de Pasolini est donc très politique. Il ne cesse de revenir à son ideal marxiste. Il nous rattache sans arrêt a la réalite de l'individu manipulé par une société qui le deshumanise. C'est un message auquel j'adhere complètement et qui se révèle d'une actualité brûlante. Pour autant, la description des jeunes désoeuvrés qui emaille son oeuvre, littéraire et cinématographique finit par m'agacer : On ressent a chaque ligne son attirance homosexuelle pesante. En tant que lecteur, cela m'intéresse peu.
Par ailleurs, il se pose bien souvent en victime, en incompris, notamment au cours de ses interviews qu'il relate un peu trop longuement à mon goût.
D'ailleurs, comment aurait-il pu être compris ? Il ne le serait pas plus aujourd'hui. Je ne peux m'empêcher de revenir à son cinéma et plus précisemment à son dernier film " Salo ou les 120 jours de sodome" ou sa re-interprêtation de Sade n'est qu'une immense et profonde critique du capitalisme qui transforme les individus en objets, pour le plaisir d'un petit nombre. Pasolini, c'est avant tout cela : mettre l'individu au premier plan pour ce qu'il est, avec amour et respect. C'est ce qui ressort de ce recueil "poesies en forme de rose".
Donc une poésie assez hermétique mais absolument nécessaire.
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Ce recueil de poèmes, écrits entre 1961 et 1963, est publié en 1964, alors que Pier Paolo Pasolini compte déjà parmi les personnalités intellectuelles les plus influentes en Italie. Il écrit des poèmes depuis son enfance et en écrira jusqu'à sa mort. Pourtant, alors qu'il semble trouver là une forme concentrée et puissante de son art, il écrit : « Il est révolu, ton temps de poète…», ou encore « personne ne te réclame plus de poésie ! » On y retrouve l'évocation de la vie sociale et politique italienne, mais aussi sa découverte d'un autre monde (l'Afrique, Israël…) qu'il parcourt pour les besoins de ses tournages. Se déploie aussi, à travers cette esthétique du fragment faite de journaux de tournages, de projets, de réflexions ou souvenirs, un Pasolini plus intime, parlant de ses blessures et de ses révoltes. Cette édition regroupe les poèmes en italien et leur traduction en français.
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critiques presse (1)
Liberation
30 mars 2015
De roses et d’épines, ces poèmes sont souvent émouvants.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Supplique à ma mère.

... Tu es irremplaçable. C'est pourquoi est condamnée
à la solitude la vie que tu m'as donnée.

Et je ne veux pas être seul. J'ai une faim démesurée
d'amour, de l'amour de corps sans âme demeurés.

Car l'âme est en toi, c'est toi, tu es simplement
ma mère et ton amour est mon asservissement ...

Sei insostituibile. Per questo è dannata
alla solitudine la vita que mi hai data.
E non voglio esser solo. Ho un'infinita fame
d'amore, dell'amore di corpi senza anima.
Perchè l'anima è in te, sei tu, ma tu
sei mia madre et il tuo amore è la mia schiavitù ...

p. 82
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Supplique à ma mère

Il est difficile de dire, dans le langage d'un fils à sa mère,
ce qui, en mon for intérieur, ne me ressemble guère.

Tu es la seule au monde à savoir ce qu'il en a toujours
été de mon cœur, avant tout autre amour.

C'est pourquoi je dois te dire ce qu'il est horrible de connaître :
c'est dans ta grâce que je vois mon angoisse naître.

Tu es irremplaçable. C'est pourquoi est condamnée
à la solitude la vie que tu m'as donnée.

Et je ne veux pas être seul. J'ai une faim démesurée
d'amour, de l'amour de corps sans âme demeurés.

Car l'âme est en toi, c'est toi, tu es simplement
ma mère et ton amour est mon asservissement :

j'ai passé asservi à cette sensation toute mon enfance,
sensation élevée, irrémédiable, d'un engagement immense.

C'était le seul moyen de ressentir la vie,
sa nuance absolue, sa forme absolue : voilà, elle est finie.

Nous survivons et c'est la confusion
d'une vie renée hors de la raison.

Je te supplie, ah je te supplie, de ne pas vouloir mourir.
Je suis ici, seul, avec toi, en un avril à venir...

(Traduction par René de Ceccatty, Éditions Payot, Collection Rivages poche, p. 83-85)
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Supplica a mia madre
È difficile dire con parole di figlio
ciò a cui nel cuore ben poco assomiglio.
Tu sei la sola al mondo che sa, del mio cuore,
ciò che è stato sempre, prima d’ogni altro amore.
Per questo devo dirti ciò ch’è orrendo conoscere:
è dentro la tua grazia che nasce la mia angoscia.
Sei insostituibile. Per questo è dannata
alla solitudine la vita che mi hai data.
E non voglio esser solo. Ho un’infinita fame
d’amore, dell’amore di corpi senza anima.
Perché l’anima è in te, sei tu, ma tu
sei mia madre e il tuo amore è la mia schiavitù:
ho passato l’infanzia schiavo di questo senso
alto, irrimediabile, di un impegno immenso.
Era l’unico modo per sentire la vita,
l’unica tinta, l’unica forma: ora è finita.
Sopravviviamo: ed è la confusione
di una vita rinata fuori dalla ragione.
Ti supplico, ah, ti supplico: non voler morire.
Sono qui, solo, con te, in un futuro aprile…
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ecco, petalo incarnato su petalo,
nella Rosa Cinquina, il Dolore Due:
lo « sbaglio di tutta una vita ».

Basta staccare un petalo e lo vedi.
Rosso dove doveva esser bianco,
o bianco dove doveva esser giallo, come

volete : e questo per tutta una vita,
che, per fatalità, consente UNA
SOLA VIA, UNA FORMA SOLA.

Come un fiume, che – nel meraviglioso
stupefacente suo essere
quel fiume – contiene il fatale
non essere alcun altro fiume.

Si dice, nella vita van perse molte occasioni:
ma... la Vita ha un’occasione SOLA.
Io l’ho perduta tutta.
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... il sait qu'il n'y a pas d'autre issue
que d'accepter la fin de tout ce qui s'est terminé
dans l'humiliation, ou dans un peu de poésie ...

...egli sa che non c'è via
che accettare la fine di quanto fini`
nell' umiliazione, o un po` di poesia...
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