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116 pages
Auto édition (01/11/2022)
5/5   2 notes
Résumé :
Mais qui est donc ce Julius ?.
Voici la question que tout lecteur ne manquera pas de se poser dès la première ligne. Le double émietté de Michel Bellin ? Ou l'auteur lui-même qui accepte enfin de se dévoiler à ses lecteurs (ex-paroissiens ou non) en se jouant et en brouillant les pistes ? Voici un portrait-puzzle qui sort des sentiers battus et lacère la langue de buis. Un récit amoureux fervent autant qu'inconvenant.
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Que lire après quelques amours de l'abbé JuliusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La fiche de lecture ci-dessous a été publiée sur livresgay.

Une fois n'est pas coutume, je vais me permettre de citer, de façon incomplète, quelques lignes d'un ouvrage mondialement célèbre en guise de préface : « Au commencement était la Parole […] En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » Ô, joli – je m'auto-félicite aussitôt, car quel bel à-propos ! Pendant de longues années, l'ouvrage ainsi cité était une sorte de manuel de travail pour le protagoniste du livre que je présente aujourd'hui ; du moins utilisait-il, ès-qualités, les passages autorisés par ses supérieurs à l'exercice de son métier (NB : tous les passages ne sont pas bons à prendre, aux yeux de ces supérieurs, car contradictoires entre eux ou contraires au dogme, donc on les fait passer sous un silence presque honteux).

Notre protagoniste, c'est l'abbé Julius, alter ego à peine déguisé de l'auteur, qui signe ici sa deuxième (je pense) autobiographie, ou plutôt, pour utiliser un des vocables qu'il a créés, son « autobiografiction » amoureuse. Sur 146 pages, de façon fragmentaire, il étale quelques grandes amours qui ont jalonné la vie de cet ecclésiastique défroqué (auto-défroqué, faudrait-il dire, et ce pour le bonheur non seulement de ses amant.e.s mais aussi de ses lecteurs.trices). Y passent des représentations figées en pierre du Grand Salvator Mundi (pour celles et ceux qui aiment à y croire), les amourettes platoniques, la fatale Ève qui le détourna de ce qu'il croyait être sa vocation, mais aussi d'illustres quidams qui illuminèrent son chemin tout en bénissant du chrême viril son corps (scène d'anthologie avec un mousse dans une crique déserte près de la Rochelle, qui, à elle seule, vaut le détour et subséquemment l'acquisition de ce magnifique livre).

Ce n'est pas un roman car les chapitres n'ont qu'un lien ténu entre eux. de même, ce n'est pas une autobiographie à proprement parler car poignent, par-ci, par-là, des invraisemblances et des fausses pistes (je n'ai plus en tête combien de défrocages différents y font leur apparition, mais nous sommes d'accord, je pense, qu'au deuxième au plus tard, tout le monde se dirait que c'en est un de trop). C'est comme si, pudique sans pudibonderie, Michel Bellin ne voulait pas dévoiler la vraie Épiphanie qui l'a poussé à sauter le pas, comme si celle-ci était trop personnelle et n'appartenait qu'à lui seul (et probablement à quelques âmes proches choisies avec soin). Donc, il ne faut pas s'attendre à une linéarité romanesque ni à un déroulé, étape par étape, d'une vie que l'on devine pleine de rebondissements.

Mais cela n'a aucune importance. Ce qui importe, et je reviens ainsi au commencement de ma présentation, c'est la Parole. Non pas divine, foncièrement humaine, celle-là, et foncièrement lumineuse. Lumière des hommes. Michel Bellin a un faible pour les mots ciselés, les phrases exquises, les tournures élégantes. C'est avec ces outils qu'il tisse sa toile, construit ses courtes histoires, et peint ainsi un parcours plutôt hors du commun, celui d'un curé qui se transforme en mari et père de famille avant de bifurquer vers et prendre à bras le corps la vie gay dans toute sa splendeur. Tant de couches et de facettes que l'on ne devine pas quand on rencontre l'homme, très doux, très poli, de frêle silhouette, qui semble exprimer toute son insoupçonnable force de préférence à travers sa poésie et, dans le cas présent, sa prose.

Pas d'inquiétude, malgré mes louanges qui peuvent faire croire qu'il s'agit d'un ouvrage difficile à lire, ce n'est pas le cas. Les différentes petites histoires qui s'enchaînent sont claires et accessibles ; mots ciselés, phrases exquises, tournures élégantes ne veulent pas dire littérature opaque ou barbante. Pour revenir à l'excellente scène de la crique rochelaise, par exemple, nul doute persiste quant à ce qui se trame dans le secret de la petite baie. C'est une rencontre charnelle (je sais, normalement, j'appelle ça du cul, alors voilà : c'est du cul), mais on chercherait longtemps, et en vain, pour y trouver la moindre description convenue, le moindre cliché. Tout est dit ouvertement, mais subtilement, tout en langage de marin, et c'est du plus bel effet. Ça croustille, ça émoustille, ça envoie des petits éclairs, ça fait frissonner et ronronner, et tout cela sans la moindre vulgarité. J'ai rarement lu une rencontre de ce type qui ait eu autant de noblesse, qui ait raconté avec autant de véracité la beauté intrinsèque de l'exercice.

Oui, j'ai beaucoup aimé ce livre. Probablement parce que j'ai été fasciné par le parcours, mais surtout parce que, moi aussi, je suis un amoureux de la parole, notamment la parole écrite. Quand la langue est maniée avec autant d'aisance, autant de poésie, autant de passion, je ne peux qu'admirer.
Lien : http://livresgay.fr/quelques..
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Un bien étrange récit que sont les "Quelques amours de l'abbé Julius"...
Première questions faut-il voir ce roman (...) comme une simple biographie fantasmée de Julius ou l'associer à son double, Michel Bellin, il est clair que cet "ami" n'est pas le fruit d'une pure invention, encore moins imaginaire... L'ami.
Le texte aigre-doux déballe des vérités (...) flirtant avec une dose de légère perversité naïve, nullement malsaine, parfois cru, parfois poétique, parfois tendre. L'auteur manie l'autodérision accompagnée n'ont pas d'une langue de buis, mais de bois, bénéfique au récit. Certains passage sont goûtus comme un bon vin (de messes...).
Un texte libérateur, un constat de la problématique du célibat dans l'église.
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