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Critique de Shool


Shool
12 septembre 2013
ALQUISTE

Mais Harry, ce que vous dites, ça ressemble trop au paradis ! Il y a quelque chose de beau dans la servitude et quelque chose de grand dans l'humilité. Je crois en la vertu du travail bien fait et de la fatigue.

"DOMIN

Je ne l'exclus pas. Mais ce qui est perdu est perdu, si nous voulons refaire le monde à partir d'Adam. Désormais Adam ne mangera plus son pain à la sueur de son front, il ne connaîtra ni la soif, ni la faim, ni la fatigue, ni l'humiliation, il reviendra au paradis où la main du Seigneur le nourrissait. Il sera libre et souverain. Son unique tâche, son unique travail et soucis sera d'être le meilleur possible. Il sera enfin le maître de la création.

BUSMAN

Amen.

FABRY

Ainsi soit-il."


Non, l'utopie humaine de ne plus rien faire et gagner de l'oseille n'est pas un mythe. Et cette pièce de théâtre écrite en 1920 par un tchèque ne fait qu'appuyer les plus grands théoriciens de l'évolution.

Et si Dieu était réellement mort ? Si Nietzsche avait raison ?

Harry Domin est sur une île déserte avec quelques scientifiques avec qui il partage beaucoup d'idées. Ensemble ils oeuvrent à créer une nouvelle race, une oeuvre qui n'est déjà plus un prototype. Ensemble, ils travaillent à la robotique.

Mais lorsque la jeune Héléne, la fille du président Glory, arrive pour montrer aux hommes que les robots peuvent avoir une âme, les choses se compliquent.

Je ne vous résumerai pas plus le livre. Tout simplement parce que je ne saurais pas le faire.

Ca faisait maintenant longtemps que je n'avais pas lu une pièce de théâtre. Et celle-ci n'est pas n'importe laquelle, puisque rappelons-le, en 1920 le terme de robot était inexistant.

Cette pièce est classée en science-fiction. Aujourd'hui, on pourrait réfléchir à la mettre en anticipation. Tout ça pour vous dire que Karel CAPEK est le premier homme à avoir employé le mot robot, qui, en Tchèque, ne signifie rien d'autre que corvée.

L'Homme serait-il assez fou pour penser pouvoir remplacer Dieu ?

Avec beaucoup de réflexion sociologiques, psychologiques et humanistes, l'auteur nous propose un éventail bien réfléchi de personnages tous différents. du créateur un peu fou à l'architecte humaniste, le tout en passant par le docteur influençable et la belle Hélène qui fait tourner les têtes sur l'île qui fait frémir.

Autant dire que le paysage laisse à désirer, que ce huis clos peut faire office d'un bon film d'horreur, mais qu'on en redemande. Pourquoi ? Parce qu'il est totalement fou d'imaginer un type qui parle du futur comme CAPEK en 1920. Les problèmes salariales étaient déjà en jeu, tout comme l'économie capitaliste et l'envie de diriger le monde.

Evidement, on se croirait dans une tragédie Shakespearienne où tout est annoncé dés le début, où tout est prévu, où aucune place n'est laissée au hasard. Et le fait que les personnages ne croient plus en Dieu renforce l'effet que veut donner CAPEK a sa pièce, à savoir un soupçon d'humour noir, et une prise de conscience face à l'humanité… "Il n'y a rien de plus étrange pour l'homme que son image", nous dévoile Damon, le chef des robots, alors qu'Hélène voit le malheur s'abattre sur l'île avant même que les autres ne le soupçonnent. A moins que ?

"DOMIN, en la prenant par les mains

de quoi as-tu peur, Hélène ?

HELENE

Je ne sais pas. Comme si quelque chose allait s'abattre sur nous… S'il te plait, fais-le ! Emmène-nous loin d'ici. On trouvera bien un endroit où il n'y a personne."

R.U.R. est un livre qui interroge. Il a été traduit en une vingtaine de langues et la pièce se joue dans le monde entier.
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