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Critique de bdelhausse


La tour est triangulaire, imposante et on la visite, on peut même escalader ses escaliers afin d'avoir une vue imprenable sur la lande. Mais prenez garde, veillez bien à quitter la tour avant la tombée de la nuit, car elle est hantée... Cette tour, c'est en fait la tour des Barbela, une longue lignée de nobles portugais, dont les exploits face aux Espagnols, dans l'Orient lointain ou au-delà de l'océan sont aussi incontournables que les bâtards qu'ils font pour perpétuer la lignée. Et la nuit, ils sortent de leur caveau et font une sarabande en se rappelant le "bon vieux temps", celui où les Barbela dominaient le Portugal.

La tour de Barbela, c'est aussi un roman épique, cynique, humoristique, historique. On passe en revue l'Histoire du Portugal. Là, j'ai des lacunes et j'ai sans doute loupé pas mal de choses, d'évocations. L'auteur passe au crible le Portugal, les clichés, mais aussi les habitudes des Portugais et de la noblesse. Mesquine, usant du droit de cuissage, la noblesse en prend pour son grade. C'est picaresque également, démesuré, excentrique, désaxé. On pense souvent à Don Quichotte. Mais l'auteur apporte des touches d'érotismes et de sensualités, la tour de Barbela, c'est aussi 50 nuances de vinho verde... Car tout ce beau monde se monte à qui mieux-mieux, ou aimerait le faire... Cette Madeleine venue de France, ils auraient tous aimé la dépuceler. Mais elle va chevaucher le Chevalier, un fantôme de Barbela remontant aux Croisades. Au grand dam d'un autre Barbela, un poète dont on fête le centenaire...

Roman indescriptible. Vraiment. D'une rare poésie en prose, évocatrice, illluminée, et caustique, ô combien. Et revancharde aussi, car l'auteur égratigne largement Salazar qui lui a cherché des noises pendant de nombreuses années. On sent bien que l'auteur et Salazar n'iront pas boire un vin du Douro ensemble.

Bref, ces esprits et ces fantômes m'ont diverti, intéressé et captivé par leur esprit de clocher, leur misanthropie, leur penchant pour la bagatelle... le tout exprimé dans une langue hyper travaillée où on sent que la forme prime souvent sur le fond. Or d'habitude, je n'aime pas trop cela. Mais ici, cela passait plutôt bien.
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