Il faut des années pour recueillir du jour au lendemain le fruit de nos lectures.
Voilà, une vieille connaissance. J'en ai oublié la trame. J'ai ai gardé l'odeur, la sueur, la vague amère d'une lame de fond. J'étais jeune d'aventure, à jeun d'une épopée maritime.
Et voilà que je partais, moussaillon en haillon, l'oeil brillant, suivre les traces d'André le Gall.
Le souvenir luit dans la nuit, la mer et l'iode remplissent encore mes narines. le navire amiral du Shangaïé, m'a porté vers d'autres ports. Vers des récits véridiques et d'autres épiques que l'imaginaire aurait honte de n'avoir pas inventé. le prix des libraires ? ben, à vrai dire, c'est le vrai Goncourt. Enfin, avant l'heure des magouilles et des échanges de bon procédés. Quand un libraire te dis, « - tiens l'ami voilà livresse ! de quelques nuits ou ta saoulographie avide de mots pourra, sous l'oeil concupisçant de l'amoureux du récit, se rassasier ! », toi tu te précipites. Tu te jettes dans le vide, sans un regard vers ce qui t'attends. Tu as confiance. Tu fonces. Et souvent, tu ne tombes pas, tu voles. Te jeter dans le vide, quand un libraire te dis – tu peux y aller. C'est marcher sur l'eau.
Ca tombe bien c'est un livre de marin. C'est un livre d'aventure. Merci le Gall le goût. Je sais, facile…
En somme, un bon livre. A lire pour s'évader.
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C'est une idée de ma mère. Elle pense que quand on est mort on devient beaucoup plus libre. Tu comprends, c'est notre corps qui nous retient et qui nous pèse. Une fois que l'on est débarrassé de lui,tout devient facile. Rien ne nous arrête. On va où on veut, aussi vite que l'on veut. On retrouve les êtres que l'on aime et qui sont encore vivants, qui ne sont pas encore dépouillés de leur carcasse...
C'était devenu un être jeune, inconsciemment courbé sur sa souffrance, maigre, les yeux vides, qui palpitait comme un oiseau blessé, plongé dans une dérive sans fin, d’où émergeaient des ordres criés dans la brume et des appels tendus vers sa mère, du fond de son naufrage.
Il éprouvait une sensation curieuse. Les mises en garde et les coups de gueule font partie de l'amour, mais il l'ignorait. Il manquait d'expérience.
Ne pas oublier deux cochons vivants qu'on tuera l'un le 14 juillet, l'autre le 15 aout, et surtout le " boujaron", le mot-clef pour les terre-neuvas, le mauvais rhum qui fait oublier le froid, l'humidité, la fatigue, la douleur.
Un grand avenir, vous savez, l'automobile. Dans quinze ans, vingt ans, tout le monde aura la sienne.