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Critique de Crossroads


Craw County, Alabama.

Un bled du sud quitté sans regrets il y a près de quarante ans maintenant.
Le temps de vider la vieille baraque familiale et Earl Tubb reprendra la route pour ne jamais y refoutre les pieds.
Rien n'a changé.
Ah si, la vieille tombe paternelle semble s'être muée en Yggdrasil indestructible.
Aussi costaud que l'était alors son shérif de père qui rendait la justice à grands coups de batte de baseball.
Peut pas dire que les deux aient jamais été très proches. le Vietnam aura scellé leur incompatibilité d'humeur.
Non, rien n'a changé.
L'humeur teigneuse de certains autochtones non plus.
Coach Boss dirige l'équipe locale. Puis le resto du coin, toute la ville à vrai dire.
S'y frotter ne reste jamais longtemps sans conséquences.
Il aurait dû tracer la route, Earl, sans se retourner.
Il aurait dû car maintenant, il est trop tard.

Bienvenue en pays redneck.
Du plouc de compétition, du péquenaud d'élevage comme s'il en pleuvait.
L'emblême, le drapeau confédéré donnant une assez bonne idée du niveau local fièrement affiché à tous les coins de rue.

Déboulant comme un chien dans un jeu de quilles, l'ami Earl et ses questionnements inépuisables sur l'inné et l'acquis.
Look bûcheron, la chemise à carreau et la moustache au vent, pas de quoi claquer du fessier en le voyant malgré le gabarit du bestiau.

Si le scénario de départ apparaît sans véritables surprises, Southern Bastards fait montre d'une montée en puissance diabolique.
Bien plus qu'un énième récit érigeant la baston en religion, il déroule une trame solide en s'appuyant sur un personnage emblématique du cru taraudé par son héritage génétique.

Un trait aussi sombre et rugueux que les crétins congénitaux parsemant ce conte des temps modernes, le plaisir des mirettes est optimal et l'envie pressante de découvrir la suite à son zénith.

Hautement addictif et pis c'est tout !
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