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Southern Bastards tome 2 sur 4
EAN : 9782365776530
112 pages
Urban Comics Editions (27/06/2015)
4.09/5   35 notes
Résumé :
La petite bourgade de Craw County a bâti sa réputation sur la qualité de sa cuisine locale, la bonhomie de ses habitants, son calme relatif et la légende d'une ascension vers le sommet: celle du coach Boss. Dans une région où seule la fine fleur des pires crapules parvient à se faire sa place au soleil, jusqu'où faut-il aller pour devenir le plus grand, le plus respecté, le plus puissant? Seul le coach Boss le sait…
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le footbal est une institution à Crow County, dans l'Alabama. Coach Boss, qui a aujourd'hui la mainmise sur la ville et qui semble imposer ses propres lois, n'a pas toujours été ainsi respecté voire craint, y compris du shérif et du Maire. En effet, alors qu'il était adolescent, Euless Boss tenait à tout prix à intégrer l'équipe de football. Mais, cela ne semblait guère faire l'unanimité au sein des joueurs, et même du coach, qui le maltraitaient. Et ce, malgré son entrainement intensif et sa rage d'y parvenir. Il s'était juré qu'on n'allait pas de sitôt oublier son nom. Et, de fait..

Voilà un deuxième tome (qui n'est pas vraiment une suite) tout aussi percutant que le premier. Jason Aaron s'attarde cette fois-ci sur le passé de Coach Boss, homme ô combien détestable mais auquel l'on finit par s'attacher dans ce volet. Celui-ci voulant, quel qu'en soit le prix à payer, faire partie de l'équipe de football en tant que linebacker, fera tout par y arriver. Quitte à faire couler le sang... le scénariste dépeint une société attachée à ses valeurs et raciste. le climat est tendu, violent, parfois haineux. Une ambiance parfaitement rendue par le trait rude et hargneux et les couleurs à dominante rouge de Jason Latour.
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Le premier tome claquait déjà sévère, le second n'est pas loin de lui voler la vedette. Allez pas l'dire à la mère Denis, son p'tit coeur n'y survivrait pas.

Retour, non pas à Howard's End, mais en cette si délicieuse petite bourgade ségrégationniste de Crow County, toujours sise en Alabama.
Alors que nous découvrions précédemment un fantastique salopard, facilement podiumisable -je sais, ça fait mal à les yeux- dans la catégorie, en la personne de Coach Boss, entraîneur emblématique de l'équipe locale de footchebôl Américain et accessoirement seigneur du château, v'là t'y pas que son duraille de parcours nous est compté par le menu.
Et c'est qu'on en viendrait presque à le trouver sympa cet enfant de salaud.
Rien de personnel envers son bâtard de père, enflure pur jus de la pire espèce.

Il faut bien lui reconnaître une qualité, la ténacité.
A écouter toutes les âmes bienveillantes alentour, il serait devenu, au mieux, chômeur alcoolo, au pire poivrot sans emploi. Moyennes comme perspectives d'avenir, c'est pourquoi le bonhomme se sera construit dans la douleur en serrant les dents et jouant des poings.

Loin de légitimer la sale impression à son égard de tout lecteur normalement constitué, ce fantastique opus l'explicite en partie.
Entourage familial, néant.
Amis, néant.
Soutien, néant.
Oups, au temps pour moi, il y aura bien le vieux big. Vénérable ramasseur de ballons noir et aveugle attitré de l'équipe, sa cécité pourrait bien, contre toute attente, lui apprendre deux trois trucs sur le métier.

Aussi flamboyant que le nuancier de rouge parsemant allègrement chaque planche de ce récit, Southern Bastards, deuxième du nom, est juste un monstrueux panard de lecture.
Et la bonne nouvelle, c'est qu'une suite lui est déjà promise.

Incontournable !
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Ce tome fait suite à Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un homme (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2014/2015, écrits par Jason Aaron, dessinés, encrés et mis en couleurs par Jason Latour. Il commence par une introduction de 2 pages rédigée par Ryan Kalil, un joueur professionnel de football américain dans l'équipe des Carolina Panthers. Il évoque le difficile poste de linebacker (secondeur) dans une équipe de football américain.

Il y a une quarantaine d'années de cela, Euless Boss s'entraînait sur le terrain de football américain de Craw County pour réussir à faire partie des joueurs sélectionnés pour intégrer l'équipe de la ville. Il n'était pas apprécié des autres adolescents, en particulier d'Elmore et de Thurman Green. L'entraîneur Jim Forrester ne le tenait pas en haute estime et pensait qu'il n'intégrerait jamais l'équipe. Au temps présent, Euless Boss a revêtu un pantalon de costume, une chemise et une cravate pour se rendre à un enterrement. Esaw Goings et Eugene Maples sont venus le chercher, et Esaw lui demande si c'est vraiment une bonne idée qu'il se montre en public. La batte de baseball dont s'est servi Euless pour tuer son adversaire est encore sur la table de cuisine. le shérif Hardy le regarde d'un drôle d'oeil en le voyant arriver pendant le service religieux, devant le cercueil lors de la mise en terre. La maison de repos a amené monsieur Buhl dans son fauteuil roulant. Euless Boss lui présente ses condoléances pour la mort de son neveu. Il lui promet également que le shérif va s'employer à trouver le coupable. Monsieur Buhl le remercie pour ses paroles attentionnées, et encore plus quand il se rend compte qu'il s'agit de l'entraîneur de l'équipe de football américain de la ville.

Après le départ des quelques personnes venues se recueillir, Euless Boss indique à Esaw Goings qu'il va payer la pierre tombale. En répondant à une de ses questions, il lui indique que ce n'est pas le premier homme qu'il ait tué. Une quarantaine d'années plus tôt, Euless Boss continue de s'entraîner sur le terrain. Après chaque séance, Elmore et sa clique viennent lui rappeler qu'ils ne veulent pas de lui dans l'équipe et le rouer de coups pour bien se faire comprendre. Au temps présent, Euless Boss se fait emmener en voiture par Esaw Goings jusqu'au grill BBQ. Il évoque son voisin Albritton, le maire de la ville et sa femme, les jumelles Compson propriétaires de la banque, Piney Woods (chasseur à l'arc), le shérif Hardy, le gang de Mobile, l'équipe adverse de Wetumpka County. Au grill BBQ il se change pour sa tenue d'entraîneur. Il place la batte ensanglantée en hauteur et paye une part de tarte à chacun des clients. Au temps passé, Euless Boss continue de s'entraîner après la fin des entraînements en se jetant contre le dispositif de poussée. Il se fait interpeller par Big, un noir aveugle qui a pour job de nettoyer le terrain et de ramasser les ballons, et qui lui dit qu'il n'a aucun avenir dans le football, et aucune chance d'intégrer l'équipe de Craw County.

Le premier tome se terminait mal pour l'un des principaux personnages de l'histoire, à la grande surprise du lecteur. Il contenait un épilogue promettant une vengeance bien sentie, à nouveau engendrée par un lien de père à enfant. Jason Aaron prend son lecteur à contrepied en consacrant ce tome à l'histoire personnelle d'Euless Boss, l'entraîneur actuel de l'équipe de football américain de Craw County. Ce tome est constitué pour les 3 quarts de retour dans le passé lorsqu'Euless Boss adolescent met toutes les chances de son côté pour intégrer l'équipe de football de Craw County, et pour un quart de séquences au temps présent également focalisées sur Euless Boss. Au cours du tome 1, le lecteur a eu le temps de s'habituer aux dessins de Jason Latour et a adapté en conséquence son horizon d'attente. Il note que cette fois-ci il a réalisé la mise en couleurs dans son intégralité et qu'il conserve son approche conceptuelle avec une teinte majeur, souvent le rouge pour les scènes du passé, parfois un marron boueux, et plus rarement un vert de gris cafardeux. le lecteur y voit l'expression de l'état d'esprit du personnage sur lequel se focalise la scène, ou de l'ensemble des personnages présents. Il s'agit d'un dispositif narratif très efficace avec une forte charge émotionnelle.

Le parti pris de s'attacher à Euless Boss surprend de prime abord car c'était l'homme à abattre du premier tome. Il faut un petit temps pour que le lecteur accepte qu'il soit le personnage principal de ce tome 2, certainement pas un héros. Puis il se souvient du titre de la série qui constitue une déclaration d'intention claire, un jugement de valeur moral sur les individus qui peuplent Craw County. de ce point de vue, Euless Boss mérite pleinement ce titre. le lecteur découvre alors l'histoire dramatique d'un adolescent désespéré. Il retrouve également de discrets éléments sublimés, comme pour ajouter une touche mythologique. Il se souvient qu'il y avait déjà un ou deux passages de cette nature dans le premier tome : la foudre s'abattant sur l'arbre ou encore l'homme seul fendant une foule attentiste pour réclamer vengeance. Il y a d'autres moments de ce type-là dans ce deuxième tome, les images comprenant une touche de spectaculaire, comme pour évoquer une mythologie ou un moment duquel naît une légende : Esaw Goings et Eugene Maples regardant Euless Boss comme un maître et un alpha-mâle, la ville rivale ennemie de toujours Wetumpka, l'entraîneur aveugle ce qui fait basculer ses conseils dans un enseignement mystique, ou encore la valeur de l'implication se mesurant au sang versé. Les dessins un peu crus montrent ces moments à la fois de manière prosaïque et factuelle, à la fois comme un moment presque comique n'eut été le degré d'investissement émotionnel des personnages, quasi obsessionnel.

Pour le reste, le lecteur observe des moments de vie d'Euless Boss montré avec un souci de ne rien enjoliver, avec une qualité de reportage quasi anthropologique. Il voit évoluer des personnages très ordinaires, très banals dans leur humanité : Euless Boss un colosse s'accrochant à sa force physique, l'entraîneur Big avec sa bedaine et un corps d'un individu résigné à sa cécité, Olis Boss (le père d'Euless) avec son visage buté et fermé allant de l'avant sans réfléchir aux conséquences pour les autres, Eugene Maples et son regard canin d'individu pas très futé mais fidèle, l'entraîneur Jim Forrester repus du petit pouvoir dont il dispose… Les spécimens d'humanité montrés sont tous marqués par leur égoïsme banal et laid. Les dessins de Jason Latour sont dépourvus de fioriture montrant crûment des visages peu avenants, exprimant des émotions soutenues et peu filtrées. le lecteur peut voir la force de la détermination dans faille du jeune Euless Boss, sa capacité à encaisser les coups même s'il souffre dans sa chair. Il force l'admiration par son entêtement que rien ne peut ébranler. Il met toute son énergie dans sa passion, le football américain, à en faire peur. le récit comporte des scènes surprenantes comme une orgie dans une caravane avec des coqs en liberté, ou encore une vision des citoyens importants de Craw County (le maire et sa femme, les jumelles Compson, Piney Woods un chasseur à l'arc, le gang de Mobile). Mais la scène la plus terrifiante se passe sur le terrain, comme celle du tome précédent avec la foule totalement en transe devant le match. Dans cette scène, Euless Boss adolescent joue en position de secondeur et il fonce vers les joueurs du camp adverse, flanquant un grand coup de boule casqué à un attaquant adverse, une brutalité sans retenue exprimant toute la rage d'Euless.

Jason Aaron ne fait pas semblant non plus. Il continue de mettre en scène son thème principal : le poids de l'hérédité du comportement des parents, de leur manière de traiter leurs enfants. Il est impossible de ne pas ressentir d'empathie pour le jeune Euless Boss au vu des conditions de son enfance et du comportement de son père. La trajectoire de vie d'Euless Boss est tout autant conditionnée par le comportement de son père, que celle d'Earl Tubb par le sien. Il devient même impossible de ne pas admirer Euless pour a volonté de ne pas choisir la même voie que son père, celle d'une criminalité de minable, le lecteur souhaitant de tout coeur qu'il puisse réussir dans la voie qu'il s'est choisie, qu'il puisse trouver son bonheur en s'accomplissant sur le terrain. À nouveau, il doit revenir au titre pour se faire une raison. Euless Boss se comporte comme il a toujours vu le faire : il sait qu'il doit attaquer de toute son âme sur le terrain pour instiller la peur chez les attaquants, leur donner envie de rentrer chez eux plutôt que de se retrouver confrontés à lui, leur faire souhaiter que le match se termine au plus vite. La partie de football n'est plus un jeu, c'est une question de survie. le titre implique également qu'il n'y aura pas de fin heureuse, qu'il n'est pas possible d'échapper à son milieu socio-culturel. Comme dans le premier tome, le personnage principal du tome jette un regard critique aux autres, à la foule, aux badauds. Dans le premier tome, ils devenaient des complices d'un crime par leur inaction. Ici, ils ont peur du fait de leur inaction. Ce récit comporte également une fibre psychanalytique très forte : pour pouvoir survivre et grandir, Euless Boss doit tuer le père. Il doit également payer sa survie avec son sang. À 2 ou 3 reprises, la question de l'investissement dans le sport est posée en ces termes : est-ce que ça vaut le sang versé ?

Ce deuxième tome s'avère tout aussi dur que le premier, prenant à la gorge par ses dessins secs et burinés, et par l'histoire d'un individu misérable et malheureux, désespéré et surinvesti dans ce qu'il considère être la seule issue pour s'en sortir. Les auteurs ne font pas mentir le titre de la série ; le lecteur ressort marqué par le sort d'Euless Boss, mais aussi par la mise en nue du poids du milieu socio-culturel et de l'impact de la vie des parents sur leurs enfants.
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Dans ce tome-ci, on revient sur la mort de Earl Tubb, fils de l'ancien shérif, celui qui n'était venu que pour vider la maison de son vieil oncle et dont le crâne a rencontré un morceau de bois qui le lui a fendu (le crâne).

Pas besoin de chercher le coupable, on le connaît, toute la ville sait qui l'a fait et le lecteur aussi : le coach Boss.

D'ailleurs, l'arme du crime, cette batte de base-ball dont s'est servi le coach Boss pour tuer Earl est encore sur la table de cuisine.

Et personne ne mouftera, personne ne l'ouvrira, tout le monde fermera sa gueule car le coach est tout puissant.

Nous replongeons une fois de plus dans le Sud Profond, celui qui est raciste, qui est un inculte, alcoolo et qui ne vit que pour le football américain, celui dont je n'ai jamais compris les règles non plus.

Dans cette petite ville, tout le monde ne vit que pour l'équipe et si elle gagne, alors, son coach deviendra le roi. Ce qu'il est devenu, faisant de lui le type le plus puissant de la ville.

Retournement de situation avec le coach Euless Boss, dont je pensais qu'il serait le grand méchant, vu son comportement dans l'album précédent, et bien non !

Purée, ce mec en a bavé dans sa vie : il a grandi auprès d'un père alcoolique, voleur, cambrioleur, bon à rien, magouilleur, frappeur de fils, baiseur et j'en oublie sans doute sur son C.V. plus long qu'un casier judiciaire.

Euless, lui ne vit que pour accéder à l'équipe de football au poste de linebacker mais il se mange plus souvent des baffes, des poings et des refus qu'autre chose. Ses origines ne plaident pas en sa faveur et comme il est le fils de son père, on ne lui fait aucun cadeau, comme ça, c'est lui qui paie pour les conneries de son daron.

Pourtant, il en veut, Euless (Euless pas tomber) et sans l'aide d'un vieil aveugle Noir, il serait toujours en train de bouffer de la terre. Oui, on peut ne rien voir et en savoir des choses.

Et ça marche car on s'attache à Boss, alors que son personnage a tout du grand détestable, mais en brossant son portrait, sa jeunesse, tout ce qu'il en a bavé pour accéder à un poste de linebacker au sein de l'équipe et comment on l'a remercié ensuite, on comprend un peu mieux ce qu'il est devenu.

Véritable immersion dans tout ce que le Sud américain compte de profond, ce comics a tout pour faire un parfait roman noir avec un contexte social dépeint en arrière-plan et tout ce que cette société à comme valeurs, dont le foot et le racisme.

L'atmosphère est crue, noire, violente et les portraits des personnages sont brossés sans concession aucune, brute de décoffrage, le tout dans un climat plus tendu que le string d'une pom-pom girl qui aurait mangé trop de tarte.

Je n'aime pas trop les dessins, mais les tons rouges illustrent bien toute la violence, la haine, la rage et le sang contenu dans ces pages.

Une série que je suis contente d'avoir découverte. le premier album claquait déjà comme la culasse d'une carabine à canon scié, mais ce tome-ci t'envoie la chevrotine dans les tripes.

Oserais-je ouvrir le suivant ??

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce deuxième volet de Southern Bastards poursuit donc la petite balade imaginée par Jason Aaron dans le Sud des États-Unis, région dont il est originaire, tout comme le dessinateur Jason Latour. Lors du premier volet, les deux invitaient à suivre les pas d'Earl Tubb, de retour à Craw County, quarante ans après avoir fui ce trou perdu de l'Alabama. le seul petit hic, c'est que le vieux qui était juste venu vider la maison de son vieil oncle Buhl, était reparti les pieds devant suite à une altercation avec des autochtones à la solde du « Boss »…

Les épisodes #5 à #8 repris dans cet album étaient donc condamnés à se poursuivre sans le personnage principal de la saga. Si le lecteur s'attendait à revenir à Craw County en compagnie de la progéniture d'Earl Tubb, il devra cependant encore attendre un tome car la vedette de cette suite n'est autre que la crapule qui a tué le héros du premier volet : Euless Boss, le chef de ce petit bled paumé du Texas et l'entraîneur de l'équipe locale de foot.

Sur fond de football américain, Jason Aaron raconte donc l'histoire de cet ado minable qui, à force de sueur et de sang, est parvenu à devenir l'un des piliers de l'équipe des Runnin'Rebs et à s'emparer du pouvoir à Craw County. Progressivement, l'auteur donne de la profondeur à cette brute épaisse, lui octroyant au passage une dimension beaucoup plus humaine. En alternant le présent du caïd local avec le passé de ce pauvre garçon qui voit le sport comme seul échappatoire à sa condition, il parvient à créer un brin d'empathie envers cet homme qu'on haïssait encore en fin de tome précédent. On notera même plusieurs points communs entre Earl Tubb et le Coach Boss, deux hommes hantés par des souvenirs douloureux et par les images enfuies de cette figure paternelle qui a marqué leur enfance. Ce rapport conflictuel entre père et fils semble d'ailleurs être un thème que le scénariste de Scalped affectionne tout particulièrement.

Si Jason Aaron livre un boulot remarquable au niveau de ce nouveau personnage principal, les personnages secondaires ne sont pas en reste, à l'image de cet ancien jouer de foot noir, devenu aveugle et accompagnant la destinée d'Euless Boss dès le plus jeune âge. Si l'auteur excelle au niveau de la caractérisation des protagonistes, il brosse également le portrait sans concession (et certes peu nuancé) de cette Amérique profonde bien burnée, mais dépourvue de neurones. de plus, en ramenant le lecteur au même endroit qu'en fin de tome 1, il démontre non seulement son talent de scénariste, mais également son envie de jouer avec le lecteur et de le tenir en haleine.

Visuellement, le trait anguleux et énergique de Jason Latour (« Django Unchained ») contribue à plonger l'ensemble dans une ambiance pesante et poisseuse à souhait. L'expressivité des personnages et la bichromie aux tons rouges renforcent encore l'atmosphère violente de ce bled dirigé par une belle brochette d'écervelés. Quant aux flashbacks en rouge et noir, ils continuent de faire ressurgir des souvenirs riche en hémoglobine et en noirceur… Vive le Sud !

Une saga qui a évidemment sa place dans mon Top comics de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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critiques presse (3)
BulledEncre
30 juillet 2015
Un récit passionnant, rude et efficace.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
20 juillet 2015
Après un premier tome coup de poing, la suite se devait de frapper fort pour ne pas décevoir. Pari réussi.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
15 juillet 2015
Un second volume à la hauteur du premier, qui démontre définitivement que s'il y a des lectures à ne pas louper en ce moment Southern Bastards en fait indéniablement partie !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ouais. La première ligne des Tide... Ils ne sont pas si costauds. Pas beaucoup plus que moi, en tout cas. Ouais. L'ours s'en fout qu'ils soient costauds. L'important, c'est ce qu'ils ont dans le ventre.
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C’est le football, monsieur… Ça vaut le sang versé.

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Je veux que tout le putain de comté se souvienne de ce que j'ai fait et de comment ils sont rester là à regarder sans lever le putain de petit doigt.
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- Ici repose un homme.
- Ici, non.
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Ça ne valait pas tout ce sang.
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