Le titre "Manifest Destiny" renvoie à la croyance que la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l'Ouest, dans les années 1840. Il renvoie ici au fait que les X-Men ont choisi de déménager dans la banlieue de San Francisco (après la destruction de leur école de Westchester) comme cela est raconté dans Uncanny X-Men: Manifest Destiny. le présent tome comprend la mnsiérie en 4 épisodes de Wolverine intitulée "Manifest destiny", 1 histoire de Nightcrawler, 1 de Boom Boom, 1 de Iceman et 1 d'Avalanche (ces histoires étant tirées de la minisérie "X-Men : manifest destiny" dont le reste des épisodes se trouve dans Uncanny X-Men: Manifest Destiny).
L'histoire de Wolverine bénéficie d'un scénario de
Jason Aaron et de dessins de
Stephen Segovia et Paco Diaz Luque. Ce cher Logan a donc retrouvé l'intégralité de ses souvenirs et il décide de mener à terme une situation qu'il a laissé pourrir dans le quartier chinois (ou asiatique) de San Francisco. Il y a 50 ans il a aidé les clans locaux à mettre fin au règne du Black Dragon mais il est parti en refusant de prendre la responsabilité de la succession. Il remet donc les pieds dans ce quartier pour parachever ce qu'il a commencé. Mais la situation s'est fortement détériorée et personne ne souhaite le revoir : ni le nouveau Black Dragon, ni ses opposants.
Ce récit est à prendre au second degré comme un hommage aux films de kung-fu des années 1970. Les différentes factions de triades ont toutes des noms soit très kitsch, soit très improbable. Logan tombe sur une vieux maître shaolin, ou plutôt ce vieux maître lui tombe dessus pour lui donner des leçons d'arts martiaux en forte teneur en philosophie orientale de pacotille. Les méchants sont de vrais tueurs aux pouvoirs peu originaux et à l'intelligence limitée. Et Logan lui-même fait preuve d'un discernement peu efficace. Visiblement
Jason Aaron a une affection prononcée pour ce sous-genre des films d'arts martiaux et il n'hésite pas à faire revenir les Fils du Tigre (Abe Brown, Lin Sun et Bob Diamond), personnages de la série "Deadly hand of Kung Fu") dont l'importance dans l'univers Marvel est très relative. Cette histoire est dessinée par Segovia et Luque dans un style qui ressemble à s'y méprendre à celui de
Leinil Yu dans New Avengers 7: The Trust. C'est brut de décoffrage, légèrement ironique, c'est parfaitement à l'unisson du second degré de l'histoire. Et Aaron fait un discret clin d'oeil à l'une de ses précédentes histoires de Wolverine dans Wolverine Get Mystique. Aaron continue de créer des histoires de Wolverine dans Wolverine Weapon X 1: Adamantium Men.
Le tome se poursuit avec une histoire de Nightcrawler (scénario de
James Asmus, dessins de
Jorge Molina et Adryan Siaf). Kurt Wagner a le sentiment que sa présence est devenue superfétatoire dans l'équipe (avec Pixie dont les pouvoirs de téléportation sont plus puissants que les siens). Il accepte donc une invitation aller visiter un musée qui lui est dédié dans un petit village d'Allemagne (celui-là même où Charles Xavier l'a sauvé dans The Uncanny X-men 1). L'histoire est assez classique mais le scénariste sait mettre en valeur la personnalité de Kurt Wagner et il sait nous impliquer dans sa remise en question. Une lecture agréable.
Puis
Mike Carey (le scénariste attitré de "X-Men : legacy") replonge Bobby Drake (Iceman) dans sa relation névrotique avec Raven Darkholme (Mystique) pour notre plus grand plaisir.
Mike Carey a l'art et la manière de faire ressortir la personnalité des personnages et les conflits affectifs qui les opposent. C'est un vrai plaisir de voir Iceman essayer de se sortir de l'emprise de cette psychopathe létale. Les dessins de Michael Ryan sont très agréables, assez ronds et plutôt fouillés. Une lecture très agréable.
L'histoire de Boom Boom est très légère et très fun, mais elle n'apporte rien au personnage, ni à la mythologie des X-Men. Agréable à lire, assez drôle. Et la dernière histoire met en scène Dominikos Petrakis (Avalanche, ex-Freedom Force) dans une histoire totalement inutile.
Au final, ce tome regroupe plusieurs histoires annexes (donc pas indispensables) qui mettent en valeur 3 X-Men dans des récits parodiques mais pas trop (Wolverine), introspectifs mais sans plus (Nightcrawler) et romantiques mais pervers (Iceman).