Notice historique sur la ville de Barfleur

Barfleur, qui apparaît aujourd'hui comme l'un des premiers ports mouliers de France, capable, par ailleurs, d'accueillir des yachts de toutes les nationalités et d'offrir aux visiteurs une école de voile et des plages de sable fin, ainsi que toutes les activités de pêche et de plaisance souhaitables, n'a pas perdu pour autant son cachet originel : point de départ, depuis des siècles, de la route historique du Mont-Saint-Michel et de celle des Plantagenêts, elle vit à l'ombre d'une église à la silhouette trapue, presque fortifiée, protégée par le phare de Gatteville.
Tous les vestiges du passé qui se révèlent au promeneur contemporain évoquent l'histoire de Barfleur, depuis les origines jusqu'à la fin du XIXe siècle : les temps anciens de Barofluctum, avec la guerre entreprise par le roi Arthur contre les Romains ; la défaite des Anglais d'Ethelred aux portes de la ville (996) ; le naufrage de la Blanche Nef (1120) ; et surtout la destruction de la cité (1346) par les troupes d'Édouard III, qui pesa si longtemps sur sa destinée ; c'est en effet seulement au XVIIe siècle que le chiffre de la population se releva quelque peu.
Pendant les guerres de Religion, l'église est démolie pour que l'on puisse bâtir un fort, en ses lieu et place, mais celui-ci est abattu cinq ans plus tard, ainsi que toutes les fortifications de la ville. Une chapelle provisoire fut alors édifiée, mais il fallut presque un siècle pour reconstruire une église qui demeurera longtemps incomplète (1695).
A la Révolution, le curé-prieur Hervé-Augustin Desmonts refusa de prêter serment à la Constitution et il dut s'exiler. L'église toujours inachevée, Saint-Nicolas de Barfleur, ne sera réellement terminée qu'en 1892.
Tous ces drames historiques, ainsi que les tragédies de la mer et les faits spécifiquement locaux, sont soigneusement relatés dans cette monographie qui est aussi un guide indispensable pour les habitants de la cité et les visiteurs amoureux du passé ...
(Micberth)