"Peut-on rester indifférent devant l'appauvrissement de pans entiers de la Population?" Face aux jeunes désespérés, la haine,le racisme, le chômage,la xénophobie? interroge l'
Abbé Pierre dans
Fraternité (chez Fayard). le fondateur d'Emmaüs, le "témoin de la compassion" à présent décédé mais toujours populaire, malgré sa foi en
Dieu refuse les droits de l'homme bafoués, les inégalités et fait sienne la devise "Liberté, Egalité,
Fraternité" car l'homme doit "apprendre à Aimer", à partager.
Fraternité se scinde en deux parties: Vivre ensemble et le choix de chacun. Il y relate ses expériences et souvenirs comme sa rencontre avec Einstein et son échange sur les répercussions de "la découverte de l'énergie produite par la désintégration de l'atome", sur l'explosion démographique et l'explosion de l'information. Il en appelle à la solidarité nationale et internationale pour pallier l'endettement des pays pauvres. Il se désole du désoeuvrement des jeunes non reconnus socialement car sans travail rémunéré et évoque ses interrogations face à "l'apparente indifférence du Tout-Puissant" face aux dictatures,famines et épidémies qui rappellent ses entretiens avec
Frédéric Lenoir (chez PLON):
Mon Dieu..pourquoi?
Réflexions, conseils, convictions, indignations, méditations... l'
Abbé Pierre sera toujours un homme de parole et de coeur, un sage au sens critique développé qui pointe le doigt sur la philosophie, la politique ou la religion, qui frappe fort pour ébranler les consciences des inconscients.
Il lance ici son cri:
Fraternité car cite-t-il: "Je ne dirai pas comme
Malraux que le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas.Mais je dirai assurément que le XXI° siècle sera fraternel ou ne sera pas.".