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EAN : 9782351780923
349 pages
Gallmeister (30/11/-1)
4.09/5   101 notes
Résumé :
Au milieu des années 1950, Jack Burns reste un solitaire, un homme hors du temps. Il s’obstine à parcourir le Nouveau-Mexique à cheval, vit de petits boulots et dort à la belle étoile. Lorsqu’il apprend que son ami Paul vient d’être incarcéré pour avoir refusé de se soumettre à ses obligations militaires, Jack décide de se faire arrêter. Retrouver Paul en prison et s’évader ensemble, tel est son plan. Mais il n’imaginait pas que son évasion déclencherait une traque ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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1950, Duke City (Nouveau Mexique).
L'histoire est simple, c'est celle d'une chasse à l'homme.
Les raisons sont profondes, comme l'amitié, la fidélité et la liberté.

Jack Burns refuse la modernité et tous ses interdits. Il ne se déplace qu'à pied ou à cheval. Il n'a pas de papiers d'identité, pas de domicile fixe. Dès qu'il apprend que Paul, son ami de fac, est incarcéré parce qu'il est réfractaire au service militaire, il revient à bride abattue, se bat dans un saloon, se fait jeter en prison et retrouve Paul qu'il tente de convaincre de s'évader. Paul refuse, Jack se sauve.

S'ensuit une poursuite impitoyable dans les montagnes du Nouveau-Mexique, prétexte d'Edward Abbey pour emmener son lecteur dans la nature sauvage qu'il affectionne et qui est un pur symbole de liberté… tant que l'homme n'y imprime pas sa marque destructrice.

Une traque est faite d'observation, d'écoute attentive, de méfiance, de ruse, de silence. Les dialogues sont limités à ceux des talkies-walkies de la police en ébullition. L'action, lente, laisse la place aux différents reliefs des Manzano Mountains, arides, sauvages, vigoureux, pleins d'aspérités, comparables à la nature de Jack Burns. L'âpreté des lieux fait graduellement monter la tension. On peine et on glisse avec la jument Whisky, on est décoiffé par le souffle du vent et griffé par les yuccas acérés, émerveillé face à la biche aux aguets et le soir, on aimerait un bon feu crépitant pour assouplir nos articulations malmenées.

Les personnages campés par Edward Abbey sont volontairement typés, voire caricaturaux :
Jack Burns, le cow-boy, long, maigre, stetson vissé sur la tête, guitare dans le dos (eh ! oui, il écrit des chansons). Indompté et solitaire.
Paul Bondi, écrivain, anarchiste repenti. Rédige un livre sur la théorie des valeurs. A femme et enfant et veut purger sa peine de deux ans sans remous.
Morlin Johnson, shérif, massif, revenu de tout mais compétent, mastiqueur de chewing gum impénitent. Entouré d'une belle brochette de tire-au-flanc. Fait son devoir.
Art Hinton, chauffeur routier, buveur de café invétéré, intestins délicats. Fait régulièrement son dernier voyage avant de se soigner.

En quelques mots bien calibrés, Edward Abbey a l'art de rendre une ambiance, de planter un décor, de nicher son lecteur dans la peau de son personnage : « Burns se sentait impatient, affamé, intensément conscient de chaque ombre, de chaque son, de chaque parfum et mouvement dans son environnement. Une convergence délicate de ses capacités et de ses intentions donnait à chacun de ses pas un caractère vital, chaque mouvement de ses membres en accord avec les objectifs de son esprit. Pour la première fois depuis deux jours et deux nuits, il avait le sentiment d'être une créature entière et vivante, un homme à nouveau, et non plus un débris titubant dans un monde mécanique qu'il ne comprenait pas » (p. 253).

Une ode à la nature sauvage et à la liberté inconditionnelle, qui demande néanmoins détermination et rigueur. Une lecture addictive pour tous ceux qui sont épris de grands espaces et de ciels infinis.


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Milieu des années 50, Nouveau-Mexique. C'est sur le dos de Whisky, une jument alezane, que Jack Burns parcourt le Nouveau-Mexique. Homme solitaire, plus à l'aise au coeur des étendues sauvages que parmi ses semblables, débrouillard, vivant de petits boulots saisonniers, épris de liberté, il mène sa vie comme il l'entend. Mais, lorsqu'il apprend que son ami, Paul Bondi, est incarcéré à la prison de Duke City pour avoir manqué à ses obligations militaires, il ne peut s'empêcher de l'aider. Aussi, après avoir rendu visite à l'épouse et au fils de ce dernier, il provoque une bagarre dans un bar, dans le seul but de se faire coffrer et d'aider Paul à s'évader...

Sur fond d'étendues sauvages, désertiques ou montagneuses, dans les nuages de poussière qui volète, sous un soleil éblouissant, Edward Abbey nous emmène au fin fond du Nouveau-Mexique. Jack Burns, cow-boy solitaire, homme taiseux à la force tranquille, va devoir quitter pour un temps cette nature sauvage et rude qu'il chérit tant s'il veut aider son ami Paul. Véritable ode à cette nature indomptable, ce roman fait la part belle au sentiment de liberté, à la grandeur des vastes paysages. La densité et la richesse des mots ainsi que la mélodie des phrases donnent corps et vie aux sensations, aux images, aux émotions. Prégnant, vibrant et d'une incroyable intensité...
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Ce livre dont la première édition date de 1956 est le premier écrit par Edward Abbey qui le dédit « Aux hors-la-loi. A tous les hors-la-loi : les bons et les brutes, les truands et les laids, les beaux, les morts et les vivants. »

Il commence par une ballade, « La ballade du brave cow-boy » chantant la vie de celui dont on va deviner au fil des pages vers quel destin il se dirige, le destin d’un homme insoumis qui va résister pour rester fidèle à son idéal, préserver sa liberté.

Viens t’asseoir près de moi
je m’en vais te narrer
l’histoire d’un cow-boy
à l’affreuse destinée

Il se dénommait Burns
et il venait de l’Est ;
il n’en disait pas plus
ni en mots ni en gestes
(…)
Comme tous les braves Cow-boys d’aujourd’hui et d’hier,
il vivait de galops, de bourrasques et d’étoiles
et d’une chanson à lui pour garder son coeur fier
et d’une chanson à lui pour garder son coeur fier.

Jack Burns, il se nomme. On ne le sait pas immédiatement. L’homme nous est présenté progressivement au fur et à mesure de son avancée vers la ville de Duke City ( Albuquerque) , dans une belle lenteur.
Il contemple avant de se diriger vers elle, la ville qui l’attend de l’autre côté du fleuve
« Le jeune homme fumait dans un silence contemplatif, en regardant la ville. (…) De l’autre côté du fleuve, à des kilomètres de là, la ville attendait, s’ébrouait doucement et en silence….
Dans la lumière du petit matin, vue depuis l’ouest par l’homme adossé à son genévrier, la ville était une flaque d’ombre bleu-gris indistincte, aux marges floues, aux extrémités sud et est invisibles, toutes fondues sous les vastes ailes de l’ombre des Sangre Mountains.
(…) Le silence était intense, brûlant, infini. L’homme entendait ce silence, ou ce qui semblait être la musique de ce silence, le chant du sang dans ses oreilles. »

Ce calme est brusquement rompu par une intrusion brutale, le rugissement d’un avion à réaction appartenant à une base militaire : « Le bruit enfla, perça le ciel comme un coin métallique, stria l’air d’ondes transparentes. Puis se contracta, faiblit, mourut, et le vaste silence se ferma de nouveau, plaqua son dôme parfait sur le désert, sur le fleuve, sur la vallée. »
Et à l’approche de la ville ce sera deux routes qu’il devra traverser en contraignant Whisky sa belle jument indocile, terrorisée par le rugissement des voitures et des camions.
On perçoit très vite que cet homme est un anachronisme, l’un des derniers représentants d’un mode de vie éteint, tué par l’avènement de la technologie et la soumission par la contrainte imposée par une société devenue ennemie de la liberté.

Mais si Jack affronte la ville ses bruits et sa violence c’est avant tout pour aider son ami Paul Bondi à s’échapper de la prison où il est retenu. Pour cela il va se faire emprisonner afin de le convaincre de s’évader en sa compagnie… A la beauté de la nature et la liberté infinie du ciel et des grands espaces va succéder la brutalité de l’incarcération incarnée par le gardien Gutierrez « masse énorme de silence malveillant ».
Pour savoir la suite et faire connaissance avec Paul Bondi, Jerry sa femme douce et forte, le shérif Morey Johnson, le routier Hinton qui fait des apparitions au cours du récit sans que l’on puisse deviner son rôle jusqu’à la fin, je vous conseille vivement la lecture de ce livre qui, je le crois, ne peut décevoir.

Dans son avant-propos à la réédition de 1971, Edward Abbey nous dit que « Seuls les indomptés appartient au jeune gars passionné et assez imbécile qui l’a écrit, ainsi qu’à la petite bande de fans fidèles, dont l’acteur Kirk Douglas, qui ont contribué à la maintenir en vie au fil de toutes ces années de calamité et d’espoir renouvelé. »
En effet, un film en a été tiré que je ne connaissais pas et que j’ai pu visionner en intégralité sur You Tube après la lecture du livre. Je préfère le livre et on souhaiterait à beaucoup d’écrire comme le « jeune imbécile » avec une telle puissance d’évocation qu'il sait rendre aigüe la beauté comme la laideur et l’amitié autant que la haine et faire vibrer le silence. Un livre qui contient en germe tous les suivants de cet auteur que j’admire et qui est resté fidèle à ses idéaux, comme Jack Burns, tout au long de sa vie et jusque dans la mort puisqu’il a voulu être enterré dans le désert et que seuls ceux qui ont procédé à l’inhumation connaissent l’endroit.
Merci à Babelio et aux éditions Gallmeister qui m’ont permis de renouer avec l’univers de Edward Abbey

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J'ai eu vraiment peur en lisant le premier chapitre, qui a bien failli me faire mourir d'ennui. Mais j'ai bien fait de ne pas mourir, je suis contente finalement d'avoir fait la connaissance de Jack Burns et de Paul Bondi.
Burns, c'est un lonesome cowboy, qui se retrouve comme par erreur placé dans un XXème siècle qui n'est pas fait pour lui, un vrai marginal, «rude comme un bouc sauvage», un complètement inadapté à la société moderne - un anachronisme. C'est un de ces hors-la-loi à qui le roman est dédié. Il a son éthique à lui, laquelle comprend un sacré sens de l'amitié. Alors quand il apprend que son ami Paul est en prison, ça ne fait pas un pli, il arrive au galop «tel un chevalier errant», il veut l'aider et pour cela s'arrange pour être incarcéré à son tour.

Sympathique, j'aurais vraiment voulu davantage aimer, Edward Abbey mince, c'est quand même une icône de la contre-culture, un pionnier de la prise de conscience écolo, c'est un peu craignos de ne pas être plus emballée, mais je dois bien avouer que ça ne m'a pas complètement passionnée. L'auteur est parfois présenté comme le pape du nature writing, mais je n'ai pas du tout été subjuguée par le côté descriptif, plus soporifique que sublime à mes yeux. Peut-être que j'aurais mieux fait de voir le film (surtout que j'adore Gena Rowlands).
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Amitié loyale, espaces somptueux sur grand écran HD en technicolor, convictions personnelles défendues corps et âme, l'on est bien chez Edward Abbey.

Jack Burns (sans e final, en vous remerciant) est un putain d'indompté.
Libre comme le vent, le bonhomme vit comme il l'entend, au rythme nonchalant qu'il s'est approprié, totalement déconnecté d'un monde mercantile qu'il fuit dans une solitude parfaitement assumée.
S'il est une valeur qu'il chérit plus que tout, c'est bien celle de l'amitié. Outre celle de la liberté, ok, ça fait deux.
Aussi, n'hésitera-t-il pas à galoper au secours de son pote Paul, bien plus empathique que l'autre, emprisonné durablement, et à qui il promettra une désincarcération en moins de temps qu'il n'en faut à une grenouille de bénitier pour baragouiner hexakosioihexekontahexaphobie.

L'Ouest américain comme toile de fond, le souffle frondeur d'une liberté primitive comme leitmotiv, le tout magistralement scandé au rythme du galop éperdu d'un cow-boy aux abois, cet Abbey transcende les genres, explose les codes, au seul profit d'un panard de lecture monstre, insatiable et homérique.

La ballade crépusculaire de Jack Burns ou l'éloge funèbre d'un monde insoumis sur le déclin, terriblement efficace.

Il rêvait juste de liberté, lui aussi...
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critiques presse (1)
BoDoi
05 septembre 2019
De bout en bout de ses 172 pages, Seuls sont les indomptés (titre magnifique) secoue le lecteur, l’émeut, le met en rage, et lui donne envie de se lever contre l’injustice et l’arbitraire. Chapeau !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Prologue
Il y a dans l’Ouest une vallée où les fantômes se rendent pour ruminer leurs pensées sombres et pleurer les choses qu’ils ont perdues. Ils sont pâles, ils meurent de nostalgie et d’amertume. On les entend frémir et bavarder dans les feuilles des vieux peupliers de Virginie secs, mortels, sur les berges du fleuve — on les entend murmurer et gémir et feuler dans le vent qui passe sur les cônes noirs des cinq volcans à l’Ouest — on les entend au pied des falaises rouges des Sangre lointain à l’autre bout de la vallée, ils geignent, et leur passé s’envole avec les tourterelles et les oiseaux moqueurs — et l’on peut en voir, en toucher un, dans les silences et l’espace et l’effroi muet du désert quand, chevauchant, l’on s’éloigne de ce fleuve qui, sur ces terres arides, est le fleuve de la vie*. p 19

* le Rio Bravo (au Mexique), Rio Grande (au Etats-Unis)

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- Jack, mon vieux, ne passons pas tout l'après-midi à plaisanter. On a trop de choses importantes à se dire. Et je veux t’entendre chanter – tes nouvelles chansons, les anciennes et des reprises. Alors s’il te plaît, comprends-moi : je ne partirai pas avec toi. Je reste en prison, dans celle-ci et dans la suivante, jusqu’à ce que les autorités en aient ras le bol de me voir, ce qui à mon avis se produira d’ici à peine deux ans – ils m’accorderont peut-être une liberté conditionnelle. Et quand je serai à nouveau libre, on se retrouvera, toi, moi, Jerry et Seth. Et ton épouse. Tu en auras forcément une, d’ici là. Et on fera ce petit voyage pour chasser et pêcher ensemble. Où tu voudras : au Canada, dans les Rocheuses, à Sonora, en Baja California. On passera un mois ou plus dans la nature, on rira, on chantera et on oubliera à jamais ce cauchemar ridicule.
Bondi s’immobilisa alors, et l’autre s’arrêta avec lui. Bondi contempla la vue au-delà des barreaux, derrière la fenêtre crasseuse.
- Car bien-sûr, c’est un cauchemar. J’en déteste chaque minute. J’en suis profondément malade – mais je ne peux pas fuir. J’ai trop d’engagements à tenir, trop de faiblesses, trop d’idées optimistes. (Il fit une pause. Burns garda le silence.) Optimistes ? continua-t-il. Non pas vraiment. Je n’imagine pas le monde s’améliorer. Comme toi, je le vois plutôt empirer. Je vois la liberté qu’on étrangle comme un chien, partout où mon regard se pose. Je vois mon propre pays crouler sous la laideur, la médiocrité, la surpopulation, je vois la terre étouffée sous le tarmac des aéroports et le bitume des autoroutes géantes, les richesses naturelles vieilles de milliers d’années soufflées par les bombes atomiques, les autos en acier, les écrans de télévision et les stylos-billes. C’est un spectacle bien triste. Je ne peux pas t’en vouloir de refuser d’y prendre part. Mais je ne suis pas encore prêt à battre en retraite, malgré l’horreur de la situation. Si tant est qu’une retraite soit possible, ce dont je doute.
- Mais si c’est possible, rétorqua Burns. C’est possible. Je connais des endroits ici même, dans l’Ouest américain, où l’homme blanc n’a encore jamais mis les pieds.
Bondi sourit.
- Les toilettes pour femmes, tu veux dire ?
- Non, dit Burns. Je suis allé dans toutes les toilettes pour femmes. Je pense plutôt à quelques canyons de l’Utah, à quelques lacs de montagne dans l’Idaho ou le Wyoming.
- Peut-être, peut-être. Mais je ne suis pas encore prêt. C’est plus pratique de rester ici un moment, d’essayer de gagner ma vie honnêtement à introduire un peu de philosophie dans le cerveau des futurs ingénieurs, des futurs pharmaciens et politiciens. Ne va pas croire un seul instant que je me prenne pour une sorte de héros anarchiste. Je ne compte pas lutter contre l’Autorité, du moins pas ouvertement. J’ouvre peut-être quelques brèches clandestines. Quand ils nous demanderont de répéter « Je me rétracte », je marmonnerai juste quelque chose dans ma barbe. Quand ils nous demanderont de nous mettre au garde-à-vous et de saluer, je croiserai les doigts de la main gauche. Quand ils installeront des micros – au fait, c’est vrai que le slogan de ce vieux Hoover, c’est « Deux micros dans chaque maison ? » - et des mouchards, et la télévision émettrice-réceptrice, je mettrai des fusibles défectueux dans le central téléphonique. Quand ils me demanderont si je suis ou si j’ai été un Incorruptible, je leur répondrai que je ne suis qu’un bon vieil anarchiste jeffersonien sans reproche. Comme ça, je devrais me la couler douce pendant une décennie, peut-être assez pour prendre ma retraite avec un demi-salaire, recreuser le vieux fossé d’irrigation, faire pousser des concombres et du maïs. Ça te semble raisonnable ?
- Ça me semble plutôt facile, dit Burns en souriant. Sauf qu’à mon avis, tu n’en crois pas un seul mot.
Bondi soupira, se gratta le nez et soupira encore.
- Peu importe, alors. Appelons ça une hypothèse de travail.
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Je n'imagine pas le monde s'améliorer. Comme toi, je le vois plutôt empirer. Je vois la liberté qu'on étrangle comme un chien, partout où mon regard se pose. Je vois mon propre pays crouler sous la laideur, la médiocrité, la surpopulation, je vois la terre étouffée sous le tarmac des aéroports et le bitume des autoroutes géantes, les richesses naturelles vieilles de milliers d'années soufflées par les bombes atomiques, les autos en acier, les écrans de télévision et les stylos-billes. C'est un spectacle bien triste.
Commenter  J’apprécie          390
Burns se sentait impatient, affamé, intensément conscient de chaque ombre, de chaque son, de chaque parfum et mouvement dans son environnement. Une convergence délicate de ses capacités et de ses intentions donnait à chacun de ses pas un caractère vital, chaque mouvement de ses membres en accord avec les objectifs de son esprit. Pour la première fois depuis presque deux jours et deux nuits, il avait le sentiment d'être une créature entière et vivante, un homme à nouveau, et non plus un débris titubant dans un monde mécanique qu'il ne comprenait pas. p 253
Commenter  J’apprécie          300
Je ne sacrifierai jamais un ami au nom d'un idéal. Je ne déserterai jamais un ami pour sauver une institution. Je ne trahirai jamais un ami au profit de la loi. Les grandes nations peuvent tomber en ruine, je ne les sauverai pas en vendant un ami.

p. 143-44
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