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EAN : 9782070125487
320 pages
Gallimard (04/10/2018)
3.5/5   13 notes
Résumé :
Adopté par Muhammad à l'âge de sept ans, Zayd devient vite son serviteur dévoué, son ombre, puis son chroniqueur. Après la mort de celui qui se faisait appeler le messager d'Allah, il se voit en effet chargé de rassembler ses méditations et commandements en un seul livre : le Coran. Mais les successeurs de Muhammad n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le texte. Zayd réalise alors que l'homme qui unira les différents courants de l'islam ne peut pas être le même qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Zayd ibn Thâlith, le narrateur de ce roman, est le fils adoptif de Muhammad. A sa mort, il est chargé par Omar, général des armées de Muhammad, de retrouver et de compiler, à partir de ses propres souvenirs et de ceux de ses fidèles, les messages divins reçus en état de transe par celui qu'on appelle "Le Messager". Mission grandiose et sainte que la sienne : il sera le transcripteur du Coran.

Après un voyage de sept mois à travers tout le pays, puis une année entière de rédaction, la mission est accomplie, la compilation et la mise en forme achevées. Mais le résultat, hélas, est diversement apprécié, la version de Zayd est contestée, de puissantes oppositions se dressent contre le texte. Modifications, suppressions, ajouts, réorganisation rationnelle des éléments épars… Après de longs mois de travail, la version définitive est validée : le Coran est né.

Cependant, en parcourant les routes à la recherche des souvenirs, des fragments et des textes destinés à la rédaction du futur livre saint de l'islam, Zayad redécouvre le parcours de Muhammad, de ses jeunes années jusqu'à sa mort, et décide de consacrer le reste de sa vie à interroger tous ceux qui l'ont connu afin d'en écrire le récit : ce sera "Le Messager".

Kader Abdolah, par la voix de Zayd, retrace l'épopée de Muhammad, seul contre tous ou presque. Banni, humilié, agressé et menacé de mort, mais fort du soutien de quelques fidèles, des esclaves et des femmes qu'il a su rendre réceptifs au paroles nouvelles d'un dieu inconnu : Allah, il va réussir, à force de violence, de ruse, de persécutions et de pillages, à conquérir Yathrib - qu'il renomme Médine -, puis La Mecque, et à imposer la foi nouvelle, quitte à inventer de toutes pièces de nouvelles sourates pour justifier ses actes.

Au fil des pages se dessine le portrait d'un homme complexe, tourmenté et paradoxal, un homme “qui voulait sauver seul son peuple du déclin et cherchait l'aide des cieux” et que Kader Abdolah, lui-même musulman modéré et réfugié politique iranien, nous restitue avec beaucoup de précisions et de détails dans ce roman bien écrit, documenté et instructif.

"Le Messager", écrit au plus près de la vérité historique, se lit avec plaisir, comme un vaste conte oriental dont il a le charme et la saveur et rend, au passage, justice à ce que le futur prophète de l'islam doit aux textes de la Torah et à l'Avesta de Zarathustra, lui qui “plagiait, pillait les récits antiques d'autres peuples et les couvrait d'une belle patine arabe.”

Une lecture intéressante qui peut permettre d'approfondir sa connaissance des origines de l'islam, et que j'ai beaucoup appréciée.
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Texte plutôt surprenant en ces temps de censure religieuse (?!) puisqu'il nous décrit un Mahomet analphabète, calculateur, menteur, fourbe, porté sur les choses du sexe, violent, sanguinaire, etc... L'artifice littéraire consistant à faire cette biographie du prophète Mahomet à travers la voix d'un enfant qu'il avait adopté si elle permet de noircir des pages ne saurait masquer la pauvreté du vocabulaire et le peu qu'il y a à dire sur le thème (en tout cas qui aurait pu tenir en beaucoup moins de pages). A la lecture, me revenait sans cesse la remarque d'un ami au sortir de la projection du film "Benedetta" (2021) de Paul Verhoeven : de l'hystérie à la sainteté, il n'y a qu'un pas.
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Auteur iranien et néerlandophone, Kader Abdolah raconte la vie de Muhammad avec la voix de Zayd, son chroniqueur, celui qui, dans L Histoire, a pris la plume pour réunir le texte du Coran.

Dans ce récit, après la mort de Muhammad et après avoir fini de compiler le Coran et l'avoir remis au calife Omar, Zayd décide de recueillir les témoignages de ceux qui l'ont connu et cotoyé, depuis son enfance et sa jeunesse de commerçant mecquois. Il le présente comme un homme presque ordinaire, un commerçant riche et respecté mais que l'on voit grandir petit à petit pour devenir un dirigeant, un leader, un prophète.

Au début Muhammad apparait humain, attentif aux autres, respectueux de sa femme Khadija, doux, préoccupé de spiritualité, sincère et prêt à subir l'opprobre pour ce qu'il croit. Puis, avec le temps, et surtout après l'arrivée à Médine et la mort de Khadija, le portrait, toujours admiratif, devient celui d'un chef de tribu, rusé et habile, prêt à utiliser la violence ; d'un homme insatiable de femmes et disposant toujours d'une révélation et d'une sourate pour justifier ses actes.

J'ai très vite accroché au texte au départ : des chapitre courts au ton lyrique et laudateur, dont le rythme emporte le lecteur, émaillé en outre de poésie arabe et d'extrait du Coran. J'ai eu un peu plus de réticence sur la fin ; ce qui m'avait plu au départ devenant finalement lassant.

Cela reste un récit de fiction intéressant, basé sur la réalité historique des premiers temps de l'Islam. Une façon agréable d'approcher la naissance de l'islam.
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Pour moi, lectrice française pas vraiment branchée religion, et dont le passé familial est plus lié au christianisme qu'à l'Islam, je ne connais pas les origines de cette religion. Ayant toujours été assez curieuse des religions sous toutes ses formes et surtout de ses effets (positifs comme négatifs), mais pas assez courageuse pour me lancer dans la lecture des "textes sacrés", découvrir les origines du Coran sous forme romancée m'a intéressée. Avec Zayd, on découvre un monde assez étranger. La lecture est assez fluide, agréable, les chapitres plutôt courts nous plongent complètement dans la "chasse aux souvenirs" de Zayd.
Point négatif: la complexité de savoir quels éléments relèvent de la réalité ou pas. Mais c'est aussi en partie à cause de ma méconnaissance de l'islam.
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C est un roman..mal ecrit..mal documenté..pas du tout historique. Totalement faux!!!
Utilisez quelqu un d autre pour vos romans science fiction..pas un prophète!..
A ne pas considérer..
décevant!



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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Zayd, le chroniqueur

Mon nom est Zayd ibn Thâlith.
Je fus le chroniqueur du messager Muhammad.
Le Messager n’avait pas de fils. Il m’adopta alors que j’avais environ sept ans.
Tout le monde m’appelait Zayd ibn Muhammad : Zayd, le fils de Muhammad.
Je devais avoir cinq ans lorsque ma mère m’emmena à la cité de Taïf pour une visite de famille.
Je n’ai aucun souvenir de ce voyage mais, bien des années plus tard, ma mère, à ce sujet, me raconta ce qui suit :
« Nous avons traversé le désert avec une caravane de douze chameaux. Tu n’as jamais quitté mes genoux. Sur la selle, tu te tenais tranquille et contemplais le paysage mais, quand la caravane s’arrêtait pour se reposer, j’avais du mal à te garder près de moi. Tu courais dans tous les sens et suivais le premier venu. Sur le marché de Taïf, tu as lâché ma main et disparu derrière un étal. J’ai couru après toi, mais ne t’y ai pas trouvé. J’ai couru vers les autres étals : pas de Zayd. J’ai pleuré, j’ai crié, j’ai couru de tous côtés, mais tu n’étais nulle part. À la fin du marché, lorsque tout le monde fut parti, je me suis retrouvée là les mains vides. Je n’osais pas retourner chez ton père. J’avais perdu son fils préféré. »
Moi, Zayd, j’avais été volé et je ne sais plus comment ça s’est passé. Je ne me souviens pas non plus de ma mère, ni du marché. Mais je me vois encore comme si c’était hier, nu et sale dans une cage, entouré de quelques autres garçons nus, telle une troupe de petits singes.
J’ai compris par la suite que, pendant deux ans, je n’avais cessé d’être vendu et revendu.
Quand j’eus sept ans, un petit propriétaire d’esclaves de La Mecque m’acheta dans le bazar de Djandal. Il m’emmena à La Mecque.
Ce marchand ventru s’appelait Hakim ibn Hizam.
À partir de ce moment-là, j’ai presque tout gardé en mémoire, car ce fut un grand revirement dans ma vie.
Je savais que j’étais de La Mecque et espérais tomber sur mes parents, dans la rue ou au marché aux esclaves. Je fredonnais leurs noms tout au long du jour pour ne pas les oublier.
Mon père s’appelait Thâbit ibn Sharasil.
Ma mère avait pour nom Sadi bint Salab.
Je rêvais du moment où j’apercevrais ma mère au marché et lui crierais : « Sadi bint Salab, c’est moi, Zayd, ton fils ! »
Mais mes parents, dans la réalité, devaient être bien différents de ceux de mon imagination. Et d’ailleurs, eux non plus ne me reconnaîtraient plus car j’avais changé ; le soleil avait tanné ma peau.
Il n’y a cependant pas plus capricieux que le destin.
Le propriétaire d’esclaves Hakim ibn Hizam m’emmena chez lui et me libéra telle une chèvre dans sa cour intérieure. Puis j’eus le droit de pénétrer dans la maison.
Ce même jour, on frappa à la porte et le propriétaire d’esclaves cria : « Zayd, ouvre ! »
J’obéis. Une femme d’un certain âge entra. Je crus qu’il s’agissait de l’épouse de mon maître.
« Qui es-tu ? » me dit-elle d’une voix douce.
Je restai muet.
« Comment t’appelles-tu ?
— Il s’appelle Zayd, lui lança mon maître depuis sa chambre. Je l’ai acheté au marché de Djandal. »
La femme était une cousine de mon maître. Après avoir parlé un moment avec lui, elle sortit de la chambre et me dit : « Viens, tu pars avec moi. »
J’interrogeai mon maître des yeux.
« Zayd, tu as eu de la chance, fit-il. Ma cousine n’a pas de fils. Elle vient de t’acheter. C’est désormais elle, ta maîtresse ; elle s’appelle Khadija. Conduis-toi bien. »
Khadija me prit par la main et m’emmena.
Bien qu’étant un enfant, je compris aussitôt que j’arrivais dans une maison somptueuse. Car, par rapport aux autres demeures de La Mecque, celle de Khadija ressemblait à un petit palais.
Khadija me fit laver et habiller. Je redevins un être humain, un garçon ordinaire.
À la tombée du soir, son époux rentra.
« Regarde, j’ai un cadeau pour toi ! » lui dit-elle toute contente en me montrant du doigt.
Son époux s’appelait Muhammad ibn Abdallah. Il devint plus tard le messager d’Allah.
Le lendemain matin, Muhammad me lança : « Suis-moi, Zayd ! »
C’était mon nouveau maître. Peu importe où il allait, je lui emboîtai le pas.
Je ne pouvais pas savoir qu’il partait à la recherche de mes parents.
Et il les trouva. Ces derniers n’arrivaient pas à croire que je puisse être leur fils, si grand, si beau, si bien vêtu. Ma mère se tenait raide comme un piquet contre le mur, paralysée de peur. Mon père se laissa tomber aux pieds de Muhammad, mais celui-ci le releva.
Je restai une semaine dans la misérable petite maison de mon père ; le vendredi, cependant, il me ramena chez Muhammad et lui dit : « Son bonheur est auprès de vous. S’il est heureux, nous le serons aussi. »
C’est ainsi que je devins le fils de Muhammad.
Khadija était la première femme de Muhammad.
Elle m’apprit à lire, elle m’apprit à écrire, mais Muhammad était mon maître. Je l’ai suivi comme son ombre jusqu’à sa tombe.
À l’époque, je ne savais pas pourquoi je le faisais.
Je l’ai compris par la suite. J’étais passionné de poésie et m’absorbais dans les récits de Muhammad.
Quand il embrassa sa mission de messager, ma vie aussi s’en trouva complètement transformée. Je ne le quittais pas un instant, à moins qu’il ne m’envoie quelque part.
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Le grand poète Aasha prit son temps pour répondre: Ton Muhammad semblait être l'un de ces nombreux faux prophètes de La Mecque. (...) Il avait un plan, mais son plan clochait. Il voulait une révolution par le haut. Il tentait de rassembler les grands commerçants derrière lui pour débarrasser la Kaaba des idoles. C'était un mauvais calcul. (...) Muhammad était malin et se rendit compte de son erreur. Il changea d'approche et se tourna vers les esclaves et vers les femmes. Ce tournant radical fut un coup de maître. Car dans notre histoire, jamais encore quelqu'un n'avait compté sur les femmes. Tout à coup, il sortit une puissante armée de sa manche. Il trouva une armée d'esclaves, de pauvres et de femmes, qu'il nomma: l'armée d'Allah.
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Quand il embrassa sa mission de messager, ma vie aussi s'en trouva complétement transformée. Je ne le quittais pas un instant, à moins qu'il ne m'envoie quelque part.
Lorsqu'un texte lui était révélé, il tremblait. Il s'affaissait comme si on lui eût fauché les jambes, tombait à genoux, se frottait la tête comme un cheval contre le sol et prononçait des paroles incompréhensibles.
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Muhammad était fanatique, presque possédé. (...) Il mentait, il mentait énormément. Et croyait en ses propres mensonges. Mentir n'est peut-être pas le bon mot, il inventait. Il disait que ses textes coraniques lui étaient révélés. Mais, il imaginait tout lui-même.
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A La Mecque, en ce temps-là, la hiérarchie du pouvoir se présentait comme suit:
Les idoles
Les propriétaires d'esclaves
Les grands commerçants
Les juifs
les chameaux
les hommes
Les esclaves
les femmes esclaves
les chèvres
les femmes
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