Frieren ,c'est un peu une halte mélancolique et paisible de la fantasy. Ce genre de l'imaginaire est comme le chacun le sait totalement inépuisable que ce soit en roman ou dans la bande dessiné. le manga propose une multitude de titres ancrés dans le domaine de la fantasy à tel point que les innovations sont peu nombreuses mais là où Frieren fait fort et se démarque un peu face aux nombreuses productions du genre, c'est grâce à son parti pris au niveau du déroulement de son intrigue.
Car Frieren ne va pas nous raconter une énième quête, une énième évolution d'un personnage , une énième guerre géopolitique dans un monde de dragons et de magie, non, ce manga se déroule justement après la fin de la quête. Un groupe d'aventuriers rentrent d'une mission de 10 ans au bout duquel
ils ont enfin terrassé le roi des démons et sauver le monde. Mais
il est temps de se séparer et de repartir chacun de son côté. C'est le point de départ de ce volume 1 qui nous fait partager le point de vue de Frieren, l'elfe-mage qui , au contraire de ses camarades humains est pourvue d'une longue durée de vie. C'est ainsi que cinquante ans après la fin de la quête, notre Elfe retrouve l'un des aventuriers Himmel, devenu forcément un vie
il homme au crépuscule de sa vie. le début d'une nouvelle vie pour cette Elfe qui, entre quelques retrouva
illes, va mener un quotidien guidé par le souvenir de ses amis et par sa curiosité.
Loin d'être plongé dans le pathos, Frieren apparaît d'abord comme un manga assez subt
il sur la mort, le temps qui passe et le bref plaisir des rencontres à travers le regard d'une elfe pratiquement immortelle. Son intrigue n'est pas larmoyante mais porte en elle quelque chose de paisible et de serein qu'on pourrait qualifier de fantasy zen. A ce titre, ce manga scénarisé par
Kanehito Yamada et dessiné par
Tsukasa Abe rappelle un peu l'univers très déta
illé et touchant de Magus of the library. d'
Izumi Mitsu. On y retrouve ce même désir de poésie et cet envie de sortir des sentiers battus ce qui veut dire qu'à l'instar de Magus of the Library , Frieren pourrait bien s'avérer être une série de fantasy précieuse et importante dans le monde du manga.
Son parti pris est tout simplement bien équ
ilibré entre la poésie, la douce réflexion et le voyage , thématique inhérente au genre. de ce côté-là, nous sommes bien servis par le dessin magistrale de
Tsukasa Abe. C'est sa première série à ce dessinateur et
il fait partie de ces premiers auteurs qui éblouissent dès leurs premières séries. Frieren s'est d'a
illeurs vue récompenser par quelques bon prix comme le prix
Osamu Tezuka de la me
illeure nouveauté.
Forcément, le style de
Tsukasa Abe est très déta
illé, doux, expressif mais le dessinateur n'aligne pas les visages tires-larmes.
Il joue au contraire sur une forme de douceur qui rend les personnages beaucoup plus touchants. Ainsi, on appréciera le dessin de Frieren, une elfe sérieuse et curieuse qui ne dévo
ile pas trop ses émotions mais qui s'avère très juste lorsque les les laisse apparaître. On appréciera également les environnements foisonnants de déta
ils allant d'une cité portuaire dévo
ilant une mer br
illante au sommet d'une tour envahie par des fleurs. En terme d'univers graphique, Frieren place haut la barre. C'est un pur bonheur de voyage !
Mention spéciale au temps qui passe, une notion qui est mis en valeur dès ce premier tome et qui demeure l'une des grandes forces prometteuses de ce titre. L'après-quête de Frieren n'a pas de but mais, loin de s'ennuyer, l'intrigue nous renvoie à des moments passées de la quête. On revoie parfois quelques aventuriers tandis que nous voyons grandir certaines personnes comme la jeune mage Fern qui accompagne notre Elfe. Attention, pas de combats épiques dans Frieren, malgré une rencontre menaçante en cours de volume mais dans ce premier volume, les deux mages mènent quelques actions du quotidien pour aider leur prochain. Rien de belligérant dans cette série, et cela fait du bien !
La notion de temps est remarquablement mise en valeur dans l'écriture, dans le dessin qui se rapporte aux saisons ainsi que dans un découpage muet de cases qu
i laisse tranqu
illement dérouler l'action. Cela apporte de profondeur au manga et cela dès ce premier volume.
Personnellement, je ne voulais pas mettre de coup de coeur à ce titre dès le premier tome mais je vais quand même en glisser un comme le collègue. Parce que ce début de Frieren mérite amplement le détour et permet de se détourner agréablement des sentiers connus de la fantasy qui, pour le coup, empruntent ici une voie méconnue...
Ce premier volume de Frieren confirme directement son statut de série de fantasy à ne pas louper. Son parti pris est des plus intéressants et permet de savourer des thèmes complexes tel que le temps qui passe, l'amitié au travers des souvenirs, le tout servi par un dessin d'excellente facture qui
illustre à merve
ille ce début de la fin !