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sur 355 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un entomologiste en quête d'une cantharide erre dans une région éloignée. Il y a un village constamment recouvert de sable. Ses habitants luttent contre cette catastrophe, tirant du sable des fosses dans lesquelles leurs maisons se sont placées. Un homme demande à passer la nuit chez eux et il est hébergé dans l'une des maisons où habite la femme maîtresse. C'est ainsi que l'intrigue du livre emblématique de Abé Kôbô commence à se derouler.

Au cours de ma lecture j'aimais ce qui se trouvait sous mes yeux, j'aimais les allusions, les associations que le livre évoquait, principalement celles avec les chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale. Par exemple, je décrirais le tourment du narrateur dans une fosse comme le «Château» de Kafka à l'envers. Chez Kafka, le héros rêve à s'approcher au moins d'un centimètre plus près du château, tandis qu'un tas d'obstacles absurdes l'empêche de le faire. Dans le roman de Kobo Abe, au contraire, le personnage principal ne peut pas s'échapper de la fameuse fosse.

En gros, le livre m'a semblé multidimensionnel, plein de significations. Jusqu'à ce que j'atteigne la finale. Et elle s'est avérée si ... primitive, unidimensionnelle et ne valant pas la peine, que j'en étais bouleversée et déçue. Autrement dit, toute cette histoire a été conçue pour illustrer une vérité très banale du genre "passe-partout"?

Et il semble que Kafka ait réussi à écrire sur la liberté et sur son manque d'un ordre de grandeur supérieure.
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Étrange roman que celui du japonais Kôbô Abé, "La femme des sables"...

Un professeur, entomologiste à ses heures, part en excursion à la recherche d'un insecte non répertorié. Sa quête le mène à un curieux hameau niché dans des dunes de sable. En fin de journée, l'un de ses habitants le conduit chez une femme qui peut l'héberger pour la nuit.
La maison où il est accueilli est placée au fond d'un trou, et on y accède par une échelle de corde. A la grande surprise du héros, dès le soir tombé, son hôtesse s'affaire à transvaser le sable qui s'accumule peu à peu au fond du trou dans des seaux, tâche à laquelle elle va s'atteler une bonne partie de la nuit. de sa monotone besogne dépend la survie du village, explique-t-elle, puisqu'il évite à celui-ci d'être complètement avalé par les dunes...
Lorsque le professeur se réveille le lendemain matin, prêt à repartir à la recherche de son insecte inconnu, l'échelle de corde a disparu. Il comprend rapidement qu'il ne s'agit pas d'un oubli : le voilà prisonnier de ce trou, dans un hameau coupé du monde, d'où personne n'est jamais parvenu à s'échapper, condamné à remplir, chaque soir, des seaux de sable. Un sable qui s'insinue en tout, qui assèche, irrite, cingle...

A l'absurdité de cette situation, le héros tente dans un premier temps d'opposer la logique. Il raisonne, réfléchit, se raccrochant à des certitudes qui n'ont, dans l'endroit où il se trouve, aucune légitimité. Posséder des papiers d'identité, être à jour de ses factures, avoir des collègues de travail censés s'inquiéter de son absence, sont autant d'arguments dérisoires face à l'impératif aberrant mais néanmoins vital qui régit l'existence du village des dunes, et face au fatalisme de sa compagne d'infortune, dont il ne peut comprendre la passivité et la soumission.
Lui se rebelle, veut imposer sa volonté individuelle à cette collectivité où chacun n'est considéré que comme le rouage d'un vaste et perpétuel labeur indispensable à la survie de tous...

Étrange roman, donc, dont le sujet me paraissait fort prometteur...

Et pourtant, malgré tout l'intérêt que peut présenter le thème de "La femme des sables", je dois avouer que je me suis ennuyée pendant cette lecture, qui s'est révélée laborieuse. le style m'a parfois semblé inutilement compliqué, et j'ai eu l'impression de m'enliser au creux des longues réflexions du personnage principal...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Abe Kôbô (1924-1993) est un romancier, dramaturge et scénariste japonais qui développera très tôt un grand intérêt pour les mathématiques, la philosophie (Heidegger, Jaspers, Nietzsche) et la littérature (Dostoïevski et Edgar Allan Poe). Après son service militaire, expérience qui le rendra profondément antimilitariste, il se lance dans des études de médecine, de 1943 à 1948, tout en écrivant des poèmes et des nouvelles. Il échoue à plusieurs reprises à ses examens et abandonne ses études pour se consacrer totalement à la littérature.
Paru en 1962, son roman La Femme des sables a été adapté au cinéma par Hiroshi Teshigahara en 1964. On notera qu'Abé Kôbô, inscrit au Parti communiste japonais depuis 1945, en est exclu après la publication de cet ouvrage, dont le thème, la perte d'identité, n'est guère en accord avec l'idéologie communiste.
Un passionné d'entomologie s'offre un voyage en bord de mer afin d'explorer les dunes pour tenter d'y dénicher un insecte rare. Surpris par la tombée de la nuit il demande l'asile dans un tout petit village côtier. le chef du village lui propose de passer la nuit chez une veuve dont la maison est au fond d'un trou de sable, l'accès se faisant par une échelle de corde. le lendemain, l'homme constate que l'échelle a disparu et qu'il est de fait, prisonnier avec la femme…
Ca commence comme un possible roman de Kafka : un homme (jamais nommé, toujours appelé « l'homme », même si accessoirement on saura que son nom est Niki Jumpei) se retrouve subitement prisonnier d'une situation dont il ne comprend pas le sens, en compagnie d'une femme anonyme elle aussi (« la femme »), à la merci des villageois (« la clique »). Lentement nous découvrons que la femme est chargée de déblayer le sable entourant sa demeure, ce qui la protège d'un ensevelissement certain et récupéré par les villageois grâce à un système de paniers hissés par des cordes ; ce sable est ensuite vendu au profit de la communauté. Un rituel réglé comme une horloge, les paniers pour remonter le sable, une jarre d'eau potable descendue à la femme, une fois par jour, pour un deal très simple : pas de sable à remonter = pas d'eau potable.
La femme travaille sans se poser de questions ni rechigner, on imagine qu'elle est là depuis toujours, sachant qu'aucune fuite n'est possible (d'ailleurs, en a-t-elle seulement eu l'idée un jour ?), elle s'accommode de la situation. L'homme, au contraire, veut comprendre à quoi rime cette séquestration, puis il va échafauder mille scénarios pour s'échapper ; il est en perpétuel analyse de la situation, des faits et gestes de la femme et de « la clique », tente de raisonner scientifiquement.
Les jours, les semaines et les mois vont passer, les rapports entre l'homme et la femme évoluer. Favorisée par la promiscuité, une sorte de tendresse va les unir et quand après plusieurs années, la femme tombera enceinte, les villageois obligés de l'emmener à l'hôpital laisseront par inadvertance une échappatoire possible pour l'homme, mais celui-ci décidera de rester dans son trou pour attendre le retour de la femme.
Le roman a été couronné de multiples prix et jouit d'une renommée internationale. J'avoue être loin de partager cet avis. Certes ça se lit et j'étais très intrigué de savoir comment l'écrivain allait développer son affaire avec son Sisyphe japonais. Pour moi il s'agit d'un bon roman mais sans plus. Pour défendre ma position, je n'ai pas compris la différence de style d'écriture entre les cent-quarante premières pages du roman et la fin : tout le début du livre est fait de phrases à la tournure vieillotte ou empesée qui rejette en fin de phrase le mot fort (« Il lui fallait bien en convenir : de récolte qui fît figure de récolte, pas la moindre. » Ca m'a vite agacé et rendu ma lecture pénible. Alors que la fin du roman est écrite de manière tout à fait classique ! Autre point déroutant, je n'ai pas ressenti en lisant ce bouquin, ce «je ne sais quoi » qui me fait affirmer sans hésitation d'habitude, qu'il s'agit d'un roman japonais. du coup je m'interroge, ai-je raté quelque chose, quelque part, ou bien la traduction laisse-t-elle à désirer ?
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Ce roman est ma première lecture de Abe Kobo, romancier japonais reconnu pour ses écrits un peu étranges, où le personnage, toujours confronté à l'absurde, devra se dépasser pour retrouver un sens à sa nouvelle vie.
Pour ce roman, on ne ressort pas indemne de cette lecture, qui laisse un arrière goût d' amertume devant une nature humaine impitoyable et en même temps un peu d'espoir dans sa capacité à évoluer et à se dépasser. La vie moderne est impitoyablement disséquée dans ses abérrations et ses contradictions.

Au Japon, un homme, entomologiste amateur, se retrouve prisonnier dans un village perdu dans les dunes, avec une femme inconnue. Incroyable que cela puisse être, cette pratique existe depuis longtemps et il n'y a aucune possibilité de s'échapper ou de raisonner leurs geôliers. Condamnés à enlever sans relâche le sable au fond de leur trou, seul moyen de sauver le village d'être englouti, cet homme se retrouve esclave d'une cause qu'il ne comprend pas. le comportement de la femme entre soumission et volontarisme lui aideront à trouver un sens à cette quête absurde.

Mon avis est mitigé car j'ai trouvé l'intrigue intéressante, surréaliste, avec une réflexion très juste sur la solitude dans notre monde contemporain. Il y a un véritable questionnement sur la relation à l'autre, sur le sens que chacun donne à sa vie et à ses envies. J'ai été trés surprise de l'aspect anonyme des personnages : ils ne portent pas de noms mais sont nommées par leur natures : 'l'homme, la femme, les villageois"Cela renforce beaucoup l'aspect étrange du récit. Pourtant, les longues parties de descriptions et de digressions m'ont gâché le plaisir de la lecture. L'auteur est capable de disserter sur 3 pages de la nature du sable; c'est assez agaçant car je n'ai pas toujours compris l'interet que cela pouvait apporter à la réflexion ou à l'intrigue.
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Un collectionneur d'insectes se retrouve prisonnier dans un village envahi par le sable. Il est contraint de vivre avec une femme rustre dans une cahute cernée par le sable, matière insaisissable par excellence. Toutes ses tentatives pour fuir échouent Il passe par la colère, la révolte, la frustration et ne peut finalement que constater son impuissance. Il assiste incrédule au quotidien absurde de cette femme qui passe son temps à déblayer...pour rien. Métaphore de la condition humaine, de son absurdité. Rappelle Camus. le roman peut apparaître comme légèrement ennuyeux car répétitif mais c'est volontaire je pense.
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Ma belle mère m'a conseillé ce roman, dont la réputation n'est plus à faire, mais qui m'était totalement inconnu. Un entomologiste amateur part en voyage pour trouver de nouveaux insectes, il se retrouve dans un petit village isolé, entouré par des dunes de sable, son destin est scellé, il sera capturé, mis en captivité avec un mystérieuse femme et contraint à pelleter du sable. Ce livre est très étrange, par certains aspects il ressemble à un mythe ou à un conte philosophique, on devine des enseignements moraux ou des interprétations entre les lignes. Cependant, si nous restons au 1er degrés de lecture, ce roman est effroyable, angoissant déroutant, cruel, incompréhensible. Sa lecture m'a mis très mal à l'aise sans vraiment savoir pourquoi et j'ai été soulagée de l'avoir terminé. Je pense que je manque peut être de maturité pour l'apprécier, je serais curieuse de le relire dans quelques années (ou décennies) pour voir si mon ressenti à changé.
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Une jolie histoire, un début parfait mais la deuxième moitié du livre est moins intéressante je trouve
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Un homme arrive dans un curieux petit village à moitié enfoui dans le sable au milieu des dunes. Il est entomologiste et recherche un insecte rare. Comme il a manqué le dernier car, il est hébergé par une femme qui vit dans une maison au fond d'un trou dont on ne peut sortir que par une échelle de corde. Les villageois ont retiré l'échelle, l'homme se retrouve piégé.
Son emprisonnement inspire à l'homme toute une réflexion sur le sens de son existence et sur la vie en général. Dans de longs monologues intérieurs, il tente de rationnaliser et d'intellectualiser sa situation, puis il cherche à se rebeller et à s'évader, mais au contact de cette femme très fruste, ce citadin intellectuel va évoluer vers une vie très simple et basée sur des gestes répétitifs : chaque jour ils remplisssent des tonneaux de sable à l'aide d'une pelle.
Un livre assez déprimant et pas toujours évident à lire...

la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-11693785.html
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