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Citations sur L'homme-boîte (20)

Comment peut-on se retenir, quand on a soif, de courir vers une eau illusoire, même si on sait que c'est un mirage ?
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"Comparé au TOI dans mon coeur, le MOI dans ton coeur est insignifiant. Mais j'essaye d'échapper à cette peine et le temps se dissout doucement. Si j'arrive à maîtriser la technique de la persuasion, alors j'ai espoir de posséder un peu de paix et de bonheur. Aussi ce vent brûlant si difficile à obtenir et qui commence par un amour déçu m'est précieux. De merveilleuses forêts de mots et des océans de désir. Le temps s'arrête, l'éternité approche quand je touche ta peau avec mes doigts. Dans la douleur de ce vent chaud, je ressens une transformation dans ma chair qui ne pourra disparaître jusqu'à ma mort."
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Peu après, je me réveillai dans un lit ; autour de moi une odeur de vitamines et de désinfectant ; la jeune fille à la bicyclette était là et me regardait. La blouse blanche de l'infirmière avait pour effet d'arrêter le temps. Le temps s'arrêtant, les liens de causalité entre les choses étaient, par le fait, coupés, et, quelle que soit l'action indécente à laquelle j'aurais pu me livrer, je n'avais aucune crainte de me le faire reprocher. Malheureusement, du reste, je n'étais pas assez détendu pour aller jusqu'à commettre un acte indécent ─ mais, débarrassé de la boîte, j'avais une sensation de libération telle que j'oubliais que j'avais le visage à découvert. A chaque parole en l'air prononcée sur moi-même, cette jeune femme, avec un petit signe de tête, me retournait l'un après l'autre de légers sourires, sculptés dans un air durci, éphémères et vulnérables comme s'ils avaient été colorés avec un pinceau de lumière ─ tant et si bien que j'avais l'illusion d'avoir été contraint à lui déclarer mon amour. C'était un visage si souriant qu'il me fit oublier que ses jambes étaient entièrement cachées par la longueur de sa blouse blanche. Comme un oiseau qui, pour la première fois, va se mettre à voler (maladroitement, en trébuchant ─ comme dans un rêve), je secouai mes ailes. Soudain, embrassant l'air, je me mis à voler vraiment, enivré par le sourire de cette femme semblable à une brise. Je pensais que ce n'était plus nécessaire de retourner dans la boîte. Sans me rendre compte, je fis une promesse incompréhensible, celle d'acheter pour elle la boîte, directement de l'homme-boîte, pour la somme de cinquante mille yens. Naturellement, j'avais des accointances dans le milieu des hommes-boîte. J'insistai même pour la lui donner pour rien et pensais qu'il me fallait lui demander à quoi cette boîte lui servirait.
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Pressée par le faux homme-boîte, elle se faufila devant moi et traversa en diagonale la pièce. Elle avait l'allure d'un appareil de précision de petit format qui ne donne pas l'impression de dépenser d'énergie. De la poche de sa blouse blanche, elle sortit une boîte d'allumettes qu'elle lança de la main par la fenêtre de guet. Soudain, je sentis son odeur : comme la brise qui souffle dans les champs de cacahuètes au bord de la mer. L'enveloppe de mon coeur se plissa. Etait-ce la jalousie à l'encontre du faux homme-boîte ? Quand elle revint à sa position initiale, elle tourna son corps et commença à défaire les boutons de sa blouse blanche. Au deuxième bouton, elle me donna un léger coup d'oeil...si léger qu'il aurait pu flotter ainsi une demi-journée dans l'espace...et, loin de détourner mon regard, j'essayais de la regarder sans sourciller. (Voilà qui est important ; si c'était elle qui me regardait, je ne ressentais pratiquement pas son regard.) Dans l'éclairage de son expression, une lumière apparut. Ses sourcils se relevèrent légèrement. Sa lèvre inférieure, humide, se tendit entre ses dents : une expression ouverte. N'était-ce pas des portes qui m'étaient ouvertes ? Elle continua...
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Quand j’y réfléchis, j’ai l’impression que je suis devenu homme-boîte pour continuer à être voyeur, tout le temps. Je veux me promener et regarder tout. C’est-à-dire que, ne pouvant aller partout dans le monde en perçant des trous, la boîte m’est apparue comme un seul trou qu’on pouvait porter avec soi.
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Oui ; peut-être est-ce moi qui suis en train d’écrire en t’imaginant, toi qui es en train d’écrire en m’imaginant, moi.
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Regarder, c’est l’amour. Être regardé, c’est le dégoût. On fait des grimaces en essayant de supporter la blessure du regard ; mais ce n’est pas donné à n’importe qui de ne faire que regarder.
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Il n'y a pas de règle fixe selon laquelle les écrits laissés par les morts disent toujours la vérité. Ceux qui sont sur le point de mourir éprouvent certaines jalousies et certaines envies que les vivants ne peuvent comprendre. Parmi celles-ci, l'amertume causée par le vide d'une situation réelle qui vous blesse jusqu'à l'os ; il vaut mieux l'enfermer dans le cercueil avec le clou du mensonge. C'est ce que font les personnes perverses. On ne peut se leurrer en prétendant que ce sont là seulement des notes testamentaires.
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Une nudité infiniment plus émouvante que je ne l'avais imaginée. C'était naturel : comment atteindre, en imagination, sa nudité réelle ? Cette nudité existait seulement pendant que j'étais en train de la regarder : alors mon désir de regarder devenait inimaginable. A la minute où je cessais de la regarder... elle disparaîtrait... je devais la photographier... ou la fixer sur une toile. Un corps nu et un corps sont différents. Le corps nu utilise le corps de chair comme matériau, c'est une oeuvre d'art... faite avec des doigts en forme d'yeux. Son corps physique lui appartenait, bien sûr, mais pour ce qui était du droit de sa propriété de la nudité, je n'avais nullement l'intention de me retirer en impuissant.
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[...] Bien sûr, c'est de l'amour. C'est un amour différent de celui qui grandit progressivement en se transformant en une spirale de brume pour atteindre la plénitude. C'est un amour paradoxal qui commence par la fin...
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