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EAN : 9782226229694
197 pages
Albin Michel (17/08/2011)
3.6/5   164 notes
Résumé :
"Femme ? Épouse ? Non.
Tu es Agouna.
Enchaînée, ancrée, enlisée."

Sans cette phrase du rituel juif que doit prononcer son ancien mari, une femme, même divorcée, ne retrouve jamais vraiment sa liberté.
Avec ce portrait de femme écartelée entre un nouvel amour et le poids des traditions, Eliette Abécassis retrouve les accents lyriques de La Répudiée et l’ironie lucide d’Une affaire conjugale. Un roman intense, fiévreux et boulevers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 164 notes
Anna a obtenu le divorce civil d'avec son mari il y a trois ans; mais étant une Juive profondément religieuse, il lui reste le divorce religieux (le guet) à obtenir. Or celui-ci ne peut être accordé que par le mari, selon la loi traditionnelle mosaïque.
C'est donc pour elle un combat déchirant contre celui qui a partagé sa vie pendant 10 ans. En effet, cet octroi du guet peut donner la possibilité au mari d'exercer un chantage dans deux sens: soit aux fins d'empêcher l'épouse de refaire sa vie et d'avoir d'autres enfants, soit aux fins d'obtenir une contrepartie financière importante si la procédure de divorce civil est en cours.
Par ailleurs, Anna rencontre Sacha, un homme dont elle s'éprend rapidement. Mais elle ne peut avoir de relation avec lui tant que la procédure de divorce religieux n'est pas terminée, sous peine de se voir interdire plus tard toute possibilité de mariage religieux avec lui.
Il est donc capital pour Anna d'obtenir le "guet".
Un très beau roman qui met en lumière les rapports de force qui peuvent exister dans un couple au moment de la séparation et la situation difficile des femmes dans un milieu religieux juif orthodoxe.
Le récit est clair, court, incisif et merveilleusement rythmé.
C'est un livre qui milite pour la rénovation de certaines lois religieuses qui peuvent paraître maintenant un peu dépassées et décourageantes pour les femmes.
Eliette Abécassis se fait ainsi le porte-parole de celles qu'on appelle en Israël des "Agouna": femmes enchaînées, enlisées car leur mari leur refuse le divorce.
Une écriture lumineuse, c'est toujours un plaisir de lire les livres de Eliette Abécassis.
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C'est l'histoire d'une femme qui tente de se séparer de son mari pour construire une nouvelle relation. L'histoire serait assez banale en soi si ce n'est que la femme, Anna est juive pratiquante et, comme telle, respecte la Loi religieuse. Selon celle-ci, même si elle est civilement divorcée, elle n'est pas libre tant que son ex-mari ne lui accorde pas l'autorisation de se séparer de sa tutelle. L'histoire, qui a des accents autobiographiques (Éliette Abécassis n'est-elle pas elle-même juive pratiquante et divorcée?), se déroule de façon chronologique et l'on suit Anna dans les dédales de ses efforts pour obtenir sa liberté. Sur le plan de l'information relative aux pratiques religieuses juives, à l'interprétation de la Loi et à son application, c'est intéressant. Sur le plan littéraire, je n'y ai cependant pas trouvé mon compte: le mari est caricatural dans son attitude, l'amant aussi, pôles opposés l'un de l'autre. Comme si Anna n'était centrée que sur elle-même, sa fille n'apparaît que comme un personnage secondaire dont on sait peu. Et finalement, j'ai trouvé que les relations étaient presque invraisemblables tant elles manquent de dialogues entre les protagonistes: Anna n'arrive pas à dire à son amant le pourquoi de la distance qu'elle met entre eux et quand, enfin (on est déjà à la page 162/198), elle explique mais il ne comprend pas.. Elle finit par l'insulter, ce qui semble mettre un terme à leur relation. Si Anna réagit avec colère (un sentiment qui semble l'habiter tout au long du roman), l'attitude de l'amant m'a paru contradictoire avec ce qu'on savait de lui jusque là. Il y a plus évidemment et la dernière partie du roman est intéressante mais les événements sont alors rapidement esquissés dans un résumé un peu bâclé de la tournure qu'ils prennent jusqu'à la toute fin, une espèce d'invitation « À suivre… » comme à la fin de l'épisode d'un feuilleton.
Bref, ce roman ne m'a pas convaincue que j'avais à faire à une grande écrivaine et c'est avec une certaine appréhension que je vais poursuivre l'exploration de cette autrice.
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Roman instructif car je ne connaissais pas cette notion du divorce chez les juifs : le guet , c'est à dire que la femme qui divorce doit attendre que son mari lui donne son accord pour mettre fin au mariage religieux , elle ne peut donc pas refaire sa vie ni même avoir des relations sexuelles avec un autre homme; je suis néanmoins restée sur ma faim car je ne sais pas combien de personnes sont concernées par ce fait , il me semble qu'il existe un décalage entre le personnage féminin qui est libraire et l'histoire racontée , cette aliénation .
Autre bémol , les personnages masculins sont peu crédibles , Simon le mari est un parfait manipulateur , mais en plus il frappe sa fille , est avare et vénal , bref il n'a aucune qualité . Sacha , l'amant a lui toutes les qualités et cerise sur le gâteau a un physique agréable , ce qui semble un peu idyllique .
L'héroïne m'a un peu agacée par son indécision , je me doute bien que ce ne doit pas être facile d'être en conflit avec son milieu , mais être dépendante à ce point est interpellant .
En conclusion , je n'ai pas retrouvé l' Eliette Abécassis qui m'avait enchantée dans ' Sépharade ' , dommage mais je suis contente d'avoir lu ce livre car j'aime connaître d'autres coutumes .
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Eliette Abecassis nous emmène dans un voyage émotionnellement troublant à travers son roman, "Et te voici permise à tout homme". Cette histoire poignante explore la vie d'Anna, une femme juive profondément religieuse qui lutte pour obtenir sa liberté, tant civile que religieuse, après avoir obtenu le divorce civil de son mari il y a trois ans. Je ne suis pas de cette confession, et j'ai appris beaucoup sur cette religion et découvert des principes qui m'étaient inconnus.

Le coeur du dilemme d'Anna réside dans le besoin d'obtenir le divorce religieux, connu sous le nom de "guet", une procédure qui dépend entièrement du bon vouloir de son mari. L'auteure dépeint magistralement les tensions et les pressions qui pèsent sur Anna, car ce divorce religieux est essentiel pour sa future vie amoureuse, sa future vie de femme… J'ai été agacée, perdue, en colère, confrontée à mes propres projections, car je ne parvenais pas à comprendre.

L'auteure plonge dans les complexités de la situation d'Anna, tout en explorant les thèmes de la manipulation, de la pression sociale, de la foi religieuse, et de l'amour. Ce roman nous confronte à des questions déchirantes sur la liberté individuelle, la dépendance émotionnelle, et les défis des femmes dans les communautés religieuses orthodoxes. Mais plus largement à la vie elle-même : notre propre spiritualité, notre esprit, nos croyances…

Ce livre a la capacité à susciter une gamme variée d'émotions comme je l'ai soulignée plus haut. En suivant le parcours d'Anna, j'ai été déboussolée, perdue, marquée, énervée et agacée, mais aussi profondément touchée, dans l'empathie. Eliette Abecassis nous fait vivre l'expérience d'Anna de manière authentique, et cela nous amène à réfléchir sur nos propres vies et les choix que nous faisons.

"Et te voici permise à tout homme" est une lecture bouleversante qui nous confronte aux dilemmes et aux pressions qui peuvent exister dans une relation de couple au moment de la séparation, en particulier dans un contexte religieux orthodoxe. C'est un appel à la réflexion sur la nécessité de réformer certaines lois religieuses pour mieux répondre aux besoins et aux droits des femmes, mais cela est une considération personnelle. Dans ce roman, Eliette Abecassis se fait le porte-parole de celles qu'on appelle en Israël des "Agouna" : des femmes enchaînées par leur mari qui leur refuse le divorce. Et sa plume se prête réellement bien à cet exercice.

En bref : "Et te voici permise à tout homme" offre une expérience de lecture émotionnellement chargée. Elle vous bouscule, et donne des clefs de compréhension sur la place des femmes dans la religion juive orthodoxe, et de cette libération qu'elle souhaite tant.
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J'avais peur et beaucoup d'apriori en choisissant ce livre pour le challenge multi-défi 2016. Eliette Abécassis fille du philosophe et écrivain Armand Abécassis spécialiste du judaïsme et ses traditions profondes. Et quand sa digne fille suit les traces de son père, on se dit je vais avoir du mal à tout comprendre. La religion je m'y intéresse mais je le reconnais j'ai juste du mal à saisir toutes les subtilités.
Dans Et te voici permise à tout homme l'auteur nous raconte avec des mots simples, justes et à la portée de tous le parcours difficile d'Anna pour obtenir le divorce religieux que seul son ex-mari détient.
En plus de nous expliquer cette loi particulière de la religion juive orthodoxe, elle nous décrit les émois d'une femme dans la fleur de l'âge aux abois pour obtenir sa liberté. C'est une histoire poignante car bien entendu l'amour va pointer le bout de son nez auprès d'Anna.
Eliette Abécassis m'a touché tout d'abord par sa plume simple et abordable, m'a ouvert l'esprit sur sa propre religion. Après je me questionne : y'a t'il plusieurs dérivés dans la religion Juive comme dans le religion Catholique ou Protestante.
Grâce à ce premier essai, je me suis notée d'autres romans à lire car je sens que l'auteure va m'apprendre beaucoup de choses.
Donc pour moi c'est un coup de coeur tout d'abord pour Eliette Abécassis et ensuite l'aventure dramatique d'Anna à la demande de son guet.
Merci pour cette belle instruction sur sa religion que j'ai parfois du mal à tout saisir.
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critiques presse (2)
Lexpress
28 septembre 2011
Ce portrait dramatique d'une femme prisonnière de sa foi est plutôt réussi, et il mérite bien ses lecteurs.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
09 septembre 2011
[…] ce livre prétend relever de la littérature et le lecteur n'en croit bientôt plus ses larmes. Il se publie donc des choses pareilles. La langue jure à chaque phrase. Il n'est question que de délicatesse, de nobles sentiments, mais ce violon geint entre les pattes d'un ours.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Mais où commence l'adultère ? Au premier regard ? Au premier baiser ? A la première caresse ?L'adultère commence au premier regard, en effet : celui que votre mari ne vous accorde plus

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"Sacha Steiner revint le lendemain, le surlendemain, presque tous les jours. Il était là : tous les chemins le ramenaient vers la librairie et, peu à peu, sans oser me l'avouer, je m'habituai à ses visites au point de les espérer, ou de le regretter lorsqu'il ne venait pas. Vêtu de vestes brunes ou kaki, de jean et de baskets, affublé de son gros sac, il avait toujours l'air prêt à partir en voyage. De fait, il l'était : photographe pour des revues spécialisées, il était souvent absent de Paris. Ses visites me troublaient. La façon dont il posait ses yeux sur moi, l'intensité de son regard, sa détermination me touchaient, au plus profond de moi. Pas à pas, l'air de rien, il s'installa dans ma vie de libraire, entre les rayons de pensées juives et les livres de prières.
Un soir, juste avant la fermeture, il m'invita à prendre un café. Je refusai. Il m'invita encore. Je refusai toujours. Il finit par céder, et je le suivis au café d'en face. C'est alors qu'il m'avoua qu'il avait gardé pour lui tous les ouvrages qu'il m'avait achetés. Il n'avait encore rien lu sur le judaïsme qu'il ne pratiquait pas, mais son fils préparait sa bar-mitsva dans une synagogue libérale et il voulait l'aider. Son ex-femme n'atait pas juive. Fils de rescapés de la Shoah, il n'avait jamais été proche de la religion. A mon tour, je lui racontai ma vie. Moi aussi j'étais divorcée. J'avais une fille de huit ans. Sur le reste, je ne dis rien. Je ne puvais pas en parler. Je ne trouvais pas les mots. J'en avais honte, comme si j'étais la complice d'un crime inavouable."
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un livre intéressant qui permet de s'ouvrir sur les pratiques de la religion juive, méconnue des non initiés : le pouvoir absolu pour un homme de donner le guet à son ex épouse, c'est à dire , permettre la dissolution des liens du mariage religieux quand le divorce civil a déjà séparé un couple uni maritalement...
mais un livre qui ne rassure pas sur les contraintes qu'imposent les religions aux femmes et comment elles continuent à les emprisonner et les maintenir sous le pouvoir absolu des hommes..
l'histoire d'amour qui vient se greffer sur cette narration passe du stade de pleine d'espoir à tragique ..
instructif mais désespérant au XXième siècle
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"Tous les mois, pendant la période de ses menstruations, à laquelle s'ajoutaient sept jours, la femme était interdite à son mari. Les douze jours écoulés, elle devait s'immerger dans le bain rituel, à l'issue duquel elle lui était à nouveau permise. Ainsi, avait expliqué le rabbin, la loi organisait-elle la séparation nécessaire à l'ardeur du désir. Car le désir naît, vit et meurt, s'il n'est pas entretenu par le manque." p.24
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Mais où commence l'adultère ? Au premier regard ? Au premier baiser ? A la première caresse ? Ne l'étais je pas déjà ? L'adultère commence au premier regard, en effet : celui que votre mari ne vous accorde plus.
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Vidéo de Eliette Abecassis
VLEEL 236 Rencontre littéraire avec Eliette Abécassis, Un couple, Éditions Grasset
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