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sur 265 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'hypocrisie des vieux m'épatera toujours.

Ah, bien sûr, je n'ai rien contre eux. Bien au contraire, ils me sont une source quotidienne de divertissement.

(Sauf madame Charvois, la voisine du 2eme, qui est une connasse. Si tu me lis, madame Charvois, sache que je souhaite tous les jours de ma misérable existence de te voir te casser la margoulette dans les escaliers. Cordialement.)

Bien sûr, toi, petit lecteur qui n'es pas dans ma tête, tu te demandes la cause de cette première phrase d'accroche, si lapidaire.

La cause de mon émoi, c'est Daniel.

Entre donc un nouveau personnage dans le GaletteSaucisse Cinematic Universe, Daniel le brocanteur, biker sans moto (c'est parce que la courroie de démarrage déconne).

Tu ne seras pas surpris d'apprendre que Daniel est moustachu, des moustaches de morse assez incredible comme diraient nos amis les Angliches. C'est à croire que je ne choisis mes fréquentations que par rapport à leur pilosité sub-buccale. Damn.

Daniel, bien que d'une gentillesse comme j'ai très rarement vu, est d'une mauvaise foi comparable à celle de ma mère (c'est te dire.)

Ce matin donc, je le salue sur sa brocante. Au fil de la discussion, on en vient à parler des technologies en général.

- Ecoute, ma Galette, désolé de te dire ça, mais t'es quand même bien vieille, au fond, hein.
- Oui, enfin, quand on a personnellement connu le couronnement de la reine Elisabeth, on est pas trop en mesure de l'ouvrir.

Daniel fait partie de cette légion de bonshommes dont l'âge ne se voit qu'aux fils argentés sous le chapeau de cow-boy (oui), fils argentés qui font office de chevelure. Car mis à part ça, Daniel a toujours quatorze ans.

- Mais quand même, même moi, j'ai Facebook.
- C'est normal, mon gros papa aussi. C'est pas signe de jeunesse.
- Ton père, c'est un jeune.
- Non, mon père se vante d'avoir 75 ans dans sa tête. Cherche pas, Daniel, t'es foutu.

En fait, cela fait plusieurs mois que ce nouveau copain tente de m'initier aux réseaux sociaux. du coup, pour jouer le jeu et lui faire plaisir – parce qu'il est quand même très gentil – j'ai trouvé un compromis.

- Ecoute, tu te crées un compte TikTok, et le jour où tu obtiens plus de 100 abonnés, j'installe l'application.

Que n'avais-je dit. Ce qui fut dit fut fait, une semaine après, le voilà qui me dit fièrement :

- Tadam, mon compte affiche 102 zigs. A toi de jouer.

N'ayant qu'une parole, j'ai donc installé cette appli du diable, qui est donc entre autres choses la cause de ma longue absence ici (oui, j'ai honte.)

Histoire que mon sacrifice ne soit pas vain, je m'en vais te faire une petite description de ce que j'y ai trouvé, afin de t'en dégoûter et aussi d'achever mon introduction que je pensais moins longue que ça (t'inquiète, mon avis sur le bouquin arrive bientôt).

TikTok, application chinoise donc, consiste à regarder une infinité de courtes vidéos.

Jusque-là, rien de quoi justifier une absence de 4 mois (ah, quand même...)

Ce qui rend l'appli très addictive, c'est l'algorithme qu'elle utilise et qui va peu à peu calculer tes goûts et préférences en matière de vidéos. Autrement dit, voir le fil TikTok d'un individu te permet d'avoir accès à son âme (rien que ça !).

Par exemple, Daniel a principalement des motos et des posts anti-Macron (oui, bon).

(Pas de filles en maillot de bain.
Car Daniel est pur.
Sois comme Daniel.)

Selon l'algorithme TikTok, Daniel est donc un biker anarchiste qui ne regarde pas les autres filles.

Ça correspond en effet.

Moi, j'ai principalement des recettes de cuisine. Et des extraits de l'INA.

Selon l'algorithme, je suis donc une réac qui cuisine à l'occase.

Ça correspond aussi à ce que je suis, bien que pas tellement en adéquation avec la fringance de ma génération, décrite en l'occurrence ici, dans ce livre dont l'introduction de la critique est au moins aussi longue que la critique en elle-même.

(Ah bah, vous me dites que vous voulez des apartés, maintenant faut pas pleurer, hein.)

- Mais quel est donc ce livre dont la révélation du pitch nous tient en haleine depuis un quart d'heure, ô nôtre GaletteSaucisse préférée ? me demandes-tu avec dévotion.

‘'Instagrammable'' retrace l'histoire de Jade et consorts, que je vais te décrire un peu plus bas, arrête de chouiner.

Jade, c'est une fille qui a eu de la chance parce qu'elle est née jolie dans une famille blindée, et elle comptabilise un million d'abonnés sur Instagram.

Si t'es vieux et peu au fait des actualités – ce que je comprends – sache que c'est beaucoup.

Jade est un peu imbue d'elle-même, mais c'est pas grave, c'est la génération qui veut ça paraît-il. Elle est soi-disant ‘'restée amie'' avec son ex Léo, qui lui aussi cumule un joli nombre d'abonnés sur Insta.

Et bien qu'ils soient officiellement séparés, Jade a quand même la moutarde qui lui monte au nez quand elle voit Léo fricoter avec d'autres filles, notamment cette Emma, hyper catho et pas hyper branchée réseaux sociaux.

Donc elle s'arrange comme elle sait bien le faire pour foutre un peu la merde, avec l'aide de sa nouvelle meilleure amie, Sasha, qui n'est pas méchante, juste un peu perdue et pas très habituée qu'une fille aussi famous que Jade lui accorde de l'attention.

- Et c'est tout ?

Et c'est tout. Rien qu'une misérable peinture de la génération Z, obnubilée soi-disant par son image et rien d'autre.

J'ai vu plusieurs fois qu'on comparait Instagrammable aux Liaisons dangereuses. J'ai mal à mon p'tit coeur.

Le roman, en soit, n'est pas mal écrit. Il est simplement insipide.

Aurait-on préféré qu'il soit mal écrit, mauvais ? Peut-être. Au moins, il aurait eu du caractère.

Instagrammable n'est pas mauvais. Seulement, il ne laisse pas un souvenir impérissable. Les personnages, aux noms quasiment similaires, s'entremêlent dans votre esprit, et finalement, le lecteur n'en sait plus où il en est. J'ai eu une difficulté folle à rédiger cette critique, parce que les noms m'échappaient sans cesse (‘'Qui est William ? Alors c'est lui William ? Donc lui, ce n'est pas William ?'')

(Si t'as la réf, débranche TikTok.)

Par ailleurs, il est aussi et surtout – ce qui en fait le principal défaut – une succession ridicule de clichés

Promis, je passerai sur la tentative de suicide sur le pont-Mirabeau.

Ces jeunes lycéens ne sont que des copies conformes de leurs autres camarades, aucun ne se distingue, sauf peut-être la jolie Emma, mais c'est parce qu'elle n'est pas sur Insta.

Leurs soirées partagées sur les réseaux sociaux sont apparemment, au vu de ce que je lis, une hérésie notoirement ridicule (les jeunes, de nos jours...)

Rien n'est véritablement développé (comme mes critiques *tousse* *tousse*) et pourtant, dieu sait comme le sujet est intéressant. Mais hélas, on tombe rapidement dans le cliché.

Conformément à ce que veut cette société où tout est éphémère, le roman et ses personnages fades s'oublieront vite. Une fois publiée cette critique, Jade, Sasha, Emma et les autres sombreront dans les oubliettes de ma mémoire.

Quitte à lire un bouquin sur les ravages des réseaux sociaux, privilégie Les enfants sont rois, de Delphine de Vigan, qui, bien qu'ayant quelques défauts aussi, a le mérite de ne pas verser trop vite dans les stéréotypes du genre ‘'les jeunes de nos jours...''

- Bah dis donc, toute cette longue intro pour ça, franchement Galette, tu vieillis mal.

Alors, déjà, je t'emmerde. Et puis, finalement, mon intro avait trois buts.

1) Introduire mon copain Daniel qui vaut quand même sa place dans le GaletteSaucisse Cinematic Universe, au même titre que Monsieur Chabance et mon copain Caillou.

2) Celui de contredire Eliette Abécassis – l'auteure.rice.resse.cassezpaslescouilles de cet excellent ouvrage : Non, il n'y a pas que les jeunes qui sont accrocs aux réseaux sociaux. Les vieux s'y mettent aussi.

3) Et enfin, le dernier mais pas des moindres, m'adresser à mon lectorat comme ton vieux tonton fumeur qui te dit, en inhalant sa nicotine : ‘'T'y mets jamais, c'est vraiment une merde, cette chose.'' Les plus perspicaces auront compris que, personnellement, je ne parle pas de clope, mais d'applications diaboliques que j'ai mentionnées vingt fois plus haut.

Donc, faites pas la même erreur que moi.

Bisou à vous.

Je vous aime.

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Les liaisons dangereuses 2.0 ou comment revisiter nos classiques version réseaux sociaux…

Dans un monde hyper-connecté où les parents ont du mal à les suivre, une bande d'ados se perdent dans des jeux dangereux et malsains. Vengeance et manipulation sont au menu entre des influenceurs stars de You Tube ou Tik Tok en mal de reconnaissance et les ados fascinés qui les suivent et les adulent sans mesure.

Le roman est court, vite lu, Parfois superficiel et plein de clichés, parfois plus profond en abordant de thèmes actuels tels que le cyber-harcèlement, l'addiction aux réseaux sociaux et l'exposition à outrance de la vie privée sur internet. On oscille entre la frivolité du monde adolescent et la toxicité du monde l'influence.
Sujet classique et intemporel que ces ados en quête de limites et de sens à leurs vies.

J'aurais simplement aimé que le roman soit un peu plus long et le sujet un peu plus fouillé, à l'instar du roman Les enfants sont rois qui traitait partiellement des mêmes thèmes.
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C'est un sujet d'actualité : les jeunes et les réseaux sociaux, ou l'influence néfaste du monde virtuel sur les adolescents d'aujourd'hui, incapables de laisser leurs téléphones de côté cinq minutes pour s'intéresser à la vraie vie. Eliette Abécassis fonce droit dans ce cliché avec ce court roman où la manipulatrice Jade se sert de son influence sur les réseaux sociaux pour tromper le désabusé Léo et tourner en ridicule la naïve Sacha. Ici, son nombre de « likes » et de « followers » permet à une gamine de quinze ans de régenter son monde, où chacun n'existe que par le regard des autres. On n'est pas si loin de la vérité d'aujourd'hui, avouons-le, mais le trait est quand même un peu forcé.

Il faut dire que, contrairement à d'autres lecteurs plus avertis, je n'ai pas lu Les Liaisons Dangereuses dont ce livre dit s'inspirer. Difficile pour moi donc d'apprécier la transposition du grand classique à notre ère ou de commenter l'évidence selon laquelle le culte de l'instantanéité a fait passer l'intrigue de 600 pages à tout juste 180. Pour ma part, j'ai trouvé dans cette lecture un peu de lucidité sur notre société actuelle, où tout un chacun se retrouve, parfois bien malgré lui, emporté par le tourbillon des réseaux sociaux. Finalement, j'ai presque trouvé plus intéressant le portrait de la mère de Sacha, réticente mais convertie, que le triangle amoureux enfonçant des portes ouvertes.

Ce n'est pas un grand moment de littérature, et pourtant, c'est peut-être une lecture intéressante pour sensibiliser un certain public, plus jeune ou plus âgés, aux limites et dangers d'un monde numérique tout puissant. Pour ma part, j'aurais apprécié quelque chose de plus nuancé et d'approfondi, surfant un peu moins sur la vague Derrière nos écrans de fumée.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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On pourrait être chez Jane Austen ou Marivaux, on est sur Instagram avec des ados en terminale et c'est moins subtil. Comment voit-on sa vie d'adulte ? Quelle image donne-t-on de soi ? A quelles influences cède-t-on quand on a 17 ans ? C'est ce que raconte Juliette Abécassis en montrant le danger des réseaux sociaux. Beaucoup de dialogues qui ne sonnent pas vraiment juste et une constante référence aux influenceuses qui seraient les nouvelles corruptrices de la jeunesse... Pas vraiment convaincant comme le constate la mère de l'héroïne qui ne s'en sort pas vraiment mieux. Avec ou sans réseaux sociaux, les histoires de coeur ne sont jamais faciles.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Sacha est une jeune fille qui est née avec un téléphone portable en main. Elle, ses amis, les stars, la plupart des jeunes sont obnubilés par leur image, par le nombre de like.
Ariane, la maman de Sacha, utilise son portable comme un... téléphone ! Elle est maman jusqu'au bout des ongles et bien sûr Sacha ne va pas l'écouter, va faire ses propres expériences et apprendre de ses erreurs.
Parmi les personnages de ce roman, il y en a un qui m'a vraiment plu : le professeur de philosophie. Retenez le professeur de philosophie, il m'a donné le frisson ; mais le frisson positif !
Instagrammable est un roman agréable mais sans plus, pour moi.
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Bienvenus sur Instagram, le réseau où un like égale presque une raison d'être. Nous sommes à Paris en 2021 au lieu d'être dans le Paris des Liaisons dangereuses des années 1782 mais l'enjeu est le même, l'enjeu est toujours le même, universel, intemporel: être aimé. Aujourd'hui, on dit "être liké" mais la problématique est identique: le besoin de reconnaissance et ce que l'on est prêt à faire et à subir pour l'obtenir. L'idée d'une réécriture moderne du roman De Laclos est intelligente et forte à propos, l'écriture est rythmée et incisive.
Je regrette juste un point de vue parfois très parisien que la provinciale que je suis retrouve dans beaucoup de romans ces derniers temps et dans lesquels je trouve difficile, en tant que lectrice, de me retrouver.
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C'est une photographie de notre époque, des dérives associées à une dématérialisation du lien à outrance, de l'existence virtuelle comme seule réalité acceptable que dénonce ici Eliette Abécassis. Un parti pris difficile pour l'autrice puisque de nombreuses thématiques rencontrées dans le livre sont connues et dénoncées. Néanmoins, et malgré l'aspect assez convenu de l'histoire, l'autrice prend la parole pour dénoncer la médiatisation à outrance de nos vies et plus particulièrement de celle des plus jeunes.
Dans un univers virtuel, où la popularité se mesure au nombre d'abonnés et de like, Eliette Abécassis signe une oeuvre dérangeante, une dénonciation directe et sans concession de cette société de l'immédiateté qui piétine souvent, sans en avoir pleinement conscience, les désirs, l'envie, les sentiments et les espoirs d'autrui. L'autrice dépeint ici un monde sans remords, où la réputation virtuelle encourage un certain pouvoir sur l'autre et où l'immédiateté des désirs est exposée à la vindicte populaire. Une oeuvre effrayante malgré des thèmes et un constat tristement connus, qui n'en reste pas moins intéressante.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Eliette Abécassis, on plonge dans le quotidien des ados presque adultes qui ne vivent que via leur téléphone et les réseaux sociaux (et si vous lisez ce post, vous êtes, comme moi, également concernés !) quitte à jouer leur vie...
Facile à lire, plein d'ironie et de référence, c'est à mettre entre toutes les mains !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Il ne s'agit pas de littérature. C'est un petit roman qui surfe sur le succès du réseau social. La psychologie de certains personnages est malgré tout pertinente.
Cela fera une bonne adaptation télévisuelle. Néanmoins, les parents inquiets ou attentifs, apprendront des choses.
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Avec une ado de 13 ans à la maison, vous comprendrez que ce livre m'a un peu bousculé.
Dans ma vie de designer tricot, je cours aussi après les likes, les abonnés. C'est pas que ça me plaise mais c'est la loi du marché. Alors quand on replace cette pression dans la vie des ados et bien ça me bouleverse.
Grâce à insta j'ai rencontré de merveilleuses personnes mais j'ai moi aussi eu mon lot de jaloux.
Alors protégeons nos enfants...
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