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EAN : 9782226429483
368 pages
Albin Michel (28/02/2018)
3.4/5   60 notes
Résumé :
Un thriller théologique qui nous plonge dans l'atmosphère de la cours du roi Saint Louis et dans l'obscurantisme dogmatique de l'Inquisition contre les juifs, avec en toile de fond l'univers du livre le plus fascinant, mystérieux et subversif de la tradition juive : le Talmud.

Paris, 1240. L'ombre du Moyen Age plane sur la cour de saint Louis. Complots, rumeurs, trafics, le meurtre mystérieux d'une enfant ... jamais les enjeux de pouvoir n'ont été si ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Cette histoire se passe sous le règne de Louis IX, Saint-Louis, à Paris dans le quartier juif, dans une école talmudique.
Un nouveau né, retrouvé mort, égorgé, dans ce quartier, non circoncis indique qu'il s'agit d'un meurtre perpétré par les juifs. Ce qui n'est pas le cas ou ne semble pas l'être.
Cela suffira pour que la vindicte populaire s'acharne contre l'école talmudique avec maintes agressions tant populaires que royales.
Aussi Rabbi Yéhiel, grand maître du Talmud, confie à son disciple la tâche de mener une enquête approfondie, notamment chez les étudiants, afin de disculper la communauté juive.

J'apprécie les romans historiques d'Eliette Abecassis et celui-ci ne manque pas d'intérêt.
Il est de notoriété que certains roi de France, dont Saint-Louis, ont cherché à nuire aux juifs tout simplement pour leur religion ou pour récupérer leur "trésor", employant des moyens fort peu "catholiques".
Peu importe ce que dit le grand maître Yéhiel, sa religion en fait un coupable du meurtre du nouveau né tout désigné.
Entre plusieurs exactions, incendie de l'école, confiscation des Talmud, emprisonnement du grand maître, le roi sur le conseil de ses Evêques convoquera ce que l'on appelle la "disputatio" ou le procès du Talmud, opposant théologiens juifs et chrétiens, sous l'oeil averti de la reine mère Blanche de Castille. le procès étant mené par un juif converti, autant dire que dès le début les dés sont pipés.
C'est un bouquin passionnant, d'autant plus, que ces choses du Talmud m'étaient peu connues. Certes cette "dispute" amenant la condamnation du Talmud et son autodafé m'était connu ainsi que cette haine redondante dans notre histoire mais j'ignorais tout de l'étude du Talmud et sa différence avec la Thora.
Ce contexte historique de l'époque, la vie à Paris au XIIIème siècle, les habitants, la politique et l'enquête sont à mettre au crédit de l'autrice et sont parfaitement bien rendus. Je regrette les longueurs et les explications religieuses que j'ai trouvées difficile à assimiler pour non initié.
Il y a cependant de pires moments que cette lecture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un nouveau-né est retrouvé égorgé dans une ruelle du quartier juif de Paris. Dans ses langes trempés de sang, une inscription : “Yoma, 37b”, référence à la page 37 du traité talmudique “Yoma” ( “le jour”, en hébreu) et au rituel du Bouc émissaire que le Grand-Prêtre, lors de la fête de Kippour, envoyait vers Azazel, dans le désert, après l'avoir chargé des péchés de l'ensemble du peuple juif.

Nous sommes en 1240, sous le règne de Louis IX (dit “Saint Louis”). La communauté juive, à peine tolérée et sur laquelle courent les rumeurs les plus folles, est régulièrement la cible de massacres, de bannissements, d'interdictions et d'exactions de toutes sortes. le meurtre de cet enfant et l'inscription qui l'accompagne donnent corps, une nouvelle fois, à l'accusation de “meurtres rituels” soi-disant perpétrés par la communauté juive à l'encontre des enfants chrétiens, et suscite immédiatement une nouvelle flambée de haine, aveugle et meurtrière.

Qui a intérêt à désigner la communauté juive de Paris à la vindicte populaire, et pourquoi ? Pire encore : y a-t-il un traître au sein de la communauté ? Pour Rabbi Yéhiel de Paris, grand érudit et maître du Talmud, c'est le début d'une enquête, menée avec Eliézer, son disciple préféré, pour rétablir la vérité… et c'est également le point de départ de l'un des événements majeurs, et traumatique, de l'histoire du judaïsme, qui consommera sa rupture avec la communauté chrétienne : la “disputatio” ou “Procès du Talmud”, vaste débat d'idées entre théologiens chrétiens et juifs qui se terminera en 1242 par la condamnation du Talmud - qualifié de “livre infâme” - et son autodafé public en place de Grève.

Eliette Abécassis est la fille d'Armand Abécassis, grand spécialiste de la pensée juive et du Talmud, à qui ce roman est dédié. Avec “Le Maître du Talmud”, elle nous entraîne avec brio et beaucoup d'érudition dans un thriller historique où s'entremêlent fanatisme religieux, débats théologiques, intérêts politiques, manipulations, superstitions et rumeurs ; un thriller qui est aussi une réflexion sur la question du mal, du coupable désigné et du bouc émissaire, ainsi que sur certains des fondements de l'antisémitisme.

Un “page turner” intelligent et captivant que j'ai beaucoup aimé, et qui peut également permettre de découvrir ou de mieux connaître le Talmud (Loi orale) qui est - avec la Torah (Loi écrite) - l'un des socles de la spiritualité juive.
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Il est des livres qui vous rendent plus "intelligents" lorsque vous en tournez la dernière page. Au sens littéral de "mieux comprendre". Et de la connaissance vient la tolérance, et la paix. Hélas, l'inverse est tout aussi vrai.
La notion de palimpseste traverse toute l'oeuvre d'Eliette Abécassis. Cette tradition des copistes du moyen-âge qui recyclaient des ouvrages considérés comme dépassés en copiant de nouveaux textes sur les parchemins (tellement chers à se procurer !) après en avoir raclé les lignes avec de la pierre ponce. Elle en a même fait le coeur d'un de ses précédents romans.
Avec le Maître du Talmud, vous avez en mains un roman-palimpseste : entre les lignes d'un thriller angoissant, vous participez à une intense discussion sur les correspondances et oppositions entre les doctrines juive et chrétienne, entre l'immuabilité de la Loi écrite (la Torah) et la formidable richesse de son interprétation (Le Talmud), vous percevez les fondements de l'antisémitisme européen qui s'est propagé jusqu'à nos jours.
L'intrigue se déroule en 1240, entre la yeshiva dirigée par le célèbre Sire Vives (la maison d'études compte 300 étudiants), le rabbin Yehiel originaire de Meaux et la Cour royale toute proche (le chantier de la Sainte Chapelle est en cours) du pieux Louis IX et de sa mère Blanche de Castille. Elle met en scène un événement historique : la « disputatio » entre théologiens juifs et chrétiens connue sous le nom de « Procès du Talmud » qui se termina en 1242 par l'autodafé en place de Grève de 24 charrettes de livres sacrés confisqués à la communauté à l'initiative d'un juif converti, Nicolas Donin.
Le roi, toujours en préparation d'une nouvelle croisade, n'est pas dénué d'arrière-pensées (aussi bien canoniques que financières) vis-à-vis des juifs, dont les savants sont eux-mêmes traversés de « courants irréconciliables ». Chacun se méfie de tout le monde et la découverte du cadavre d'un nouveau-né égorgé dans une rue du quartier juif jette le trouble parmi les autorités qui pourraient s'en servir de prétexte à un pogrom comme l'Europe en connaît périodiquement.
Pour ma part, j'ai trouvé dans ce dernier opus d'une écrivaine aussi belle que brillante une masse de notions bien expliquées sur l'essence de la pensée juive, la remise en cause perpétuelle de l'écriture sainte qui permet d'examiner les faits sous différents angles pour tenter d'approcher la vérité. J'ai été étonnée d'apprendre le rôle et les obligations de pureté des Cohen, ces descendants des prêtres du temple de Salomon dont les lignées se perpétuent à travers les siècles, le fait que la Torah ne considère pas l'aveu comme une preuve valable et qu'il est donc interdit de torturer pour l'obtenir puisque de toutes façon il ne vaut rien, le principe absolu du commandement « Tu ne tueras point » que chrétiens et juifs ont en partage, de même que le principe de Hillel : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », c'est-à-dire : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse ». Et aussi : Quand tu fais du bien à ton prochain, veille à ne pas lui faire du mal qui pourrait se tapir dans ce bien ! (p. 206)
J'ai aimé les beaux personnages féminins à la fois séduisants, courageux et intelligents et la complexité psychologique du narrateur. Un ouvrage avec différents niveaux de lecture, à décoder comme un palimpseste, sans modération.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Lu dans le cadre Challenge multi-défi 2019.
J'adore les romans d'Éliette Abecassis mais surtout ceux centrés sur la condition féminine et la religion juive.
Ici l'auteure nous offre un polar historique sous fond d'histoire vraie. Je ne connaissais pas ce procès de 1240 qui concernait l'utilisation du Talmud en France. Faut que je l'avoue. Je ne connaissais rien du Talmud et ce passage de l'histoire. Donc oui j'ai appris beaucoup de choses mais je n'ai pas réussi à cerner et comprendre toutes les subtilités qu'Éliette Abecassis a mis en avant dans la religion juive pour établir ce polar.
La trame principale est vraiment passionnante où le Roi utilise le pseudo meurtre d'un nouveau né pour mener à bien son début de croisade.
Éliette Abecassis pointe du doigt cette guerre de religion, du pouvoir, de l'incompréhension de l'homme face à la différence, et surtout de l'utilisation de l'homme des textes religieux. J'ai apprécié cette partie là mais j'ai trouvé le polar très long à venir et ce parallèle avec les textes religieux m'ont parfois perdue.
Voilà c'est dit, je me suis perdue mais je pense que c'est du à mon manque de culture et de discernement parfois. Je n'avais pas toutes les bases nécessaires pour comprendre toute la subtilité du polar.
L'auteure écrit toujours aussi bien et elle transmet tout ce qu'elle a à dire jusqu'à la résolution de son énigme.
Un roman historique intéressant où je pense que le lecteur doit rester bien concentré pour tout cerner.
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J'avoue que ce n'est pas exactement le genre de livre que je lis d'habitude, mais je dois dire que je ne regrette pas de m'être lancé dedans ! C'est une belle surprise, je ne m'attendais pas à autant aimer !

Ce livre n'est pas passé loin du coup de coeur ! Il est magnifique, plein de beaux messages et de réflexions. Sur la vie, la foi, Dieu, la perception, la pensée...
J'ai trouvé très intéressant et enrichissant d'en apprendre plus sur le judaïsme, que je connaissais très peu jusqu'alors.
La perception qu'ils ont est vraiment intéressante, et donne à réfléchir. Lire ce livre a encore ouvert un peu plus mon esprit, et m'a fait réaliser des choses.

Pour moi, ce livre est bien plus qu'un thriller historique et religieux. Il a une âme ! Il y a tellement de profondeur, de mots entre les lignes, de passages à méditer (tellement que je ne les ai pas notés, il y en avait trop)...
Et puis j'aime beaucoup tout ce qui touche à la religion, même si celle-ci n'est pas la mienne.
Ce que j'ai apprécié également est d'avoir une opposition des points de vues entre chrétiens et juifs. Ce fut très instructif d'avoir une comparaison et une réelle divergence des opinions, avec des points d'appui de part et d'autre.

Les personnages sont incroyablement bien faits. Ils paraissent avoir eu une vie avant le livre, comme s'ils existaient déjà pour de vrai. Ils sont tellement attachants, humains... Ils vont me manquer !

Sire Vives est un personnage vraiment magnifique, c'est quelqu'un que l'on aimerait tous avoir dans son entourage. Si gentil, si doux, si sage et bienveillant...
Je me suis souvent reconnu en Éliézer, même s'il pourrait être un peu comme un modèle pour moi.
Son amour pour Déborah est magnifique, je l'ai trouvé superbe dès le début, si beau, sincère, pur... J'ai beaucoup aimé cet aspect !

Les seules choses que je pourrais reprocher à ce livre sont :
- le début un peu lourd, qui a été pour moi assez laborieux. J'ai trouvé les 60 premières pages plutôt longues, avec un peu trop de descriptions, notamment autour du Talmud. Quand on ne connaît pas ou peu, c'est un peu long.
Néanmoins, ces explications sont nécessaires pour pouvoir bien entrer dans l'esprit du livre.
- le fait que la résolution du problème concernant la relation entre Éliézer et Déborah soit si simple... Je ne spoile pas mais je me suis dit : "Ils auraient pu y penser avant...", car ça me paraît être une évidence, quand même.

Sinon, le livre est vraiment superbe, autant que l'autrice d'ailleurs qui, en plus d'être rayonnante, a beaucoup de talent, et une plume immersive et juste ! C'est une belle découverte !

J'avais deviné le mystère autour de Joseph, mais je ne m'attendais pas à la révélation finale ! J'ai été cueilli, même si pour moi l'essentiel de ce livre est ailleurs.

Ce livre m'a donné envie d'en lire d'autres de ce genre ! Et aussi d'en apprendre plus sur le judaïsme.
Et ce qui est certain, c'est qu'il laissera une marque en moi.

Je vous le recommande, c'est un livre passionnant, et dont beaucoup d'enseignements donnent à réfléchir !
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critiques presse (1)
LeFigaro
10 avril 2018
Cette normalienne continue à explorer la veine des thrillers historico-religieux. Son dernier livre, Le Maître du Talmud, se déroule au XIIIe siècle, dans une France déchirée par le fanatisme religieux. Un roman en résonance avec ce qui se passe aujourd'hui.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes sont un sujet important et problématique dans le Talmud : certains passages les jugent frivoles et inaptes à l’étude, d’autres assurent le contraire, et nous avons dans le Talmud des exemples de femmes plus brillantes que les hommes, qui résolvent les problèmes les plus complexes. Le traité Sotah concerne la femme adultère. Celle-ci, selon le texte, si sa faute est avérée, se trouve interdite à son mari, ainsi qu’à son amant. Cela signifie que, même après son divorce, une femme ayant commis un adultère n’a pas le droit d’épouser celui avec qui elle a fauté. En particulier, une femme à qui le mari refuse le divorce, la femme agounah, ne peut pas rencontrer un autre homme, ni d’avoir un enfant avec lui.
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Votre majesté, dit sire Vives en se tournant vers le roi, tous les Louis sont-ils des rois de France?
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Quelque part sur la terre, des gens étudiaient. Jour et nuit, ils discutaient, disputaient des textes de la Torah. Ils contestaient, posaient des questions, tentaient de pousser plus loin la réflexion pour comprendre intimement les mystères du monde. Mais jamais, jamais ils ne trouvaient de réponse et leur insatiable soif de connaissances était comme une recherche permanente qui se creusait à mesure qu’elle s’approfondissait. Ainsi il existait sur la terre des personnes qui vouaient leur vie à l’étude et ne faisaient que cela, sans chercher à convaincre, sans chercher à vaincre ni à combattre. Quels que soient les lieux, les époques, ils ne cesseraient jamais d’apprendre et de comprendre
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Or, s’il on en reste à la Torah et à elle seule, on devrait lapider un homme qui coupe du bois le jour du Shabbat, tuer les amants adultère d’un coup d’épée devant tout le monde, comme le fait Pinhas dans la Bible, lapider les jeunes filles qui ne sont pas vierge… Contre cela, la loi orale, le Talmud, s’élève et dit : On n’a pas le droit de tuer un homme pour une raison affective. »
Je n’ai pas peur de le dire : si notre Torah n’est pas humaine, si elle n’est pas interprétable, si elle nous paraît violente et injuste par moment, comment la défendre ?
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La religion devient violente lorsque ses adeptes pensent détenir son sens ultime, c’est-à-dire l’interprétation du texte divin révélé par Dieu à Moïse, et lorsqu’ils annoncent que leur compréhension du texte est la seule possible. Au contraire, l’interprétation du texte permet de le rendre humain en lui faisant perdre son aspect absolu.
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Videos de Eliette Abecassis (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eliette Abecassis
VLEEL 236 Rencontre littéraire avec Eliette Abécassis, Un couple, Éditions Grasset
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