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EAN : 9782253120049
160 pages
Le Livre de Poche (01/03/2007)
3.18/5   426 notes
Résumé :
Eliette Abécassis

Un heureux évènement

"Désormais ma vie ne m'appartenait plus. Je n'étais plus. qu'un creux, un vide, un néant. Désormais, j'étais mère."
E. A.

Violent, sincère, impudique, le nouveau roman d'Eliette Abécassis brise les tabous sur la maternité, cet "heureux événement" qui n'est peut-être qu'une idéologie fabriquée de toutes pièces.
Après Mon père et Clandestin, la romancière affirme un ton... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (84) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 426 notes
Pour expliquer le pourquoi du comment je me suis retrouvée à lire cet ouvrage, il faut que je sois un peu plus impudique que d'habitude. Certains lecteurs fidèles le savent, j'ai trois enfants qui aujourd'hui ont respectivement 6,5 ans, 3,5 ans et 14 mois. Suite à la naissance de ma plus jeune j'ai vécu une légère dépression du past-partum. Je ne parle pas ici de baby-blues qui se limite à quelques jours... mais d'une vraie période sombre. Chaque fois que mon -presque- mari partait au travail, je pleurais pendant une heure. Heureusement après plusieurs semaines, le lien avec le bébé s'est fait au bout de quelques temps et je suis redevenue quelqu'un qui se sent bien dans ses baskets de femme-amante-copine-maman-lectrice-toussatoussa. Cet épisode de mon existence a fait que je m'intéresse beaucoup à ce que peut être la maternité. Et disons le clairement j'ai un aprioris positif sur tout ce qui peut démystifier intelligemment la grossesse et la parentalité. En lisant le mot de l'éditeur d'Un heureux événement, je me sentais donc plutôt enthousiaste, puis je l'ai lu...

Affligeant. Voilà le mot qui m'est tout de suite venu à l'esprit après avoir refermé cet ouvrage. Navrant et affligeant. Toi aussi tu veux réussir la recette de madame Abécassis mais avec un parfum un peu différent ? Tu prends un sujet polémique ou un tabou. Puis tu prends le contre pieds en étant le plus provocateur et caricatural possible. Voilà. Madame Abécassis se prend peut-être pour une femme courageuse en disant que la maternité ce n'est pas le pays des bisounours mais la manière dont elle aborde ce sujet dessert complètement le propos. Effectivement l'héroïne va mal vivre sa grossesse puis la venue de bébé plonge son couple dans une crise terrible. Sauf que l'auteur a choisi un personnage pour qui la maternité semble être d'avance une mauvaise idée. La future mère est une bobo parisienne égocentrique qui choisit de faire un enfant comme il me vint parfois l'envie de manger un big mac : sans réfléchir, comme un caprice. Pour te dire, ami lecteur, voilà le passage où la demoiselle parle de sa décision de faire un bébé :

« Après mûres réflexion, j'ai noté dans mon carnet quatre bonnes raisons de faire un enfant :

Raison 1 : on s'aime.

Raison 2 : on a voyagé dans tous les pays atteignables.

Raison 2 revient à ce que l'on appelle : la Menace de l'Ennui.

Raison 3 : j'ai passé 30 ans, et à l'approche des 40 ans, j'avais peur de veillir. C'est la dernière ligne droite.

Raison 3 revient à : Peur de la Mort.

Résumons. Pourquoi faisons-nous des enfants ?

Par Amour, par Ennui et par Peur de la Mort. Les trois composantes essentielles de la vie. »

A partir de là, je me suis dit que, oui bon ce qui aurait été anormal chez cette petite garce égocentrique c'est de s'accomplir dans la maternité.

Le personnage est donc caricatural : égocentrique, capricieuse, libérée, inconséquente. Elle le dit elle-même : elle croyait que l'amour c'était Belle du seigneur. Mais bien sur, et puis dans la vraie vie, quand on fait le ménage les oiseaux viennent nous aider pendant que les nains sont à la mine. Bref, notre petite bobo déchante donc dès la grossesse en voyant son corps changer. Elle déprime donc tout de suite. Bon je dois dire que la nénette ne sait pas que l'on peut avoir une vie intérieure ou des hobbies parce que la pauvrette explique :

« Depuis plusieurs mois d'ailleurs, je ne faisais qu'attendre. Je restais chez moi, les bras croisés. Je faisais les courses sur Internet. Je mangeais. Je dormais. Je rêvassais en chien de fusil, la main sur le ventre. »

Tu me diras, c'est normal d'intérioriser plus quand on attend son premier enfant. Sauf que cette naissance, elle ne la prépare pas une seconde. Par exemple, les futurs parents décident de faire les achats pour bébé...3 jours avant la date du terme. On sent tout de suite le couple illuminé de maturité, non ? L'accouchement se déroule comme dans une bd des Femmes en blancs : le futur mari s'évanouit devant l'horreur de l'épisiotomie. Pour continuer sur le même thème des parents qui accueillent un enfant les mains dans les poches, ce n'est qu'au retour de la maternité qu'une illumination les frappe : notre studio n'était pas adapté à notre nouvelle vie.

La suite du roman continue sur le même ton. Nous ne sommes pas dans un récit des difficultés que peut engendrer la parentalité. Non, nous sommes dans un discours masturbatoire d'une idiote égocentrique et vaine. Leur couple bat un peu de l'aile ? Retour mode-big-mac, pourquoi essayer de se battre ? Séparons-nous tout de suite. Je connais des gens comme ça, qui rompent à la moindre difficulté, qui pensent que le bonheur doit être immédiat, facile et continue. Ça me donne juste envie de hurler.

Un heureux événement aurait pu être le roman qui brise les tabous, qui nous montre la réalité de milliers de femmes : la maternité n'est pas une garantie de bonheur, c'est un chemin difficile comme tout l'est dans la vie. Résumer ce cheminement parfois douloureux à un personnage qui est seulement défini par son individualisme, c'est navrant et bien pire que ne pas briser les tabous. Je ne vous remercie pas madame Abécassis. Et il va sans dire que je ne vous lirais plus.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Ce livre m'a agacé !
Comme le titre le suggère, ce roman parle effectivement de l'expérience de la maternité. Je m'attendais à me trouver (plus ou moins) en diapason avec l'auteur, ayant moi-même déjà "expérimenté" trois fois...
Mais l'expectative s'est rapidement transformé en déception et ensuite en exaspération devant tant d'égocentrisme qu'Eliette Abécassis a su étaler (en couches successives) dans un récit d'inspiration autobiographique (!)


Ainsi va la vie...et la petite histoire :
1. Barbara, insouciante étudiante en philo, amoureuse de Nicolas, tombe enceinte.
2. Son corps prend d'autres proportions (la nature le veut comme ça), son emploi du temps se trouve chamboulé et elle se laisse aller à l'introspection.
3. Barbara accouche d'une petite Lea adorable.
4. Elle réalise qu'elle doit s'occuper d'un nourrisson et que ce n'est pas de tout repos...de plus en plus fatiguée, elle déprime.
5. Sa relation amoureuse la vide et se dégrade fatalement.
6. le narcissisme l'emporte sur "l'heureux événement".


A force de lire que Barbara se disait éreintée, exténuée, vannée (au moins deux à trois fois par chapitre), pendant et après la grossesse...la lecture devenait épuisante...
Une "affabulation" caricaturale (certes !) mais surtout nombriliste.
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Ce livre me laisse perplexe.

La chronique n'est pas facile à écrire puisque l'histoire touche à ce qu'il y a de plus intime en nous: le fait de donner la vie.

Chacune ressent sa grossesse et son accouchement de manières différentes. Il y a autant de ressentis que de bébés. Chaque expérience est unique.

Biensûr tout n'est pas rose pendant une grossesse ou un accouchement. Pas une femme sur terre je pense n'aura eu que des points positifs sur sa grossesse. On ressent forcément des désagréments.

A contrario, on ressent et on vit aussi des choses superbes. Ne serait ce que de choisir les vêtements de bébé. Moi, je craque encore dès que je vois un minuscule body ou une paire de chaussons.

Ce que je reproche à ce roman c'est de ne pas être nuancé. J'ai eu l'impression que l'auteur voulait prendre à tout prix le contrepied qu'être et devenir mère c'était super. Cela devenait caricatural. Si tout n'est pas idyllique tout n'est pas horrible et monstrueux.

Son héroïne se plaint absolument de tout. C'est lassant.

Trop c'est trop.
Lecture que je ne conseille pas du tout à une femme enceinte de son premier enfant.
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Le livre vaut moins que l'adaptation cinématographique qui en a été faite.
le livre est sentencieux comme la philosophe Eliette Abécassis sait l'être (son "Qumran" était insupportable de cuistrerie). le film évite ce travers.
le livre est parfois drôle ; le film l'est plus encore (par exemple l'histoire de la rencontre des héros au vidéo-club par titres de film interposés ne figurait pas dans le livre).
Toutefois, le film a un travers : il n'a pas le courage de faire le procès du couple. Son dénouement ne rompt pas avec les codes de la comédie romantique : les héros semblent se retrouver. le livre est plus cruel : c'est l'histoire d'une femme dont la maternité la conduit inéluctablement à quitter le père de son enfant.
Pour autant, il y a une incorrection politique assez jouissive, en ces temps de sacralisation de l'Enfant-Roi, à faire un constat simple : un enfant, c'est pompe-l'air !
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Encore une fois Eliette Abecassis nous offre un roman percutant, direct, sans langue de bois, engagé et elle le fait avec brio. La venue d'un bébé est une grande nouvelle qui nous remplit de joie, nous les parents. Pourtant Eliette Abecassis ne va pas nous raconter un conte de fée.
Pour Barbara follement amoureuse de Nicolas, c'est une évidence de faire un bébé, il consolidera leur amour déjà si fusionnel. Dans ce roman, l'auteure peut déranger car elle dépeint les côtés négatifs de la grossesse et l'arrivée du bébé. Cela peut choquer mais pourtant cela pourrait la réalité pour certains couple. Un corps qui change alors qu'on y est pas préparé, des nuits plus courtes, une routine qui change, une vie à deux qui doit s'adapter au chiffre 3, une femme qui refuse de se faire engloutir dans le rôle de maman.
Eliette Abecassis nous mettra face aux choix de Barbara et qui engendrera un effet boule de neige. On reste en alerte à savoir quand cette boule s'arrêtera.
Un livre qui a fait écho à ma propre grossesse où j'ai vécu une douloureuse expérience et où j'ai paniqué à l'arrivée de mon fils.
Un roman qui ne laissera personne indifférent. Un très beau roman et un coup de coeur même si l'auteure a tendance à malmener les femmes dans ses romans.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation

Léa m’enseignait le sourire. Elle se réveillait en souriant, et souriait dans son sommeil. Sourire, mystère du sourire, fraternité de l’enfant qui naît.
Il a beaucoup à nous apprendre, ce mystère du visage humain, ce sourire du bébé comme quintessence de l’autre, mais oui, c’est possible, il existe une communication, l’intersubjectivité existe, et je me dis que les philosophes se sont trompés parce qu’ils n’avaient pas de bébé, Socrate, Kant, Sartre, personne n’avait eu de bébé pour comprendre la vie, l’altérité, l’amour, la haine, la folie, la perte du réel, et comment bien souvent – Rousseau, lui, savait – le sentiment premier de l’homme c’est la pitié.
Lorsqu’elle pleurait, lorsqu’elle était en demande, lorsqu’elle était loin de moi et moi loin d’elle, j’avais pitié de Léa. C’est beau la pitié. Non, ce n’est pas le premier stade de l’humanité, c’est peut-être instinctif mais c’est le plus sacré des sentiments, celui qui fait qu’on s’arrête et qu’on regarde, qu’on ressent ce que l’autre ressent, sa souffrance, son attente, son espérance, et que par une sainte inclination, on se penche vers lui pour lui tendre la main, on l’invite en son sein. C’est originel et c’est profond, c’est humain. Le lait maternel et le sein, c’est cette générosité-là. La pitié, la pitié filiale.
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Dans l'ordre, mais quel ordre ? L'ordre de ceux qui divorcent six mois après avoir eu un enfant, ou l'ordre de ceux qui en refont un autre pour tenter de réparer les dégâts ? L'ordre de ceux qui se séparent au bout de sept ans de mariage et trois enfants, ou l'ordre de ceux qui font trois enfants, passent vingt ans ensemble et finissent par se séparer après que les enfants ont grandi ? L'ordre de ceux qui font deux enfants et qui restent ensemble même s'ils ne s'aiment plus parce qu'ils n'ont pas le courage de se séparer, ou l'ordre de ceux qui ont des enfants et sont malheureux ensemble, et ont chacun des maîtresses ou des amants ? Ou encore l'ordre de ceux qui sont malheureux en famille, qui s'arrangent pour être très pris par leur travail et voyager un maximum pour les voir le moins possible ? Il existe tous les cas de figure. Mais de couple amoureux avec des enfants, sur la durée, je n'en connaissais pas un seul. Pas un seul.
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Impossible à dire, de quoi l’avenir sera fait, impossible de s’aimer et impossible de renoncer à s’aimer, telle était notre condition. Poser des questions, ne jamais trouver de réponses, ne pas savoir si c’est possible, et toujours tenter l’impossible, en essayant de s’en sortir, renoncer au bonheur tout en le cherchant, plonger au fond du malheur et toucher le fond pour rebondir, retrouver l’élan des premiers instants, avoir un enfant, et sacrifier son bonheur pour son bonheur, se sacrifier pour passer le relai sans vouloir renoncer à sa vie, et pourtant le faire parce que c’est ainsi, résoudre toutes ces équations, ou ne pas les résoudre, reproduire, se reproduire, répéter les erreurs du passé, vivre sous l’emprise de ses parents, s’en libérer pour mieux s’enchaîner à ses enfants, être heureux, oui mais l’espace d’un instant.. La vie quoi, et tout ce qu’on en attend…

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Selon le bouddhisme, il existe quatre noble vérités : la souffrance, la cause de la souffrance, c'est-à-dire le désir égoïste, la cessation de la souffrance, c'est-à-dire le Nirvana, et la voie du Juste Milieu.
La naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance ; être uni à ce qu'on aime n'est pas souffrance, être séparé de ce qu'on aime est souffrance, ne pas avoir ce qu'on désire est souffrance ; en résumé : les cinq agrégats de l'attachement sont souffrance.
Quelle est la noble vérité sur la fin de la souffrance, c'est la cessation complète, l'extinction totale du désir dont il faut se détacher afin d'être libéré.
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Tout était allé si vite. Le bébé, le déménagement, le changement de travail... Pendant que la petite dormait, je défis mes cartons où il y avait toute ma vie. D'anciennes photos de vacances, d'anciennes lettres d'amoureux oubliés, des mots tendres. On vit sans s'en rendre compte et un beau jour, on vieillit. Les photos s’accumulent dans les cartons, avec les cartes postales et les billets d'avion utilisés. Et le temps qui avance, réduisant tout à néant, surplombant les êtres et les choses, superbe, impressionnant, le temps comme le véritable Dieu de l'homme, qui le crée et le réduit en poussière.
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Videos de Eliette Abecassis (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eliette Abecassis
VLEEL 236 Rencontre littéraire avec Eliette Abécassis, Un couple, Éditions Grasset
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