AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 29 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Il faut indiquer le taux de cacao sur les romans noirs !
Telle est la revendication absurde d'un terroriste d'un nouveau genre. Une fois entré dans la librairie, il exige également que les romans policiers soient retirés de la vente, que les thrillers soient disponibles uniquement sur réservation après examen psychologique du lecteur.
Et pour se faire entendre, cet ancien professeur de lettres ne lésine pas sur les moyens ! Il massacre les plus grands titres de la littérature française et demande L'impôt de chagrin De Balzac, Les minables de Victor Hugo, En rouge et noir de Stendhal, L'entonnoir d'Emile Zola ...
Prêt à tout pour se faire entendre, ce forcené menace même de faire écouter aux libraires un album de Jul, volume à fond. Vous connaissez ce jeune rappeur marseillais ? Ses paroles font froid dans le dos.
♫ Alors wesh alors
Viens dans mon del' allez let's go
Ils parlent de moi mais je les laisse gros
Tiens ta gadgi j'ai pas la laisse gros
Ouais ouais ouais je baise tout ♪
Comment vont réagir les libraires de la Griffe Noire face à cette menace ?
Jamais ils ne pourront supporter qu'on martyrise à ce point la langue française.
Les académiciens trouveront-ils un compromis pour calmer ce fou furieux ?
Vous le saurez en lisant la nouvelle de Dominique Maisons, l'une des trente de ce recueil.

Si je me suis procuré "A peine entré dans la librairie", je vous avouerais que ça n'est pas parce que je voue un culte particulier à Gérard Collard ou à son acolyte Jean-Edgar Casel. Je n'ai jamais mis un pied dans leur célèbre commerce, et je n'ai jamais été au salon du livre de Saint-Maur-des-Fossés. Comme beaucoup j'ai en revanche déjà suivi quelques chroniques littéraires enthousiastes de l'homme à la houpette, et même si je ne rejoins pas toujours son avis il a le mérite de défendre tous les genres au-delà des best-sellers déjà hyper médiatisés et de donner envie de lire pour se faire plaisir.

Pour célébrer les trente ans de leur librairie , ce sont donc des auteurs dont les livres ont été défendus par La griffe noire qui ont été invités à écrire une nouvelle, et lorsque j'ai vu qu'au sommaire figuraient Claire Favan, Barbara Abel, Jacques Expert, Karine Giébel ou Olivier Norek, je n'ai pas résisté bien longtemps, avide de découvrir ce qu'ils avaient pu rédiger.

Ce sont donc principalement des auteurs de polars qui sont présents, à quelques exceptions près, et ils ont rivalisé d'imagination pour nous concocter des nouvelles originales, humoristiques ou portant à réfléchir.
Le thème, comme l'indique la couverture, c'est l'entrée dans une librairie ( qui sera 50% du temps celle de Saint-Maur-des Fossés ) mais s'étendra souvent à la défense des livres et des petites librairies de quartier face aux géants sans âme de la distribution.
Ces auteurs s'éloigneront majoritairement un instant de leur univers de prédilection, beaucoup se feront des clins d'oeil les uns aux autres.
Et c'est plutôt une belle réussite dans l'ensemble puisque les textes plaisants à lire sont vraiment majoritaires.

Je ne m'attarderai pas sur les trente textes, mais principalement sur ceux que j'ai préférés tout en en survolant quelques autres afin de montrer à quel point un sujet comme celui-là peut donner un échantillon extrêmement varié, beaucoup plus en tout cas que ne l'avait été celui du recueil québecois Crimes à la librairie.

J'évoquais la complicité entre les auteurs, et c'est ce que fait avec beaucoup de malice Olivier Norek qui choisit pour personnage principal de son récit son pote Nicolas Lebel. Ce Nicolas semi-fictif est un écrivain malmené par sa maison d'édition, dont les ventes ne décollent plus. Il est en cours de rédaction de son cinquième roman, "Une histoire triste", mais sans conviction aucune. Et puis le destin le conduira jusqu'à la commune de Saint- Griffe où il se rendra dans une étrange librairie. Il y découvrira avec stupeur "Dans mes mains, ton coeur bats", un roman de Claire Favan dont il n'a jamais entendu parler alors qu'il a toujours suivi de très près son actualité littéraire. Et ça n'est pas tout. Qu'est-ce que c'est que ce roman de Maud Mayeras intitulé La monstre et l'Enfant Nuit ? Par ta faute de Barbara Abel ? Prisonnière dans un puits de Karine Giébel ? Mourir debout de Jacques Saussey ? Il n'a jamais entendu parler de tous ces titres. En consultant les dates de publication, il se rend compte qu'il a fait un saut de dix ans dans le temps.
"J'ai devant moi les dix prochaines années du polar francophone."
Et si c'était la solution pour sortir de sa panne d'inspiration ?
J'en rêverais de me retrouver dans une librairie du futur pour avoir un aperçu de ce que nous réservent tous les auteurs que je suis avec assiduité !

A noter que Nicolas Lebel, présent également dans le recueil, est déjà l'auteur de cinq romans. Avant L'heure des fous ( premier livre avec le capitaine Mehrlicht ) il avait en effet déjà rédigé Les frères du serment, un roman moyennageux rédigé en alexandrins. Je l'évoque ici parce que sa nouvelle est ainsi composée ici, toute en rimes, et relate la délectation du diable lui-même à la lecture des romans tordus et machiavéliques ... d'Olivier Norek, Nicolas Takian, Sire Cédric, Claire Favan, Barbara Abel, Joseph Incardona ...
A peu de choses près, on retrouve les mêmes !

Jacques Saussey également va rendre hommage à ses collègues écrivains, mais d'une façon encore différente, et tout aussi imaginative. Deux policiers sont appelés sur une scène de crime dans une librairie et sur place, ils rencontreront une joyeuse bande hétéroclite de fous. Soit disant des collègues à eux. Qui est ce grand costaud qui joue avec une petite locomotive ? Ce dandy moustachu ? Ce loubard au blouson de cuir griffé "Code 93" ? Et il y en a beaucoup d'autres ! Une vieille anglaise qui boit du thé, un amateur de Gustav Mahler, un homme au visage de batracien, un solitaire d'un mètre cinquante, un amateur de lait de chèvre ... A vous de deviner qui ils sont ! Mais quel délice d'imaginer tous ces célèbres enquêteurs réunis dans la même pièce et interagissant de façon totalement surréaliste !

A l'instar de la nouvelle de Norek, un petit côté science-fiction sera également choisi par Jérôme Camut et Nathalie Hug. Un grand-père raconte à son petit-fils sa rencontre avec sa grand-mère. Il lui explique également ce qu'est un livre, puisque ces derniers ont aujourd'hui disparu, laissant place à une totale dématérialisation. La dernière des librairies, faute de clients, a du fermer ses portes.
Dans la même lignée, en plus pessimiste encore, Ingrid Desjours invente un monde d'anticipation régi par un système de castes. Léa, dernière lectrice et détentrice de livres, s'acharne pourtant à se rendre dans sa petite librairie chaque jour alors que la lecture est devenue obsolète. Et un jour, un sauvageon se présentera aux portes de sa boutique et elle essaiera de lui apprendre à lire, de lui transmettre son savoir. Reste-t-il un espoir de communiquer le goût de la lecture ? Tout n'est peut-être pas perdu.
Ces auteurs partagent leur appréhension de voir un jour les livres disparaître, alors que les lecteurs sont de moins en moins nombreux.

Karine Giébel n'a pas eu à chercher très loin l'inspiration puisqu'un passage de son dernier roman se déroulait dans une librairie. Alors si vous avez aimé Toutes blessent, la dernière tue vous devriez comme moi être ravi de retrouver un instant le personnage de Tama, cette esclave qui a appris à lire seule. Vous aurez cette fois le point de vue du libraire Tristan, celui-là même qui montrait un peu trop d'intérêt à la jolie Marocaine au goût d'Izri, son violent protecteur. Même si vous connaissez déjà l'histoire, c'est toujours intéressant de la lire racontée par un narrateur différent, malgré lui au centre d'un drame dont il ignorait tout.

Les séances de dédicaces seront également récurrentes. le recueil commence d'ailleurs très fort avec, ordre alphabétique oblige, Barbara Abel qui se rend compte que la lectrice en face d'elle, Bérénice, possède de nombreux points communs avec l'héroïne de son futur roman. Son prénom, son métier, le prénom de son époux ... C'est forcément une farce !
Mais en discutant, l'auteure belge se rend compte que les coïncidences sont trop nombreuses. Comme si elle avait jusqu'alors écrit exactement la vie de cette admiratrice. Si vous avez vu l'excellent film L'incroyable destin de Harold Crick, c'est exactement le même principe : L'auteure a le pouvoir de décider du destin de son personnage, qui s'avère être une personne réelle.
Alors que feriez-vous à sa place ? La douce et jolie Barbara Abel décevrait ses lecteurs avec une happy end, ce n'est pas ce qu'ils attendent d'elles. Elle doit malmener ses personnages, et plus si affinités ! D'une profonde gentillesse dans la vraie vie, d'une monstruosité sans limite dans ses romans, quel sera son choix ? Quelle suite donnera-t-elle à son manuscrit ?
Philippe Jaenada nous livre quant à lui une anecdote personnelle, un instant de solitude bien réelle qu'il a vécu, j'en ai bien peur. Avec énormément d'humour, il nous relate son invitation dans une librairie bretonne pour la promotion de son roman Sulak. Personne ne l'attendait. Il s'est retrouvé relégué dans l'arrière salle du bistrot d'en face, pour ne pas déranger les clients. Et seule une amie se rendra sur les lieux. Depuis, il choisit beaucoup plus minutieusement les endroits où il se rend. Mais il a une telle façon de raconter ce moment, à la fois pince sans rire et totalement désabusé, que le lecteur ne peut que rire de ses déboires.
A l'inverse, David S. Khara, qui doit en partie le succès inattendu de son roman le projet Bleiberg aux éloges de Gérard Collard, raconte timidement sa venue pour une séance de dédicaces dans une librairie. Avec émotion, il a découvert que son livre trônait entre Stephen King et Maxime Chattam. Et il a même provoqué l'évanouissement d'une libraire encore plus émue que lui de le rencontrer. Avec beaucoup d'humilité, il a compris l'espace de ce court instant ce que devaient ressentir au quotidien George Clooney ou Brad Pitt.

Jacques Expert, dans son style toujours si reconnaissable, nous parlera d'une séance de dédicace de Bernard-Henri L. ( un personnage de fiction, assurément ) qui se rend dans une librairie sans son assistante pour dédicacer son dernier chef d'oeuvre, le jardin d'éternité. Avec stupeur, il s'aperçoit que son roman a été classé au rayon jardinerie. Et qu'il n'y a strictement personne à l'exception d'un idiot avec une houpette, qui s'interroge sur la qualité de son livre ...
Vous découvrirez la face cachée de Gérard Collard et de Jean Casel dans ce petit bijou plein d'humour noir.
Jean-Philippe Blondel relate quant à lui la rencontre fictive entre le célèbre écrivain Philippe Dulery et son plus grand fan, Antoine, tremblant à l'idée de rencontrer enfin son idole, l'auteur de romans dans lesquels il s'est reconnu, qui l'ont bouleversé. Et rappelle malicieusement que les lecteurs doivent avant tout aimer les livres et non les auteurs qui les ont écrit, qui peuvent s'avérer décevants.

Le surnaturel sera le choix de quelques auteurs, à l'instar de R. J. Ellory qui signe une nouvelle pleine d'émotion, décrivant de sa plus belle plume l'improbable histoire d'amour d'un photographe de guerre anglais et d'une libraire parisienne. Mais son terrible métier persiste à hanter l'artiste. Dante et Elise pourront-ils surmonter son envie de retourner en enfer ?
Laurence Peyrin décrira quant à elles les étranges circonstances lors desquelles son héroïne Bonnie sera embauchée dans la plus grande librairie d'occasion du monde : Chez Strand, à New York.
Dans le texte de Bernard Prou, lire un extrait de roman permet de le voir se matérialiser sous nos yeux.
Très inspirée, Dominique Sylvain raconte quant à elle la rencontre entre un libraire et Diane Duranger, auteure qu'il adore au-delà de toute raison, et qui lui réserve un sort pour le moins inattendu.

Certains incorrigibles restent dans la littérature noire, à l'exemple de Sonja Delzongle où un homme est le seul à voir un chat dans une librairie qui lui tient particulièrement à coeur, et également à l'entendre lui parler. Sa folie ne fait guère de doute. Mais quelles extrémités franchira-t-il, lui qui semble si inoffensif, et pour quelle obscure raison ?
Maud Tabachnik a pris quant à elle un malin plaisir à mettre le couteau sous la gorge de Gérard Collard. Celui d'une mère désespérée qui veut à tout prix que son fils soit publié, alors que son roman est refusé par tous les éditeurs. Et elle voit dans le co-gérant de la Griffe noire son ultime espoir de voir les rêves de son fils se concrétiser, quitte à prendre en otage ce dernier. Beaucoup d'humour à nouveau dans ce texte, ainsi qu'un bel hommage à John Kennedy Toole.
Quant à Valentin Musso, il réserve une belle surprise au terme de "Parenthèse poétique", nouvelle dans laquelle un homme cherche le recueil de poèmes le plus approprié pour sa chère correspondante Yvonne. Quel poète sera susceptible de la toucher le plus ? Yvonne succombera-t-elle à ses avances ?

Claire Favan et Jean-Michel Guenassia vont tous les deux dire ce qu'ils pensent des livres de développement personnel, la première insistant sur la bêtise voire les dangers de ces derniers en mettant en scène un jeune homme que son épouse va quitter pour son frère en public, et qui espérera trouver le remède à sa tristesse dans le livre "Reprendre sa vie en main, retrouver la joie de vivre". Ce qui ne va pas se passer tout à fait comme prévu.
"Pour lire des trucs pareils, faut vraiment être au bout du rouleau."
Moins sévère, le second met en scène un SDF tout juste sorti de prison, qui se persuade que le livre "Découvrez le trésor qui sommeille en vous" va lui permettre de faire fortune. Toute référence à un titre de Laurent Gounelle serait bien sûr fortuite. Mais comment se procurer cette ultime solution sans un sou en poche ?

Le reste des nouvelles est majoritairement "Feel-good" et donc guère convaincant à mes yeux.
Aurélie Valognes et Gaëlle Nohant sont toutes les deux parties sur une idée similaire : les romans qui soignent et que les libraires délivrent comme une ordonnance. Ils prescrivent donc des auteurs à consommer matin, midi et soir pour guérir de l'ennui, de la solitude, des insomnies, de la dépression. Mais aussi des laxatifs, des vomitifs. Attention toutefois aux effets secondaires.

Et je n'insiste pas davantage, je pense avoir déjà laissé un bel échantillon de ce qui vous attend dans ce recueil.
S'il rend en effet hommage aux trente ans de la Griffe Noire, chaque auteur sélectionné le fait à sa façon. Exprimant pour les uns leur crainte de voir disparaître ces petites librairies de quartier qui ne se contentent pas de vendre des livres mais qui assurent la promotion de romans de qualité qui, sans eux, auraient pu passer inaperçu.
La peur de voir le livre papier disparaître, ou même la lecture devenir facultative, semble hanter quelques uns des écrivains.
Mais au-delà de ces réflexions pessimistes, les auteurs ont souvent eu des idées géniales et inédites pour parler de leurs expériences, pour concocter d'improbables scénarios, choisissant souvent l'humour ou le second degré, parfois le drame ou la tristesse, pour s'exprimer en moyenne sur une dizaine de pages.

Je sais bien que les nouvelles sont souvent boudées par les lecteurs, mais ici les trois quart des textes valent le détour. Ils s'adressent à tous, même si j'avoue que bien connaître l'univers du polar francophone actuel peut aider à saisir davantage quelques petites subtilités.

Et pour résumer le plus simplement du monde, j'ai passé majoritairement un excellent moment avec ces textes, petite pause bienvenue entre deux épais romans !
Commenter  J’apprécie          316
La date du nouveau salon de st maur approchant j'ai eu envie de sortir ce recueil de nouvelles sorti pour les 10 ans du salon.

J'y ai retrouvé avec grand plaisir un grand nombre d'auteur à qui je rend visite comme Barbara Abel, Olivier Norek, Aurélie Valognes, Nicolas Lebel, Valentin Musso et d'autres.

Quel plaisir de découvrir de nouveaux écrits de certains qui d'ailleurs se sont fait plaisir en mettant en scène Gérard Colard et Jean-Edgard Casel mais également leurs acolytes auteurs à qui il peut arriver des choses étranges...

Ayant fini récemment le dernier livre de Karine Giebel j'ai aimé trouvé le point de vue de Tristan le libraire dont il est question dans Toutes blessent la dernière tue, j'ai également pu découvrir de nouveaux auteurs.

J'ai réussi l'an passée à faire dédicacer une bonne partie des auteurs qui étaient tous présents sur les deux jours du salon ce qui en fait un souvenir d'autant plus précieux.

Lu en deux petits jours pour ma part et je suis ravie de cet achat.
Commenter  J’apprécie          210
J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles, écrites par des auteurs que j'affectionne pour la plupart.
D'habitude, quand je fais la critique de ce genre de livres, j'aime les reprendre une à une et dire ce que j'ai réellement pensé de chacune, là il y en a 30, ça fait beaucoup.
J'ai adoré 85 % de ces nouvelles, avec une mention particulière à celle de Jacques Expert que j'ai dévoré, ensuite je dirais qu'il y a 10 % que j'ai apprécié et reste donc 5 % que je n'ai pas du tout aimé.
L'initiative de Gérard Collard et de son comparse Jean-Edgar Casel de réunir toutes ses nouvelles écrites par des auteurs qu'ils apprécient, est une totale réussite. Ces auteurs présents de façon très régulière au salon littéraire Saint Maur en Poche, ont je pense été ravis de participer à cette grandiose idée.
J'aime de plus en plus lire des recueils de nouvelles et 2020 sera peut-être l'occasion d'en découvrir encore beaucoup.
Commenter  J’apprécie          110
A l'occasion de ses 30 ans, la librairie La Griffe noire propose une sélection de trente nouvelles inédites rédigées entre autres par Jérôme Attal, R.J. Ellory, Jacques Expert, Jean-Michel Guenassia, Gaëlle Nohant, Olivier Norek ou encore Maud Tabachnik.
La Griffe Noire n'est pas une librairie comme les autres. Tous ceux qui comme moi la fréquentent depuis des années pourraient vous le dire et vous l'expliquais mieux que moi. Aussi quand pour fêter ses 30 ans , les deux associés fondateurs de cette librairie de quartier en banlieue ont décidé de frapper fort.
Faire éditer un recueil de nouvelle : 30 ans , 30 nouvelles inédites, 32 auteurs de génie*
C'est ça la Griffe Noire !
Et oui ils sont totalement barrés mes libraires.
Aussi sous la direction de Gérard Collard et Jean-Edgar Casel on retrouve ici Barbara Abel, Jérôme Attal, Jean-Philippe Blondel, Jérôme Camut - Nathalie Hug, Sonja Delzongle, Ingrid Desjours, Isabelle Duquesnoy, R.J. Ellory, Jacques Expert, Claire Favan, Karine Giebel, Jean-Michel Guenassia, Philippe Jaenada, David S. Khara, Nicolas Lebel, Nicolas Lelait-Helo, Frédéric Lenormand, Dominique Maisons, Nadine Monfils, Valentin Musso, Gaëlle Nohant, Olivier Norek, Laurence Peyrin, Bernard Prou, Jacques Saussey, Laurent Seksik, Dominique Sylvain, Maud Tabachnik, Valérie Tong Cuong, Aurélie Valognes, Marina Carrère d'Encausse.
Tous ces auteurs ont eu à coeur de mettre en avant le rôle des libraires et des librairie dans le paysage éditoriale français.
Oh tous les textes ne sont pas de la même qualité Il y en aura pour tout les goûts. de la dystopie, de l'anticipation, du Crime, de la dépression, du thriller et j'en passe. Mais tous on un point commun qui est de nous raconter ce qu'il se passe alors qu'"A peine entré dans la librairie..."
La suite vous la saurez en lisant de super recueil de nouvelle.
Et en plus moi j'ai découvert des auteurs contemporains que je n'avais pas encore lu et que je n'aurai pas lu sans cela. Une belle façon de découvrir leurs différentes plumes.






Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre était dans ma bibliothèque depuis novembre 2018. Il était temps que je le lise !
30 nouvelles différentes pour fêter les 30 ans de la célèbre librairie La Griffe Noire. Beaucoup d'auteurs l'ont d'ailleurs choisie comme cadre pour leur histoire. Gérard et Jean-Edgar ont même parfois un rôle, plus ou moins important dans les histoires.
A noter qu'à la fin de chaque nouvelle, La Griffe Noire nous donne son titre coup de coeur pour l'auteur correspondant.
J'ai passé de bons moments en lisant ce livre. Si certaines nouvelles ne m'ont pas laissé une impression inoubliable, d'autres en revanche m'ont passionnée.
Notamment :
Barbara Abel, qui reste certes dans sa zone de confort mais qui nous livre un très bon thriller.
R.J. Ellory, pour son côté touchant.
Jacques Expert, pour le côté thriller comique.
Claire Favant ; il faudra que je me renseigne auprès des habitués de la Griffe Noire pour savoir si la fin de l'histoire est réelle. Mais j'ai quand même un énorme doute !!
Nicolas Lebel, tout en rimes et tellement drôle.
Olivier Norek, qui n'a pas pu s'en empêcher !!!! Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher la surprise de ceux qui ne l'auraient pas encore lu.
Jean-Michel Guenassia, pour son côté humain.
Philippe Jaenada, pour cette histoire vécue.
David S. Khara : une histoire amusante ; réellement vécue par l'auteur ? Je ne sais pas !
Et enfin, Valentin Musso, pour la fin surprenante.

Vivement les 40 ans de la Griffe Noire, en espérant qu'il y ait un nouveau recueil de nouvelles !
Commenter  J’apprécie          40
Comme dans tout recueil de nouvelles il y a du bon et moins bon, mais cela n'est que subjectif. J'ai retrouvé avec plaisir et je n'ai pas été déçue. D'autres auteurs, que je ne lis pas après un premier essai, m'ont agréablement surprise. Enfin, d'autres m'ont donné envie de les découvrir.
A dévorer par petits morceaux ou d'une traite, à emporter dans son sac, un régal.
Commenter  J’apprécie          40
Bonjour à toutes et à tous.

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil de nouvelles, petite pause entre deux romans. Elles sont pour la plupart écrites par des auteurs que j'affectionne, et d'autres qui m'ont donné envie de me rapprocher d'eux.

Chacun des auteurs ici présent, écris à sa façon, souvent avec humour ou avec un second degré pertinent, parfois en utilisant le drame ou la tristesse. Ils expriment ainsi tantôt la crainte de voir disparaître les petites librairies de quartier, la peur de voir la lecture devenir facultative, voir que livre papier disparaisse…

À part deux ou trois histoires qui m'ont paru un peu moins intéressante, le niveau est très bon et les auteurs vont vraiment dans tous les sens !
Réflexions pessimistes, fantastiques ou complètement folles, elles valent le détour.
Bravo à tous les auteurs !

Un grand merci à Gérard Collard et à son comparse Jean-Edgar Casel, pour les trente ans de la Griffe Noire, ce recueil de nouvelles est une totale réussite et un très bel hommage aux libraires !

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :
« Ici, on soigne tout : les angoisses, la déprime hivernale, l'insomnie, les rage de dents, le manque d'amour. Là-bas, dans une grande caisse, on a même des livres laxatifs et vomitifs, et sacrément efficace ! Y a que pour la connerie qu'on a du mal. La connerie résiste. Faut dire que les cons lisent peu, ou entre les lignes. Quand vous leur parlez bouquin, en général ils voient rouge. Sans parler du fait qu'ils sont obsédés par l'idée d'interdire les livres, d'y foutre le feu… C'est maladif ! »

« Les livres vous consolent et vous réparent quand vous vous êtes trompé. Ils vous réchauffent quand vous êtes seul, quand tout est sombre. Ils agrandissent le monde ils réduisent les distances entre les êtres. Alors dites-moi : pourquoi ils n'aideraient pas à aimer mieux ? »

« Une librairie, c'est un sacré investissement. C'est comme un restaurant. Tu te lèves, tu te couches et tu meurs avec. Ou avant. Et aujourd'hui beaucoup de petites librairies meurent. Une espèce menacée. Par les grandes surfaces du livre depuis longtemps et, plus récemment, par Internet et le numérique. Bien qu'avec ce dernier il puisse y avoir une intéressante complémentarité. Les gens lisent encore, mais différemment. Pour ma part, je n'avais rien changé à mes habitudes. »
Lien : http://leressentidejeanpaul...
Commenter  J’apprécie          30
A peine entré dans la librairie… le plaisir est au RV.

Pour ses 30 ans, La Griffe Noire s'offre un beau cadeau : un recueil sympathique, constitué de 30 nouvelles inédites (comme 30 bougies disposées sur un gâteau d'anniversaire). Pour moi, lectrice de 30 ans (plus ou moins), c'est l'occasion de lire des auteurs que je connais déjà (et que j'apprécie) et d'en découvrir d'autres.

Il est vrai que j'ai trouvé certaines nouvelles un peu ennuyeuses (en même temps dans un recueil, il est rare que tous les textes suscitent le même niveau d'intérêt) mais au final, j'ai passé un bon moment avec ce recueil.
J'ai beaucoup apprécié certains textes : Arthur - Sonja Delzongle, le dernier lecteur - Ingrid Desjours, Bernard-Henri - Jacques Expert, La lunette des toilettes - Claire Favan. J'ai bien aimé certains clins d'oeil assez drôles, présents dans d'autres nouvelles. On sent que plusieurs auteurs se sont bien amusés en rédigeant leur copie (je pense notamment à Nicolas Lebel et Olivier Norek).

Ce recueil (de 2018) rend un bel hommage aux livres, à la lecture, aux librairies. Certains textes se projettent dans un futur pessimiste où les librairies sont en voie de disparition, les bibliothèques sont fermées et les gens n'ont plus accès aux livres, à la culture… Une petite prémonition concernant 2020-2021 ?!
Commenter  J’apprécie          20
La librairie La Griffe Noire située à Saint-Maur-des-fossés et créateur du salon le Saint-Maur en poche (SMEP) a demandé, pour le 10ème anniversaire du salon, à 30 auteurs de rédiger une nouvelle ayant pour objet le monde du livre. A chaque fin de nouvelle, les libraires de la Griffe noire conseillent son coup de coeur de l'auteur.
Ce n'est pas le genre de récit que j'apprécie car souvent je trouve que l'histoire est trop courte, non aboutie. Pour ce recueil, un peu plus de la moitié est de qualité, seules quatre m'ont vraiment plu et une nouvelle que j'ai détesté, celle de Valérie Tong Cuong, autrice que je n'ai jamais lu. J'ai beaucoup aimé la première nouvelle, celle de Barbara Abel, aussi une autrice que je ne connais pas. J'ai été très intriguée par deux auteurs : David S. Khara dont le coup de coeur, la trilogie de Bleiberg, me tente ; et Nadine Monfils pour son roman les vacances d'un serial killer. Vous connaissez ?
Commenter  J’apprécie          22
Chaque recueil de nouvelles est un moyen de découvrir la plume de nouveaux auteur.e.s, de plonger dans des thématiques plus ou moins proches de notre zone de confort.

En 2018, lors du salon du livre de poche le Saint-Maur en poche, la librairie organisatrice, La Griffe Noire, avait fait éditer ce recueil, À peine entré dans la librairie… 32 auteurs pour 30 nouvelles. Toutes sur le thème des librairies.

On y retrouve du noir, du blanc, du futuriste, du réaliste, du meurtrier, de l'attendrissant… il y en a forcement pour tous les goûts. J'en ai aimé la plupart ! Certaines citent des amis ou même La Griffe Noire et sa ville, voire même sa super crêperie Suzette et Sarrasin ! Des clins d'oeil à Gérard et Jean-Edgar les deux associés fondateurs de la Griffe.

J'ai un doute pour le maintien du SMEP cette année. Mais mon coeur est à la lecture, aux auteur.e.s que j'ai hâte de revoir en salon et aux librairies indépendantes !
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (88) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Derrière la haine" de Barbara Abel.

Quel cadeau le parrain de Milo offre-t-il au garçon pour ses 4 ans ?

un ballon de foot
une petite voiture
des gants de boxe

10 questions
147 lecteurs ont répondu
Thème : Derrière la haine de Barbara AbelCréer un quiz sur ce livre

{* *}