Dans cette suite de
Derrière la haine (thriller que j'avais apprécié),
Barbara Abel n'écrit pas. Elle dit. Elle relate sans volonté de style et d'une manière que l'on pourrait qualifier de « brouillonne ». On adhère ou pas. Je n'adhère pas. L'avantage, c'est que tu ne t'y attardes pas, tes yeux tracent leur route, et tu avances vite dans ta lecture. En une journée, le roman est gobé, digéré, (oublié ?).Ça c'était pour le style. En ce qui concerne l'intrigue… Une grande majorité de ce roman m'a semblé être du « remplissage », histoire de tenir les 330 pages. En texte brut, c'est-à-dire, sans la mise en page qui « rallonge », je dirais que le manuscrit d'origine devait faire dans 200-250 pages environ. Reconnaissons ce mérite à l'auteure : il faut réussir à les écrire quand on n'a pas forcément d'idées renversantes ou une inspiration forcenée. Une nécessité s'impose alors : meubler.
Barbara Abel s'y essaie comme elle le peut, racontant des banalités sur ses personnages, rabâchant des éléments du premier tome, renchérissant sur le jadis, et décrivant à l'envi des scènes sans grand intérêt. Enfin, selon moi.De fait, l'intrigue est des plus minces et verse davantage dans le domaine du roman à l'eau de rose que dans celui du roman noir. Comme me l'a fait remarquer une autre lectrice, on se croirait dans du Harlequin, les dialogues cuculs à l'avenant. de plus, j'ai trouvé les rapprochements « sentimentaux » peu crédibles voire agencés de manière artificielle.En somme, l'on s'ennuie terriblement pendant les 3/4 du roman. Et avouons que les personnages ne relèvent pas le niveau. Tiphaine est un personnage que je déteste depuis le premier tome. Quelle folle, celle-là. Bon, elle a au moins le mérite de mettre un peu d'action dans une intrigue qui en manque cruellement. Jérôme, son époux, m'insupporte tout autant (comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on a lu
Derrière la haine, n'est-ce-pas ?) Nora, la nouvelle voisine est bien gentille mais justement, elle l'est un peu trop, et manque de relief. Milo et Inès sont bien sympas et « mignons » mais leurs interactions restent tout de même assez mièvres.Heureusement, les cent dernières pages sont un peu plus dynamiques. Quel dommage cependant que les « ficelles » utilisées soient si invraisemblables (pour ne pas dire grotesques) et totalement artificielles. Et que dire du « twist » final ? (yeux levés au ciel).Bref, avant même sa sortie, je ne voyais pas l'intérêt de donner une suite à
Derrière la haine, et surtout, je n'avais aucune envie de la lire. Pour moi le tome 1 se suffisait largement à lui-même et il me semblait que l'auteure avait fait le tour de la question. Je ne voyais pas du tout ce qu'elle allait bien pouvoir imaginer de surprenant pour ce tome 2.Mes craintes étaient, hélas, fondées. Cette suite est vraiment décevante et n'apporte rien de plus à l'original.Comme quoi, il faudrait toujours écouter sa première impression…
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