Un amour survit de ses souvenirs, celui d’un regard, d’un sourire et d’un premier baiser.
Qu'ils soient d'enfance, de vacances ou d'adolescence, vagues ou précis, agréables ou pénibles, perdus ou même chéris, Zoé n'a jamais considéré ses souvenirs comme un trésor intime qu'elle peut caresser à sa guise d'un regard tendre chaque fois que le présent lui semble fade ou l'avenir sombre.
Les souvenirs, c’est un peu comme les sucreries : un peu, c’est délicieux mais en quantité, l’indigestion menace.
Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve qu'elle commence à puer, cette histoire.
Première couche, première faveur. Je savoure l’arôme
d’une promesse, la saveur d’un trouble, un arrière-goût de
déjà-vu.
J'écoute mon frère me raconter son chien, l'immensité de leur affection, ce sentiment puissant que le monde leur appartient et que jamais rien ne pourra les séparer. Je l'écoute mettre des mots sur sa vie de petit garçon, me décrire la force de l’amitié, je le vois se transfigurer, ses traits, son visage, Mowgli est là, à côté de lui, ressuscité par le souvenir, il vit il bouge, il remue la queue, il jappe. Pour un peu, Mathias pourrait tendre la main et caresser la tête de l'animal.
Le casting de mon existence est-il en cours en ce moment même ? Et si c'est en effet le cas, suis-je sur les rangs des candidats ? Mon absence de nervosité, fébrilité, espoir ou même angoisse m'incite à penser 'qu’il n'en est rien. Que l'actrice qui sommeille quelque part dans mon inconscient refuse tout simplement ..... le rôle de sa vie !