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3,83

sur 747 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
S'il me fallait qualifier ce roman en un mot, je choisirais : oppressant.

Je le referme à peine et j'ai encore du mal à respirer.
C'est pas un truc à lire quand on est déprimée, m'enfin, me direz-vous.
Ce à quoi je rétorquerai que de toute façon, le bouquin plombe, donc ça revient au même.

Roxane se réveille à l'hôpital, sous le regard inquiet de sa soeur Garance.
Elle cherche son compagnon, Martin, du regard... double suicide, allongés sur leur lit. Si elle s'en est sortie, qu'en est-il de lui ?

Je viens de vous présenter Roxane et Garance, deux soeurs fusionnelles qui se sont toujours adorées depuis le jour où l'aînée, 4 ans, a vu la cadette dans le couffin, au retour de la maternité.

L'ambiance à la maison, c'est pas ça.
Judith, comédienne ratée bientôt quittée par Paul qui va s'installer à l'autre bout de la France, lassé par les disputes avec sa femme, sombre dans l'alcoolisme.

Paul avait pourtant promis de faire venir ses filles, et puis quoi ? il a oublié ?

Judith, alcoolique, diabétique, passe ses nerfs sur ses gamines, prenant un malin plaisir à leur pourrir la vie.
De drame en drame, de pire en pire, aucune des trois femmes n'en sortira indemne.

Chez Martin, un père absent, une mère qui ne vit que pour sa société et les chiffres, zéro émotion, jamais. Quoi qu'il arrive, être lisse à tout prix.

Et l'amour dans tout ça ?
Eh bien Martin et Roxane s'efforcent de le vivre tous les deux. Plus facile à dire qu'à faire, avec leurs fêlures...

Ce roman m'a happée, j'ai été scotchée aux récits de Roxane et de Garance mêlant efficacement passé et présent.

J'ai eu de timides certitudes, vite balayées par les doutes.
À ne plus savoir quoi penser.

J'ai absorbé toute cette douleur, incapable de prendre du recul ; c'était très fort.

Et la plume de Barbara Abel qui me sésuit toujours autant.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce dernier livre de ma Belge préférée, et j'ai hâte que le suivant sorte.
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Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman de Barbara Abel et je suis contente d'avoir retrouvé l'auteure avec ce très bon roman.

Tout d'abord le scenario est intriguant : Roxane et Martin commettent une tentative de suicide alors qu''aux yeux de tous ils étaient un couple uni et soudé. Martin meure alors que Roxane survit. Mais s'agit-il vraiment d'une tentative de suicide ou Roxane a-t-elle voulait assassiner Martin ?
L'auteure joue vraiment avec nos nerfs et l'on se pose une tonne de questions aux fils des pages. le suspense est omni présent et une fois commence il est difficile de poser le roman. On a envie de savoir…

Les personnages sont absolument bien décrits, ils sont tous profonds et torturés. Les relations de couples, mère-filles, mère-fils, ou entre soeurs sont travaillés à la perception et l'on voit les damages qui peuvent survenir à l'âge adulte lorsque l'on a souffert dans l'enfance.

J'ai beaucoup aimé Odile, je ne sais pas si c'est parce que je suis mère mais je me suis attachée a elle. C'est pourtant un personnage secondaire mais pour finir elle a un gros impact sur cette histoire. Je suis toujours touchée par ces mères qui font leur possible mais qui sont finalement humaines et non parfaites.

Le roman est très bien construit : des chapitres courts qui alternent entre présent et passé et qui rythme le récit.

C'est encore une belle découverte et je n'attendrai pas longtemps pour me replonger dans un roman de l'auteure.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Maman est folle (W. Sheller), Maman a tort (M. Farmer)... sont des mots qui vont très bien ensemble. ♪♫
Ce ne sont pas Garance et Roxane qui diraient le contraire : lâchées par leur père, elles ont passé leur jeunesse avec une mère alcoolique et totalement dépassée. Martin n'est pas en reste, sous l'emprise d'une mère froide et autoritaire qui mène les carrières familiales à la baguette.
.
Aujourd'hui, Martin est mort, Roxane a failli y passer aussi. On a trouvé à leur chevet des lettres d'adieu. Suicide ? Si oui, pourquoi un jeune couple amoureux peut-il choisir de mourir ? Addiction, appartenance à une secte, maladie ? Pas d'autre possibilité, visiblement, et pourtant...
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Barbara Abel est douée pour mettre en scène des familles toxiques, rendre son lecteur dingo-parano, le faire douter de tout et de tous, jusqu'à ce que les portraits s'affinent, doucement, que les personnalités se révèlent, au-delà de la caricature... Rien n'est simple, quand on (s')aime.
J'ai dévoré !
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Et comme je suis d'humeur à chanter (triste, mais j'aime pleurer devant des fictions 😭🙃😉) ce soir, voici un 4e titre, notamment en référence à quelques mots derrière une photo trouvée, qui serre le coeur d'un des personnages du roman.
Cadeau !
https://www.youtube.com/watch?v=rCK1-EEPPN4
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Ce roman est de la dentelle.

Que ce soit au niveau de l'analyse psychologique, ou de l'écriture, Barbara Abel a brodé une histoire d'une telle finesse qu'elle prend peu à peu le lecteur dans ses filets. Avec autant de sensibilité que d'élégance.

Peut-on encore parler de thriller ? Par cette tension lancinante liée à la découverte du fin mot du récit ou par quelques vraies surprises, sans doute que oui. Mais clairement, nous avons davantage affaire à un roman noir qui fait la part belle aux ressentis des personnages. Ce n'est pas le sentiment d'urgence qui prime, mais bien la profondeur psychologique.

Des protagonistes plus vrais que nature, sans que l'autrice ne cherche à surjouer leurs réactions, mais en développant une intrigue suffisamment intense pour que le lecteur ne puisse s'en défaire avant la fin des 400 et quelques pages.

Un vrai travail d'orfèvre sur les émotions de ces personnages tout en clair-obscur, entre ombres et lumières. Où les ténèbres prennent le pas, page après page.

Le roman se présente comme une version de Roméo et Juliette du 21ème siècle, mais qui débute par le drame. le point de départ de multiples interrogations sur les tenants et les aboutissants de cette tragédie.

L'écrivaine belge nous plonge ensuite dans l'histoire de deux familles bien différentes, d'un milieu social opposé. Mais toutes les deux dysfonctionnelles à leur manière.

Des racines qui coupent les ailes, et qui expliquent beaucoup ce qui va arriver par la suite. Mais rien n'est simple, il suffit de voir les comportements différents entre fratries. Entre inné et acquis, le roman démêle doucement les fils d'une catastrophe.

Les secrets se dévoilent peu à peu, rien de simpliste ni de manichéen, bien au contraire. L'étoffe se déchire à coups de culpabilité, celle que déclenche le suicide d'un proche.

Il y a de l'exigence dans la manière d'avoir mené cette histoire. Par le souci de sonner juste, par la volonté d'appuyer là où ça fait vraiment mal. Par la manière de raconter aussi.

L'autrice a apporté un soin tout particulier à l'écriture, encore plus qu'à son habitude. On sent un effort encore plus grand pour que la noirceur du récit soit portée par une plume brillante. Au plus près des émotions, mais aussi avec cette exigence stylistique profondément enrichissante. le travail d'orfèvre est là aussi.

Et pour un final que je trouve juste, subtil et marquant.

On sort épuisé de ce roman, mais rempli d'une foultitude d'émotions. Grandi aussi d'avoir mieux compris les sentiments contradictoires qu'éprouvent ces magnifiques personnages de papier.

Je n'hésite pas à dire, qu'à mon sens et à ce jour, Les fêlures est le meilleur des romans de Barbara Abel. Ce n'est pas peu dire.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Voilà un roman qui se lit d'une seule traite, tant il y a de rebondissements et de surprises.

C'est le premier livre de Barbara Abel que je lis, une auteure dont j'ai lu de belles critiques positives sur Babelio. Petite remarque: il n'y a jamais unanimité, il y a toujours celles et ceux qui n'aiment pas, c'est ça, la diversité! Et l'on ne peut que s'en réjouir. Une humanité faite de clones identiques, brr….

Ce n'est pas une enquête policière, même si la police apparaît dans une partie de l'histoire. Et si l'intrigue m'a tenu en haleine, le thème qui parcourt tout le livre, et qui m'a personnellement remué, ce sont ces fêlures de l'enfance, ce lien, en réalité cette laisse, dont nous ne pouvons nous détacher de toute notre vie.

Le roman débute par la découverte par Roxane à ses côtés de son compagnon Martin, mort dans la nuit. On apprend qu'ils avaient fait tous deux une tentative de suicide, dont Roxane va sortir après une hospitalisation.

Le roman va alterner passé et présent pour nous raconter leur histoire.
L'histoire de Roxane, belle jeune femme, qui, avec sa grande soeur Garance a vécu une enfance rythmée par les disputes incessantes et violentes de ses parents, le départ de son père, la vie avec une mère, actrice ratée, alcoolique, qui va briser ses rêves.
Il y a l'affection très forte, face à cette adversité, entre les deux soeurs.
Et celle de Martin, élevé par une mère qui a « réussi », qui a créé avec son père une entreprise florissante, une mère froide et méprisante pour son fils et pour son frère Adrien.

Quand Roxane rencontre Martin, c'est le coup de foudre, l'amour fusionnel, mais les fêlures héritées de l'enfance vont tout bouleverser, et conduire aux drames.
J'arrête là ma narration, c'est un récit palpitant et sombre qui mérite que l'on n'en dise pas plus.

L'intrigue est parfaitement construite, ménageant le suspens.
Il n'y a que les derniers chapitres, surtout le tout dernier que j'ai trouvé incongru, qui m'ont paru superflus, mais après tout, l'auteure veut nous dire que, malgré tout, la vie continue.

Le pouvoir néfaste des parents dysfonctionnels qui ne veulent pas ou ne savent pas écouter leurs enfants, cela est mis en scène avec beaucoup d'acuité dans ce récit, et m'a profondément touché.
Une belle rencontre littéraire et l'envie d'en lire d'autres de Barbara Abel.
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J'ai eu le bonheur de rencontrer en avril dernier, à Paris, Barbara Abel.
Une très jolie femme, mais aussi une excellente écrivaine de thriller qui a une parfaite maitrise du suspens dans ses livres. Une auteure qui fouille aux tréfonds des âmes, pour leur extraire leur partie la plus sombre, la plus noire.
*

C'est ce roman que l'auteure m'a gentiment dédicacé :
- Quand « Les fêlures » se révèlent, il est déjà trop tard !


Un grand merci à Barbara.


J'ai lu ce livre en un gros après-midi et soirée. J'ai englouti ses 425 pages d'une seule traite, avec engouement. J'étais en apnée, en exaltation. Je vivais avec les personnages, étourdi, assommé comme eux par les sentiments confus qui les traversaient, qui les animaient, qui les étouffaient même. Garance, Roxane, Judith la mère, Adrien, Martin, Odile leur mère et leurs passés torturés, m'avaient happé toutes et tous, et m'avaient entrainé dans leurs tourbillons, dans leurs lugubres histoires dès les premières pages du roman.
« Les fêlures » pourraient être les nôtres. Celles qui ne se voient pas, celles que nous oublions, persuadés parfois qu'elles n'ont jamais existé ou qu'elles n'existent plus.
Celles que seuls des événements tragiques vont faire ressurgir, réelles, saillantes, tranchantes et envahissantes.
Des fêlures qui deviendront très vite de larges brisures assassines, et qui finiront par faire grimacer le visage des plus angéliques d'entre nous.
*

Barbara nous rappelle que nous sommes tous des êtres d'os, de sang et de chair, fragiles, résilients certes, mais fragiles. Des humains qui seront conditionnés dans toute leur vie d'adulte, par tous les drames qu'ils auront vécu dès leur plus jeune âge. Que plus les traumatismes seront grands dans leur enfance, plus les êtres auront des difficultés à se construire, à vivre plus tard une vie équilibrée et entrevoir un avenir des plus radieux.


Que le temps peut être subjectif ! Avec un passé qui agît toujours sur le présent, qui lui-même influence le futur. Et qu'un geste fait aujourd'hui à l'instant, peut incliner et modeler toute une vie future.


Barbara nous rappelle aussi qu'on ne connait jamais assez l'autre, sa soeur, sa femme son enfant, son ami. Ou que nous croyons trop souvent tout connaitre de l'autre, comme Garance, le personnage central du roman, a pu le croire aussi avec sa soeur Roxane.
Et que ce trop-plein de confiance ou de naïveté, peut parfois briser la vie de ceux que nous aimons le plus au monde.
*
Barbara Abel m'aura tenu en haleine jusqu'aux dernières lignes de son histoire, bien écrite et superbement bien « ficelée ». du bel art !
Je fus à la fois pétrifié et émoustillé par tous ces coups de théâtre et ce terrible dénouement final, étonnant et inattendu.


C'est le sixième thriller que je lis de cette belle auteure, où je suis toujours aussi captivé par ses romans parfois très sombres et souvent d'une belle analyse psychologique.


C'est décidé ! Je lirai toute la bibliographie de Barbara, comme un « trou normand » dans un long repas littéraire, qui me donnera d'autres suées froides. Entre d'autres romans, celui qui traite de la condition des femmes au Sahel et celui qui parle du destin brisé d'une star de cinéma.
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C'est l'histoire superbement écrite d'un drame, de plusieurs drames.
C'est le livre pour moi le plus abouti, le meilleur et le mieux écrit de Barbara Abel.
C'est l'histoire du désespoir, de la descente aux enfers de deux "enfants" aux prises avec leurs mères abusives et toxiques.
Martin et Roxane.
Roxane et Martin.
La vie les a broyé, anéanti, massacré.
Je parlais d'écriture sublime, merveilleuse de justesse et de pudeur, fluide et naturelle, pour expliquer les maux (mots ?) de l'âme humaine dans ses longs et sombres chemins jusqu'au bout du bout du bout du bout....
C'est magnifique.
J'y ai retrouvé la plume de Delphine de Vigan.
Roxane et sa soeur aînée Garance ont "hérité" d'une mère folle à lier, d'une alcoolique au dernier degré, d'un simulacre de mère, haineuse et toxique, insultante et méchante, de cette méchanceté que l'on ne peut envisager que si on l'a vécu, méchanceté immonde, salissures aux commissures des lèvres, vomi d'insultes et sanies dégoulinantes de morbidité et de mots jetés en pâture à ses filles. Ambiance mortifère, moribonde, teintée de bafouillements et de chutes, de pertes d'équilibre et de crachats haineux.
J'en parle bien parce que je l'ai vécu, et c'est bien connu, on ne parle bien de ce ce que l'on a vécu.
Martin quant à lui a une mère psychorigide, froide et calculatrice, qui, finalement, ne l'aime pas tant que cela, ce petit garçon triste et renfermé.
C'est depuis l'enfance et parfois bien en amont que la dépression prend racine, se renforce, se tend, se coule dans les rigoles des veines pour arriver enfin au cerveau, pauvre machine fatiguée.
Moi aussi, petite fille triste et renfermée, ce livre avait tout pour me plaire.
Ce sont les larmes aux yeux que j'ai terminé cet ouvrage très dense, très prenant, et si bien écrit.
Et puis cet amour entre eux deux est magnifique, miraculeux, et qui pourtant n'a pas sauvé du malheur ces deux enfants trop abîmés.
Et non, ce n'est pas un livre franchement gai, même si la fin, sublime, nous apporte l'ombre d'un sourire.
Lisez-le, s'il vous plait, pour que tous les "Martin" et les "Roxane" ne se soit pas suicidés pour rien.
Et n'oublions pas tous ceux qui ont souffert le martyr d'avoir eu une enfance volée et violée.
Juste une pensée.


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Les quelques romans de Barbara Abel que j'ai lus ont chaque fois eu le cercle familial comme décor. Avec celui-ci, son meilleur à mes yeux, elle m'apparait comme la reine du thriller psychologique en huis-clos, elle y décortique avec précision les liens qui relient les membres d'une même parenté, qu'ils les unissent ou qu'ils les séparent. Facile donc pour le lecteur d'y voir parfois le miroir de son propre vécu et de se laisser prendre au jeu.

"Les Fêlures" commence par un drame, le double suicide d'un couple, Martin et Roxane, que certains pensaient fusionnel et d'autres voué à l'échec à cause de la différence de leur origine sociale. Seule Roxane en réchappe, et Garance, sa soeur aînée avec laquelle la jeune femme entretenait un lien très fort, va tenter d'en savoir un peu plus. Chacune des relations du couple croyait bien le connaître et pourtant au fil des pages, la vérité va se dévoiler, tout comme les fêlures de chacun d'eux.
Barbara Abel a su tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin. Elle laisse tour à tour la suspicion s'installer sur un personnage, puis sur un autre. La relation avec la mère est décortiquée. Chacune dans son genre, que ce soit celle de Martin ou celle de Roxane, ce sont des mères toxiques. Même le lien très fort qui unit les deux soeurs n'est pas exempt de failles.
L'autrice propose ainsi une réflexion autour du suicide. En plus de la victime, elle-même son propre bourreau, qui peut prendre une part de responsabilités dans le drame ? Dans ce roman, certaines sont évidentes, d'autres plus pernicieuses.

Je compare ce roman auquel j'accorde un 20/20, a de la dentelle noire, patiemment brodée, fil à fil, par une spécialiste des relations familiales. Il faut patienter jusqu'à la fin pour en découvrir toute la complexité et la sombre beauté.
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Après avoir lu la chronique alléchante de Yvan_T sur ce roman, je n'ai pu résister à l'envie de le lire alors que je ne l'avais acheté que quelques jours auparavant et que d'autres, dans ma PAL depuis plus longtemps, attendent patiemment leur tour.
Et j'ai bien fait car j'ai été happée par ce roman, le 4ème de Barbara Abel en ce qui me concerne.
Roxane, 20 ans, étudiante en médecine et Martin, son compagnon de 24 ans, avec lequel elle est en couple depuis un an, ont décidé de se suicider ensemble, tels des Roméo et Juliette modernes. Mais Roxane est sauvée alors que Martin décède. Après le chagrin, vient le temps des questions; celles d'Odile, la mère de Martin et celles de Garance, la soeur de Roxane. Est-ce réellement un suicide?
La richesse de ce livre, que je catégoriserais comme roman noir psychologique, c'est justement la psychologie très fouillée des personnages, absolument pas manichéens mais semblable à tout un chacun face à un drame terrible.
Le roman alterne le présent à partir de la découverte du couple qui a voulu se donner le mort et le passé de Martin et de Roxanne; car ce geste ne peut éventuellement se comprendre que par des fêlures du passé qui n'ont jamais pu être réparées. Par petites touches, Barbara Abel nous fait pénétrer dans l'intimité des jeunes gens et dévoile peu à peu ce qui pourrait expliquer le geste.
Les thématiques de ce roman sont très fortes :
* l'influence néfaste d'une mère toxique sur ses enfants qui seront marqués à vie. La mère de Roxane était alcoolique, a détruit les rêves de sa fille et s'est probablement suicidée. La mère de Martin, Odile, l'a élevé à la dure, ignorant ses aspirations, lui imposant son mode de vie ainsi que ses choix de vie. Des mères toxiques qui deviendront des belles-mères tout aussi toxiques. Il est curieux de constater que les pères sont absents de ce roman : le père de Martin est mort quelques années auparavant et le père de Roxane les a quittées quand elle était enfant.
* le séisme que déclenche un suicide chez ceux qui restent, qui cherchent des réponses, des responsabilités et qui ressentent le sentiment de culpabilité insupportable de ceux qui n'ont pas vu, pas compris, ne sont pas intervenus.
* l'influence de l'origine sociale, qui peut être délétère, dans la formation et le fonctionnement d'un couple.
Malgré ces thématiques importantes, le suspense est bien présent; il est entretenu par des fausses pistes, des mensonges, et surtout les doutes qui s'emparent d'Odile et de Garance. La fin n'a rien à envier aux meilleurs thrillers et j'avoue que je ne m'y attendais pas du tout.
Bref, un excellent moment de lecture, une intrigue qui m'a tenue en haleine et des personnages auxquels ont peut s'identifier.
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Véritable coup de coeur 2022!!! Sans doute le meilleur roman à ce jour de Barbara Abel ! Je ne me lasse pas de chacun de ses thrillers qui sont à chaque fois un moment inoubliable de lecture pour moi ! Une fois de plus elle "décortique" l'âme humaine et des thèmes douloureux comme le suicide et la manipulation... Ces thèmes sont mis à nus de façon remarquable. L'auteur va droit au but... Au bout des fêlures pourrait-on dire ! On retrouve aussi des personnages uniques ! le texte est toujours aussi poignant et incisif. L'histoire nous prend une fois de plus au plus profond de nous même...
Un thriller psychologique que l'on ne peux pas lâcher jusqu'à la dernière page... Et quel twist final... Foncez pour le lire !!!
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