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Critique de Meygisan


Je viens de terminer cette trilogie de la première loi et j'avoue avoir eu un peu de mal. D'une part à cause de la longueur et de la complexité de ce troisième tome. J'ai du m'accrocher dur, revenir en arrière, relire certains passages pour ne pas perdre le fil du récit, des récits, car même si l'histoire de ce tome s'articule essentiellement autour d'un axe commun, qu'est celui de la guerre qui s'annonce et qui arrive progressivement, d'autres récits concernent plusieurs personnages et ils sont loin d'être secondaires. En fait, ils le sont bien mais ils sont tellement développés qu'ils mettent pratiquement au second plan cette fameuse guerre. On s'en rendra compte d'ailleurs vers la fin du bouquin, ce n'est pas la guerre elle même qui intéresse l'auteur mais bien les effets qu'elle engendre sur ses personnages.
Et c'est pour cela que je m'y suis perdu car au profit de cette guerre, dont il était important de parler et de lui laisser toute sa place, on y a un peu perdu les personnages. Ils se sont en effet noyés dans la masse grouillante de l'invasion de ses belliqueux Gurkhiens.
Mais il était essentiel de les situer dans cet affrontement afin de mieux les retrouver, et notamment le plus emblématique d'entre eux, j'ai nommé Sand dan Glotka. Sans oublier deux autres personnages qui font le récit, Logen neuf doigts et Jezal, Glotka est sans doute le plus impressionnant et le plus intéressant, ne serait ce que par le fait qu'il est le seul à qui l'auteur traduise ses pensées. On sait ce qu'il pense lorsqu'il parle et cela donne une envergure et une attention monumentale, ainsi qu'une autre dimension aux événements qu'il vit. le fait est également qu'il est estropié et que sa seule arme pour survivre réside dans son intelligence et sa capacité à utiliser les renseignements qu'il a à sa disposition. Sons sens de l'influence lui vaut d'être encore en vie, alors qu'il n'aspire qu' passer l'arme à gauche, mettant enfin fin à toutes ses souffrances physiques. Entre pitié et adoration, l'auteur joue avec son lecteur comme il joue avec Glotka. On se prend même à espérer pour sa vie tant il devient attachant dans sa monstruosité. Car Glotka est un monstre dans toute sa splendeur... dans ses actes, dans ses pensées, dans son apparence, il n'a plus rien d'humain, à part sans doute dans ce qui pourra constituer sa seule faiblesse, cette femme dont je tairai le nom...
J'ai donc failli me perdre dans cette guerre et bien failli abandonner plusieurs fois, d'autant plus que les descriptions sanglantes, voire gores des batailles, me font fuir de plus en plus.
J'ai quand retrouver le plaisir qui m'avait adorer les deux premiers tomes, mais je persiste et signe en affirmant que Joe Abercrombie s'en sort mieux à jouer avec les personnalités déséquilibrées de ses personnages, et les intrigues politiques, qu'avec les élans épiques de combats sanglants. j'éprouve plus de plaisir à suivre les machinations d'un Glotka que les séances de tranchage de membres et de boyaux d'un Logen neuf doigts....
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