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EAN : 9782757841846
464 pages
Points (05/06/2014)
4.07/5   50 notes
Résumé :
Entre promotion du marché et assistance, les solutions imaginées par les économistes pour lutter contre la pauvreté n'ont pas produit les miracles attendus. Cet échec pourrait-il être dû aux failles des théories plutôt qu'au caractère écrasant de la tâche ? C'est cette hypothèse que défend cet ouvrage. Les experts ont pris l'habitude de décider à la place des pauvres de ce qui est bon pour eux sans prendre la peine de les consulter. Abhijit V. Banerjee et Esther Duf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Souvent lors de collectes, de campagnes de dons, je me suis demandé : où va mon argent ? est-il utilisé intelligemment, pour des projets viables, indispensables.
Mais jamais je n'avais réfléchi vraiment aux questions que posent Esther Duflo et Abhijit Banerjee dans leur livre.
Les deux économistes sont partis des comportements des individus et des programmes mis en place par les différentes institutions pour lutter contre la maladie, pour promouvoir l'éducation et la contraception, pour améliorer les ressources.
Ce que montre très bien ce livre c'est que la pauvreté est un piège dont il est difficile de sortir.
On sait que le niveau de vie augmente quand les enfants sont vaccinés, quand les hommes ont accès à l'eau, quand les enfants sont scolarisés, quand le nombre d'enfants par famille est en lien avec les ressources, quand l'agriculture est bien menée.
Alors ?
Pourquoi les pauvres ne vaccinent-ils pas leurs enfants alors même que c'est gratuit ?
Pourquoi n'épargnent -ils pas un peu en prévision d'un mauvaise récolte ?
Pourquoi n'utilise-t-il pas les comprimés de désinfection de l'eau qu'on leur distribue ?
Pourquoi n'utilisent-ils pas les moustiquaires distribuées pour lutter contre le paludisme ?
Pourquoi quand leur ressources augmentent un peu ne consacrent-ils pas l'argent à améliorer leur nourriture ou les cultures ?
Si nous nous posons ces questions c'est parce que nous dans le même cas c'est ce que nous ferions !
C'est oublier un peu vite que nous vivions dans des pays où nous avons accès à l'information, où nous pouvons (presque toujours) faire confiance au médecin, aux médicaments. Nos croyances et nos représentations ont évoluées et nous permettent la plupart du temps de prendre les bonnes décisions. Mais les modèles sociaux qui nous régissent sont forts et il ne faut pas oublier que parfois les programmes de limitation des naissances se sont transformés en campagne de stérilisation obligatoire sans que les pauvres aient leur mot à dire, que les contrefaçons médicamenteuses sont une plaie en Afrique, comprendre les bienfaits d'une action préventive est compliqué et que parfois une désinformation peut mettre à mal la santé y compris dans les pays occidentaux ( recrudescence de mort par rougeole aux USA).
Avoir une famille nombreuse est indispensable quand vous n'avez ni sécurité sociale ni système de retraite. Il est inutile d'espérer améliorer votre outil de travail si vous n'accédez pas au crédit.


Esther Duflo et Abijit Banerjee s'attaquent aux idée reçue bien ancrées dans nos façons de voir et nous montrent le piège de la pauvreté qui est basé sur l'intrication de multiples facteurs.
Le livre incarne les problèmes à travers des individus, des familles ce qui rend à la fois le propos plus proche, plus concret et en même temps rend la lecture très facile et les données statistiques et économiques moins ardues.
Ce que les auteurs pointent comme problème c'est :
Le manque d'informations des pauvres et les croyances qui freinent leurs choix, le fait qu'ils assument trop de responsabilités alors que nous sommes en permanence soutenu (école, hôpital, prêts, assurances, stabilité politique), qu'ils manquent de confiance en l'avenir, si nous acceptons de nous priver aujourd'hui c'est pour utiliser notre argent demain, mais ce discours n'a pas de sens quand l'avenir est très incertain.
Ces problèmes ils les ont identifiés à travers des expériences concrètes dont on peut mesurer scientifiquement les résultats.
Un exemple :
Des vendeuses de légumes verraient leur affaire se développer et prospérer si elles s'achetaient un chariot pour les transporter, elles pourraient économiser en se privant du thé qu'elles consomment chaque jour, pourquoi ne pas le faire ? simplement parce que l'effort consenti est certain alors que l'avenir ne l'est pas, que leur vie n'est pas suffisamment stable pour qu'elles aient confiance dans le résultat.

Autre exemple en matière d'incitation à la vaccination donné par Esther Duflo dans le livre
« Une des solutions est de donner un petit encouragement, 1 kg de lentilles, par exemple. Petit, car cela ne forcera pas les gens qui ne le veulent pas. On a fait cette expérience dans 120 villages en 2007. Résultat, si l'on ne fait rien pour les inciter, 6% des gens se font vacciner ; après avoir mis en place des campagnes d'informations, on passe à 17%, et lorsqu'on donne un sac de lentilles, on arrive à 38%. Depuis, les taux ont même augmenté. »
Le livre fourmille d'anecdotes très concrètes comme celles là et aide à comprendre les motivations et les freins à la lutte contre la pauvreté même lorsque comme moi on a des notions d'économie très très basiques.
Il faut nous disent-ils mettre en place et tester des programmes d'aide selon des protocoles scientifiquement choisis, lister ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce ne sera pas une panacée universelle mais aujourd'hui 204 expérimentations sont en route dans 40 pays pour des programmes de santé, d'éducation, de microcrédit, d'amélioration des techniques agricoles.
J'ai aimé leur foi forte dans l'idée que « Les petites changements ont de grands effets » et que la lutte se construit brique à brique.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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En tant que praticienne du développement, je trouve ce livre inspirant pour améliorer l'efficacité des projets/politiques de développement. J'ai trouvé édifiant les parallèles parfois faits entre les comportements "des pauvres" et ceux que nous pouvons avoir dans nos sociétés.
Ce que je voudrais retenir :
- L'importance des dépenses pour les loisirs (télévision, fêtes traditionnelles) ou pour des aliments jugés plus goûteux plutôt que l'augmentation de nourriture et donc d'apport en calorie et de productivité.
- "l'incohérence temporelle" : procrastiner, voir l'intérêt à long terme mais repousser le moment où on devra attendre pour la vaccination de ses enfants.
-Problème des choix des dépenses de santé : dépenses pour les traitements et non la prévention pourtant moins chère ; demande d'antibiotiques (problème de résistance) ; dépenses pour des guérisseurs traditionnels ou établissements privés (pas toujours de meilleur qualité que le public, voir largement pire car il y a de nombreux médecins privés non diplômés en Inde) plutôt que les services publics gratuits (accessibles en Inde).
-faible demande d'éducation (ex donné : abandon d'un enfant par ennuie).
-efficacité des transferts monétaires conditionnelles démontrés par des études randomisées mais ex du Malawi où un programme inconditionnel a entraîné une même élévation du taux de scolarisation qui montre que "les parents n'ont pas besoin d'être contraints d'envoyer leurs enfants à l'école, mais seulement d'y être aidé financièrement).
-Le manque de confiance des élèves de milieu défavorisé joue sur leur réussite et abandon (parallèle fait avec les filles en maths).
-Les parents eux-mêmes investissent parfois leur ressources sur un unique enfant jugé le plus brillant afin qu’il réussisse, croyant, à tort, que les premières années d’école sont moins rentables que les suivantes.
- Système élitiste issu de la colonisation (l’objectif était de former une élite locale comme alliés et de créer une distance avec le reste de la population locale). Les professeurs sont désintéressés des élèves en difficultés qui souffrent de l’inadaptation entre leurs capacités et ce qui leur est enseigné. Solutions proposées : programmes simplifiés et redéfinition des rôles des professeurs pour qu’aucun élève ne soit mis de côté.
- Les pauvres utilisent diverses stratégies qui s'avèrent coûteuses pour minimiser les risques comme avoir une gestion conservatrice de leurs exploitations agricoles ou multiplier les activités (ce qui les empêchent de d'acquérir des compétences et de l'expérience dans leur activité principale).
- Les personnes s’entraident par obligation morale, c’est pourquoi les réseaux informels ne sont pas adaptés pour gérer les accidents de santé : une hospitalisation nécessite la participation de plusieurs foyers, un contrat social complexe serait donc nécessaire pour parvenir à les assurer.
- "L'Etat devrait assurer une partie du coût des primes d'assurance" (ex. du Ghana). "Etant donné que la peur de subir des coups du sort conduit les pauvres à adopter des stratégies coûteuses pour limiter les risques, subventionner l'assurance pourrait être une opération rentable en termes d'augmentation de leurs revenus."
- "Trouver des façons de financer les entreprises de taille moyenne est le prochain grand défi financier des pays en développement".
- L'effet d'un travail stable même peu rémunéré peut donner l'impression d'avoir une certaine maîtrise sur l'avenir et permettre de se concentrer sur sa carrière et ses enfants (ex des zones où des maquiladoras au Mexique ont ouvert et les niveaux de retards de croissance ont diminué).
- Des techniques simples de vérification peuvent fortement jouer sur la corruption. Ex1: études de comparaison des montants reçus par les directeurs d'école et les registres officiels en Ouganda : seulement 13% des fonds arrivaient dans les écoles en 1996, désormais le gouvernement publie dans les journaux locaux les montants et une étude de la BM en 2011 a montré que 80% des fonds sont bien reçus. Ex2: visites pièges auprès de commissariats indiens pour déposer de fausse plaintes. La police prenait peu de plaintes au début mais quand l'information a circulé le taux d'enregistrement des plaintes a beaucoup augmenté (de 40% à 70%).
- L'introduction du vote électronique au Brésil a facilité la prise en compte des votes des personnes illettrés, réduisant le nombre de votes nulles et entraînant l’élection d'hommes politiques qui ont entrepris des mesures plus favorables aux pauvres.
- "Les électeurs modifient leurs opinions en fonction de ce qu'ils voient sur le terrain, mêmes quand ils entretiennent des préjugés" (ethnies, femmes). La suppression de ces préjugés permet l’élection des personnes les plus compétentes et moins corrompus. De bonnes politiques peuvent entraîner un regain d’intérêt pour la politique et davantage d'exigences pour les résultats des politiques.
- Un simple travail d'information peut améliorer les choses. Pour avoir un impact une campagne d'info doit avoir plusieurs caractéristiques : elle doit révéler qqch aux gens, elle doit le faire de façon attrayante (film, spectacle) et elle doit provenir d'une source crédible (la presse bénéficie svt de cette crédibilité).
Les défaillances dans les PED découlent en générale de défauts de conception des politiques : les 3 I (ignorance, idéologie et inertie).
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Dans ce livre, Abhjit V. Banerjee et Esther Duflo, économistes de renom, fondateurs du laboratoire d'action contre la pauvreté, analysent avec rigueur les causes de la pauvreté et les raisons pour lesquelles les pauvres ont beaucoup de mal à échapper à cet piège qu'est le manque de ressources.
Leur objectif est de démontrer que les politiques d'aide au développement ne donnent pas de résultats satisfaisants en raison d'une méconnaissance du monde réel. En abordant tous les secteurs de la vie des pauvres de plusieurs pays, alimentation, éducation, santé, économie, épargne, entreprenariat, les auteurs ont essayé de comprendre comment ceux-ci vivaient. Ils nous livrent les résultats de leurs études sur le terrain, après plusieurs années passées à comparer et à analyser les programmes mis en place pour lutter contre la pauvreté, les raisons pour lesquelles ces programmes échouent ou réussissent. Ils démontrent, par exemple, que la réussite du micro-crédit n'est pas aussi miraculeuse qu'annoncée. Ce système de crédit, en raison des petites sommes prêtées ne permet pas aux pauvres qui en ont le désir et la capacité de se lancer dans des entreprises rentables. de même, la rigidité du système de remboursement ne permet de toucher qu'une proportion variable des personnes potentiellement concernées par le micro-crédit.
La conclusion de cette étude est que si nous acceptons de remettre en cause nos préjugés et nos idéologies, de nous mettre à l'écoute des pauvres et de leurs besoins et de soumettre tout projet à une évaluation rigoureuse, il sera possible de développer des politiques efficaces au niveau local ou national.
Cet ouvrage est incontestablement une mine d'informations. Il nous rappelle que les pauvres ont les mêmes préoccupations que nous, mais de fait de leur situation financière, ces préoccupations prennent des proportions énormes. Ainsi, se soigner peut devenir un parcours du combattant. Enfin, la pauvreté n'est pas seulement un manque d'argent, elle est aussi un immense gâchis en terme de talents et de créativité.
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C'est en feuilletant le livre d'un acteur important de l'association ATD Quart Monde que j'ai eu connaissance de l'oeuvre des deux économistes Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo ayant comme objet de casser les mythes de la pauvreté, ses causes, ses origines, son cercle vicieux (qu'ils appellent le piège de la pauvreté) et sensé présenter des moyens de repenser nos actions (au sens international et au sens micro, de terrain) pour aider les populations les plus pauvres à sortir de la pauvreté.

C'est donc avec une certaine curiosité intellectuelle que j'ai voulu découvrir cet « essai ». Est-ce que ça allait modifier mes propres idées et convictions sur le sujet ? Car tout un chacun a des convictions sur le sujet…

La démarche des auteurs part du principe qu'il n'y a pas de vérité uniforme sur la gestion de l'aide internationale. Ils rejettent le débat existant entre les partisans de Sachs, qui voient l'aide internationale comme LE moyen de sortir du piège de pauvreté, et les partisans d'Easterly dénonçant l'inutilité de celle-ci, préconisant la liberté d'action des pays pauvres pour s'en sortir.
Les auteurs proposent en effet une méthode différente des grandes organisations (OMC, ONU, etc) pour aborder le thème de la pauvreté, qui se caractérise par une démarche de terrain permettant la compréhension de la vie et des choix des pauvres, pour faire un diagnostic au plus près de la réalité et proposer des actions concrètes, qui ont déjà fait leurs preuves.

Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo pensent ainsi qu'il ne faut pas se laisser convaincre par l'idée selon laquelle la pauvreté serait trop complexe pour être résolue, et que seule l'aide internationale peut la limiter. Au contraire, il faudrait la comprendre comme une suite de problèmes concrets et solvables les uns après les autres. Là est le coeur de leur démarche : « arrêtons de nous focaliser sur de grands enjeux, arrêtons de palabrer autour d'ambitieuses questions sur le rôle de l'aide internationale, pour déterminer si la démocratie est bonne pour les pauvres » nous disent-ils, et agissons de manière empirique (observation > compréhension > expérimentation > action).
L'ouvrage n'apporte donc pas de remède miracle, mais offre une analyse particulière pour chaque problème. Les auteurs mentionnent des cas où, en se concentrant sur des petites échelles, d'importants progrès ont pu être réalisés.

Mais qu'en est-il de ces réflexions sur la pauvreté dans les pays développés, ces pays « riches » où la misère est pourtant présente et de plus en plus visible. La question se pose, et là aussi, nos responsables politiques pourraient s'appuyer sur des méthodes empiriques, plutôt que mener des politiques économiques uniformes pour tout le territoire.
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Note : J'ai lu ce livre en anglais

Repenser la pauvreté a été publié en 2011 par les économistes de MIT, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, des années avant qu'ils aient éventuellement reçu le prix Nobel d'économie. Ce livre explore la vie des pauvres dans les pays en développement, avec des échantillons provenant principalement d'Inde, Indonésie, Kenya et un peu d'Amérique latine. Ce livre a deux parties – la première est la vie privée où les écrivains discutent les vies et la gestion des finances personnelles des pauvres. Il y a de question classique – « comment pouvez-vous de vivre 99 centimes par jour ? ». La deuxième partie se concentre sur les institutions, tant gouvernementales que privées (comme la microfinance).

Les deux économistes sont connus pour la mise en oeuvre de leurs essais contrôles randomisés, utilisés principalement en médicine dans le domaine de l'économie. Nous n'avons pas des réponses claires quant à savoir si les régimes d'aide sociale ou d'autres politiques publiques fonctionnent et malgré cela, les économistes et les gens en général ont des opinions fortes sur leur efficacité. Pour explorer la même, l'auteurs utilisent des essais contrôles randomisés dans différentes parties du monde en développement.

La question que l'auteurs explorent est l'existence du piège de la pauvreté – où, si les gens se trouvent dans le piège de la pauvreté, ils ne pourraient jamais atteindre des niveaux de revenus qui peux leur aider d'échapper ce piège. Les économistes ont de vue contradictoire sur ce sujet, certains d'entre eux niant l'existence de ce piège. Les auteurs nous présentent des résultats de leur essais contrôles randomisés qu'ils ont menés sur les personnes échappant au piège de la pauvreté.

Nous avons certaines notions fondamentales selon lesquelles, dans les économies en développement, le fait d'être envoyé à l'école et d'avoir des revenus plus élevés pourrait être une panacée au problème de la pauvreté. Cependant, de nombreux enfants qui ont suivi plusieurs années d'études au Kenya ou en Inde sont incapables de lire un paragraphe de base dans une langue quelconque (leur langue maternelle ou la lingua franca). Des problèmes similaires ont été constatés en termes d'augmentation des niveaux de revenus – où les gens ne consomment pas plus de calories, mais préfèrent avoir des aliments plus savoureux ou sucrés (dépenses élevées en sucre, riz de meilleure qualité, etc.

Ce livre nous donne une vision de la vie moyenne des pauvres – en particulier la question de la vision à court terme contre par rapport à celle à long terme. Tout comme il y a un consensus sur l'inclination politique des auteurs de ce livre, celui-ci est objectif dans chacun de ses exemples ; il explore également les arguments des économistes qui ont des points de vue opposés (on pourrait m'accuser de parti pris de confirmation en choisissant ce livre compte tenu de mon alignement avec les économistes en termes de politique).

La première moitié nous a fait découvrir le monde des pauvres et a même dissipé certaines idées populaires selon lesquelles les programmes sont difficiles à mettre en oeuvre chez les pauvres en raison de l'analphabétisme ou de l'ignorance, alors que leurs croyances déclenchant une résistance sont souvent échangées contre une petite mesure sociale (comme un sac de lentilles pour vacciner votre enfant).

La deuxième partie sur les institutions est la partie la plus faible du livre, où l'auteur explore la microfinance, les politiques et la politique qui l'entoure et, les entrepreneurs (qu'il s'agisse de réussites ou non). L'analyse portait moins sur les institutions et semblait être une extension de la première partie du livre où les auteurs avaient encore une fois analysé l'impact sur la vie des individus en fonction de l'aide apportée par l'institution. Bien que je comprenne qu'à travers ces essais contrôlés randomisés, on en vienne finalement à analyser des vies individuelles, le titre était une fausse appellation qui m'a donné une expectation différente.

L'un des points forts et l'un des points faibles de ce livre est qu'il a été simplifié. Il n'est pas nécessaire d'être diplômé en économie pour comprendre ou apprécier le livre et vous n'êtes pas surchargé d'équations ou de courbes incompréhensibles et les graphiques utilisés ont été expliqués en détail par les auteurs. Cependant, j'aurais préféré qu'ils utilisent davantage d'illustrations pour démontrer certains de leurs résultats. Quelqu'un qui connaît bien l'économie aurait pu penser que le livre manquait de profondeur.

Le livre ne promettait aucune solution et en fait, le titre du chapitre de conclusion est « au lieu d'une conclusion générale » (je ne connais pas le titre exact en français, mais bien sûr il sera quelque chose similaire). Pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'expérience ou de connaissances sur la vie dans les pays en développement, ce livre pourrait fournir des indications - sur les facteurs économiques et sociaux qui entrent en jeu.

Sur ce point, je donnerais au livre une note de quatre sur cinq.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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critiques presse (2)
NonFiction
07 mars 2012
Dans le débat actuel sur l’efficacité de l’aide au développement, le livre de Abhijit V . Banerjee et Esther Duflo apporte un changement de perspective salutaire et qui privilégie le pragmatisme.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeMonde
20 février 2012
L'ouvrage que cet économiste indien signe aujourd'hui avec sa consoeur française Esther Duflo fourmille d'anecdotes montrant l'ingéniosité déployée par les plus démunis pour faire face à leur destin.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le risque est une composante essentielle de la vie des pauvres qui gèrent souvent de petits commerces ou de petites exploitations agricoles, ou travaillent à la journée, sans jamais pouvoir compter sur la stabilité de leur emploi. Un seul incident peut avoir des conséquences catastrophiques.
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Les solutions existent pour sortir des pièges de la pauvreté. Cependant, ces aides ne sont pas toujours prodiguées de manière adéquate, et les pauvres ne semblent pas toujours pouvoir, ou même vouloir, y accéder.
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Tout ceci peut paraître paternaliste - et, en un sens, ça l'est effectivement. Mais il est facile de discourir sur les dangers du paternalisme et la nécessité d'assumer la responsabilité de sa vie depuis notre canapé, à l'abri de nos confortables maisons. Nous qui vivons dans des pays riches, ne bénéficions-nous pas à chaque instant d'un paternalisme aujourd'hui si ancré dans le système que nous ne le remarquons plus? Non seulement il garantit que nous prenions soin de nous-mêmes mieux que si nous avions à décider seuls de tout, mais, en nous épargnant d'avoir à réfléchir à ces questions, il nous fournit l'espace mental nécessaire pour nous concentrer sur le reste de notre vie. Cela ne nous rend pas quittes pour autant d'éduquer les gens à la santé.
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L'idée qu'il faut rendre les attentes plus réalistes, se concentrer sur les compétences fondamentales et utiliser la technologie comme complément, voire comme substitut aux professeurs, passe assez mal auprès des experts en éducation. Leur réaction est peut-être compréhensible - nous pouvons donner l'impression de prôner un système à deux vitesses, avec d'un côté les enfants des riches, qui recevront sans aucun doute un enseignement conforme aux normes les plus élevées dans de coûteuses écoles privées, et, de l'autre, ceux des pauvres. Cette objection n'est pas totalement injustifiée, mais, malheureusement, cette division existe déjà, à cette différence près que le système actuel n'offre quasiment aucune perspective à la plupart des enfants. Si les programmes étaient radicalement simplifies, si la mission des professeurs était clairement définie comme consistant à s'assurer que tous les élèves en maîtrisent tous les éléments sans exception, et si l'on autorisait les enfants à l'assimiler chacun à leur rythme, en y passant plus de temps si nécessaire, la grande majorité d'entre eux tirerait profit des années passes à l'école. Qui plus est, les plus doués pourraient avoir une chance de découvrir leurs talents. Il est vrai qu'il y aurait du travail pour les mettre à égalité avec ceux qui ont fréquenté des écoles d'élite, mais s'ils avaient appris à croire en eux-mêmes, ils auraient une chance d'y arriver, surtout s'il existait dans le système une volonté de leur en donner les moyens.
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A ses yeux, l’accès au microcrédit est important parce qu’il permet aux pauvres d’envisager autrement le futur, ce qui est un premier pas vers une vie meilleure. Qu’ils achètent des machines, des outils ou un téléviseur, ce qui importe – et ce qui fait la différence – est qu’ils se donnent les moyens de construire l’existence qu’ils souhaitent mener, en économisant et en travaillant plus dur quand c’est nécessaire, plutôt que de se laisser simplement porter par le cours des choses.
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Vidéo de Abhijit V. Banerjee
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Les auteurs analysent les grands problèmes contemporains, tels que l'immigration, le libre-échange, la croissance, les inégalités et le changement climatique, afin de déconstruire les fausses évidences et les conclusions trop rapides, discutant les affirmations de la pensée économique comme les arguments des discours populistes. Ils proposent des alternatives pour bâtir un monde plus juste. ©Electre 2020
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