(Beyrouth) Catharsis

Un tout petit, tout petit livre, l'équivalent d'une nouvelle, en nombre de pages : une nouvelle graphique.
Comme dans une nouvelle, Zeina Abirached a le talent de dire beaucoup en très peu de mots, et très peu d'images : nous parler de « son » Beyrouth, celui qu'elle a connu petite fille, une ville en guerre, divisée, pourtant le lieu chéri de son enfance.
Comme elle a bien su évoquer la ville à hauteur d'enfant ! C'est à la fois tendre, drôle et bouleversant.
Challenge Bande dessinée 2022

Dans ce tout petit album (15x10,5 cm) et au dessin sobre en noir et blanc, Zeina Abirached nous parle d'un passage. Celui de l'enfance à l'âge adulte, avec l'élargissement progressif du champ de conscience.

Une fillette naît en 1981 à Beyrouth, dans une impasse.
Dedans, l'enfant, rit, s'amuse, joue, se questionne.
Au bout, il y a un mur.
Un mur qui cloisonne, enferme, mais qui protège aussi.
Car de l'autre côté, il y a la guerre, d'où on n'entend que les coups de feu. Une guerre pas comme celles des livres et pas comme celles que lui raconte sa maman. Elle sait bien que ce ne sont que des histoires.
uis un jour, le mur n'est plus, et l'impasse devient une rue, avec des débouchés, des possibles, des rencontres, des ailleurs, des vérités…
L'enfant, qui n'en est plus une, s'y engouffre.

La fillette de cet album, c'est certainement Zeina Abirached elle-même.

Née en 1981 dans la capitale du Liban, alors en pleine guerre civile (1978-1990), elle propose ici un premier travail, introspectif, autour de la mémoire et de l'ouverture.

Métaphore de l'impasse de la guerre, et envol du ballon pour prise de conscience et l'innocence de l'enfance qui s'évanouit et que vient le désir de savoir.

« Catharsis » pour exprimer « ce tabou de l'Histoire nationale » libanaise (Gabriel Khairallah) au-travers de ce Mur… finalement symbole d'impuissance, puisque certains désirent toujours en voir s'ériger.
Cet album est une première pierre d'un projet bien plus vaste que Zeina Abirached construit au fur et à mesure de ses albums. Qui prennent tant en taille qu'en pages.

Son trait, ici assez enfantin, va aller en s'épaississant (lui aussi) et n'est pas sans rappeler celui de Marjane Satrapi, auteure de Persepolis, entre autres.
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..

J'ai découvert il y a quelques années la talentueuse Zeina Abirached grâce à cette très courte bande dessinée, et je suis tout de suite tombée sous le charme de son trait simple, de ses aplats noirs et blancs qui ne sont pas sans rappeler Marjane Satrapi (auteur de Persepolis). [Beyrouth] catharsis est l'évocation en quelques pages d'un souvenir d'enfance de l'auteur pendant la guerre civile au Liban, de la rue dans laquelle elle résidait, de sa rue comme métaphore de l'impasse de la guerre. Sobre, efficace, touchant.

Un très court album, avec un format délicat et une première de couverture qui s'ouvre comme une fenêtre faisant écho au contenu.
En quelque touches dessinées et écrites l'autrices évoque son enfance libanaise délimitée par la configuration geopolitique de la guerre et l'ouverture soudaine à la ville, au monde, la fin de l'enfance ?
A lire.
La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau

Un très court album, avec un format délicat et une première de couverture qui s'ouvre comme une fenêtre faisant écho au contenu.
En quelque touches dessinées et écrites l'autrices évoque son enfance libanaise délimitée par la configuration geopolitique de la guerre et l'ouverture soudaine à la ville, au monde, la fin de l'enfance ?
A lire.
La professeuse documentaliste