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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beyrouth, 1959. Abdallah se réveilla de bonne humeur ce matin-là au chant du canari et dans la douceur familiale. Qui plus est, il allait retrouver son ami Victor devant le cinéma pour lui annoncer une bonne nouvelle. Tout fier d'étrenner ses nouvelles bottines italiennes achetées la veille et qui faisaient "scrouitchi scrouitchi" à chacun de ses pas. Comme d'habitude, Victor attend son ami qui arrive en retard. Aussitôt, ce dernier lui apprend la grande nouvelle: il est invité par un certain Hofman qui, intéressé par son piano, souhaite le rencontrer à Vienne. Victor, aussitôt, s'invite au voyage. Les deux amis vont ainsi faire un beau voyage et visiter Paris...
Beyrouth, 2004. À 23 ans, Zeina a quitté la ville, sur la pointe des pieds, pour rejoindre Paris. Sans avoir jamais quitté le Liban qu'elle retrouve régulièrement. Élevée à travers les deux langues, l'arabe et le français, elle est encore aujourd'hui tiraillée entre ces deux pays et ces deux cultures...

Zeina Abichared nous emmène au Liban en nous racontant sa propre histoire et celle de son arrière grand-père, musicien. Ainsi, l'on voyage des années 60 à nos jours, sans toutefois mentionner la guerre. Elle évoque avec tendresse son aïeul, l'inventeur du piano oriental, personnage haut en couleur, drôle et attachant. Elle évoque également son amour pour son pays natal et la France, pour ces deux cultures si différentes et qui, à ses yeux, se complètent parfaitement. à qui elle rend, finalement, un bel hommage. La musique, quant à elle, est omniprésente et habite complètement cet album, l'auteur usant et abusant d'onomatopées. Cette lecture musicale est accompagnée d'un dessin et d'une mise en page parfaitement maîtrisés et originaux. de la petite vignette aux pleines pages, de la page muette à la page musicale, une multitude de détails et une bichromie profonde. Un récit oriental d'une grande finesse...
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Beyrouth, Liban. Ces deux noms propres m'évoquent inévitablement la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990, et qui croule aujourd'hui sous l'afflux des réfugiés syriens. Ce petit état, placé sous mandat français entre les deux guerres mondiales, a connu son lot de carnages. Mais aujourd'hui, 23 décembre, avant-veille de Noël, il ne sera pas question de guerre dans cette chronique, au contraire.
Inspiré de la vie d'Abdallah Chahine, « Le piano oriental » (qu'on l'appelle BD ou roman graphique) raconte l'histoire – achevée – d'une tentative de conciliation à l'intérieur d'un seul instrument et, entrelacée à la première, l'histoire – toujours en cours – d'une réconciliation avec soi-même.
Je m'explique. La première histoire commence dans les années 1950, à Beyrouth donc, lorsque le pianiste Abdallah Kamanja cherche désespérément le moyen de jouer la musique orientale (dont les notes se subdivisent en quarts de ton) sur un piano occidental traditionnel (qui ne connaît que les demi-tons), le tout sans modifier l'aspect extérieur de l'instrument ni son clavier. Après s'être creusé la tête pendant des années, Kamanja toucha au but, parvenant à faire jouer des quarts de ton à son piano. Son invention intéressa aussitôt le facteur d'orgue viennois Frederick Hoffmann, prêt à se lancer dans la fabrication à grande échelle du piano oriental. Le rêve de Kamanja de jouer ces deux musiques en même temps sur le même instrument allait se réaliser...
La deuxième histoire est celle de l'auteure, Zeina, jeune femme née à Beyrouth au début des années 1980, dans un milieu très francophile. Elle grandit dans les deux langues, le français et l'arabe, puis part à Paris en 2004, tout en continuant à revenir régulièrement au Liban. Tiraillée entre ses deux pays, ses deux langues, ses deux cultures, elle se cherche une identité, une nationalité. Pas évident quand on s'est sentie étrangère dans son propre pays, quand la langue arabe a été, à un moment, « la langue de la violence du monde dans lequel nous vivions, la langue des miliciens, des barrages armés (...), la langue des mauvaises nouvelles, celle qu'on a envie d'oublier ».
Tranche d'histoire d'un pays du Proche-Orient fortement imprégné de culture française, « le piano oriental » est un double récit plein de charme, d'humour et de tendresse, rendu sonore et virevoltant par les nombreuses onomatopées et le graphisme foisonnant, dessiné en noir et blanc, à gros traits nets, une sorte de ligne claire. Si le récit du parcours de Zeina m'a moins touchée ou intéressée (parce pas assez approfondi à mon goût), celui du piano oriental comme un pont jeté entre deux musiques est presque un conte de Noël...
Joyeux Noël à tous !
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Lorsque je suis tombée sur cette B.D à la bibliothèque je me suis souvenue avoir lu de bons avis sur babelio à son sujet et je me suis laissée tenter. J'ai passé un très bon moment avec cette B.D.

J'ai aimé la façon dont l'auteure a traité son sujet. Elle a beau aborder des thèmes pas forcément évidents, parfois douloureux, comme le déracinement et l'identité, elle le fait avec une légèreté constante. Elle ne verse jamais dans le pathos. Au contraire, le récit est très amusant, très pétillant. A ce ton léger s'ajoute une atmosphère nostalgique très douce qui donne à l'ensemble un côté très poétique.

Le dessin vient renforcer cette atmosphère. le fond et la forme se marient parfaitement. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteure. A la fois très simple et fourmillant de détails, c'est toujours d'une lisibilité parfaite. La mise en scène est originale tout en paraissant naturelle, il y a comme une musicalité dans la mise en images du récit, ce qui colle parfaitement à l'histoire racontée.

« le piano oriental » est une très jolie B.D qui procure une sensation de douceur et fait voyager.

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Beyrouth, 1959 nous retrouvons Abdallah
Cui, Cui....
Bonjour Ludwig !
Quelle bonne idée de commencer une belle journée au son accueillant d'un babillement d'oiseaux et quel oiseau ! Quel prénom Ludwig !
Puis la marche matinale nous amène avec Scrouitch.... scrouitchi... et on continue Scrouitch.... scrouitchi... nos pas nous portent aux grands magasins, ce temple du non marchandage ... un drame nous disent ils !
Rencontrer Albert avec son stratagème albertien... il devrait donner la leçon à un certain Donald .... il ne faut jamais oublier de coller !

Beyrouth, 2004 nous retrouvons Zanzoun
La musique n'est pas la même,
Juste roll roll roll roll une valise de 23 kg pour une jeune femme de 23 ans.
Nous rencontrons le fantôme du grand père, (drogman pendant le mandat français au Liban, nommé fonctionnaire français sans avoir jamais vécu en France), peut être a t il rêvé toute sa vie de partir ?

Je comprends enfin le titre du livre ...
La gajure
Sur un clavier de piano l'intervalle minimal entre deux touches correspond à un demi ton ...
Or dans la musique orientale, l'intervalle le plus petit est le quart de ton !
Alors comment faire si on ne peut pas jouer, une mélodie orientale sur le clavier d'un piano ?

Nous découvrons l'histoire d'Abdallah Chahine, libanais, né en 1894. Il joue de l'harmonium. Adulte, il répare et accorde des pianos. Il conçoit et réalise un piano oriental à quarts de ton avec le facteur viennois Frederick Hoffmann.
Sa biographie est écrite et dessinée par sa petite fille.
Les établissements A.Chahine & Fils existent toujours ainsi que la maison de production "Voix de l'Orient".
("A.Chahine & Fils est actuellement parmi les plus grandes sociétés opérant dans le domaine de la vente des instruments de musique orientaux et occidentaux, traditionnels et électroniques, ainsi que dans le domaine la production de disques sous la marque "Voix de l'Orient".", c'est ce que nous dit Me jesaistout.)

Hormis le côté biographie qui met en avant l'histoire de ses aïeux, Zeina arrive à nous parler de sa difficulté de naviguer entre ses deux cultures .... et nous faire part de sa fierté de réussir à le faire. Faire cohabiter deux versants de son identité sans que jamais ils ne rentrent en conflit mais plutôt faire en sorte qu'ils se complètent sans jamais s'opposer ....
Le récit est noir sur blanc ou blanc sur noir selon la version de l'histoire que nous découvrons.
Un vrai plaisir à la fois visuel, intellectuel et affectif.
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Si je devais qualifier ce roman graphique en un mot : Liberté. La liberté de l'auteur qui, on le sent, s'est fait plaisir aussi. Une multitude de détails dans les dessins en noir et blanc. Chapeau l'artiste ! L'auteur, libanaise, alterne avec le passé de son arrière grand-père, inventeur du piano oriental, et de sa double nationalité. La comparaison des deux langues donne des planches amusantes. Une magnifique BD musicale.
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Un travail graphique tout à fait remarquable ! L'ensemble est tout en noir et blanc dans un style très particulier, très très chargé. Malheureusement, j'ai découvert ce roman graphique en format poche, et je pense que ce format ne rend pas du tout justice au superbe travail de Zeina Abirached. le format est trop petit pour les nombreux détails peuplant chaque page.

Je n'avais jamais entendu parler de ce monsieur, inventeur du piano oriental. C'est l'arrière grand-père de l'autrice qui en est l'inventeur et elle lui rend ici hommage. En même temps, elle intercale des passages sur sa vie à elle autour de la double culture franco-libanaise.

Une jolie découverte.

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En entremêlant deux récits, ce roman graphique tisse le lien entre Orient et Occident. D'un côté, l'auteure libanaise nous relate sa venue en France et son expérience singulière des langues française et arabe. de l'autre, elle romance la vie d'un aïeul Abdallah, inventeur méconnu d'un “piano oriental” à Beyrouth, pièce unique permettant de jouer le quart-temps des mélodies orientales.
Sans être complètement rebuté, je n'ai pas été transporté par le style graphique, très géométrique et orientaliste avec ce noir & blanc au trait épais. Il y a de l'inventivité dans la mise en page, et une touche légère pleine de bonhomie dans la mise en scène des personnages. On ne peut pas complètement s'empêcher de penser à Marjane Satrapi.
Un bon moment à passer, entre deux cultures.
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Années 60, dans les rues animées de Beyrouth, quand Abdallah Kamanja marchait avec ses chaussures neuves (des Vera Pello), elles faisaient des "scrouitch, scrouitch" et quand il saluait en tapotant sur son tarbouche en feutre, cela faisait des "poc, poc". Abdallah était un musicien et réparateur de pianos. Il avait en secret un rêve : parvenir à jouer sur son piano les belles mélodies orientales qu'il affectionnait, ces musiques dont l'intervalle le plus petit est le quart de ton. Tout l'opposé de ce que produit un piano dont l'intervalle minimal entre deux touches est le... demi-ton. Vous me suivez ? Abdallah, réfléchit longtemps, longtemps (ici des "Grmbl" et des "hmm"), en se grattant la tête ("scritch, scritch") et le menton ("grat, grat", forcément...). Des années que cela durait, jusqu'au jour où sa voisine excédée par le tintamarre pianistique lui cria : "Si-lence !". Abdallah penaud mais qui ne voulait pas se résigner, enclencha alors la pédale de sourdine et... soudain comprit.

2004, Zanzoun vit elle aussi à Beyrouth, du moins plus pour très longtemps car elle s'apprête à quitter le Liban pour se rendre en France. La jeune femme part avec une grande valise sur roulettes ("roll, roll, roll") emmenant avec elle tout l'indispensable pour vivre sur une île déserte, sauf que Paris n'a rien d'une île déserte... et avec tous les souvenirs des siens, de son enfance, sa passion pour la lecture, l'écriture mais aussi celle de ses deux langues parlées : l'arabe et le français, comme un trait d'union entre l'ici et l'ailleurs, entre le passé et le présent.

Dans "Le piano oriental", c'est un peu de son histoire que Zeina Abirached nous livre : Abdallah Kamanja, c'est son arrière grand-père, l'inventeur du piano oriental et Zanzoun, l'auteure elle-même. Dans cette histoire, Zeina Abirached interroge, au travers de la musique et les langues parlées le rapport entre les cultures, leur proximité, leur ligne de partage. Pas de thèse ici, seulement ses souvenirs et son témoignage, celui d'une enfant, d'une jeune femme vivant de l'influence de cette double culture, ne délaissant ni ne privilégiant l'une par rapport à l'autre.

L'histoire est séduisante tout autant que les dessins, plus proches du graphisme que de la bande dessinée. Noires et blanches, comme les touches d'un piano, sont ici les seules couleurs qu'utilise Zeina Abirached. Dessins naïfs et beaux, symétriques, dépouillés de toute perspective qui rappellent un peu ceux des enfants, entourés de très nombreuses onomatopées (le bruit des pas, le chant des oiseaux, les notes de musique, etc. elles sont partout présentes) et de volutes géométriques, ils rendent tous compte de l'atmosphère de l'instant, des lieux et des personnages.
Une histoire qui redonne au temps un peu de sa poésie, de sa beauté passées. Douce nostalgie d'une histoire savoureuse :
- "Bonjour Abdallah, goûte-moi cette pomme Habibi ! C'est du miel !"
- "Hm." "Scrontchi, Scrontcha".
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En noir et blanc, le graphisme et les détails sont subjuguants. le rythme est au son des mélodies que l'on peut imaginer mêlant Occident et Orient, France et Liban. Un peu d'ici et un peu d'ailleurs. Pas tout à fait française mais pas totalement libanaise. le sentiment est si bien retransmis de l'auteure. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'univers musical de cette BD, sûrement dû au changement de narration entre les 2 personnages principaux. C'est poétique et biographique. Un ouvrage personnel et ouvert au monde.
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Une lecture due à une amie littéraire. Octobre 2015 nuit et journée de fraîcheur.
Décidément échanger des livres est une formidable expérience pour qui demeure curieux de l'autre et optimiste devant les mots et les images. Et oui ! Il s'agit d'une bande dessinée.

Je ne connaissais pas du tout Zeina Abirached mais je vais essayer de me procurer d'autres oeuvres de cette auteure. le piano oriental raconte deux histoires parallèles, celle d'Abdallah Kamanja dans les années 60 à Beyrouth et celle de Zeina dans les années 90-2000. le premier rêve de fabriquer et de jouer sur le premier et unique piano au monde qui possèderait le fameux quart de ton de la musique orientale. La seconde partage sa vie et ses pensées entre deux langues, le français et l'arabe, puis entre deux pays, la France et le Liban...

Le style du dessin en noir et blanc plutôt dense et rythmé par des sons sous forme d'onomatopées est entraînant, fluide et poétique. J'aime beaucoup, la tendresse et la musique qui se dégagent de ces pages. Moi qui ne suis pas le moins du monde musicienne, j'ai eu l'impression d'entendre un air de piano ou un ensemble de percussions douces tout au long de l'histoire. Une belle manière de supporter l'absence du sommeil ou simplement de passer une bonne journée au chaud, ou tout ce que vous voudrez en fait !
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