Ce tome 2, intitulé "Renaissance", est meilleur que le tome 1 qui était déjà d'une belle supracooltitude : Dan Abnett m'a presque toujours régalé, et ici une fois de plus j'ai pris mon pied !
Après avoir été le digne héritier du Raymond Burr / Robert T. Dacier de "L'Homme de fer", l'Inquisiteur Gidéon Ravenor reprend cette fois-ci le rôle du Peter Graves / Jim Phelps de "Mission Impossible" !!! (encore que, difficile de ne pas penser à un mélange grimdark entre "24h" et "X-Men" ^^)
Après avoir réchappé au piège tendu dans le Quadrant de la Chance aux marées de feu, la team Ravenor revient en mode underground à Eustis Majoris, la capitale du sous-secteur Angelus, pour découvrir jusqu'où s'étend la gangrène criminelle qui a failli leur coûté la vie... Les pauvres, s'ils avaient su à quel point le système est corrompu, ils ne seraient jamais revenus !
L'enquête sur le trafic de flects les a trimbalés à travers divers systèmes planétaires, mais en remontant à sa source la piste du Cartel du Treizième Contrat ils découvrent d'autres trafics plus inquiétants encore... et une partie de poker menteur à 3 joueurs !
- la team Ravenor poursuit ses investigations sans savoir si elle a affaire aux manipulations de la Fratrie Divine (remember les devins du "Dune" de Frank Herbert ! ^^) ou aux complots Secrétistes (remember les mentats du "Dune" de Frank Herbert !), ni même quel est le Grand Oeuvre des uns et des autres... (encore qu'« Eperon » a été averti par « Aiguillon » qu'une nouvelle tragédie était en route, sans doute encore pire que l'Atrocité de Thracian Primaris ! Oui, j'utilise les noms de code de la trilogie "Eisenhorn" pour ne pas spoiler ^^)
- les Secrétistes de la Cognitae dirigés par le mystérieux didachoï (dont la véritable identité ne nous sera révélée qu'à la toute fin), savent qu'on leur met des bâtons dans les roues dans leur grand projet de reconstruction du langage de la création, et ils cherchent à débusquer les membres de la Fratrie Divine avant d'apprendre le retour de Ravenor présumé mort et d'hésiter sur l'identité de la cible à éliminer en priorité...
- les voyants déments de la Fratrie Divine, avec l'aide d'un « facilitateur » collectionneur de déodandes (objets ayant provoqué un homicide sans intervention d'une main humaine), oeuvrent à l'avènement du Prince Démon dénommé Slyte mais se demandent s'ils doivent agir ou ne pas agir contre ceux qui volontairement ou involontairement peuvent être ceux qui feront aboutir leur projet (mais ne pas agir, c'est déjà agir n'est-ce pas ? blink)
Qui sera celui qui empêchera l'arrivée du chaos ? Qui sera celui qui provoquera l'arrivée du chaos ? Ou pire encore, qui sera celui qui en voulant l'empêcher finira par le provoquer ?
L'Inquisiteur Gidéon Ravenor / le Professeur Charles Xavier toujours menacé de céder à la tentation du Côté Obscur de la Force ?
La fugitive Maud Plyton, marshal des affaires spéciales qui sait que la vérité est ailleurs ?
L'adolescent Zaël Efferneti, psyker miroir et super-héros/super-vilain en devenir ?
Toros Revoke le John Steed maléfique capable d'utiliser le pouvoir de la Voix ?
Kara Swole la strong independant woman obligée de s'en remettre à la Foi ?
Jader Price le technocrate perfectionniste qui voulait être roi ?
Carl Thonius le dandy efféminé en pleine crise d'identité ?
Patrick Belknap, le Robin des Bois médical ?
A moins qu'il ne s'agisse de Stefoy, Molay, Siskind, Boneheart, Lilean Chase, Zygmunt Molotch, Orfeo Culzean... Les voies menant vers l'enfer sont pavées de bonnes intentions, et ici force est de constater que l'auteur anglais maîtrise sacrément bien le suspens hitchcockien (et pas seulement en offrant un formidable remake cyberpunk de "Les Oiseaux" de Daphné du Maurier ! ^^)
Je passe sur les chouettes clins d'oeil à "Dune" (y compris les Danseurs-Visages ^^), "Star Wars" (« Ce ne sont pas ces droïdes là que vous recherchez » ^^), "X-Files" (Mulder, Scully, Skinner ^^) et "L'Agence tous risques" (« j'adore quand un plan se déroule dans accroc » ^^), comme sur le recours au cahier des charges du blockbuster jamesbondien... Les personnages, l'univers et ses enjeux ayant déjà été présentés dans le tome 1, ce tome gagne autant en homogénéité qu'en intensité. Et à l'image du tome 1, on nous offre un savant dosage d'enquêtes et d'interrogatoires, d'infiltrations et d'exfiltrations, de traques et de cavales, d'opérations de sauvetage et d'opérations de nettoyage, de close combats et de gunfights... qui piochent à parts égales dans les POVs des héros, des vilains, et des pauvres hères victimes collatérales des uns et des autres. Et à mi-roman, nous plongeons dans un enfer technocratique
où 5 millions de cogitateurs xénos, mutants et hérétiques tournent à plein régime pour bombarder de messages subliminaux blasphématoires des milliers, des milliers et des milliers d'employés de bureau réduits au misérable statut de cobayes humains...
Un véritable cauchemar orwellien, auquel il faut ajouter les piques contre le système de santé britannique, les ravages de la pensée unique, les élites suprématistes à la con et les homines crevarices habituels... bref, dans l'éternelle lutte des classes la SFFF anglaise continue de choisir son camp et c'est tant mieux !
Fatalement les masques finissent par tomber, et une fois encore nous assistons à une formidable baston de 100 pages où se rencontrent le meilleur des comics, des séries télé et des films ciné !!! (rhââ lovely le mélange Emma Peel / Trinity ^^)
Au final, un techno-thriller sévèrement burné sur fond de pot-pourri dystopique ! Si le côté baroque de l'univers WH40K ne vous rebute pas, je recommande chaudement et je vous dis foncez car pour ma part dans le genre j'ai un peu honte de m'être tapé plein de pavés moyennasses dont je tairai les noms avant de découvrir cette super série... Et les auteurs anglais sont définitivement incroyables, puisqu'après ce tome 2 où James Bond retrouve sa némésis Ernst Stavro Blofield, je me suis obligé de me ruer vers le tome 3 où Sherlock Holmes va retrouver James Moriarty (à moins qu'on assiste aux retrouvailles explosives du Docteur et du Maître) ! ^^
PS : bravo à Nathalie Huet, parce que les dialogues de Sholto Unwerth cela ne devait pas être de la tarte à traduire avec ce mélange zarbi truffé de barbarismes et de néologismes... Et après, les hipsters VOphiles vont encore râler que les traductions françaises sont toutes bidons...
Challenge Pavés 2016-2016 2/3
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