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EAN : 9782369560821
160 pages
Editions Intervalles (11/09/2019)
4.4/5   26 notes
Résumé :
Férue de taïko, ou art du tambour japonais traditionnel, l'héroïne, jeune Française sédentaire, est la première Européenne à avoir été admise dans l'école la plus secrète et la plus fermée du Japon. Les règles y sont absconses, personne n'y parle anglais et la discipline y est de fer. Roman initiatique teinté d'humour sur les changements personnels que provoque le choc des cultures. Premier roman. ©Electre 2019
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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"Tokyo, tambours et tremblements.
Dans ce récit de voyage nous pénétrons dans le monde secret et mystérieux du tambour japonais. C'est en Belgique que Maïa a découvert l'art du taïko. Une bourse d'étude et quelques expressions japonaises en poche, la voici à Tokyo, face à l'école. (...)
Le Japon, c'est une langue, une culture, des usages. le premier contact est somme toute dépaysant, tout est trop petit, les chaussons, les tables. A l'école, Maïa est accueillie par Akira, unique femme du groupe, seule personne à parler anglais. « Je lui souris et l'écoute avec attention m'expliquer que je ne serai la bienvenue ici que si je respecte à cent pour cent les règles… La place se mérite. L'accès à la Connaissance aussi. »
Voilà qui est dit. Maïa observe, étouffe parfois quelques larmes. Elle ne dédaigne pas les verres de saké qui lui sont offerts. Rien de tel pour renforcer les liens. Car, oui, dans ce récit, on ne boit pas que du thé et de la soupe. On mange copieusement et l'on trinque jusque tard dans la nuit.(...)
Au fil des jours, il faut affronter, et cacher, le découragement et la douleur. Les muscles tremblent, les mains saignent, se crevassent à force de taper sur les tambours, il fait chaud et soif. le soir, ivre de fatigue, Maïa fait l'expérience du métro tokyoïte où « pas un millimètre d'espace n'est laissé libre. Les corps se fondent, se confondent et créent un hybride obèse, hydre à mille têtes qui avale les nouveaux venus pour grossir encore ». (...)
La boucle est bouclée. « Peux-tu seulement repartir ? Qui seras-tu en Europe ? Vers quel dieu vas-tu te tourner ? Qui croira à tes fantômes ? » de l'humour et de la poésie dans ce témoignage captivant et finement écrit."
Elisabeth Dong (Extrait) dans Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/le-b..
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Une petite pépite ce roman, merci beaucoup à Babelio Masse critique et à Armand de Saint-Sauveur, l'éditeur de chez Intervalles.
Je l'ai choisi car j'aime la littérature nippone; bien sûr j'avais noté que l'auteure était bien française mais que l'histoire se passait au Japon, dans ce Japon si mystérieux aux yeux des occidentaux que nous sommes.
Maïa est une jeune artiste, elle a vingt ans lorsqu'elle obtient la bourse Vocatio pour aller perfectionner sa pratique de la percussion à Tokyo dans une école de taïko. Premier mystère, qu'est-ce qu'un taïko?
C'est en ça que la littérature est une ouverture sur le monde! on y apprend tant de choses, on assouvit des morceaux de notre curiosité...
Les taïkos sont ces tambours traditionnels japonais sur lesquels les musiciens peuvent taper des heures durant, en offrant une musique rythmée, soutenue, profonde, incroyable.
Maïa est donc venue pour se perfectionner dans cet art, mais il lui semble qu'elle découvre tout, et qu'elle apprend plus qu'elle ne se perfectionne.
Elle est aux côtés des grands maîtres de cet art, elle est à la fois émerveillée et incrédule.
Ce qu'elle raconte, de façon très efficace, avec une écriture concise, lui semble quelque peu irréel , et elle le transmet parfaitement.
Ce Japon étrange, avec ses tremblements, ses débordements de la nature, la fascine, et nous fascine pour le coup! le métro à Tokyo, bondé, arrêté sur un pont quelques heures à cause d'un séisme, sans que personne ne s'émeuve, est une scène réellement improbable pour nous autres français.
Mais le plus important de son aventure est bien entendu son expérience à l'école; son entraînement épuisant , cet acharnement à taper en rythme, en force et en douceur à la fois. On trouve dans cette pratique la rage et la force qu'ont les japonais à faire les choses mieux que quiconque, cet esprit à faire les choses difficilement, à se donner corps et âme dans leur activité. Maïa est sans cesse épuisée, au bout de ses forces, il lui arrive de s'endormir tout en continuant à frapper son tambour, elle se blesse, mais continue, à l'instar de ses professeurs qui ne la laisse pas beaucoup souffler.
Elle nous emmène également à la rencontre des temples, des sumos, avec cet oeil étranger et légèrement critique: pourquoi aller dormir durant les combats de sumos (et en plus payer cher pour le spectacle) alors qu'il suffit de se reposer chez soi? le culte du travail est bien relevé par l'auteure, travailler longtemps jusqu'à épuisement, est une façon de faire extrêmement ancrée dans la culture japonaise.
Ce premier roman de Maïa Aboueleze, je l'ai lu comme une petite parenthèse, très dépaysante, très agréable. Il me reste quelque part au fond du coeur le son des taïkos qui résonnent, qui battent régulièrement, calmement, agréablement.
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Je suis très heureuse d'avoir découvert le taïko, cette pratique japonaise musicale et quasi martiale, à travers les lignes de Maïa Aboueleze.
Son roman largement autobiographique prend la forme d'un récit de voyage au Japon. On y suit les aventures d'une jeune fille hypersensible et angoissée qui se heurte à la culture du non-dit à la japonaise, au barrage de la langue aussi, qui se forge le corps au rythme du tambour, qui s'alcoolise joyeusement au saké et fait ses premiers pas en dehors du cocon familial. J'ai aimé le style plutôt entrainant et me suis considérablement prise d'empathie pour l'apprentie musicienne.
Je recommande ce livre aux amoureux de voyage et du Japon en particulier, à tous les expatriés qui se sont heurtés à l'apprentissage d'une langue complexe, aux angoissés, aux musiciens, aux danseurs et pratiquants d'arts martiaux qui retrouveront certainement des émotions et sensations bien connues et couchées ici sur papier.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Intervalles, que je découvre avec plaisir, pour l'envoi de ce livre.
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Dès les premières lignes, un tremblement de terre se profile : « Il y a une striure au sol. Elle part de mes pieds et se dirige vers la sortie. le sol est coupé en deux. Tremblement de terre ? » La peur d'un séisme sera omniprésente au cours du récit. Dès la fin de la première page, « Me détendre les tempes. Visualiser une plume qui caresse le front. Regard de côté. Quelque chose est tapi derrière le rideau sale », le personnage perçoit (ou imagine) des étrangetés. Longtemps, Maïa, cette jeune femme partie pour la plus prestigieuse école de tambours japonais, s'accrochera à un demi-Xanax qui traîne dans sa poche depuis le vol qui l'a mené vers Tokyo. Angoissée, elle se fait des idées (quelques chose est tapi derrière le rideau ; l'avion sombre… ; des bruits de pas dans sa chambre etc), et la terre qui tremble ou qu'elle s'imagine trembler, ses pérégrinations dans Tokyo qui ne sont que des rêves… le fantastique, les fantômes japonais ne sont pas loin.
L'exil dans un pays dont on ne connaît pas la langue et qui devient un monde mystérieux, un peu inquiétant, explique sans doute le trouble du personnage. Rien ne sera facile dans cette apprentissage-apprivoisement : que ce soit celui de l'art de ces tambours ou du maître de l'école, Takeshi : « Les élèves attendent un mot de Takeshi. Celui-ci ne dit rien et fait des petits "oui" de la tête en regardant dans le vide. Puis il fixe l'un d'entre eux ». Mais, les difficultés finiront par s'estomper.
C'est un livre à l'ambition modeste par sa brièveté (à peine 150 pages) et maîtrisée parce qu'il réussit à rester coller à son sujet, évitant surtout l'écueil du livre se passant à l'étranger, avec des pages explicatives montrant qu'on a bien fait son travail : la découverte du Japon se fait de façon naturelle, sans ostentation de raconter qu'on y est bien allé, ou qu'on s'est bien documenté. La répétition des trajets en métro, les échanges avec la logeuse ou encore le trouble temporel lié aux rêves éveillés que Maïa fait, permettent par leur étrangeté vécue – la fatigue réelle du personnage à cause de l'apprentissage très physique du taïko japonais y est pour quelque chose – de raconter ce monde nouveau pour elle et de fait pour le lecteur. Ce qui m'a bien également plu, c'est la manière de décrire (d'écrire) le jeu du tambour, du corps frappant cet instrument et des sensations produites. « C'est mieux qu'hier. Un peu. Je tourne, rate le tambour de droite, saute, cogne mon genoux au pied métallique du tambour de gauche. Au-dessus de la salle les professeurs installés à l'office entendent tout. Je ne peux pas m'arrêter.»

Ps : le titre de ce livre est pour moi un mystère… le récit fait bien mention de retardataires arrivant après le début d'une représentation de kabuki… si quelqu'un-e a une explication pour m'éclairer et me permettre de dire "ah oui..." ! Je suis preneur !
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Tokyo, tambours et tremblements, voici le sous-titre de ce livre-ci. Ce témoignage est unique car il infiltre le monde très fermé de l'école tokyoïte de taïko (tambour japonais). Après avoir obtenu une bourse, Maïa s'envole pour le Japon et se heurte à une discipline de fer. Elle qui n'avait jamais voyagé se retrouve au coeur même d'une institution très fermée encore assez livrée sur elle-même. Rares sont les Européens à avoir étudié là-bas et le taïko était pour moi un instrument tout à fait inconnu.
Une routine s'installe mais les codes sont rigoureux et les échanges limités (les Japonais sont peu à l'aise avec la langue de Shakespeare) : le professeur, Takeshi, tient les élèves à distance. Fumiko, élève du groupe, devient une guide et amie précieuse.

A travers ce roman initiatique, c'est un instantané du pays découvert qui prend forme. Et le pays du Soleil Levant est plein de surprises, secoué par les typhons et tremblements de terre. Entre incompréhension latente (l'anecdote des toilettes m'a fait tellement rire…) et fascination pour cette rigueur exemplaire, Maïa navigue entre des sentiments contradictoires. Sans cesse sur le qui-vive, elle expérimente les bains, l'opéra et se laisse aller à cette effervescence ambiance.

Pour avoir été au Japon et pour apprendre depuis peu la langue, j'ai été particulièrement intéressée par le regard d'une étrangère, complètement néophyte des usages. Elle apprend le tambour à un rythme effréné mais découvre aussi un peuple discret et d'une persévérance sans faille. Lorsqu'elle évoque l'état de ses mains, pleines d'ampoules et si sensibles de taper à longueur de journée, on se figure bien toute la rudesse de la tâche.

Ce livre est parfois drôle, parfois teinté d'une solitude latente. Il n'en demeure pas moins un très bon témoignage d'une réalité hors de nos frontières et pour cela, lisez-le !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mon hôtesse sort enfin avec de grandes canettes fraîches de bière, de saké, de bière au saké, de saké à la bière, de saké au citron, de bière au yuzu. Elle s’assied face à moi et nous nous regardons pour la première fois. Nous levons nos verres à cette nouvelle rencontre et sans un mot, tandis que mes pieds s’étalent dans leurs chaussons et que mes coudes et mes genoux trouvent leur place, nous buvons toute la nuit comme si nous nous connaissions depuis toujours.
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C'est de nouveau à moi. Je lève les bras, frappe le tambour. Le son est plus net, plus fort, plus régulier, plus rapide. La douleur dans mes mains disparaît. Je m'habitue aux vibrations. Mon corps chauffe et sue. Encouragée par les cris des uns et des autres, je tape, je tape, je me détends sans me ramollir, mes yeux fixent le centre du taïko. La salle se remplit de nos voix et de nos frappes. Je ne sais plus d'où provient le son, qui le crée. Moi, le groupe, le taïko lui-même qui a sa vie propre ? Les gouttes de sueur coulent sur mon dos et chatouillent mon bassin.
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Mon épaule gauche brûle. Je me baisse un peu et regarde l'heure. Trois minutes.Ça ne fait que trois minutes. Il en reste 80. Je vois Takeshi m'observer du coin de l’œil.
Je tape, je tape. je respire, me concentre sur la peau du tambour. Mes yeux se rétrécissent. J'ai envie de pleurer.
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Je tape, je tape. Je respire, me concentre sur la peau du tambour. Mes yeux se rétrécissent. J’ai envie de pleurer. Quatre minutes. Je croise un nouveau regard du bourreau.
S’empare alors de moi une énergie que je ne reconnaissais pas. Un liquide incandescent qui m’était inconnu jusque-là. L’orgueil. L’orgueil pur, absolu, démesuré. Une vague gigantesque qui me hurle dans tout le corps « Tu me testes ? Je ne faiblirai pas devant toi. Tu peux me demander ce que tu veux, je mourrai mais je tiendrai.
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Je croise les jambes.

"it is inapropriate."

Akira me frappe les genoux.

Je voudrais me cacher sous mon sèche-cheveux [...]

"Tu pourrais repartir. tu pourrais retourner en Belgique. Retrouver tes amis, prendre ton café le matin sur la place de chez toi. le serveur est gentil et a toujours un mot gentil pour commencer la journée."
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