AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de syssylle


Une petite pépite ce roman, merci beaucoup à Babelio Masse critique et à Armand de Saint-Sauveur, l'éditeur de chez Intervalles.
Je l'ai choisi car j'aime la littérature nippone; bien sûr j'avais noté que l'auteure était bien française mais que l'histoire se passait au Japon, dans ce Japon si mystérieux aux yeux des occidentaux que nous sommes.
Maïa est une jeune artiste, elle a vingt ans lorsqu'elle obtient la bourse Vocatio pour aller perfectionner sa pratique de la percussion à Tokyo dans une école de taïko. Premier mystère, qu'est-ce qu'un taïko?
C'est en ça que la littérature est une ouverture sur le monde! on y apprend tant de choses, on assouvit des morceaux de notre curiosité...
Les taïkos sont ces tambours traditionnels japonais sur lesquels les musiciens peuvent taper des heures durant, en offrant une musique rythmée, soutenue, profonde, incroyable.
Maïa est donc venue pour se perfectionner dans cet art, mais il lui semble qu'elle découvre tout, et qu'elle apprend plus qu'elle ne se perfectionne.
Elle est aux côtés des grands maîtres de cet art, elle est à la fois émerveillée et incrédule.
Ce qu'elle raconte, de façon très efficace, avec une écriture concise, lui semble quelque peu irréel , et elle le transmet parfaitement.
Ce Japon étrange, avec ses tremblements, ses débordements de la nature, la fascine, et nous fascine pour le coup! le métro à Tokyo, bondé, arrêté sur un pont quelques heures à cause d'un séisme, sans que personne ne s'émeuve, est une scène réellement improbable pour nous autres français.
Mais le plus important de son aventure est bien entendu son expérience à l'école; son entraînement épuisant , cet acharnement à taper en rythme, en force et en douceur à la fois. On trouve dans cette pratique la rage et la force qu'ont les japonais à faire les choses mieux que quiconque, cet esprit à faire les choses difficilement, à se donner corps et âme dans leur activité. Maïa est sans cesse épuisée, au bout de ses forces, il lui arrive de s'endormir tout en continuant à frapper son tambour, elle se blesse, mais continue, à l'instar de ses professeurs qui ne la laisse pas beaucoup souffler.
Elle nous emmène également à la rencontre des temples, des sumos, avec cet oeil étranger et légèrement critique: pourquoi aller dormir durant les combats de sumos (et en plus payer cher pour le spectacle) alors qu'il suffit de se reposer chez soi? le culte du travail est bien relevé par l'auteure, travailler longtemps jusqu'à épuisement, est une façon de faire extrêmement ancrée dans la culture japonaise.
Ce premier roman de Maïa Aboueleze, je l'ai lu comme une petite parenthèse, très dépaysante, très agréable. Il me reste quelque part au fond du coeur le son des taïkos qui résonnent, qui battent régulièrement, calmement, agréablement.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}