Citations sur Aya de Yopougon, tome 5 (17)
- Monsieur Sissoko, dans les circonstances extraordinaires, il faut savoir employer des moyens extraordinaires.
- Et qu'est-ce que tu vas faire d'extraordinaire, là ?
- Nous allons surprendre en encerclant le village.
- À trois ? Ce serait en effet très extraordinaire, Binda.
- Koro, dans chaque homme il y a quelque chose de bon.
- Maman, comment tu as pu épouser un ininstruit comme papa, même ?
- Bintou, le bouc pue mais les chèvres ne le repoussent pas. Tu sais que chez nous, la femme doit accepter de garder son mari malgré tout.
- En tout cas, c'est votre génération. Nous on les gère. (p. 65)
Ils se proclament du jour au lendemain pasteur, prophète, évangéliste, révérend, apôtre, berger et j'en passe... Ils prêchent souvent l'évangile de la prospérité. Ils promettent l'argent facile et les guérisons miraculeuses. Mais comme rien ne se fait sans rien, les fidèles doivent semer pour récolter, c'est à dire donner toutes leurs économies pour recevoir. (p. 113)
- J'ai compris ô. Eh ! Déjà que je suis noir, si je travaille au noir, là, c'est pas bon.
- C'est pas ca, Inno. Il doit te faire une promesse d'embauche. Avec ça tu vas à la préfecture demander une carte de séjour.
- Eh Seb, si je vais à la préfecture, ils vont me rapatrier ô.
- Si tu restes comme ça sans papiers, aussi !
Ton visa est périmé depuis longtemps, Innocent.
- Eh, l'étranger est mal accepté, dêh !
- Mais il a des droits, Inno. Ton patron, s'il tient à toi, te fera cette promesse d'embauche.
- Seb, je lui fais à moi seul tout son bénéfice. Je vais le voir de ce pas.
Grand chef, toi-même tu sais que si on imite l'âne pour péter, notre derrière se déchire.... (p95)
- Mais !? Je croyais qu'ici là, c'était normal d'être gay !
- Oh non ! Si mes parents l'apprenaient ils ne me parleraient plus.
- Yacô, Seb !
- Y a pas mort d'homme, Inno. C'est juste que j'en ai assez de leur mentir.
- Seb, je sais que quelqu'un qui n'a pas de soutien, là, est souvent victime d'injustice ô.
— Koro, réfléchis un peu. Il ne peut pas aimer une fille comme ça, elle ne ressemble à rien!
— Hyacinthe, ta bouche, là, ne sait pas porter caleçon, non?
-Eh, luttage de bus, là tous les jours c'est dur deh!
-Eh tantie c'est là ou on voit que la galanterie s'arrete à la porte des bus?
-On souffre ma fille. Et puis quand tu arrives à ton travail, là, tu sens la transpiration
-Tantie, si au moins c'etait la tienne, mais c'est celle de ton voisin.
-C'est vrai deh!
- Mais monsieur, y a quoi ? Pourquoi vous me serrez, comme ça ?
- Toi là tu es dans le bus et tu te plains qu'on te serre ?
- Oui et surtout dis à ton troisième bras qui est entre tes cuisses d'arrêter de toucher mes fesses. (p. 34)