Ici s'achèvent les mésaventures d'Aya et de ses amies, peut-être un peu trop rapidement et facilement dans certains cas, mais positivement.
J'ai trouvé les dessins de meilleure qualité que les premiers tomes et le scénario également, bref j'ai vraiment aimé ce numéro 6.
C'est un peu comme des amis de longue date que l'on quitte, surtout parce que j'avais commencé à lire la série à sa sortie ce qui fait déjà un certain nombre d'années! Si vous ne connaissez pas, je vous encourage à le lire pour sa fraîcheur, sa langue et ses portraits si vivants. Et gros plus: le lexique (à peine nécessaire quand on arrive au 6ème tome, comme le souligne Marguerite Abouet sous forme de clin d'oeil), les petits points culturels sur la Côte d'Ivoire des années 70 et les recettes ivoiriennes, qu'il serait temps que je teste.
Ciao Aya!
Voilà, avec ce tome 6 s'achève mon voyage avec Aya, sa famille et ses amis.
Belle balade africaine.
Le temps des réconciliations, le temps des aveux, le temps des déclarations d'amour, le temps des accusations.
Adieu Aya la solitaire, la solidaire, la sage, la confidente, l'amie, la fille.
Adieu Mamadou et Adjoua, bon vent à votre famille enfin assumée.
Adieu Gervais et Jeanne qui devrez composer avec les humeurs d'une mère acariâtre.
Adieu Moussa et ses parents enfin fiers de lui.
Adieu Innocent et Sébastien, son colocataire parisien, que les difficultés n'effraient pas.
Adieu Albert qui devra assumer son homosexualité maintenant connue.
Adieu Bintou, Hervé, Ignace, Fanta, Grégoire et tant d'autres personnages croisés au fil des pages.
Adieu les expressions, les dictons, les dialogues qui ont ajouté du piment à une bande dessinée dans laquelle les auteurs ont su, avec talent, mêler drame et comédie, en traitant des sujets de société, de nos sociétés, qu'elles soient africaines ou européennes.
(L'homosexualité, les violences faites aux femmes, la polygamie, les sans-papiers, la lutte de chacun pour trouver sa place ou défendre sa différence ).
Dans cette saga, il y a de l'amour, de l'amitié, du courage, de la peur, de la naïveté, de la joie, des rires et des larmes.
Moi je vous le dis, un voyage à Yopougon s'impose, promis vous allez aimer...
Une jolie conclusion pour Aya et les autres habitants de Yopougon. Un tome avec quelques rebondissements surprenants, d'autres plus attendus et des scènes de choc culturel qui interpellent.
Une série de bande dessinée qui m'a permis de faire «des vacances » sympathiques.
Innocent est parti à Paris « pour se trouver » et c'est le fil conducteur de ce dernier tome pour tous les personnages. Tous doivent confrontés leurs choix de vie face à leurs parents. Un thème universel abordé comme lors des précédents albums avec beaucoup d'humour.
Jeanne quitte Gervais pour retourner chez son père, sa belle-mère a eu raison de sa patience et de ses nerfs. Il serait temps pour Gervais de s'affirmer devant sa mère acariâtre et égoïste.
Albert s'enlise dans le mensonge et la souffrance en cachant son homosexualité à ses proches et va épouser Isodorine qui manque singulièrement de charme et ne fait rien pour être souriante et glamour. Ce qui n'est pas une raison pour mal se comporter avec elle d'ailleurs.
A Paris, Innocent accompagne Seb au chevet de sa mère hospitalisée... le rapport des deux amis face à la maladie et à la mort est si différent. Et il est temps pour Seb aussi de vivre au grand jour son homosexualité.
Grégoire et Moussa eux sont en prison.
Pour Grégoire s'était la seule façon de sauver sa peau face à la foule qui vient de découvrir son escroquerie. Mais sa pauvre mère qui n'en peut plus d'avoir un fils pareil vient tout de même lui apporter à manger.
Moussa, lui c'est son père qui l'a mis là pour ne plus avoir à le supporter.
Aya veut à tout prix dénoncer le comportement de son professeur de biologie et le jeune homme qui l'avait renversé est venu prendre de ses nouvelles. Il est magistrat et tout à fait charmant par ailleurs…
Les traditions et les préjugés ont la vie dure mais la fin de cette histoire réserve encore bien des rebondissements et des sourires.
Et voilà mon voyage à Yopougon est fini..... 6 opus en compagnie de tous ces personnages à la vie truculente, drôle, parfois moins avec le parler toujours aussi imagé et fleuri :
La poule ne se lave pas et cependant son oeuf est blanc. (p64)
J'ai apprécié cette relecture . Elle offre en plus des illustrations soignées, colorées, une immersion dans un village de Côte d'Ivoire avec ses traditions, ses coutumes, mais aussi avec ses trois amies, jeunes, modernes et plus particulièrement avec Aya, une représentation de la jeunesse sous trois angles différents : les études, la fête, les responsabilités. Les relations de couple, la bigamie, les relations parents/enfants sont également traités du point de vue des adultes mais aussi des enfants. le monde bouge, même en Côte d'Ivoire, et les enfants ne sont plus toujours dans le respect des coutumes et les refusent parfois.
Un ton humoristique, gai mais avec un fond de réalité, un voyage bien sympathique en particulier grâce au vocabulaire, aux expressions et situations.
- Isidorine, je ne suis pas l'homme qu'il te faut.
- Ce n'est que le début du commencement, tu n'as rien vu encore, je vais te créer des problèmes ...
- Pardon, Isidorine, pas de scandale, tout le monde peut se tromper.
- Pas dans affaire d'amour. Tu m'as fait perdre mon temps.
- Mais Albert, il se passe quoi ?
- Ton fils me chasse. Il ne veut plus de moi. Quelle honte ! Je me sens salie.
- Maman, j'ai agi avant de réfléchir, je suis désolé.
- Mais Albert, c'est pas comme ça qu'un homme bien doit se comporter.
- Maman, je ne l'aime pas. Isidorine, tu trouveras un homme à ta hauteur ... Adieu !
- Mais alors, Albert, pourquoi tout ce cirque ?
- Dieu te voit ô, toi Albert là ! C'est avec lui tu vas régler tes secrets.
- Viens Isidorine ! Je vais t'accompagner au car. Albert là ne mérite pas ta beauté.
- Mais Adjoua, je vais dire quoi à mes parents, hein ?
- Isidorine, dis-leur que de nos jours, là, avant d'épouser un homme, il faut savoir son horoscope.
- Non non Monsieur le policier ! Qu'est-ce que je vous ai fait, hein ?
- Ca fait au moins trois heures qu'on fait la queue !
- Ca ne suffit pas apparemment. Revenez encore plus tôt demain.
- Hé pourquoi moi ? Y a quelqu'un là haut qui ne m'aime pas, dêh !
- Oui, l'administration française, Inno.
[ les deux personnages sont à l'hôpital, au chevet de la mère de l'un d'eux qui est très malade ]
- Elle est si pâle et si méconnaissable.
- Seb, est-ce que maladie connaît beauté ?
- Ma mère vivante, aucune femme ne restera avec moi, Ignace. Mais merci quand même.
- Voyons, on est tous aimés par nos mères, mais elles ne dirigent pas nos vies, Gervais. Ramène-là au village, sa vie n'est pas ici [dans ton appartement].
- Je ne peux pas.
- Mais elle empoisonne ta vie et ne pense même pas à ta descendance.
(p. 80)
- Moussa, tu sais qu'à Paris, la valeur d'un homme ce n'est pas d'être joli, mais c'est d'avoir un peu d'argent, même lorsqu'il est laid !
- Mais, grand frère, c'est que je peux vivre facilement là-bas.
Dans quelle ville se déroule l'action ?