AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781434630100
196 pages
BiblioBazaar (11/10/2007)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Voici la 4eme de couverture pour cette Édition : il ne faut pas prendre en considération la première qui a été faite par Raton Laveur et qui concerne une autre édition.

à Paris, Monsieur le duc de la Tour d’Embleuse, un vieil aristocrate désargenté, vit dans une soupente du boulevard Saint-Germain, suite à une série de mauvais choix et à pas mal de malchance au jeu. Trop fier de ses origines nobles, il a toujours refusé de travailler et se repose su... >Voir plus
Que lire après GermaineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le duc de la Tour d'Ambleuse a jadis été très riche mais il a mangé sa fortune en plaisirs divers, dont le jeu, au point de mettre en péril sa famille composée de sa femme et de sa fille Germaine. La duchesse doit battre le pavé pour trouver de quoi se nourrir ; elle a déjà mis au Mont-de-Piété tout ce qui pouvait y être gagé. Et le duc, par une vanité d'aristocrate, refuse absolument de travailler. A force de privations, Germaine est devenue « phtisique » (elle a contracté la tuberculose) et sa vie est en grave danger. Pourtant, une mirifique demande en mariage se présente alors que la famille en est réduite à la misère noire. Que cache cette demande aussi opportune qu'inespérée ? Qui veut épouser une mourante, et pourquoi ? ● le roman critique certes la noblesse qu'on voit prête aux pires bassesses pour sauver les apparences, mais fait surtout le portrait d'une femme cynique et manipulatrice qui berne les hommes avec les armes de la séduction. ● L'intrigue est bien ficelée, on voit que l'auteur a du métier, mais la tension narrative se relâche trop souvent, le rythme faiblit, le récit se dégrade en descriptions inutiles ou en commentaires oiseux. ● On constate aussi que le texte a dû être vite écrit, on y trouve des perles comme : « Les enfants sont comme les oiseaux : lorsqu'on parle devant eux, ils chantent. » Ou : « Les îles Ioniennes sont le faubourg Saint-Germain de l'Orient. » (Beaucoup d'autres exemples de phrases ridicules échappées d'une plume trop rapide). ● Sur une thématique proche, j'ai de beaucoup préféré Une femme d'argent d'Hector Malot, écrit à peu près à la même époque, dans la même veine réaliste.
Commenter  J’apprécie          474
On trouvera à l'achat très difficilement ce roman dans les éditions anciennes, mieux vaut donc le commander dans sa dernière version chez les Éditions Ararauna, pour un prix de 11 euros. Ce que j'ai fait récemment.

Je ne vais pas raconter l'histoire, pour ne rien divulguer de l'intrigue. Ce roman doit se lire comme un roman de société, avec du suspense tout au long des lignes.
Loin de ressembler aux classiques romans de gare édulcorés, aux feelgood insipides ou encore ces romans wokistes sans queue ni tête actuels, nous voici replonger dans une époque évanouie à tout jamais mais qui nous a accoutumés depuis toujours aux exigences du style et d'une intrigue qui tiennent la route.
Edmond About mérite le détour, injustement oublié, et pourquoi ? Parce que le monde a évolué défavorablement et se moque des anciens qui semblent être recouverts d'acariens qui font éternuer les lecteurs d'aujourd'hui.

Roman de moeurs ? Critique de la noblesse ? de la société de l'époque ? Cynisme ? Allez donc savoir.
Quoi qu'il en soit, ma manie de me plonger dans le passé pour fuir le présent insipide m'a fait découvrir cet auteur prolixe.
C'est simple, comme histoire. Un duc déchu, père égoïste, une mère obéissante et aimante, et leur jeune fille phtisique, aux portes de la mort. Elle sera sacrifiée à un noble, Don Diego de MachinChose, qui a eu un enfant d'une personne sans vergogne qui a imaginé un plan. La pulmonaire, oh ! c'est certain ! crèvera bientôt, fera de ce bambin qui n'est pas le sien - son fils légitime-, l'honneur du père légitime, l'honneur sera sauf. Et je ne dis pas la suite de la combine.
Ainsi le Duc ruiné empochera une belle rente en vendant sa douce fifille. La maman de la chétive enfant, pauvre créature aimante et d'une générosité de sainte, elle aussi contaminée, pourra survivre au prix de ce marchandage. Couvert et chauffage assurés. Sursum corda !!
On se doute bien que les choses ne vont pas être aussi simplettes. Sinon à quoi bon ?
Les pages se tournent et s'avalent comme des petits carrés de chocolat, et je dois des pertes d'heures de sommeil tant j'ai été capturée par l'écriture et la mise en forme de l'histoire . Tout s'enchaîne, se découvre, se délite, se transforme.
J'ai plaisir à visiter cette ambiance des temps anciens où l'égoïsme est un puissant moteur, la honte comme la pauvreté, et l'acuité d'Edmond About comme son talent incontestable feraient pâlir de jalousie tous ces petits gendelettres actuels qui nous barbouillent chaque jour des lassitudes et des redites incomestibles
Lisez About, lisez Germaine ! Sortez de vos livres actuels !

Commenter  J’apprécie          152
L'hypocrisie des moeurs parisiennes et la répercussion des scandales fertilisent toute sorte de plans sournois et lâches pour maintenir à tout prix son honneur.

Un enfant né hors mariage, fruit d'un adultère est un boulet à vie et qu'il ne s'agisse que d'une banalité parisienne ne modifie en rien les jugements. La réputation du comte de Villanera peut tomber à tout moment, lui qui a eu cet enfant avec Madame de Chermidy.

La réaction la plus spontanée serait d'abandonner l'enfant mais cette lâcheté écoeure la tendresse paternelle et la sensibilité du comte.
Par un trait de génie perfide, sa maitresse a tout prévu : le comte se mariera et fera reconnaître l'enfant ; elle dépêche un médecin à la recherche d'une femme dont la mort est proche. le docteur le Bris a dans sa clientèle, une noble famille, de la Tour d'Embleuse, réduite à la plus profonde misère. Germaine de la Tour d'Embleuse sera l'heureuse élue de ce morbide marché.
C'est une bien touchante poitrinaire, malade, que cette Germaine qui se laisse vendre ainsi sans hésiter ce qui lui reste de sa vie et toutes ses illusions de jeune fille pour donner du pain à ses vieux parents, sans ne serait-ce qu'une seule rancoeur envers son père qui a ruiné et déshonoré sa famille, jadis immensément riche, par des jeux d'argent.
C'est d'autant plus remarquable que son état de santé a pour origine directe les conditions pouilleuses de vie dans lesquelles elle a été contrainte de vivre suite à l'appauvrissement de son père.
Une famille noble pauvre est la plus misérable des familles de Paris, car une fois sans un sou, la fierté des membres de la famille les empêche de travailler, seuls quelques emprunts de plus en plus rares à des amis de plus en plus absents comblent le manque à vivre.
Le duc préfère donc vendre sa fille plutôt que se résoudre à travailler, le comte de Villanera inscrira des rentes et une dot à la hauteur de l'humiliation.
Le plan va doublement échouer : non seulement Germaine se remettra, car sa santé n'était qu'indexée à sa pauvreté, mais en outre le comte, ému par ce miracle, cette guérison inespérée, y voit le signe du destin et évincera de son coeur la vilaine Chermidy.
Dans un excès d'impatience, Madame Chermidy, récemment et joyeusement veuve réclame son dû ; il devait y avoir deux veufs, un enfant légitimé, un mariage réussi, une fortune, un nom et un honneur assuré… Elle ne trouve qu'un coeur perdu, un enfant dérobé et une pré-mourante en pleine forme. Elle qui était fine, espiègle et raisonnée éclate et devient une fureur incontrôlée, usant à outrance de chantage émotionnel et autres menaces ridicules pour se venger.

Ce roman frappe fort au début puis perd un peu en intensité : d'abord car on explique peu le revirement sentimental du comte et que Madame Chermidy enchaîne les maladresses avec une fin moralisante et heureuse mais qui semble avoir été un peu trop expédiée.

Heureusement pour l'époque, la vertu de Germaine est récompensée et les vices de l'autre serpent châtiés, cela a sauvé l'oeuvre de la censure. Même avec cette fin bienveillante et moralisante, certains journaux ont pu dire « que l'art du conteur ne saurait déguiser ce qu'il a de choquant et d'odieux dans ce marché avec la fille poitrinaire ».

Le livre est drôle de tout un tas d'autres détails morbides non détaillés ici : le médecin proxénète noue une égale amitié entre le bourreau et la victime et il agit toujours avec grâce et une bonhommie parfaite, sans aucun scrupule. Madame Chermidy hypnotise le père de Germaine, lui détourne ses correspondances et ses fonds, elle s'entoure d'un arsenal d'autres hommes soumis prêt à lui rendre service, on lui livre un ancien prisonnier afin d'empoisonner Germaine

Bref, ne vous fiez pas au titre, c'est un roman original et plein de bonnes sournoiseries.
Commenter  J’apprécie          30
A Paris, vers le milieu du XIXème siècle, Monsieur le duc de la Tour d'Embleuse vit dans une soupente du boulevard Saint Germain un vieil aristocrate désargenté suite à une série de mauvais choix et à pas mal de malchance au jeu. Trop fier de ses origines nobles, il a toujours refusé de travailler et s'est reposé sur sa femme Marguerite qui peine à faire vivre sa petite famille à l'aide de quelques expédients et de beaucoup de recours au Mont de piété. Dans la débine, la pauvre femme essaie quand même de toujours rester ferme et digne. Malheureusement, cette misère noire et son cortège de mauvaises conditions de vie ont miné la santé de leur fille Germaine qui est atteinte de phtisie galopante (tuberculose). le médecin de famille ne lui a pas donné plus de quatre mois à vivre quand une demande en mariage pour le moins étrange est présentée au duc.
« Germaine » se présente comme un roman naturaliste et social qui se termine en tragédie morale digne d'une pièce de Corneille ou de Racine. A un siècle et demi de distance, ce texte peut se lire avec grand plaisir ne serait-ce que pour la qualité de la langue et pour la beauté du style qui rappelle celui d'Alexandre Dumas. Bien entendu, l'intrigue et la problématique qu'elle recouvre, une histoire de mésalliance, n'a plus aucune actualité. de nos jours, même les familles royales épousent des roturières. Il n'en était pas de même au temps d'Edmond About qui en profite pour tirer à boulets rouges sur l'aristocratie qu'il juge décadente. En plus d'un véritable intérêt historique et social, le lecteur y trouvera une fine analyse des comportements humains et, cerise sur le gâteau, un charmant portrait de personnage féminin en la personne de Germaine, cette innocente vouée à la mort et qui réchappe presque miraculeusement à tout ce que le destin s'acharne à lui faire subir... Edmond About, auteur un peu oublié aujourd'hui, mériterait largement d'être découvert ne serait-ce que pour ses qualités de conteur qui surpassent très largement celles de beaucoup de petits maîtres qui ne méritent pas les louanges que tant d'incultes leur adressent.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le climat de Nice lui aurait fait grand bien. Don Diego avait déjà loué, sur la Promenade des Anglais, une jolie villa peinte en rose, avec un jardin d’orangers en plein rapport. Mais elle s’ennuya de voir défiler au long du jour toute une population de poitrinaires. Les condamnés qu’on exile à Nice se font peur les uns aux autres, et chacun d’eux lit sa destinée dans la pâleur de son voisin. « Allons à Florence », dit-elle. Don Diego fit atteler pour Florence. (P.57)
Commenter  J’apprécie          70
Le sauvetage du pauvre duc n’était pas une opération facile. Le baron n’en serait jamais venu à bout, sans un auxiliaire puissant, la vanité. Elle surnageait encore un peu, dans ce triste naufrage de toutes les vertus aristocratiques ; Monsieur de Sanglié le prit par là, comme on arrête un noyé par les cheveux.
Commenter  J’apprécie          90
Il n’est pas commun, tant s’en faut, et pourtant il ne ressort pas du commun
Aucune fille à marier ne le refuserait pour son physique, mais je serai bien étonné si l’on se jette à l’eau pour lui. Il prendra du ventre à l’âge de quarante ans.
Commenter  J’apprécie          70
La France a toujours manqué d'égoïsme. Elle a plus fait pour la civilisation qu'aucun autre pays d'Europe, et elle n'a jamais demandé son salaire. L'Univers est notre débiteur ; nous le fournissons d'idées depuis trois ou quatre cent ans, et l'on ne nous a rien donné en échange.
Commenter  J’apprécie          30
Faire le bien sans s’incommoder, c’est encore de l’égoïsme.
Commenter  J’apprécie          40

Video de Edmond About (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edmond About
Selections from The King of the Mountains by Edmond About
autres livres classés : romanVoir plus


Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

1 classique = 1 auteur (XIX° siècle)

La Chartreuse de Parme

Stendhal
Alfred de Vigny
Honoré de Balzac

21 questions
566 lecteurs ont répondu
Thèmes : classique , classique 19ème siècle , 19ème siècleCréer un quiz sur ce livre

{* *}