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EAN : 9782211046855
116 pages
L'Ecole des loisirs (01/01/1977)
3.28/5   68 notes
Résumé :
L'homme à l'oreille cassée - Edmond About

En 1859, Renault revient à Fontainebleau après 3 ans passés en Russie comme ingénieur des mines. Dans ses bagages, il ramène en particulier, une momie, créée quarante ans plus tôt par un prussien, le professeur Meiser, qui défend une théorie révolutionnaire. Comme pour les animaux cellulaires, il pense qu'en enlevant l'eau d'un corps, celui-ci sera dessiqué, en stase stable mais intact, et qu'il suffira de le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Alors que le règne de Napoléon III comble de ses bienfaits la bourgeoisie provinciale, Léon Renault, l'un de ses dignes représentants, revient d'un voyage en Allemagne, et retrouve ses chers parents et sa délicieuse fiancée. Dans ses bagages, parmi les cadeaux et les bijoux, il ramène un souvenir peu commun : un soldat de Napoléon Ier momifié.

Desséché, en fait. Fait prisonnier par les Prussiens en 1813, il était condamné à être fusillé. Mais on le retrouva gelé à bloc dans sa cellule. Constatant qu'il n'était pas tout à fait mort, un savant local décida de tester sur lui sa théorie : en retirant toute l'eau du corps d'un individu avec certaines précautions, on pouvait ultérieurement, en le réhydratant, le rendre à la vie. Mais plutôt que de le ranimer, ses héritiers préférèrent vendre le principal intéressé comme souvenir. Lors du transport, on lui a accidentellement cassé un petit bout d'oreille, d'où le titre. A son vif déplaisir, Léon constate que sa fiancée est fascinée par l'homme momifié. Elle réussit à le convaincre de tenter l'expérience pour le ranimer. Et à la surprise générale, ils y parviennent !

Cinquante ans après sa mort présumée, le brave colonel Fougas du 23ème de ligne revient donc à la vie. A peine réveillé, une évidence s'impose : il n'a strictement rien perdu de sa fougue et de son énergie, ni de son goût pour les boissons alcoolisées ! de retour dans le siècle, le ressuscité découvre les évènements survenus en son absence, la ruine et la mort de son empereur bien-aimé. Il doit se faire à un monde qui a totalement changé, où tous ceux qu'il a connu sont mort ou des vieillards. Mais lui a gardé intact sa jeunesse et son enthousiasme, et compte bien mordre la vie à pleines dents !

Fort bien écrit, très drôle, ce roman est une petite perle qui m'a bien fait rire. Il traite les thèmes du déphasage temporel et de la réincarnation avec humour et élégance, et les place à une époque où les a rarement vus.
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Léon Renault rentre de Prusse en 1859 avec dans ses bagages la momie d'un colonel de l'armée napoléonienne, Fougas, né en 1789, qui a été «desséché» par un savant en 1813. Clémentine, la fiancée de Léon, insiste pour qu'on le ressuscite et Léon, aidé de savants de ses connaissances, va y parvenir, rendant à la vie un jeune homme de 24 ans qui en a 70 d'après l'état-civil et va devoir s'acclimater à la société du Second Empire – et qui croit trouver en Clémentine la fiancée qu'il avait laissée lors de son départ pour la guerre ! ● Ce sont les premiers pas de la littérature française dans la science-fiction et à cet égard ce roman publié en 1862 présente un intérêt historique. On pense à Frankenstein de Mary Shelley qui est encore plus ancien (1818 pour l'édition originale), et aussi à Hibernatus ! A la même époque Jules Verne écrit aussi des romans de cette veine. Mais Edmond About a préféré se cantonner au vaudeville plutôt que d'explorer vraiment les possibilités narratives extraordinaires que lui offrait un aussi beau sujet. Dès la mise en place de l'intrigue on en devine la résolution. Les clichés abondent, les passages ridicules aussi. Le livre a tout d'une occasion manquée, c'est bien dommage !
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Un soldat de 24 ans momifié par le gel en 1813, lors de la campagne de Russie, se réveille 46 années plus tard, puis revient au pays. Lui est resté jeune, mais le monde autour de lui a beaucoup changé, et le choc est donc brutal.

Ce retour est mis en scène avec humour, preuve que la science-fiction se prête à beaucoup de styles.

Ce roman montre que Jules Verne (1828-1905) n'est pas l'unique fondateur de la science-fiction en France, même si Edmond About (aussi né en 1828, mais mort en 1885) fut moins visionnaire et moins productif.

About est aussi l'auteur de 'Le Roi de la montagne', roman d'aventures que j'ai aussi beaucoup apprécié.
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Mi figue-mi raisin, c'est très bien écrit, le verbe est plaisant a lire et tout ce passe comme ci cela était réelle. Mais le choix de Monsieur About d'avoir donner dans le vaudeville, la pantalonnade me laisse sur ma faim. Il faut de tout pour faire un monde, mais disons le clairement c'est pas "ma came".
La ou il y avait matière a lancer un bon livre SF, on se retrouve dans le film Hibernatus.
Même si il est vrai que chronologiquement parlant, c'est plutôt le film de de Funes qui a copier le livre que l'inverse.
Toujours est-il que je n'est pas étais déçu par ce livre, mais avec un arc narratif plus orienté SF j'aurais pris plus de plaisir.
J'irais jeter un oeil sur les autres livres de ce Edmond About, je trouverai bien chaussure a mon pied.
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En 1859, Léon Renault rentre de Prusse. Dans ses bagages, parmi les cadeaux qu'il destine à sa fiancée Clémentine Sambucco, une momie. Celle du colonel Fougas, un soldat de l'armée de Napoléon, né en 1789 et volontairement momifié en 1813 par le docteur Meiser. A la demande de sa fiancée et après avoir cassé un morceau d'oreille dela momie pour analyse, Léon Renault accepte, avec quelques savants, de ramener Pierre-Victor Fougas à la vie. Difficile pour ce soldat de Napoléon de trouver sa place dans cette époque du Second Empire et situation embarrassante : il devient sans le vouloir le rival amoureux de son futur petit gendre.
Seul le côté anecdotique est pris en compte malheureusement.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu’on lui mit l’atlas sous les yeux, il s’écria d’abord avec un profond dédain : « Ça, la France ! » Mais bientôt deux larmes de tendresse échappées de ses yeux arrosèrent l’Ardèche et la Gironde. Il baisa la carte et dit avec une émotion qui gagna presque tous les assistants :
« Pardonne-moi ma pauvre vieille, d’avoir insulté à ton malheur ! Ces scélérats que nous avions rossés partout, ont profité de mon sommeil pour rogner tes frontières ; mais petite ou grande, riche ou pauvre, tu es ma mère, et je t’aime comme un bon fils !
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La minute qui suivie lui parut d'une longueur extraordinaire. Non ! jamais dans ses voyages, il n'avait rencontré une minute aussi longue que celle-là. Mais enfin Clémentine parut, précédée de la digne Melle Virginie Sambucco, sa tante. Et les mandarins qui souriaient sur l'étagère entendirent le bruit de trois baisers.
Pourquoi trois ? Le lecteur superficiel, qui prétend deviner les choses avant qu'elles soient écrites, a déjà trouvé une explication vraisemblable. "Assurément, dit-il, Léon était trop respectueux pour embrasser plus d'une fois la digne Melle Sambucco, mais lorsqu'il se vit en présence de la Clémentine, qui devait être sa femme, il doubla la dose et fit bien." Voilà, monsieur, ce qui j'appelle un jugement téméraire. Le premier baiser tomba de la bouche de Léon sur la joue de Melle Sambucco ; le second fut appliqué par les lèvres de Melle Sambucco sur la joue gauche de Léon ; le troisième fut un véritable accident qui plongea deux jeunes cœurs dans une consternation profonde.
Léon, qui était très amoureux de sa future, se précipita vers elle en aveugle, incertain s'il baiserait la joue droite ou la gauche, mais décidé à ne pas retarder plus longtemps un plaisir qu'il se promettait depuis le printemps de 1856. Clémentine ne songeait pas à se défendre, mais bien à appliquer ses belles lèvres rouges sur la joue droite de Léon, ou sur la gauche indifféremment. La précipitation des deux jeunes gens fut cause que ni les joues de Clémentine ni celles de Léon ne reçurent l'offrande qui leur était destinée. Et les mandarins de l'étagère qui comptaient bien entendre deux baisers, n'en entendirent qu'un seul. Et Léon fut interdit, Clémentine rougit jusqu'aux oreilles, et les deux fiancés reculèrent d'un pas en regardant les rosaces du tapis, qui demeurèrent éternellement gravées dans leur mémoire.
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– Je me fiche pas mal de tous les sous-préfets ! J’ai une mission de l’empereur pour le général Rapp, et il faut que je parte aujourd’hui même pour Dantzig. Dieu sait si j’arriverai à temps !
– Mon pauvre colonel, vous arriveriez trop tard. Dantzig est rendu.
– C’est impossible ? Depuis quand ?
– Depuis tantôt quarante-six ans.
– Tonnerre ! Je n’entends pas qu’on se moque de moi ! »
M. Nibor lui mit en main un calendrier, et lui dit : « Voyez vous-même ! Nous sommes au 17 août 1859 ; vous vous êtes endormi dans la tour de Liebenfeld le 11 novembre 1813 ; il y a donc quarante-six ans moins trois mois que le monde marche sans vous.
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— Quoi ! s’écria la jeune fille, on peut décider si un homme est mort ou vivant, sur échantillon ?

— Il ne faut rien de plus au docteur Nibor. Oubliez donc vos préoccupations pendant une huitaine de jours. Dès que la réponse arrivera, je vous la donnerai à lire. J’ai stimulé la curiosité du grand savant : il ne sait absolument rien sur le fragment que je lui envoie. Mais si, par impossible, il nous disait que ce bout d’oreille appartient à un être sain, je le prierais de venir à Fontainebleau et de nous aider à lui rendre la vie. »
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Le bonhomme avait en lui ce mélange de bassesse et d'orgueil qui place les laquais à une si grande distance des autres hommes. Plein de respect pour la puissance et d'admiration pour la grandeur, il ne prononçait les noms de roi, de prince et même de baron qu'avec emphase et béatitude. II se gargarisait de syllabes nobles, et le seul mot de monseigneur lui emplissait la bouche d'une bouillie enivrante. Les particuliers de ce tempérament ne sont pas rares en Allemagne, et l'on en trouve même ailleurs. Si vous les transportiez dans un pays où tous les hommes sont égaux, la nostalgie de la servitude les tuerait.
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Selections from The King of the Mountains by Edmond About
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