AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bran_601


La voie du dragon est le roman d'ouverture du cycle "la dague et la fortune" de Daniel Abraham, une oeuvre prévue à l'origine pour se conclure en cinq actes en tout et pour tout.
Précisons qu'à l'occasion de certaines éditions étrangères (dont la France), l'auteur a pris le parti d'opter pour le pseudo.
Daniel Hanover afin de ne pas semer la confusion auprès d'un lectorat habitué à le retrouver sur d'autres sentiers ...
Pour en revenir à notre sujet, clairement il s'agit là d'un tome d'exposition qui nous laisse tout juste effleurer en toute fin de roman les enjeux véritables de cette épopée, une belle pagaille à venir entre autres.
C'est là finalement que réside tout le problème de ce roman qui s'apparente pour le coup à un gros prologue, on reste un peu sur notre fin sans être particulièrement emballé non plus.

Au travers donc de deux histoires menées en parallèle, l'auteur nous présente tranquillement ses différents personnages, des figures pas aussi si lisse qu'il n'y paraît au demeurant, des personnages se révélant aux lecteurs tout autant qu'à eux-mêmes, car la voie du dragon c'est aussi le livre où se dessinent les destinées des uns et des autres.
Au final, chacun prendra la mesure de sa valeur et entamera son parcours, et tel des pions prenant position sur un plateau, les choses sérieuses pourront commencer...enfin on l'espère dans le prochain volet.

D'un côté nous suivons les turpitudes de Geder, un officier plus préoccupé par les secrets que peuvent révéler les vieux papiers que par sa fonction de commandement au sein de l'armée du roi. Il ressort une personnalité plutôt introvertie, en manque de confiance et surtout en manque de reconnaissance alors qu'il est la risée de ses pairs.
De l'autre, nous accompagnons la jeune et jolie Cithrin qui très vite se met sous la protection de Marcus, un ancien illustre soldat à la tête de singuliers et étonnants compagnons d'armes. Cithrin étant particulièrement à l'aise avec le monde de la finance, assez vite l'auteur la mettra en situation de pouvoir développer ses multiples talents dans la gestion d'une banque locale avec l'appui de ses compagnons de fortune.
Malheureusement ce qui pouvait s'avérer séduisant et rafraîchissant dans un premier temps, s'avère n'être qu'anecdotique tant l'auteur aborde le sujet de manière trop superficielle et au final ralentit considérablement le récit sans en gagner en profondeur.
On retiendra également le rôle prépondérant que joue le seigneur Dawson à la cour du roi, agissant en secret afin de préserver les intérêts de son monarque contre ceux qui conspirent dans l'ombre à son renversement.

La politique, la religion et la finance sont clairement les trois formes de puissances antagonistes sur lesquels l'auteur va faire reposer les oppositions et les alliances dans le cadre du développement de l'arc narratif de son cycle.
On ne peut pas faire autrement que de comparer la voie du dragon à la première loi de Joe Abercrombie tant les thématiques se retrouvent.
À ce stade de lecture, je préfère de loin le triptyque d'Abercrombie.
Bien que le livre soit plaisant à lire avec une écriture agréable et épurée, j'ai trouvé qu'à maintes reprises l'auteur tombait dans la facilité et ne cherchait pas à aller au-delà de son fil conducteur, il en ressort un manque cruel de densité scénaristique alors que le rythme n'est pas trépidant pour autant.
J'ai eu le sentiment à mainte de reprise de lire une oeuvre de commande, écrite dans un délai court, plutôt qu'un roman longuement mûri par son auteur.
À ce titre le travail sur le background est quasi inexistant, il est assez difficile de se faire une idée du monde où évoluent les personnages tant l'auteur ne prend pas le temps de s'y étendre. Il ai évoqué treize races humanoïdes coexistant ensemble sur ce monde, mais l'auteur nous en dit le minimum à ce sujet et ne prend pas la peine d'en évoquer plus de trois ou quatre (mi- reptilien, mi-canidés etc .).
Rien non plus ou presque sur les civilisations établies aux frontières du royaume, tout juste quelques informations sur d'anciens cultes et d'anciennes civilisations du passé.

Mise à part une carte en début de recueil, il est assez difficile de se faire une idée précise du monde ou évolue nos héros et encore moins des différentes puissances qui coexistent sur ce monde ou s'apprêtent à se déchaîner une nouvelle guerre.
Si les personnages de Gedder, Marcus et Cithrin ne sont pas désagréables, ils ne sont pas non plus particulièrement attachants, la faute à un auteur préférant garder le plus longtemps possible le mystère et la surprise sur ces personnages plutôt que de manier l'introspection qui a le mérite de nous attacher aux héros.
Le rythme du roman est assez lent bien que Daniel Abraham réussisse assez souvent à nous bousculer, notamment par les événements auquel prend par Gedder (le personnage le plus intéressant et de loin de ce premier livre en comparaison de cithrin décevante, passant trop vite de jeune adolescente naïve et fragile à femme dominatrice et manipulatrice)
La voie du Dragon est au final un roman décevant auquel on peut regretter un manque de profondeur autant dans la narration que dans le traitement des personnages.
Si le style de l'auteur est relativement plaisant, le rythme du roman est laborieux avec plusieurs passages manquant cruellement d'intérêts (en l'occurrence ceux mettant en scène Dawson et les intrigues de cour mal fagoté).
J'ai aimé toutefois l'évolution de l'intrigue autour de Gedder avec toutes les promesses scénaristiques que cela peut offrir dans les futurs tomes, à suivre donc.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
Commenter  J’apprécie          45



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}