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EAN : 9782359250626
250 pages
La Découverte (21/11/2013)
4.63/5   15 notes
Résumé :
Comment se fait-il que les arbres ne nous parlent plus ? Que le soleil et la lune se bornent désormais à décrire en aveugle un arc à travers le ciel ? Et que les multiples voix de la forêt ne nous enseignent plus rien ? A de telles questions répondent le plus souvent des récits qui aboutissent à faire de nous, enfants de la raison , ceux qui ont su prendre conscience de ce que les humains étaient seuls au sein d'un monde vide et silencieux. Les peuples de tradition ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vinciane Despret, Baptiste Morizot, Glenn Albrecht et bien d'autres se penchent sur les nécessaires relations entre non-humains et humains, sur l'interdépendance entre nature animée et êtres pensants. Ils occupent le devant de la scène tandis que David Abram passe inaperçu alors que ce philosophe écolo écrivait déjà en 1996 un livre traduit en 2013 : Comment la terre s'est tue.
J'ai lu l'ouvrage après l'avoir vu entre les mains d'une lectrice complètement immergée dans le texte, indifférente aux bruits environnants dans un café restaurant.
Après l'avoir lu, j'écoute différemment le chant d'un oiseau, regarde autrement le geste d'une fleur, adopte une pas plus léger au cours d'une balade en forêt. le chapitre sur les lieux du langage, lu au petit matin sur ma terrasse, dans un paysage nimbé de brume et de silence s'est parfaitement accordé à l'ambiance feutrée du moment. J'ai écouté les rares oiseaux lancer leur cri, essayant comme une communauté indigène d'Amazonie ou les indiens de l'Alaska, de comprendre ce que le volatile me disait.
Nulle folie chez l'auteur, ni le lecteur, simplement le rappel de l'importance des sens dans notre perception du monde. Abram convoque notamment le phénoménologue Merleau-Ponty à l'appui d'une évidence, que l'esprit humain est profondément dépendant de (et influencé par) notre relation oubliée avec la terre - la terre qui comprend, qui inclut toutes choses.
Plus encore que les mots, les sensations, l'expressivité de notre réactivité corporelle, donnent sa véritable couleur au langage trop souvent considéré dans sa seule dimension cartésienne. Cette vibration du langage, cette attention à ce que disent nos sens, ont coulé dans un océan rationnel et technologique.
L'ouvrage mêle expériences sensorielles,
informations empiriques et philosophie ( vous pouvez sauter le chapitre, suggère l'auteur) avec bonheur, ouvrant des perspectives surprenantes. Nous venons du Temps lointain, lorsque tous les vivants partageaient une même société.
Aujourd'hui, que partageons-nous encore avec le "vivant" ?
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Que dire tellement cet ouvrage est bouleversant. David Abram nous emmène à travers la phénoménologie, l'écriture et les nombreux peuples proches de la terre à remettre en question nos sens occidentaux et à re-sentir la terre englobante qui nous entoure. C'est un livre que tout le monde devrait lire tellement il mêle poésie, sociologie, philosophie, histoire et politique ; car comment construire le monde de demain sans renouer le contact charnel et sensuel avec le monde qui nous entoure ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En niant que les oiseaux et les autres animaux aient leur propres styles de discours, en affirmant que la rivière n'a pas de véritable voix et que le sol lui-même est muet, nous étouffons notre expérience directe. Nous nous coupons des significations profondes de nos mots, séparant nos paroles de ce qui les porte et les nourrit. Et ensuite nous nous demandons pourquoi nous sommes souvent incapables, même, de communiquer entre nous...
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Écouter la forêt, c'est aussi et avant tout se sentir écouté par la forêt. Regarder la forêt alentour, c'est se sentir exposé et visible, se sentir observé par la forêt.
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Notre expérience spontanée du monde, chargée de contenus subjectifs, émotionnels et intuitifs, demeure l'obscur et vital fondement de notre objectivité.
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Ce que les plantes expirent sans bruit, nous autres animaux l'inspirons ; ce que nous expirons, les plantes l'inspirent. L'air, pourrait-on dire, est l'âme du monde visible, la réalité secrète d'où tous les êtres tirent leur nourriture.
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